On écrit de Tournai que le cadavre
de la malheureuse jeune fille qui s'est noyée
Chercq il y a quelque temps, a été repêché
Kain dimanche dernier.
On écrit de Courtrai que l'auteur de
la tentative d'assassinat commise le 8 de ce
mois Wacken, est arrêté et incarcéré
la prison de Douai.
On lit dans le Mémorial de Courtrai:
Voici un nouvel exemple de la rapi
dité avec laquelle les communications, au
moyen du télégraphe électrique, peuvent
s'effectuer. Hier malin, un procès, qui in
téressait au plus haut point la compagnie
du chemin de fer de la Flandre occiden
tale, vu qu'il y allait de son mailien ou de
sa dissolution, s'est jugé Londres. Le ju
gement, favorable la société, a été rendu
après-midi. A midi et demiJe télégraphe
en transmettait la nouvelle au directeur,
M. Chanlrell. Celle dépêche, passant par
Calais, Lille, Bruxelles et Gand, a dû être
de nouveau transcrite Bruges, M. le di
recteur se trouvant dans notre ville. Il était
une heure et demie lorsqu'elle lui est par
venue l'hôtel de l'Aigle d'Or, où de nom
breux intéressés l'attendaient avec une
impatience facile comprendre.»
Les eaux seront baissées et la navi
gation interrompue sur les rivières et les
canaux indiqués ci-après:
tout eo respectant l'autorité du magistrat, il s'ex
cuse de ue pas satisfaire des exigences qui lui pa
raissent ne pouvoir se concilier avec le devoir que
les circonstances lui imposent.
Après la déposition de M. Van Renynghe, M. le
substitut développe la prévention.
L'organe du ministère soutient que le Docteur
Lecluyse a encouru les pénalités de l'art. 346 du
Code pénal pour n'avoir pas fourni les indications
requises concernant la mère de l'enfant déclaré. Il
s'appuie sur quelques arrêts de cours d'appel de
France, et sur un arrêt, bien que non motivé de
la cour de Bruxelles. Ce dernier arrêt n'avait pas
directement trancher la question, il acquittait le
médecin parce qu'il n'était pas établi qu'il eût
connu lui-même les noms de la mère, disant que
dès lors il ne pouvait être astreint l'obligation
qui eût autrement pesé sur lui.
Abordant ensuite la discussion des textes, M.
Iweins trouve que déclarer la naissance saus les
mentions concomitantes que la loi ordonne d'in
sérer dans les actes, ce n'est pas faire une décla
ration légalement satisfactoire, et que par suite le
médecin qui s'est renfermé dans ce silence, ne doit
pas plus que tout antre personne échapper 'a la
peine qui est la sanction de la volonté formelle du
législateur.
Le ministère public fait valoir que la loi autori
sant la recherche de la maternité, l'indication de
la mère dans l'acte de naissance est de la plus haute
importance pour l'enfant. Il signale avec quel soin
l'art. 58 du Code civil a voulu que tout ce qui se
rapporte a l'enfant trouvé fut décrit, afin de faci
liter plus tard a l'enfant la recherche de sa mère.
Si la mère souffre de la divulgation de son accou
chement, c'est une conséquence de sa faute. L'art.
.378 qui défend au médecin la violation du secret
cesse d'être applicable eo présence de l'art. 346,
qui dans l'espèce qu'il prévoit,crée un devoir op
posé. L'art. 378 suppose une révélation méchante
et comme tous les délits, une intention repréhen-
sible.
Le défenseur a fait remarquer l'intérêt immense
qui pour le corps médical s'attache ces débats.
Le système du miuistère public ne tend rien
moins qu'a démolir une des prérogatives néces
saires une noble profession, de pouvoir garder
le silence sur les secrets qui lui sont confiés; il
compromet dans des cas donnés un intérêt social
des plus considérables, l'honneur des familles, et
deviuée. Elles vinrent gaies et contentes, se réunir
.comme auparavant dans leurs maisons respectives.
Plusieurs places étaient vides... Le*pauvres de 93
n'avaient pas même épargné leurs bienfaitrices.
Mais ces places furent promptemeut remplies.
Sœur Geneviève retrouva ses sœurs avec une joie et
un bonheur indicibles. Sans famille, sans bien,
chacune d'elles était pour les autres une famille et
une amie. Elle se remit sous l'obéissance en refu
sant de se charger de diriger sa petite communauté.
Son emploi fut changé; on lui donna le soin des
prisons, et la un autre genre d'héroïsme l'attendait
pour couronner toos les autres.
Dans une chambre située au plus haut de la
prison, dont la fenêtre grillée recevait h peine
assez de lumière pour travailler commodément,
seule, occupée tout le jour aux différents offices
que ses soins lui imposaient, sœur Geneviève vécut
ainsi l'espace de dix années. Elle surtait au lever
du jour de la maison où demeuraient ses sœurs, et
venait s'enfermer là jusqu'au soir. Elle soignait les
prisonniers malades dans leur infirmerie, raccom
modait leur linge, veillait leur nourriture. Ac
compagné du geôlier, elle descendait chaque jour
dans les cachots où étaient renfermés les plus
criininels; elle leur apportait ce qu'elle pouvait
penser qui put leur rendre leur solitude moins
auière et moins rude. Elle remplaçait la paille sur
laquelle ils étaieul couchés par un bon matelat et
expose h d'imminents dangers l'avenir de l'enfant
sons prétexte de lui être utile.
Par l'exposé historique des législations succes
sives, le défenseur établit que l'art. 546 du Code
péual n'est point applicable h la rélicence du nom
de la mère d'un enfant illégitime. Il insiste ensuite
sur le rigoureux devoir discrétion qu'imposent h
la fois au médecin sa conscience et l'art. 378 du
Code pénal. Nous reproduirons les moyens de
défense dans un prochain numéro avec quelque
étendue.
La cause est remise au 13 mai pour prononcer.
La section centrale chargée d'examiner le
projet de loi sur la garde civique a entendu hier la
lecture du rapport de M. Coomans. M. Lelièvre,
présent a la délibération, a déclaré, comme il
l'avait déjà fait précédemment, adhérer la pro
position émanée primitivement de la section cen
trale, c'est-à-dire, qu'il y a lieu de réduire le service,
partir de 35 5o ans, deux revues et une
inspection d'armes. Cet avis a été adopté la ma
jorité de 4 voix contre 3. Lors de l'iuspection
d'armes, les gardes seront autorisés faire porter
leurs armes, etc., et ils ne seront pas soumis de ce
chef une démarché personnelle. M. Lelièvre
s'étant prononcé contre l'exercice auquel M. Le-
soinne voulait astreindre les gardes de 35 5oans,
cette proposition de M. Lesoinne a été écartée par
4 voix contre 3.
Les amendements proposés par M. Lelièvre et
ayant pour objet d'admettre le pourvoi en cassa
tion contre les décisions des députations perma
nentes, ont été admis l'unanimité.
VÉmancipation assure que la Chambre a
l'intention de terminer la session dans les premiers
jours du mois prochain.
Nous croyons que VÉmancipation est complè
tement dans l'erreur; il est impossible que la
Chambre songe se séparer avant d'avoir vidé
l'importante question de l'armée et voté le budget
de la guerre. Indépendance
Les Belges présents Rome ont voulu pren
dre part aux réjonissauces célébrées dans toute la
Belgique 'a l'occasion du i8m* annjversaire de la
naissance du duc de Srabaul, héritier présomptif
de la courouue; ils se sont réunis dans l'église
royale de Saiut-Julien-des-Belges pour remercier
des couvertures chaudes, leur donnait quelque
nourriture de ce qu'on lui accordait pour ceux qui
étaient malades, et pour elle-même. En les forti
fiant dans leur isolement, elle leur apprenait le
bonheur de la vertu et la grandeur du repentir.
Souvent des âmes crimiuelles revinrent des sen
timents meilleurs en attendant la sœur Geneviève.
Ils crurent au Dieu qui inspirait tant de vertus. En
les rapprochant de la croix elle raminait leur
courage.
Une partie de la prison était réservée pour les
hommes; les femme habitaient l'autre: c'étaient
elles qui faisaient le plus grand exercice de sa pa
tience et de son zèle. Rien ne donne l'idée de la
désunion et de la méchauceté des femmes con
damnées la réclusion. La masse eu est aussi
horrible que le détail. Si le vice est partout
repoussant et hideux, qu'est-il sous les traits d'une
femme? Quel tableau que celui là/.quand on l'a
vu, peut on jamais l'oublier leurs criai 1er ies, leur
blasphèmes. Courant par la maison, ou de long en
large dans l'étroite cellule qui leur est assignée; les
cheveux épars on s'échappant d'un bonnet sale et
déchiré; les vêtements eu désordre, les yeux
hagards de crime et de désespoir. Une voix fati
guée de crier, dont le son rauque et étouffé est
l'expression de toute leur âme. Toujours mécon
tentes, injurieuses jusqu'au près de l'ange qui s'est
voué elles; lui faisant recommencer viugt fois le
Dieu de la protection qu'il a accordée au jeune
prince. L'illustrissime et révérendissime A. de San
Marzano, archevêque d'Éphése et ancien nonce
apostolique près la cour de Belgique, a pris part
cette pieuse démonstration, en allant célébrer dans
ladite église le saint sacrifice, qui a été suivi d'un
TeDeum. Les fonctionnaires de l'ambassade belge
ont assisté officiellement et en uniforme cette
cérémonie. Journal de Rome.)
On écrit de Tournay, 20 avril
Un funeste accident est arrivé hier l'exercice
du tir la cible que faisaient les troupes de ligue
eu garnison en cette ville.
Uu des sous-officiers, placé quelque distance
de la cible pour examiner quand elle est touchée
par une balle, s'est imprudemment avancé sans
arborer le signal convenu. Il a été atteint d'une
balle qui lui a fracassé l'épaule droite.
On nous assure que la victime jeune sergent-
fourrier du n"", est morte ce matin des suites de
sa blessure.
même travail, monter et descendre mille fois par
jour les nombreuses marches qui séparaient leur
demeure de la sienne 1 iant de cette complaisance,
et ne la trouvant que ridicule, lui parlant avec
une arrogance, une autorité, qui auraient rebuté
tonte autre que celte sainte. Mais il ne paraissait
même pas qu'elle s'en apeiçut. Jamais une plainte,
jamais un murmure. Elle arrivait toujours avec le
sourire sur les lèvres.
Néanmoins celle vie lui parut la longue dure
et pesante, mais elle ne l'avoua jamais qu'à Dieu.
Habituée jusqu'alors voir la pauvreté noble et
pure, du moins en général, elle se demandait
souvent si c'étaient bien des pauvres que ces mé
gères qu'elle avait sous les yeux. Elle enviait le
bonheur de ces sœurs, vivant parmi le peuple ho
norable et grand dans son infortune. Puis l'exa
men de leur position mutuelle, elle préférait néan
moins la sienne. La sienne qui la rendait l'unique
consolation de tant d'âmes repoussées, de tant
d'infortunées méprisées. Oh disait-elle, pour se
donner du courage, ce sont bien les premiers mal
heureux que ceux qui sont d'ici. Personne ne plaint
leur infortune, personne ne la trouve intéressante.
La sœnr de la charité est leur amie, leur sœur, leur
providence. Sans nous, qne feraient-ils? Et ces
pensées lui rendaient cet emploi anssi cher qu'il lui
paraissait effrayant.
Pour être continué.)