9 JOURNAL D'YPRES ET DE LiARRONDISSEMENT. >1 N» 3715. Samedi, 7 Mai 1853. 36me année. 7PP.ES, 7 Mai. BUDGET DE Lt TILLE DOPEES. Lorsque l'ad min istration communaleaug- menta inopinément les contributions fon cières et personnelles de 10 centimes ad ditionnels, un examen superficiel du budget de la ville nous convainquit qu'il était fa cile d'éviter une mesure qui a soulevé une désapprobation générale. Le Propagateur démontra la possibilité de réaliser une éco nomie de 10,000 fr. par an en opérant quelques réductions qui paraissaient com mandées par la position précaire de la plu part des contribuables. Les divers articles que nous avons publiés ce sujet, ont con vaincu toutes les personnes impartiales de la vérité de notre assertion, en même temps qu'ils ont soulevé la colère de la coterie libérâtre et nous ont valu une bordée d'in jures de la part de leur trop aimable or gane, le Progrès (T Ypres. Intéressés porter la lumière dans la gestion financière de nos conseillers com munaux, nous désirions posséder un exem plaire du budget de la ville. Après quel ques démarches infructueuses, nous nous sommes eDÛn mis en possession de cet im portant document. L'étude que nous en avons faite nous a convaincu de la justesse des observations que nous avons déjà pu bliées et nous a conduits quelques décou vertes intéressantes que nous nous pro posons de soumettre successivement au jugement du public. Nous commencerons par indiquer dans le budget des dépenses, les articles qui nous paraissent susceptibles de'réduclion. 1. Traitement et droit de présence des membres de l'administration communale, 6,350 f rancs. Celtesommenousparaitsusceplibled'une diminution importante. Les fonctions com munales ont été considérées de tout temps comme purement honorifiques. L'honneur d'administrer ses concitoyens, quand on y est appellé par un libre suffrage, est déjà assez recherché, pour qu'il soit inutile d'y attacher des traitements considérables. Eu égard la situation précaire de nos finances, une somme de 1,000 francs, pour M. le bourgmestre, de 500 francs pour chacun des echevins nous parait une indemnité équitable et suffisante. Nous croyons qu'on pourrait supprimer en entier l'indemnité allouée aux conseil lers communaux. Les fonctions qu'ils rem plissent sont si peu actives, et leur besogne si facile, que l'on ne comprend pas la né cessité de les rétribuer. Ainsi, sur le premier article on pour rait effectuer une économie de. 4,350 00 2. Jusqu'en 1847, le traite* ment du secrétaire communal se montait 2,000 francs; l'ani cien titulaire s'en est contenté pendant une période de 25 ans. il serait juste de ramener le traitement du secrétaire actuel l'ancien taux; Deuxième éco nomie qui se monte 530 00 4. Dansce numéro se trouve une somme de 6,040 fr. pour traitement des employés aux bureaux. Nous sommes d'avis que ces employés doivent être convenablement rétribués. Ce chiffre se trouve cependant ma joré cette année, d'une somme de 290 fr. Nous ne pouvons approuver cette augmentation qui est inopportune dans les circonstances actuelles 290 00 Le numéro8, porteune som me de 1,500 fr. pour le traite ment d'un architecte; le n® 13, une somme de 1,250 fr. pour traitement d'un garde magasin et d'un ouvrier. Nous ferons observer, que d'après les pré visions du budget de cette an née; l'entretien des bâtiments communaux, des écluses, des étangs, rues, chemins vici naux etc., absorbera une som me de 15,500 fr. Ainsi donc les frais de surveillance des travaux d'entretien exécuter par la ville, se montent près d'un cinquième, de la somme dépenser. Un particulier qui payerait 2,750 fr. pour sur veiller l'emploi d'une somme de 15,500fr.serait évidemment taxé sinon de folie, tout au moins de prodigalité. Ce qu'il y a de plus curieux, c'est que la plupart des travaux impor tants que l'on a fait, pendant ces dernières années, ont été exécutés sur les plans et sous la direction d'autres architec tes. C'est ainsi que l'on paie, si nos renseignements sont exacts une somme annuelle de 500 fr. l'architecte Durnon, pour la surveillance des travaux de restauration aux Halles, et l'église S' Martin. La maison des aliénés et beaucoup d'au tres constructions ont été exé cutées sous la direction d'un professeur d'architecture de notre académie de dessin; voilà de la prodigalité ou tout au moins un double emploi. Le système suivi par notre administration, pour l'exécu tion des travaux publics, est le Nousregardonscomme mau vais, le système des adjudi cations au rabais. Mais nous sommes persuadés que l'admi nistration réaliserait une éco nomie de 3 4,000 fr. par an, en suivant le mode adopté par le génie militaire. On n'aurait qu'à faire tous les ans, une adjudication publique, parsou- mission cachetée, de tous les travaux d'entretien charge de la ville. Ce mode d'adjudi cation, offre ce double avan tage, de ne point provoquer uneconctirrenceillimitéeentre les entrepreneurs, en même tempsqu'il garantit l'exécution des travauxau meilleur marché possible. L'adoption de cette mesure, produirait une éco nomie de 3 ou 4,000 francs et permettrait la suppression des places d'architecte, de garde magasin etc. Un simple con ducteur des travaux au traite ment de 800 fr. pourrait être chargé desurveillerlesinlérêts de la ville, sous la haute direc tion de l'un des échevins. Une économie de 4.000 fr. sur les travaux, une de 1,950 fr. sur les frais de surveil lance, tels seraient le résultat de l'adoption de ce système. 5,950 00 19. Traitement de l'archi viste, 212 francs. Nous croyons qu'on pourrait supprimer Ta place d'archiviste, et confier celle fonction l'un ou l'autre des employés au secrétariat. Le savant M. Lambin a mis un ordre si admirable dans les archives de notre ville que cet emploi est devenu une vé ritable sinécure dont on a gra tifié un professeur de l'athenée de Bruges, qui se borne venir VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près U Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX UE L'ABONNEMENT, par trlmeatre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un t\° 25 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions M 9 centimes la ligne.) Report, fr. 5,179 00 plus mauvais, et le plus oné reux de tous les systèmes. La ville fait travaillera la journée, sous la direction de ses em ployés. Pour donner une idée, de ce que coûte cette manière de procéder, nous dirons que nous avons vu effectuer des travaux de réparation au pa vage des rues, qui tout bien calculé, devaient revenir en viron 3 fr. le mètre carré. Or, le prix courant de ces sortes de travaux varie de 10 15 centimes par mètre carré. Il en est peu près de même pour les travaux de maçon nerie de ménuiserie etc., qui sontégalementfaità la journée.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1