9 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3719. 36me année. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonue Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, ïp res fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° 25 c. Le Propagateur païaît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) 7PP.ES. 21 Mai. Nous comprenons fort bien le dépit qu'éprouvent nos adversaires en voyant le déparlement de la guerre enlever noire ville, sa principale et pour ainsi dire, son unique et dernière ressource; celle qu'of frait notre bourgeoisie, la présence d'une garnison nombreuse. Elourdie par les discours et les clameurs hyperboliques d'une coterie avide de pouvoir et de domi nation, Ypres l'exemple du pays entier pour ainsi dire, contemple présent le néant des hâbleries et des promesses sor ties de la bouche des affidés des loges et des associations libérales, comme elle éprouve la funeste inanité du système politique de celte tourbe de prétendus réformateurs, dont la science gouvernementale et admi nistrative devait rendre la vie et la prospérité, les populations appauvries et souffrantes. Ceci est vrai tant qu'ils s'agi tèrent dans les clubs et dans les officines de la presse leurs gages, les dominateurs du jour s'offrirent constamment en amis et en défenseurs dévoués du pauvre peu ple, de la bourgeoisie dont ils sollicitaient l'appui et les suffrages. Aucune mesure favorable aux intérêts des masses ne fut prônée comme devant inarquer l'avéne- menl du libéralisme aux affaires. Stricte économie, diminution des charges et des im pôts, faveurs et avantages de toute sorte, tels étaient les gages d'avenir que présentaient en général les thaumaturges du 12 août 1847. Pour notre ville en particulier, la corde sensible de la garnison fut mise en vibration, afin de venir bout de hisser au pouvoir les sectaires de la politique nouvelle. Ypres alors possédait une gar nison belle et forte; une légère diminution de l'effectif éveilla les susceptibilités loca les. L'occasion dès lors était des plus belles pour courir sus au clérical, et faire tom ber le public dans le traquenard libéraliste. Aussi les organes et les racoleurs du parti dont nous combattons les tendances tirè rent-ils de ces circonstances tout l'avanta ge possible, et les partisans du libéralisme pour rendre plus odieux leurs adversaires se déclarèrent unanimes attribuer ce retrait partiel l'influence de M. Alalou, alors ministredes finances, ettous les échos clubisles de répéter l'imputation malveil lante avec un accord des plus parfaits. Tant de criailleries ne purent manquer de faire de nombreuses dupes, et l'accusa tion quelqu'absurde qu'elle fût ne resta point sans fortifier le parti libéral dans l'estime momentanée des masses. Deux représentants libéraux prirent la place de deux représentantsconservateurs, qu'Ypres comptaitalors dans la législature, et la politique Rogier-Frère s'installa au pinacle des affaires. Eh bien! qu'on avoue franchement, ce que notre ville a gagnée en donnant la main aux candidats clubisles? Disons avant tout, ce que le pays en général a reçu de faveurs du cabinet Rogier-Frère; la liberté de l'enseignement, la liberté de la bien faisanceont reçu de graves atteintes; l'agriculture, le commerce sont restés sans secours, sans appui efficaces; les contri buables se sont vus surchargés par toute une série de taxes nouvelles, le pays en un mot, au lieu d'avoir se louer, ne trouve que de justes sujets de plaintes dans la situation que le ministère du 12 août lui a faite. Et pour notre ville, quels sont les avan tages recueillis de l'administration libérale appuyée particulièrement par un homme dont l'élection aux Chambres fit battre de joie tant de cœurs, et fit concevoir de si grands motifs d'espérance. L'influence de M. Vandenpeereboom auprès des ministres ses amis politiques nous a-t-elle valu uu seul soldat de plus, que nous avions du temps que M. Malou occupait le pouvoir? Sa parole éloquente et persuasive a-t elle pu nous obtenir une simple faveur quelconque. Toute sa carrière parlementaire explique- t-elle la popularité dont il jouit uu instant? On le sait; jalouse de la situation et de la part que lui fut faite dans l'emplacement des troupes, du temps de M. Malou, Ypres aujourd'hui ne possède pour toutegarnison, que l'école d equitation, forte peine de 80 hommes. Etroitement génée du sur croit d'impôts que M. Frère aidé par son troupeau d'esclaves est parvenu imposer au pays, la bourgeoisie gémit encore sous le faix des 10 o/o additionnels que l'admi nistration communale se dit forcée de lever. Voilà les fruits délicieux que notre ville re cueille du soi-disant libéralisme dans les bras duquel elle s'est jetée aveuglement. Maintenant qu'aucun homme sensé ne saurait se dissimuler le sacrifice qu'endure notre cité, on se demande si bientôt le dé partement de la guerre n'apportera nos concitoyens les secours qu'ils attendent leurs souffrances. Chacun reconnaît la né cessité de cet acte tant sollicité du ministre de la guerre, mais aussi chacun ne peut s'empêcher d'émettre ce sujet les plus grands doutes, maintenantsurlout que par son vole négatif la nouvelle organisation de l'armée, M. Vandenpeereboom s'est mis en hostilité ouverte avec le ministre de la guerre. Quoiqu'il en soit nous regrettons la conduite parlementaire du député li béral de notre ville, en celle occurence. Vu l'état précaire de l'Europe, une année forte est reconnue indispensable notre pays afin de pouvoir au moment du danger, défendre nos frontières. Du reste il appar tenait selon nous, moins M. Vandenpee reboom qu'à tout autre de poser envers le ministère, cet acte de refus et de défiance. Lui qui, si nous avons bonne nlémoire, s'est montré de si bonne composition pour faire passer les lois d'impôts sur le tabac, la bière et les successions paternelles; lui qui s'est montré si favorable aux dépenses ruineuses qu'entraîne la nouvelle organi sation de la loi sur l'enseignement pou vait-il bien, sous prétexte d'économie, (et une infime économie de quelques cents mille francs) pouvait-il refuser l'allocation que l'armée demande pour défendre avec avantage noire nationalité notre trône? L'intérêt de sa ville natale, les vœux de ses concitoyens s'opposaient tout au moins un acte de cette nature. Si un grief ima ginaire imputé M. Malou lui valût de la part des électeurs une sentence d'ostra cisme, que vaudra M Vandenpeereboom un acte si manifestement hostile aux inté rêts de ses commettants? Quoiqu'il en soit, depuis l'émission de ce vote léger et im prudent, on est généralement convaincu dans les rangs de l'armée, que désormais Ypres n'a plus rien attendre du départe ment de la guerre! 1^-Chambre de discipline des Notaires de l'arrondissement d'Ypres, pour l'exer cice 18Ô3-18Ô4, est composée comme suit: MM. Boedt, président; Forrest, syndic; Ver- lez, rapporteur; Berten, trésorier; Vander- meersch, secrétaire; De Lavie et Soenen, membres. Des charbons embrasés, échappés a l'encensoir par l'inattention des enfants de choeur, paraissent avoir occasionné l'incendie de l'Eglise de Polyock- hove. C'est près du maître-autel que les flammes out dû éclater. Trouvant un aliment contenu dans les ornements, les boiseries et les peintures, elles se sont répandues rapidement dans toute l'église. Tout était en feu l'intérieur quand de sinistres lueurs furent aperçues neuf heures du soir. Od se précipita immédiatement dans le temple, mais c'est peine si l'on put arracher quelques objets l'élé ment destructeur. Du uioius les vases sacrés furent sauvés. Quelques candélabres et le chemin de la Croix purent aussi être enlevés. La chaleur n'était plus supportable, et il était excessivement dange reux de s'avancer dans ces nefs où les flammes on doyaient avec des crépitations et un bruissement effroyables. Cependant les populations des communes voisi nes, même des environs de Furnes, arrivaient sur les lieux. Mais que pouvait-on faire Les pompiers de Loo, accourus avec zèle, restèrent eux-mêmes dans l'impuissance d'apporter aucun remède a l'immense malheur qui venait affliger la commune. Deux fois il fallut retenir le curé qui voulait se frayer encore un passage dans le brasier, pour sauver des réliques ou d'autresobjets de vénération ou de valeur il est actuellement alité. Le feu a duré toute la nuit, les murs seuls sont restés bebout. La commune et l'Église de Polynckhove sont dé pourvues de moyens. Un appel la générosité du gouvernement et de la province pourra seul mettre les habitants de Polynckhove même, avec le concours et le dévouement des personnes charita-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1