H JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N« 3722. Mercredi, 1er Juin 1853. 36m0 annee. TPP.S3S, t" JUIN. Le Progrès, qui jusqu'ici avait passé sous silence les réclamations que M. Van Re nynghe a soutenu au sein de la Chambre, touchant le retrait de la garnison de celle ville, s'est senti subitement saisi d'un beau mouvement d'impartiale équité, et relève en quelques ligues la conduite honorable du bourgmestre de Poperinghe. Pour qui ne tiendrait aucun compte de la fausse po sition où la conduite parlementaire de M. Alph. Vandenpeereboorn a mis ses parti sans, cet acte de tardive justice aurait de quoi édifier et surprendre de la part d'une feuille aussi intolérante. Mais le confrère, qui s'imagine s'être concilié ainsi la bienveillance (lu lecteur, ne se tient pas ce début, et oppose em phatiquement sa propre conduite celle du Propagateur: a Ce journal en effet, s'é- criel il, a t-il jamais fait la moindre mention des actes nombreux (sic) posés dans l'intérêt de la ville par le député libéral de l'arrondissement? A celle naïve exclamation nos lecteurs habituels sauraient quoi répondre; ils savent que nous avons applaudi mainlefois et spon tanément aux premiers pas de M. Vanden peereboorn dans la carrière de député, et qu'à l'occasion nous nous plaisions con fondre dans nos éloges et dans nos té moignages de gratitude le nom de ce représentant avec ceux de MM. Malou et Van Renynghe; ils savent que nous n'avons retiré nos sympathies M. Vandenpeere boorn que lorsqu'il se fut complètement identifié avec le libéralisme exagéré, lors du vote de la loi impopulaire et anti ca tholique sur l'enseignement moyen; que même depuis cette époque, malgré tous les gages de succès qui nous restaient entre les mains, nous laissâmes sans opposition renouveler son mandai de député. Mais revenons au plaidoyer du Progrès. Pour excuser son client, la feuille de l'hôlel-de ville fait valoir deux moyens de défense D'abord il allègue (quoiqu'en ter mes assez vagues) que vers l'époque du 21 mai, divers actes restaient passer ayant trait aux travaux d'appropriation el de raccordement de la station du chemin de fer. Mais des deux choses l'une, ou la pré sence de M. Vandenpeereboorn n'était pas urgente dans nos murs, ainsi que le /'ro- grès voudrait bien le faire entendre, le sa medi 21, jour du vote de l'exercice 1854 du budget de la guerre; ou M. Vanden peereboorn a eu tort de cumuler la fois des fonctionsdevenues incompatibles, puis- 3ue les unes l'empêchent de remplir les evoirsque lui imposent les autres. Le Progrès fait également mention en second lieu d'un triste devoir de fa mille lequel aurait retenu quelques jours M. Vandenpeereboorn. Ce que le con frère entend par là, nous l'ignorons; car il ne nous semble guère possible qu'il prétende faire allusion au trépas d'une pa rente éloignée de son patron, qui malade depuis quelque temps, est venu mourir deux jours après la fameuse séance où l'bonorable représentant brillait par son absence. Enfin le Progrès couronne ces pitoyables arguties en nous posant une toute petite question qu'il croit devoir nous embar rasser beaucoup, puisqu'il affirme que nous nous garderons bien d'y répondre. M. Malou, nous objecte la gazette libéralisie, guère plus que M. Vandenpeereboorn, n'a pris la parole pour appuyer la réclamation de M. Van Renynghe. - Nous répondons que le fait est vrai; mais qu'on ne saurait raisonnablement prétendre que des dépu tés appartenant une même opinion et comptant les mêmes amis politiques, vins sent successivement se répéter l'un l'autre la tribune, et redire des doléances el des arguments identiques. Aussi, M. Malou pouvail-il bon droit s'abstenir de pren dre la parole après M. Van Renynghe, puisque l'influence de l'un et de l'autre s'exerce également sur les représentants de la droite; tandis que M. Vandenpeere boorn, qui s'assied sur les bancs de la gauche, avait exercer de ce côté de la Chambre une heureuse diversion. Au sur plus, M. Malou assistant la séance prêtait une influence morale aux paroles de son collègue el pouvait, le cas échéant, rem placer celui-ci dans la tâche honorable dont il avait pris l'initiative. M. Vanden peereboorn, au contraire, s'était mis, par son absence, dans l'impossibilité d'inter venir en temps opportun, et de prendre en main la défense des intérêts qui lui sont confiés. Une pétition circule en ville l'effet d'obtenir du ministère, lors de la levée du camp, une garnison plus en rapport avec les besoins des habitants el avec leurs droits acquis. 11 est inutile d'ajouter qu'elle se couvre de signatures. Le relourdu Roi dans son pays a été une ovation continuelle depuis l'extrême fron tière jusqu'à la capitale. Tout était spon tané dans ces manifestations populaires dont l'Etal ne s'était point mêlé. Elles n'ont pas coûté un denier au trésor. Il n'y avait pas besoin que le gouvernement organisât des fêles. N'était ce pas la fête de la nation, la fête du peuple, la fête de la Relgique en tière? En effet, l'horizon de la Belgique se dé gage des nuages. Un acte important va s'accomplir. Une puissante alliance va for tifier sa position, en témoignant des pro grès que nous avons faits dans l'estime de l'Europe. Léopold, qui est placé partout si haut dans l'opinion publique, recueille les fruits de sa sagesse, et la Belgique en profite. Dans toute l'Allemagne, notre Roi a pu se croire au milieu de son peuple, tant on lui a montré d'empressement et de cordiale sympathie. L'Allemagne et la Bel gique attendent avec impatience le moment où le prince héritier présomptif de la cou ronne va associer ses destinées une ar chiduchesse du sang de Marie-Thérèse. Le peuple belge a senti, a compris d'in stinct ce que la sagesse de son Roi avait prévu, avait calculé, ce que la Providence qui nous protège s'est chargée de mener bonne fin Ainsi s'explique l'enthousiasme populaire qu'ont rencoulré leur retour le Roi et son digue fils. Les harangues qu'ils ont entendues de la bouche des hommes constitués eu autorité étaient l'écho des senlimentsuniversels.Peupleet Roi étaient l'unisson dans la mémorable journée du 28 mai. La joie du peuple était celle du Roi; la joie du Roi était celle de sou peuple. Aussi a-l-on pu remarquer quelque chose de tou chant, d'affectueux, de paternel dans le langage de Léopold. Toutes ses paroles al laient au cœur parce qu'elles venaient du cœur. On sentait qu'il était heureux et comme père et comme Roi. Son affection pour son digne fils se trahissait dans les réponses si pleines de tact el de justesse qu'il a adressées avec un à-propos parfait aux dépositaires de l'autorité civile et de l'autorité religieuse, légitimes organes de la voix populaire. Le cœur du père et du Roi s'est révélé tout entier dans ces mots, que la Belgique aimera répéter: L'événement qui se prépare et pour lequel je devrai avoir re- cours l'intervention de Votre Éminence, est heureux sous tous les rapports, et mon cœur paternel en est vivement touché. Entre toutes les alliances que je pou- vais rechercher, celle qui bientôt va s'ac- complirestessentielleraenlfavorableaux intérêts du pays; elle fera aussi, j'en ai l'intime persuasion, le bonheur de mon cher enfant. Il n'y a rien ajouter un pareil lan gage: des commentaires ne feraient que l'affaiblir. Bornons nous constater qu'on peut en induire que le mariage se célébrera en Belgique. Nos informations personnelles nous permettent d'affirmer que tel est le sensdes paroles du Roi. Le pays entier l'ap- f«rendra avec des transports d'allégresse. I verra dans ce mariage, célébré sous nos yeux, une sorte de consécration nouvelle de l'union qui existe depuis dix-huit cent trenle-et-un entre la Belgique et le trône. fÉBIÎÉ ET JCITICE. Ou s'ahouue Y près, rue de Lille, o, pies la Grau«l Place, el chez 'es Percepteurs «les Postes «lu Royaume PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr 3. Les autres localités fr 3-5o. Uu u° a4» c. Le Propagateur paraît le DAMEDl et le NEiKfREDI de chaque seiiiHiue (Insertions II centimes la ligne.) V APOLOGIE DE H. ALPH.VARDEUPEEREBOOM. Journal de Bruxelles.) Le Receveur des contributions directes de la ville prie les contribuables qui sont en retard de

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1