9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 3727. 36me année. 7?RBS, 18 Juin. On nous écrit de Poperinghe, que les ap- >arences des récolles en général sont très telles, les lins surtout se distinguent par eur beauté et leur bonne qualité, et comme on en a semé beaucoup celte année, les marchands trouveront beaucoup de choix pour faire leurs achats. Pour la seconde fois en deux ans, le parti clubisie a essayé de faire entrer au Sénat des individus qui n'avaient pas le droit d'y siéger l'affaire de M. Van Re- moortere, de Gand, vient d'avoir son pen dant dans celle de M. Van Leempoel, de Quiquengrogne le Sénat, dans sa séance de mercredi, a déclaré, l'unanimité, que l'élection bâclée Bruxelles par le club que préside M. Verbaegen, était nulle et non avenue. C'est une nouvelle atteinte que le parti clubisie vient de porter au système parle mentaire, lui qui se proclame l'ardent défenseur de ce système. Il faut déplorer que la passion l'entraîne au point qu'il voudrait bourrer nos Assemblées législa tives d'hommes que la Constitution pro clame incapables d'y siéger. Du reste, voici dans quel état se pré sentait la question devant le Sénat Aux termes de l'article 56 de la Consti tution, pour pouvoir être élu sénateur, il faut qu'un Belge jouissant de ses droits civils et politiques, soit domicilié dans le pays et paye 1,000 d'impôt direct. Mais dans les provinces où la liste des citoyens payant cet impôt n'atteint pas la propor tion de 1 sur 6000 âmes de population, elle est complétée par les plus imposés de la province, jusqu'à concurrence de celte proportion de 1 sur 6000. Or, il résulte de l'enquête faite par la commission du Sénat que M. le vicomte Van Leempoel, ayant moins de 1,000 fl. d'impôt direct, n'est éligible que dans le Hainaut où il est domicilié. Il résulte encore du rapport de M. Del- lafaille que M. Van Leempoel a deux do miciles, l'un dans la province de Brabant, l'autre dans la province du Hainaut. Deux certificats ont été produits. Selon l'une de ces deux pièces, datée du 14 mai 1855, le domicile de M. Van Leempoel serait Vergnies (Hainaut); d'après la seconde, qui porte la date du 14 juin, il habiterait Bruxelles. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Y près, rue de Lille, iO, piès la Grand Place, et chei les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX. DE L'ABO.VIE W EST, par trlmeatre, Yprès fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. TJu n° 25 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) Jeudi, cinq ouvriers du Chemin de fer compa raissaient devaDt le tribunal correctionnel sous la prévention d'avoir fomenté une coalition parmi les travailleurs de la section du Moulin brûlé k Hou- them. Deux out été acquittés, trois out été con damnés k trois, deux et uo mois d'emprisonnement. Ces condamnations impliquent une solution con traire k l'opinion de M. Chauveau, qui estime que l'art. 4i5 du code pénal n'est applicable qu'aux ateliers, et non aux ouvriers travaillant k la cam pagne. Les coalitions de ces derniers ne tombent, daos les cas prévus, que sous la disposition moins sévère de l'art. 20 litre 2 de la loi du 6 octobre 1791. La défense a prétendu que les rassemblements n'avaient pas atteint que le caractère précis de coalition, que du reste en se rendant spontané ment aux simples observations du brigadier des gendarmes. M. Gorez, la tentative ainsi volontai rement abandonnée échappait aux rigueurs de la loi pénale. 11 est certain que le brigadier s'est con duit en cette circonstance de la manière la plus honorable. Parmi les griefs, qu'on fesait valoir ponr les ouvriers, il a été question d'un retard du samedi au lundi dans le payement du salaire, et du travail du Dimanche. Quant au retard, le défenseur a avoué que les éléments de l'iuslructiou lui démontraient qu'il n'était provenu que d'une irrégularité fortuite dans la correspondance. En ce qui concerne le travail du Dimanche uue fois par quinzaine, la Compagnie a donné l'assurance qu'il n'avait lieu qu'avec l'autorisation demandée et obtenue de Mgr. l'Évêque. Cet éclatant hommage au principe religieux ne pourra que produire une impression favorable sur l'espiit public. Tout en se consti tuant partie civile, la société n'a du reste insisté que pour l'adoucissement de la peine. discussion du projet de loi ayant pour objet d'accorder au département de la guerre un crédit extraordinaire de 5,300,600 francs. Suite et fin.) Voir n° 33*6, du <5 Juin. M. le ministre des affaires étrangères. Je commeoce par remercier l'honorable orateur qui vient de s'asseoir de la re'serve qu'il a mise dans ses observations, présentées, du reste, avec un talent que je regrette de ne pas voir se produire plus souvent dans nos discussions. Cette réserve a été telle, que l'honorable préo pinant a lui-même en quelque sorte reconnu que le gouvernement ne pourrait pas, sans inconvé nient, répondre k l'interpellation qu'il lui a adres sée. C'est qu'en effet, messieurs, il a compris, et toute la chambre comprendra avec lui, qu'il est impossible que le gouvernement discute dans celte assemblée la question des forteresses. La section centrale elle-même vous l'a dit, cette question a été étudiée mûrement par la commission mixte qui a été chargée de s'occuper de tout ce qui concerne notre établissement militaire, et elle a justifié d'une manière péremploire, dans le rap port que vous avez eu sous les yeux, les diverses opioious qu'elle a émises relativement k ces for teresses: je crois donc que la chambre doit s'en tenir aux résolutions prises par celte commission si compétente en cette matière. L'honorable préopinanl, en vous rappelant ce qui s'était passé depuis un siècle, particulièrement en ce qui concerne la forteresse d'Ypres, vons a fait entrevoir qu'on pourrait bien, dans un bref délai, regretter d'avoir consenti aujourd'hui k la démolition de celte forteresse, puisque,.dans cet espace de temps, on l'a plusieurs fois démolie et plusieurs fois rétablie. Messieurs, il ne faut pas oublier que, jusqu'à présent, le système de défense de la Belgique a toujours été organisé, bien moins dans l'intérêt de la Belgique, que dans l'intérêt d'autres puissances. Ainsi k certaine époque on préparait des moyens de défense contre un gouvernement voisio, et quel ques années après, c'était dans l'intérêt de ce même gouvernement et contre d'autres gouvernements que l'on armait. Aujourd'hui, messieurs, nous ne nous occupons, dans toutes ces questions, que d'un seul intérêt celui de la Belgique. Tout a été com biné, quant k la défense du pays, en vue de ce seul intérêt, de cet intérêt exclusif et c'est, en effet, l'uuique intérêt dont la Belgique ait k s'occuper. Je peuse donc que, qupi qu'il arrive, nous n'au rons rien k regretter de ce qui se fait en ce moment et de ce qui continuera k se faire, parce qu'on n'a mis la maiu k l'œuvre qu'après que toutes les ques- tioos avaient été longuement et mûrement exa minées. Messieurs, l'honorable orateur nous a dit quelques mots des dépenses auxquelles la démoliliou des forteresses devait nous entraîner. Permettez moi de dire d'abord que dans les 3,5oo,ooo francs de mandés aujourd'hui, il n'y en a que 553,ooo qui doiveol êire affectés k cette démolition. Veuillez le remarquer ensuite, si la démolition n'avait pas lieu, vous seriez entraînés k des dépenses beaucoup plus élevées, car il faudrait alors compléter les fortifications et compléter l'armément; cette dé pense, on le conçoit facilement, serait comparati vement beaucoup plus forte que celle k laquelle il faudra souscrire pour la démolition. On se demande avec anxiété, nous dit-on, quelles peuvent être les intentions du gouverne ment dans le cas où la guerre éclaterait, lorsqu'on voit démolir certaines forteresses. Faut-il en con clure que le gouvernement serait décidé k aban donner k elle-même une grande partie du pays pour ne défendre que certains points? Je n'hésite pas k déclarer que si la guerre venait k éclater, ce qu'à Dieu ne plaise, le gouvernement défendrait toutes les frontières du pays dans la me sure du possible, et qu'il ne se retirerait sur cer tains points plus avantageux pour sa défense, que lorsqu'il y aurait été contraint par la force des armes. Ou vous a entretenus, messieurs, du préjudice éventuel que peut causer k certaines localités la démolition de ces forteresses, et l'on vous a re présenté qu'il ne serait que juste de leur accorder des dédommagements. Messieurs, lorsqu'une partie du pays est soumise k des sacrifices, exigés par l'intérêt général, il n'est que juste, nous en convenons, que la partie sa crifiée soit dédommagée autant que les circonstances le permettent. Eh bien, le gouvernement s'engage k s'occuper d'une manière spéciale de la question de savoir quelle ptéjudice sera occasionné par la démolition

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1