9 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N« 3728. 36me année. TfRafl. g Juin- Entre le Progrès et le dindon il existe évidemment une analogie frappante. Sem- blable l'oiseau de basse cour, plus le journal libéraliste se sent blessé, plus il bat des ailes. Cette tactique de la part d'une feuille qui prétend avoir le monopole de l'esprit et de la sagesse de toute la ville, peut sembler de convenance celui qui l'emploie, mais assurément elle ne saurait paraître digne de l'approbation générale. En se retranchant derrière le cercle étroit des exclamations et des injures l'écrivain libéraliste prouve en toute évidence que sa cause est bien mauvaise, puisqu'elle ne saurait être défendue qu'avec des armes qni blessent les mains qui s'en servent. Or c'est là pourtant où en est réduit l'organe officiel ou officieux de noire administra, tion communale. Parcourant d'un regard l'avant dernier numéro de ce journal, nous y fûmes frap. pés d'une observation saillante que nous ne jugeâmes pas propos de laisser ina* perçue, pour l'édilication des niais qui s'ex tasient devant l'oracle clubisle: Tour tour dans la même page de son journal, le Pro grès avait rendu hommage au dévouement de M. Jules Malou, réunissant ses efforts avec ceux de MM. A. Vandenpeerebooin et Van Kenynghe dans le but d'appeller sur la ville d'Ypres, l'attention bienveillante du gouvernement en fait de garnison, alors qu'à peu de lignes d'intervalle, la feuille libéraliste ne rougit point d'insinuer qu'il fallait s'en prendre ce même M. Malou, d'avoir vu enlever notre garnison, puisqu'il faut remonter sa présence au pouvoir, pour trouver l'origine de la diminution de notre importance militaire. En insistant sur cette conduite deloyale du confrère, l'égard de M. Malou, nous réfutâmes en même temps l'accusation produite par te Progrès du chef du retrait de nos troupes dont il a l'air de vouloir rendre M. Malou responsable. Cette réfutation fut facile; en effet il est démontré, malgré les criailleries passionnées du journal libéraliste, que tant que M. Malou occupât le pouvoir, la ville d'Ypres n'eut point se plaindre sous le rapport de la répartition des garnisons di verses. S'il est vrai qu'en 1846 la cavalerie nous fut enlevée, comme nous l'avons fait remarquer, en compensation de ce retrait nous eûmes une garnison d'infanterie fort considérable et en sus une batterie d'ar tillerie avec l'école d equitalion. Voilà des faits clairement établis que le Progrès eut pu détruire s'il avait été en son pouvoir. Une autre vérité que nous avan çâmes, c'est que la diminution de notre garnison, loin d'être imputée M. Malou devrait au contraire être reprochée au cabinet Rogier-Frère, puisqbe c'est depuis l'avènement au pouvoir de h politique nou velle qu'Ypres s'est vu frappée dans cette ressource importante de retenu public. Eh bien! le Progrès, au lieu d'aborder la question énoncée, en discussion franche, nous lance la tête l'épilhète courtoise de clérical, bazile, menteur, hypqprite, jesuile et autres aménités de celle sorte. On conçoit que ces reproches ne sauraient nous attein dre car il sied bien peu un journal qu'une plainte en calomnie appelle devant la cour d'Assises, de donner autrui des leçons d'honnêteté et de franchise et de justice. C'est pourquoi nous passons sous silence ces petits moyens de défense ordinaire dont le Progrès aime tant se servir. Nous te nons cependant relever une accusation que le confrère nous adresse, c'est celle de délester la bourgeoisie d'Ypres. Contre un reproche de cette nature nous protes tons de toute l'énergie de notre caractère. Toute notre conduite politique du reste s'é lève contre l'injurieuse imputation dont le Progrès nous gratifie. En tout temps, en toute circonstance nous avons défendu les intérêts de la bourgeoisie d'Ypres. Toujours nous avons pris cœur sesj intérêts véri tables. A l'appui de cette déclaration nous pourrions citer maints exemples, et nulle ment nous ne craignons de nous voir mis en parallèle avec notre adversaire sous le rapport du dévouement et du zèle dé fendre les droits et les intérêts de nos con citoyens. Citons quelques faits entre mille: N'est-ce pas le Propagateur qui depuis tant d'années s'efforce inutilement jusqu'ici de faire cesser le différend relatif l'instruc tion moyenne dont le maintien est si préju diciable au trésor public,etaux particuliers. N'est-ce pas le Propagateur qui depuis l'éta blissement des 40 centimes additionnels, ne cesse de réclamer contre la rigueur et l'innoportunilé de celle mesure fiscale? Eu toute autre occasion n'est-ce pas nous qui primes parti pour la bourgeoisie souffrante et génée? et l'on viendrait nous taxer de dé tester la bourgeoisie parcequ'elle se montre revêclie aux inspirations de nos patrons et peu soucieuse de jouir des bienfaits du régime du goupillon. Mais si notre conduite pouvait ce sujet nous donner le moindre reproche, si nous ne trouvions dans la sympathie dont le public nous honore de plus en plus, un éclatant démenti aux accusations perfides du Pro grès, nous briserionsà l'instant notre plume, laissant au Progrès le soin de défendre sa façon, les intérêts des contribuables. Quant aux pàtrons dont on nous dit suivre les ordres et les inspirations, nous déclarons formellement que nous n'appartenons eu aucune manière, la tourbe des écrivains mercénaires. L'amour du bien nous a fait prendre la plume, et le seul amour du bien nous fait continuer notre tâche. Ni la soif de l'or, ni l'ambition n'entrent dans nos mobiles. En tout nous agissons pour le bien commun de la cité et de la patrie, et du mo ment qu'il nous serait démontré que notre conduite ne répond guère ce principe nous quitteronsàPinslantlascène publique. Mais que le Progrès se le tienne pour dit: Ce ne sera pas devantses stupides clameurs que nous reculerons jamais. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'A BOX NE MENT, par trimeatre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. Le Propagateur paraît le &AMEDJ et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertion* 19 centimes la ligne.) Nous lisons dans un journal de Lille Tomes les grandes villes, les unes après les autres, veulent avoir une maison des Petites Sœurs des pauvres. L'importance des serviees rendus par ces filles dévouées est aujourd'hui reconnue non- seulement en France, mais encore l'étranger. Sept de ces religieuses, arrivées il y a quelques jours Lille de la maisou-mère, viennent de partir pour Liège où elles vont fouder un établissement. Elles trouveront dans cette ville, nous n'en doutons pas, les ressources qui ne leur ont pas encore manqué nulle part. Chez nous leur maison de la rue Saint- Sauveur a déjà pris un accroissement inespéré. De nouveaux quartiers ont été bâtis pour augmenter le nombre des places destinées des vieillards mal heureux qui y trouvent tous les soins et les atten tions de la famille. Chaque jour amène pour les Petites-Sœurs un progrès, grâce la bienfaisance publique. Elles ont commencé par aller recruter les légumes et le pain de leur pensionnaires, en portant elles mêmes leurs paniers; bientôt on leur a procuré un âne qui les exemptait de ce pénible service; eofîu elles ont aujourd'hui une charrette. Nous devons dire, la louange de la population, que ces saintes filles re çoivent partout bon accueil, et il n'y a rien de plus touchant que l'empressement des marchandes, par exemple, lorsque les visiteuses se présentent dans tin marché; c'est qui se disputera l'honneur de leur faire, pour leurs pauvres, le premier cadeau, a On lit dans un journal de Lille: Toute la police de Tourcoing, ayant en tête son habile com missaire M. Pemmejean, était hier b Lille et dans diverses autres directions b la recherche d'un pri sonnier fugitif, qui parait être un malfaiteur des plus dangereux. Voici les renseignements que nous avous recueillis sur cette affaire. Avant-hier, un individu bien vêtn et parais sant étranger s'était présenté b Tourcoing, chez M. Masquelier, bijoutier, en offrant de lui vendre de l'argenterie. Cette personne pria l'étranger de re passer et eût aussitôt le bon esprit de faire avertir la police. Le commissaire n'eut pas de peine b re joindre l'individu en question; il lui demanda ses papiers et le trouva porteur d'une grande quantité d'argenterie: trente-deux cuillers et fourchettes, neuf cuillers b café et une louche brisée. Cette argenterie portait des initiales ou des armoiries que l'on s'était efforcé de faire disparaître avec la lime. L'étranger déclara se nommer Pierre Pluqoet, né b Saint-Denis (Belgique), et comme tous les hommes de son espèce, il prétendit avoir trouvé cette argenterie sur une route. On a, au contraire, de fortes raisons de croire qu'elle provient du pil lage d'an château des environs de Courlrai, où s'est commis dernièrement un affreux assassinat.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1