Il paraît que l'autorité judiciaire est
sur les traces d'une bande, bien organisée,
d'adroils et audacieux voleurs, qui ex
ploitaient, depuis quelque temps, les villes
de Bruges, Oslende, Gand, el qui allaient
même au-delà de la frontière jusqu'à Lille,
pour y faire des tournées dans les magasins
desoieries,sous prétexte d'acheter,en ayant
soin d'y faire montre d'une toilette distin
guée, pour attirer la confiance, el de se
munir toujours des échantillons de l'étoffe
qu'ils disaieul avoir l'intention d'acheter,
el qu'ils exhibaient aux demoiselles de ma
gasin, souvent trop confiantes ou crédules,
lis profitaient ainsi du moment de cette
exhibition et des pourparlers qui avaient
lieu pour soustraire les étoffes el les dé
poser furtivement dans leurs paniers ou
grands cabas.
Le 9 juin, le nommé iean-Bapiisle Hol-
lehar, qui d'abord avait pris les faux noms
de Verschoore et Hoornaert, fût arrêté
Oslende comme complice d'un vol de quel
ques coupons de soie noire, valeur 4 500
francs, commis dans le magasin de M. De
Pacbtere. Arrivé Bruges, le magistrat
instructeur n'ayant pas son apaisement
sur la conduite el le moyen d'existence de
cet individu, qui se disait domicilié Cour-
irai, et le croyant en outre impliqué dans
d'autres vols de nature criminelle, commis
dans son arrondissement, décerna le man
dat dedépôt. La femmed'Hollebar,laquelle
ce que l'on présume avait le mercredi 8
juin, en compagnie d'un autre individu,
présenté un échantillon de soie, sous pré
texte d'achat, chez les demoiselles Van
Maele, bouliquières Bruges, au préjudice
desquelles divers coupons d'étoffes de soie
et salin, d'une valeur de 6 700 francs,
furent volés le lendemain du vol commis
Oslende, 11e larda pas se rendre au par-
quel demander une permission pour faire
visite son mari. C'est cette visite que
l'on doit en grande partie la découverte
des autres coupables, car interrogée et
pressée de questions par le juge, elle ne
tarda pas faire dés révélations impor
tantes qui amenèrent l'arrestation de nou
veaux prévenus.
M. le juge d'instruction Vercauleren,
aidé, d'une manière active, dans ses pre
mières investigations, par MM. Joos, ses
collèges de Gand et de Courtrai. fit mettre
la main sur Thérèse Van West, épouse
Lemmer, tisserand, Damien Cooroaert,
son voisin, tous deux repris de justice,
demeurant Courtrai, et sur l'épouse Van
der Zype, bouliquière 'iand, que l'on dit
avoir figuré, il y a quelque temps, dans
une affaire semblable, qui eut son dénoue
ment devant le tribunal de Lille. On parle
même d'un dépôt sur une assez grande
échelle, qui existait chez cette dame, qui
achetait les étoffes volées des personnes
très-suspectes, et qui, pour battre monnaie,
les engageait immédiatement au mont de
piété. La police de Gand a saisi chez elle
plusieurs coupons d'étoffe de soie neuve
et quelques billets du lombard. (Patrie.)
LL. AA. RR. M. le duc et M" la du
chesse de Nemours sont arrivés le 29 juin
5 heures du matin, Oslende, par la
malle anglaise le Vivid. Après avoir pris
un déjeûner VHôtel d'Allemagne, LL. AA.
RR. sont reparties 8 heures par un
convoi spécial pour Bruxelles.
On lit dans le Conservateur, journal
de Gand: Mr l'Évêqueest rentré samedi,
neuf heures du soir, au son des cloches
de toutes les églises, dans sa yille épisco-
pale. MM. les vicaires-généraux, des dépu-
talions du chapitre, des curés et des vicaires
de la ville sont allés recevoir leur premier
pasteur, la station du chemin de fer, et
l'ont conduit son palais, dont les rues
avoisinantes étaient ornées et pavoisées;
un arc de triomphe avec inscriptions était
érigé sur la plaine de Sainl-Bavon. S. G.
reçut alors les félicitations de son clergé
ravi de joie de revoir son chef spirituel
sain et sauf après un pèlerinage de deux
mois.
M*' exposa avec quelle bienveillante
affabilité le Saiut-Fère avait daigné l'ac
cueillir, el combien le zèle el la ferveur de
son clergé avait consolé le Père commun
des fidèles qui, pour récompense, avait
accordé aux membre» de son Chapitre la
faculté de porter les dimanches el fêtes
une croix pectorale pendant les offices.
Après avoir fait donner lecture de l'induit,
S. G. remit tous les chanoines une croix
en vermeil avec cordon violet, le tout con
fectionné d'après les indications données
dans l'induit pontifical.
Un entretien sommaire sur les usages
et établissements pieux de la capitale de la
chrétienté s'engagea, et ensuite les chan
tres de la cathédrale et la société royale
des Mélomanes firent retentir le salon de
réception de quelques strophes analogues
celle mémorable circonstance. S. G. re
çut ensuite la Société de Saint-Vincent-de-
Paul laquelle S. S. avait adressé un Bref
spécial. Dans la soirée, les fanfares des
.pompiers exécutèrent devant le palais,
avec un aplomb admirable, différents mor
ceaux de musique el un chœur nombreux
d'orphelins de l'hospice voisin des kulders
charma les nombreux auditeurs et la foule
qui, malgré la pluie, encombrait les abords
du palais. Une société choisie d'amateurs
exécuta différentes pièces de musique,
entre l'ouverture de Guillaume-Tell.
Quoique contrariée par le mauvais
temps, l'illumination fut superbe, l'arc de
triomphe se dessinait par une infinité de
lampions et de guirlandes des ballons de
feu élincclants se balançaient gracieuse
ment sur les deux côtés de cette porte bril
lante. M. d'Hoy, daguerréolypenr, habitant
près du palais, changea pendant toute la
soirée la nuit en jour au moyen du feu
électrique qu'il fit étinceler dans la rue
Sainl-Bavon et sur une partie de la plaine.
M*' remercia cordialement ses diocé
sains de toutes ces marques empressées de
leur vénération et de leur attachement;du
haut du balcon il bénit la foule qui répondit
au prélat par des vivats prolongés.
ACTE» OFFIriKLN.
Par arrêté royal, en date du 28 juin, la
démission du sieur Sloek, de ses fonctions
de notaire la résidence d'Eeghem, canton
d'Ardoye, est acceptée.
Le nombre des notaires de ce canton est
réduit quatre.
M. Gryson, curé depuis 1822 Vlisse-
gem y est décédé le 28 de ce mois,
1 âge de 73 ans.
»aio mi».
intcis A BIIOZELLR9 ET EIVIROM.
Mardi, vers 9 heures du soir, un ouragan
des plus violents a éclaté sur Bruxelles.
La chaleur était étouffante. Pendant près
de deux heuaes le tonnerre a fait entendre
ses roulements sans interruption. Leséclairs
se succédaient avec une tel le rapidité, qu'on
pouvait lire leur clarté comme celle du
Devant la Cour de Bruges, l'auteur de l'article
incrimine' a jugé prudent de rester derrière le ri
deau. L'éditeur ne s'est plus renfermé dans des
excuses vagues sur la cause de sou imprudente
légèreté. MM. Vandebroucke, juge de paix, Carton,
commissaire d'aroudissement, Tertzweil, secrétaire
comuiuual Voormezeele, ainsi que le bourgmestre
et le garde champêtre de Locre, ont attesté k la
déchargé du Progrès que dès le 10 Février le
bruit de l'arrestation du curé de Locre était très
répandu. M. le Procureur du Roi d'Ypres avait
adressé k la Cour une lettre confirmant que cette
fausse nouvelle avait réellement circulé.
La fausseté de l'accusation dirigée contre le curé
étant ainsi avérée, M. Pollet a usé d'une grande
modération, croyons-nous, en s'abstenanl d'aug
menter les dangers d'une condamnation criminelle
par une intervention dont il n'avait aucun besoiu
pour obtenir les réparations qui lui sont incontes
tablement dnes.
Les témoins dn Progrès n'ont pas signalé les
inventeurs du bruit préexistant k l'article du 30
Février, sur qui plaue actuellement la principale
gravité de l'affaire, au point de vue pénal. Nous
n'avons pas encore entendu qu'une instruction
judiciaire soit dirigée dans ce sens. Ordinairement
dans les matières de diffamation l'on rejette la
culpabilité sur l'autre il n'y a pas de commère
qui ae soit au courant de cette lactique, k laquelle
les tribunaux ODt communément peu d'égards.
Mais on couçoit que ce qui ne serait d'aucune im
portance dans l'évaluation du dommage, ait pn
déterminer le renvoi quant l'application de pé
nalités toujours graves.
La criminalité légale a pu s'effacer par nne
bonne foi consistant d'après le Progrès en ce
qu'il a ajouté foi k un faux bruit mais où est la
bonne foi au point de vue de la responsabilité
proprement dite qui continue k peser sur lui?
Il règne chez le Progrès on désir permanent de
nuire au clergé catholique, 'a sa considération, an
respect dont il doit être environné, k son influence
salutaire sur les masses. C'est de cette hostilité
habituelle qu'est venu au confrère cet empresse
ment avec lequel il a immédiatement saisi, babillé,
développé l'infamie k laquelle, on le voyait par
son style, il se complaisait dans ses colonnes, qu'il
ne rétracte que de mauvaise grâce k la dernière
extrémité, et qu'il maudissait en Cour d'Asssises,
présentant devant le jury un spectacle digne de
pitié, mais en même temps de mépris, puisqu'il
n'était pas loio de taxer de lâcheté la modération
et la généreuse absence de sa victime.
Le Progrès o'a recueilli de sa facile victoire,
qne les félicitations de quelques personnes qui
avaient assisté k l'audience. C'est ce qu'il constate
Ini-roêrae dans son compte-rendu, où il ne dit pas
qoe de nombreuses personnes lui aient adressé des
félicitations, mais seulement qne de nombreuses
félicitations lui ont été adressées par des personnes
préseutes k l'andience. Pourvu qu'il ait reçu des
félicitations de deux de ses témoins, de MM. Carton
et Terlzeweil par exemple, la version est exacte;
et que ces félicitations aient été nombreuses, c'est
ce dont en ne doutera guère. Étonné de l'absence
de toute sympathie, de la froideur et de l'indiffé
rence avec laquelle on appris l'acquittement du
Progrès k Y près, il a fait répandreson compte rendu
de porte en poi re, espérant peut-être de provoquer
quelque ovation de commande, si elle promettait
uoe lueur de succès. Dan» ce compte-renduce
qu'il y a de plus saiHant, c'est la mission ingrate
qu'a imposée la feuille libérale k son avocat de
plaider moins sur l'objet de la poursuite que contre
le Propagateur qui n'était pas en cause el qne le
défenseur ne connaissait, il faut le penser, ni de
près ni de loin. On a fait jouer en cela k un membre
du barreau un rôle aussi ridicule que déplacé.
NÉCROLOGIE.