9 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 3737. Samedi, 23 Juillet 1853. 37me année. 7?Â3S, 23 Juillet. La conduite que tient la presse libérale Belge envers les catholiques de la Hollande si indignement persécutés depuis l'avéne- ment au pouvoir du ministère Van Hall, est, de nature convaincre les hommes les plus incrédules, des principes anti religieux et anti libéraux, qui forment la base du programme de ce parti ambitieux. II est vrai que, voilant leurs doctrines hos tiles la liberté religieuse, les orgaues du libéralisme poussent souvent l'effronterie jusqu'à la négation de leurs vues destruc tives de la liberté catholique; il est vrai encore que, signalés maiules fois l'atten tion sérieuse des hommes qui comprennent toute la nécessité de l'action religieuse sur la société, les scribes aux gages de la tourbe libéraleeulassent souvent protestationssur protestations pour se laver du reproche justement mérité d'être les adversaires implacables de la religion, et de son libre exercice. Mais il n'eu reste pas moins établi, par l'expérience du passé, et par l'étude du présent, que le libéralisme, éuia- ualion des loges et des sociétés secrètes, couve dans son sein les projets les plus atlentoires la liberté religieuse. Pour établir ces vérités, ne cherchons point pour le moment des preuves dans la conduite des libéraux belges l'égard de leurs compatriotes chez qui domine le sen timent religieux, cet élément de vie et de force, qui eleva notre patrie ce degré de gloire et de prestige qui l'entoure aujour d'hui. Tout le monde déplore, depuis 1847 les atteintes portées la liberté de l'enseigne ment, la liberté de la bienfaisance par la politique littérale; dans notre ville en par ticulier tout homme de bien est témoin tous les jours, des tristes efforts auxquels se livre l'organe de la secte libéraliste, dans le but d'imposer aux pères et mères de famille un système d'éducation enté sur l'indifférence religieuse. Une foule d'au tres exemples, indépendamment des faits que nous citons, pourraient du reste être consignés dans nos colonnes, comme au tant de témoignages irrécusables l'appui de la thèse que nous avançons. Nous ne voulons pas pour le moment les produire. Il suffira du reste, de jeter les yeux sur ce qui se passe en Hollande pour découvrir la haine que cache le libéralisme contre tout ce qui tient la liberté des cultes, et pour reconnaître que les libéraux Belges, sauf quelques rares exceptions, partagent avec une parfaite identité de vue les doc trines des libéraux de l'Italie de la Sar- daigne et de la Suisse. Lisez les journaux de la Hollande: Là, un projet de loi sur les communions religieuses, œuvre vexa toi re et despotique, qui se joue de la liberté de conscience, qui anéantit l'indépendance religieuse, qui enchaîne, qui garotle les ca tholiques au sein du protestantisme même est présentée devant les chambres. De tou tes part, on n'entend qu'un cri d'indigna tion et de mécontentement contre celte législation détestable qui tend fonder la dépendance des communions religieuseset en faire les très humbles servantes de l'État; qui confisque la liberté et l'indépen dance religieuses au profil du beau plaisir des ministres. El bien au milieu de ce con cert de plaintes et de protestations qu'ar rache aux catholiques de toute l'Europe, les vexations qui menacent de fondre sur la religion en Hollande, au milieu des ef forts énergiques auxquels les organes de la presse catholique se livrent pour arra cher la liberté religieuse au joug oppressif qu'on prétend lui imposer en Hollande, constate-t-on en Helgique un seul journal libéral qui, prenant parti pour la justice et le droit méconnus des catholiques en Hollande, témoigue ainsi du prétendu at tachement du libéralisme aux intérêts de l'Eglise? Non, la sympathie du parti li béral Belge ne saurait s'étendre jusqu'aux catholiques de la Néerlande dont on vend la liberté, et le sentiment de la liberté chez nosadversaires poli tiques semble descendre si bas qu'on dirait qu'ils ne trouvent guère mauvais qu'un gouvernement se montre despote, oppresseur, pourvu que ceux qu'on opprime soient des catholiques. Certainement ces tendances si manifes tement contraires la liberté religieuse qu'accuse le libéralisme ne sauraient lar der d'ouvrir pleinement les yeux de ceux quise doulenlencore de sa fatale influence. Et tout citoyen indépendant et sage, doit comprendre, qu'il est temps que chacun unisse ses efforts, pour délivrer le pays du honteux joug, qu'il subit depuis plus de cinq années. Jeudi l'occasion de l'anniversaire de l'inauguration du Roi, il y a eu en notre ville, parade de la Carde civique et du corps des Sapeurs Pompiers. Peu de cu rieux assistaient cette solennité mili taire intéressant d'ordinaire si vivement la bourgeoisie. On attribue en général celte indifférence au retrait de notre garnison, dont l'absence cause des pertes si préju diciables toutes les classes de la cité. L'annonce de la mise en adjudication des forts extérieurs de notre ville, pour être démolies, a causé la plus pénible im pression dans la cité. En présence de ces préparatifs du démantèlement de notre forteresse, chacun se demande avec tris tesse s'il faudra que les yprois qui se sont imposés tant de sacrifices pour la construc tion de leurs superbes établissements mi litaires, renoncent dorénavant tout espoir d'obtenir une garnison. Les optimistes, malgré tout, s'attendent au séjour prochain parmi nous, de quel ques compagnies d'infanterie, voire même l'installation de l'école d'enfants de trou pes que l'on prétend devoir être transféré de Lierre. Tous s'accordent déplorer la misère qui nous menace, si tant est que le ministère de la guerre ne pourvoie nos besoins militaires. Nous apprenons que S. M. le Roi vient d'accorder l'audience sollicitée par les membres de notre Conseil communal, l'effet d'exposer la pénible situation qui vient d'être faite notre ville, par suite du retrait de nos troupes, et d'implorer sa paternelle autorité dans le but de nous mettre de nouveau en possession d'une garnison convenable. Nous aimons croire que la réponse qu'apportera notre Conseil communal de la part de notre monarque chéri, sera de nature faire disparaître le découragement qui s'est emparé de nos concitoyens dont les intérêts se lient étroi tement la faveur reclamée. VÉRITÉ ET JUSTICE. On Valn>nue Y près, rue de Lille, o, près la Graud Place, et chez, es Percepteurs des Postes du Royaume. PIIIX l»K L^BOKNEMKMT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° c. Le Propagateur paraît le KAitllOlM et le MKKCIIEIDI de chaque semaine (Insertions 19 centimes la ligne.) Correspondance particulière de la Patrie. Ypres, t« juillet. Monsieur le Rédacteur, L'intérêt que vos lecteurs portent h l'état de renseignenieut public dans notre province, ra'eu- respeciive des deux établissements d'instruction moyenne qui existent dans notre ville. Vous savez que nous possédoos un collège com munal lar.onné selon la loi du ier juin i85o, c'est h dire, anti catholique et ami religieux par essence. Ce collège, quoiqu'il ne compte guère que 70 h 80 élèves, absorbe une.somme de plus de 3n,ooo fr.' de sorte que chaque élève de cet établissement coûte aux contribuables 4 'a 5oo fr. Cependant tous les élèves sont externes, et par conséquent, ils sont logés et nourris aux frais île leurs parents. Si la régence de notre ville les mettait tous en pension dans l'un on l'autre collège libre, elle procurerait la caisse communale et aux familles des élèves une notable économie. Malgré l'énorme budget qu'il absorbe, notre collège communal se traîne péniblement dans la voie où il est entré. Il y a deux où trois ans, que la commission administrative de cet établissement a été forcée, pour maintenir quelque peu le chiffre toujours décroissant des élèves, d'annexer an col lège communal une école primaire au rabais, qui a fait concurrence aux petits maîtres d'école delà ville et leur a enlevé leurs moyens d'existence. Ces remèdes héroïques n'ont pu guérir l'établis sement malade; les fonds que l'on consacre chaque année 'a acheter des élèves, ne suffisent plus, et on vient de solliciter du conseil provincial une somme de mille francs distribuer en bourses. C'est l'ar gent de la pression violente de l'administration publique qui maintiennent cette ombre de collège, car sans ces deux moyens, elle aurait depuis long temps disparu. Ces moyens artificiels n'arrêtent point la déca dence de l'établissement, mais l'atténuent. Nous nous souvenons de l'époque, peu éloignée, où notre collège libre, dirigé par le clergé, comptait 70 élèves, tandis que le collège communal en avait

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1