Bruxelles, 25 juillet. Aussitôt que ces tristes accidents m'ont e'té connus, je me suis empressé d'instituer deux com missions d'enquête, pour rechercher si tous les moyens propres a atténuer les effets du mal avaient été employés. L'une de ces commissions, présidée par le lieutenant général commandant la 5* division ter ritoriale, eut h s'occuper du 5* régiment de chas seurs h pied, l'autre, présidée par le lieutenaut général de la 4* division territoriale, du 8* de ligne et de quelques détachements d'iulanlerie et d'artillerie. Je crois devoir mettre sous les yeux de Votre Majesté les rapports textuels de ces deux commis sions. Il en résulte malheureusement que si un grand nombre d'officiers de troupe et de service de santé se sont signalés par une couduite digne d'éloges, un chef de corps et un médecin ont failli leurs devoirs. L'enquête relative h la marche du 3e régiment de chasseurs a révélé des circonstances qui ne lais sent aucun doute sur J'iuerlie du colonel De Vicq de Cumptich et de son médecin de régiment Bul- tynck, au milieu d'un désastre qui nécessitait des mesures promptes et énergiques. Non-seulement aucune mesure de cette espèce n'a été prise, mais la marche trop rapide du corps, surtout dans la dernière partie du trajet, semble avoir contribué a aggraver le mal. Sans tenir compte du grand nombre d'hom mes qui restaient en arrière, le colonel est arrivé llassell avec la moitié de l'effectif des deux ba taillons qu'il commandait, et le médecin marchait avec celte colonne. Aussi la commission d'enquête n'a-t-elle pas hésité a déclarer que, si la chaleur a été la cause déterminante des désastres de Zonhoven, les ef frayantes proportions que ce désastre a acquises doivent être attribuées a la rapidité de la marche, a une insouciance coupable, un défaut de sollici tude sans exemple, de la part du chef de corps, l'absence de soins curatifs promptement admi nistrés et h l'incurie du médecin de régiment. En présence de cette conclusion, je ne pourrai me dispenser de proposer au Roi l'adoption de mesures sévères mais qu'il me soit permis d'abord de dire a Sa Majesté que le rapport de la commis sion d'enquête présidée par le lieutenant général commandant la 4' division aboutit a des résultats plus consolants. Les accidents qui sont arrivés dans le 8* régiment de ligne et dans quelques détache ments d'infanterie et d'artillerie n'ont eu d'autre cause que la température anormale des journées du 7, du 8 et du 9 de ce mois. Les chefs de ces corps et détachements ont pris toutes les précautions convenables ils se sont conformés ponctuellement et avec intelligence a toutes les prescriptions réglémeutaires; ils ont fait des efforts soutenus pour garantir leurs subor donnés, autant qu'il était possible, des effets d'une chaleur excessive. Eufin tous, officiers et sous-officiers, ntus par le sentiment du devoir, ont oublié leurs propres fatigues et leurs souffrances, pour s'occuper exclu sivement des soins b donner a leurs soldats. Je me hâte d'ajouter que, dans le 3° régiment de chasseurs b pied aussi, beaucoup d'officiers, de sous-officiers, de caporaux et de soldats ont fait preuve d'un admirable dévouement. Le chéf seul et l'officier qui a pour mission spéciale de soulager les affections qui se produisent dans la marche, ont manqué de sollicitude. m Heureusement ce fait est sans précédent dans notre armce. Mais en présence surtout du désastre qu'il a produit, je crois qu'il exige une punition sévère. C'est pourquoi j'ai l'honneur de proposer b Sa Majesté la mise en non activité de service du colonel de Vicq de Cumptich et du médecin de ré giment Bultynck. Les deux projets d'arrêtés ci-joints ont cette mesure pour objet. Le ministre de la guerre, Anoul. Ce rapport est suivi de deux arrêtés royaux ainsi conçus Le colonel baron De Vicq de Cumptich (N.- H.-G.-G.), commandaut le 3" régiment de chas seurs b pied, et mis eu non-activité par mesure d'ordre. v Le médecin de régiment Bultynck (Bavon), du 3' régiment de chasseurs b pied, est mis en non- activité par mesure d'ordre. Le mariage civil de S. A. R. le duc de Brabant avec S. A. I. et R. l'Archiduchesse Marie-Hen- riette-Anne d'Autriche, sera célébré au palais de Bruxelles le 11 août, b une heure. Le mariage religieux sera célébré le lendemain a l'église des SS. Michel et Gudule. Jeudi soir, un incendie a réduit en cendres, b Proven (sous Poperingbe), une maison avec grange étable y attenantes, habitée par J.-B. Metsh, cultivateur. Les meubles et objets d'habil lement ainsi que 8oo kil. de foin et une petite quantité de paille, sont devenus la proie des flammes. Une chèvre et 29 lapins ont aussi péri dans l'incendie. Le feu a été communiqué b la toiture par la cheminée. La perte est évaluée a I,000 fr. Rien n'était assuré. Samedi dernier, vers les 1 o heures du matin, le nommé Henri Steenlande, âgé de 20 ans, céli bataire, né b Courtrai, employé au chemin de fer, se trouvant sur le convoi de Courtrai, voulut en arrivant b Cotniniues, sauter b bas du vvaggon, avant que le train fût arrêté. Malheureusement il fit un faux pas et tomba sur la voie ferrée il a eu la jambe droite emportée jusqu'à la cuisse. A la suite d'une querelle qui s'est élevée entre deux détenus b la Maison, de Force, b Gan,d, l'un d'eux a reçu dans la région abdominale un O coup de ciseaux qui a occasionué une blessure grave et met ses jours en péril. On écrit d'Ostende en date du 23 juillet: S. A. R. le prince de Prusse, qui avait manifesté l'iuteution de venir prendre les bains de mer d'Os tende, est arrivé aujourd'hui b midi, accdmpagné de quelques officiers de sa maison. S. A. R. est descendue b l'hôte d'Allemagne. nomination eecléslaatlljae. M. Volckaert, prêtre au séminaire, est nommé vicaire b Vive St Bavon. Le Roi est venu hier de Laeken au palais de Bruxelles vers midi. S. M. était seule. Immédiatement après sou arrivée au Palais, le Roi a reçu le bourgmestre, les échevius et conseil lers communaux de la ville d'Ypres. La princesse Charlotte, accompagnée de sa gouvernante, est venue hier au palais avant 4 heu res; ne pouvant se rendre en voilure b l'église de Si-Jacques-sur-Caudenberg, b cause des travaux faits au pavement de la Place Royale, S. A. R. s'y est rendue b pied par une porte de derrière du pa lais. Après le sàlut, la princesse est retournée au palais, et quelques instants après est repartie pour Laeken. L'état de LL. AA. RR. le duc de Brabafit et le comte de Flandre est aujourd'hui très satisfai sant. On espère un prompt rétablissement. H paraît positif aujourd'hui que le mariage civil de S. A. R. Mgr. le Duc de Brabànt et de l'Archiduchesse Marie-Henriette sera célébré au palais du Roi b Bruxelles, le dimanche 21 août. Le lendemain lundi aurait lieu la bénédiction nup tiale par S. Em. le Cardinal-Archevêque de Ma- lines en l'église collégiale desSS. Michel et Gudule. Le Lloyd annonce que le départ pour Brux elles de S. A. I. l'Archiduchesse Marie-Henriette est fixé définitivement au 17 août. On travaille avec un redoublement d'activité au palais du Roi, a Bruxelles, b mettre la dernière main aux travaux d'ameublement pour les céré monies du mariage du prince royal et pour l'ap propriation des appartements destinés b l'auguste couple. On dit que M. Ch. DeBrouckere, bourgmestre de Bruxelles, procédera comme officier de l'état- civil, et aura ainsi l'insigne honneur de recevoir les déclarations des augustes fiancés et de les déclarer uois par les liens du mariage. Ainsi que nous l'avons déjb annoncé, il paraît qu'une grande fête militaire aura lien dans la capitale b l'occasion du mariage du prince royal. {Émancipation.) Le palais ducal ne pouvait être prêt pour recevoir cette année le dite et la duchesse de Brabant, b l'époque fixée par le mariage; on pré pare au palais du Roi des appartements pour l'auguste couple qui y passera quelques mois, pro bablement jusqu'au printemps de l'année pro chaine. On vient d'arrêter b Ronbaix, en vertu d'une ordonnance d'extradition, les époux Dedecke, con damnés en Belgique b dix ans de travaux forcés pour banqueroute frauduleuse. Ces personnes ont été mises b la disposition de l'autorité supérieure pour être conduites b la frontière. La seconde période du camp de Beverloo sera probablement levée dès le 6 du mois prochain. La visité de S. M. an camp aurait lieu le 4 ou le 5. On lit dans le Courrier de Louvain L'ou ragan du 9 juillet a dévasté la récolte entière de la commune de Beggynendyck, près d'Aerschot, et de plusieurs communes aux environs de Haecht. On sait que ces perles sont immenses et qu'elles atteignent une foule de personnes qui se voient privées par là des moyens d'existence. En regard de ces malheurs, nous sommes heu reux aujourd'hui de pouvoir mentionner des actés de noble générosité qui sont venus réparer des peries en dehors de toute prévion. M. le notaire Vanbockel, ancien bourgmestre de Louvain et ma dame sa sœur veuve Maes, ont fait remise d'une grande partie du prix de loyer a leurs loçataires. De pareils actes n'ont pas besoin de commentaires. On écrit de LÀuvain,a VÊtàiïe Belge, le 24: Notre Université a ouvert, il y a cinq jours, les solennités académiques pour la défense publique des thèses, telle qu elle se pratiquait dans notre ancienne Université. Ces discussions solennelles pour lesquelles on se passionnait autrefois, non seulement en ville, mais dans tout le pays, n'exci tent plus aujourd'hui le même intérêt. Cependant celles-ci ne passeront pas inaperçues. La journée du 26 ser surtout remarquable. M. Ant. Gaspard Heuser, de Dusseldoiff, prêtre du diocèse de Co logne, doit passer doctenr en droit cation, et ter minera ce jour Ib la défense de sa tlièée qu'il a commencée le 25, et continuera le 25.'On attend pour le 26, M. l'archevêque de Malinès et tous les autres membres de l'épiscopat belge, le nonce apostdlique Mgr Gonella et le cardinal Geissel, archevêque de Cologne. y) Les promotions auront lieu en présence de ceftë illustre assemblée. Il y en aura 9, savoir Quatre bacheliers, en théologie, deux bache liers en droit canon, deux licenciés en théologie. Et, ehfin, un docteur en droit canon: M. Heuser, que j'ai dr'jb nommé.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 2