JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N® 3740. 37me année 7FB.ES, 3 AOCT. Au milieu du calme plat que présente la surface de l'Europe occidentale, peu d'événe ments surgissentpeu de questions se débat tent qui commandent l'attention générale. Deux contrées néanmoins attirent plus spécialement les sérieuses préoccupations de l'observateur catholique. Au sein de l'une, la Hollande, s'a gite une grave question de principes et d'ordre intérieur en butte aux attaques déloyales de l'intolérance protestante le catholicisme y voit un pouvoir aveuglé conjurer la perle de ses libertés les plus chères; cependant qu'à l'autre extrémité de C Europe, les envahisse ments de la puissance moscovite cachent sous les replis d'une tortueuse politique les sinistres orages qui tôt ou tard doivent fondre sur les derniers débris de l'Eglise debout encore au- tour du Tombeau du Sauveur. Personne n'ignore les projets liberticides qu'a nourri le fanatisme calviniste en Néer- lande, ni quel raffinement de despotisme inqui- silorial et chicanier forme l'essence du projet de loi- Van Hall. De son côté, la question d'Orient révélé de la part du chef du schisme grec le projet ar rêté de consolider de plus en plus la supré matie qu'il s'arroge dans les contrées orientales contrairement aux droits sacrés de l'Eglise. En effet, il ne faut pas une dose bien forte de perspicacité pour s'apercevoir que les préten tions du czar, d'accord avec celles de sa secte, ne tendent rien moins qu'à enlever un un leurs droits séculaires aux religieux latins commis la garde des Saints-Lieux, pour delà écraser les derniers débris d'une église jadis si florissante sous le niveau fatal de l'or thodoxie prétendue qu'il est parvenu déjà établir dans ses propres étals. Car la prépon dérance russe, au sein de ces vastes contrées, n'est pas la veille d'arrêter sa marche, et tous les jours la puissance ébranlée des Otto mans s'affaise davantage sous le sceptre mos covite qui le suplombe de son poids. On se rappelle que, passé quelques mois, MM. le chanoine Maes, el Lentaigne particulier Bruges intentèrent au Hrug- sche Vrye, sale pamphlet que rédige un prêtre apostat, une action en calomnie, et que de ce chef ils réclamèrent 20,000 fr. de dommages intérêts. Pour se mettre l'ahri de celte poursuitele misérable pamphlétaire dénonça les nommés Forsler et Schloeger comme étant les auteurs des articles calomniatoires qui lui étaient im putés. Le tribunal de Bruges, par jugement rendu, déclara le sieur Forsler hors de cause, et condamna l'apostat Beekman aux frais de l'incident. Appel fut interjeté con tre cette décision, et la cour d'appel de Gand approuvant l'arrêt du tribunal de Bruges condamna de nouveau Beekman aux frais qui s'élèvent, pour l'affaire Maes et Lentaigne seule, la somme de 1,189 fr. 10 centimes. Se trouvant dans l'impos sibilité de payer cette somme dans les 24 heures, l'éditeur du Méphistophélès Bru- geois vient de faire savoir qu'il s'est vu obligé de laisser saisir les meubles qui garnissaient sa maison, el que tout son avoir mobilier sera vendu le 3 août, 9 heures sur une place publique de Bruges. A propos de cette vente, un journal de Gand ajoute qu'il est regretter pour Beekman que M. Rogier ne soit plus au pouvoir, puisqu'étant ministre il aurait par quelque moyen, su rémedier aux be soins actuels de son ancien ami et protégé. D'après la teneur de l'art. 96 de la loi communale, le collège des bourgmestre et echevins est tenu de prendre les mesures propres assurer la moralité publique. Or il est constant que dans la saison actuelle la moralité publiquè est souvent outragée jusqu'au sein de la {ville. L'a breuvoir situé dans le quartier du Zaelhof présente tous les jours des scènes d'un cy- nisme révoltant el d'autant plusscandaleux qu'en l'absence de la police il se forme aux alentours un concours de jeunes gens des deux sexes. Si dans les lieux de bains situés en de hors de la ville l'on ne voit pas accourir des spectateurs, on n'en est pas moins in digné d'y rencontrer des nageurs qui pa raissent avoir déposé tout sentiment de pudeur. S'il existe un règlement concer nant les bains publics pourquoi ne tient on pas la main ce qu'il soit exécuté; dans le cas ou il ne serait pas pourvu ce point de la police locale, nous prenons la liberté de présenter l'attention de nos édiles le troisième de l'article précité de la loi communale: Le Conseil fait ce sujet (de la moralité publique) tels règlements qu'il juge néces saires el utiles. La nécessité dans ce cas dont il s'agit est flagrante, l'utilité est incontestable. On écrit de Vienne, le 29 juillet Indé pendance Il vient d'être apporté une petite mo dification aux dispositions prises relati vement au mariage de l'Archiduchesse Marie-Henriette. S. M. l'Empereur ayant avancé de quelques jours son voyage Ischl, le mariage par procuration aura lieu le 10, el le départ de l'Archiduchesse pour la Belgique est fixé au 14 août Rien de changé aux autres dispositions concernant le Voyage, sinon que Son Altesse Royale ira petites journées, "pour arriver le 20 la frontière belge. Le comte O'Sullivan de Grass qui, en sa qualité d'ambassadeur extraordinaire, assistera ici au mariage par procuration, se rendra immédiatement après Bruxel les, d'où il accompagnera le Roi Léopold Verviers, pour y recevoir la duchesse de Brabant. Parmi les cadeaux de noces, on cite surtout un magnifique diadème en diamants et en perles, que S. M. l'Empe reur destine sa cousine. Le baron de Slassarl, qui était venu ici il y a quelques jours, est déjà retourné Bruxelles. Quelques feuilles de notre ville ont voulu voir en lui un Ministre belge, chargé d'une mission relative au prochain mariage du Duc de Brabant. Vous savez aussi bien que moi qu'il n'y a rien de fondé dans celte assertion. L'Empereur, qui partira le 14 pour Ischl, y célébrera, le 18 en famille, l'an niversaire de sa naissance. S. M. y séjour nera un mois, et se rendra de la au grand camp qui va se former aux environs d'OIrnùtz. On écrit de Courtrai, 51 juillet Hier, un des garçons du relieur Seys, concierge del'académie,étaital!é,le matin, faire l'école buissonnière dans les prairies hors la porte de Lille. Trouvant l'herbe tendre, et fatigué de courir après les pa pillons, il s'endormit d'un profond som meil. A peine le Dieu Morphée avait-il pris possession de l'innocent chérubin, que les faucheurs arrivèrent qui se mirent brave ment faucher l'herbe. L'un d'eux n'a perçut pas l'eufant endormi, tant l'herbe était épaisse et longue, et il continua de faucher. L'enfant aurait pu être tué. Mais Dieu veillait sur lui. La faulx, en passant près de lui, lui enleva sa casquette et le cuir chevelu du sommet de la tête. A la vue du sang, de la casquette qui volait en l'air, et de cet enfant qui jetait des cris la mentables, le faucheur resta comme frappé de la foudre. Toutefois il reprit sa présence d'esprit el se mit panser l'enfant, qu'il reconduisit chez ses parents. La blessure qu'il a reçue n'est que fort légère, une égratignure peine. Il s'en fallait cepen dant de bieu peu que la blessure ne fût mortelle. Hier, l'imprudence condamnable dedeux garçons de ferme a failli être cause d'un grand malheur, sur la voie ferrée de Gand Goui lrai. Passé Deynze, le convoi public de voyageurs partant de Gand 1 heure 13 min., roulait grande vitesse, quand, arrivé une petite distance d'un chemin de terre, traversant la voie ferrée, le garde- frein s'aperçut que deux chariots de ferme, attelés de deux chevaux continuaient un trot vouloir passer les rails avant le pas sage du train. Grâce sa vigilance el sa présence d'esprit, il sera immédiatement le frein. Le machiniste s'était aussi aperçu du danger et il avait immédiatement ra lenti le mouvement de la machine. Les chariots n'avaient pas quitté la voie ferrée de dix secondes que le train arrivait, len- temènt cependant, au point de jonction. Nous regrettons de ne pouvoir citer le nom VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX RE L'ABONNEMENT9 par trimestre, Y près fr. 3. - Les autres localités fr. 3-5o. Uu u® a5 c. Le Propagateur paraît le SAItpEDl et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1