H JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 5l7me annee. 7FR3S, 31 AOÛT. Si l'évidence ne permettait plus d'en douter, serait-il aujourd'hui possible de croire qu'il existe encore des hommes dans la classe élevée et instruite qui ajoutent foi au fantôme du pouvoir du clergé dans les affaires politiques, qui se persuadent que le clergé est insatiable de pouvoir civil? Cette croyance si généralement ré pandue, démontre combien est forte l'in fluence des préjugés, combien les feuilles anti-catholiques nourrissent l'esprit public de mensonges, d'anachronismes même. La question de l'influence du clergé, de sa prétendue ambition est de toutes celles qui occupent les esprits, la plus actuelle et la moins comprise, la plus importante et la plus embrouillée, grâces aux efforts de certains hommes qui veulent conduire l'opinion publique par des mots et non par des raisonnements dont ils redoutent la justesse et les conséquences. Cette question est au fond de toutes les questions qui s'agitent aujourd'hui avec tant d'animosité, avec tant d'aigreur; elle donne aux partis leur physionomie, aux événements leur signiflcation c'est la manière dont elle a été traitée depuis quelques années surtout qu'il faut attri buer cette irritation politique descendue jusqu'aux entrailles de la nation, mais qui dans une région plus élevée excite la lutte ardente et impitoyable des partis, tandis que tous les enfants de la même patrie devraient unir leurs forces et travailler de concert un même but national, la pros périté et le bien-être matériel et moral du pays. Il y a des hommes qui se plaisent ac cumuler sur la tête du clergé des accusa- lions malveillantes, déterrer d'anciens souvenirs empruntés la dernière moitié du siècle passé, défaut de nouvelles in ventions; est-il étonnant que beaucoup d'esprits indécis, indolents se laissant en traîner d'abord de vagues sentiments de défiance, les traduisent bientôt après en hostilités ouvertes tandis qu'ils sont incapables de se rendre de leur conduite une raison légitime et fondée, puisque chez eux tout est préjugé, tout est préven tion? Toutefois il faut le dire, il y a parmi nos adversaires un grand nombre d'hom mes de bonne foi chez qui l'erreur est consciencieuse, qui reconnaissent la vérité quand elle leur est démontréeet redressent leurs sentiments d'après leur conviction. C'est ces derniers que nous nous adres sons et que nous demandons Qu'elle estdonc cette influencedu clergé que l'on semble tant redouter? Est-ce l'in fluence politique? Eh bien! Tout homme sincère et de bonne foi ne doit il pas ad mettre que l'influence politique du clergé est une chimère, un vrai fantôme inventé par certain parti pour faire peur aux ba dauds, mais principalement pour détour ner l'attention publique de ses propres envahissements dans le domaine de la liberté, pour exciter les passions et diviser le pays? S'agit-il d'une influence religieuse et morale et partant d'une influence so ciale? Ah! celle là existe! mais qui ne sait donc pas que celle ci est d'une nature toute différente de l'influence politique que le parti exclusif attribue au clergé. L'in fluence religieuse morale du clergé tel qu'un ciment coagulateur unit le peuple et ses chefs et préserve la société de la détérioration et de la destruction que les principes délétères en s'infillrant dans les diverses parties dti corps social, ne tarde raient pas amener; telle est la nécessité de l'influence religieuse que sans elle au cune société n'est possible; c'est là un fait acquis l'histoire des peuples et que nul ne saurait révoquer en doute. Vouloir la supprimer, la rendre dépendante du pou voir civil, c'est vouloir détruire l'influence de Dieu, la soumettre au gré des hommes, c'est vouloir gouverner le monde sans Dieu; la religion en effet établit les rap ports des hommes avec Dieu; c'est par la religion que Dieu exerce son influence dans les affaires du monde; la religion suppose nécessairement des ministres qui ne rélèvent que de Dieu, qui participent son influence et sont obligés de la conser ver indépendante et intacte des empiéte ments humains. Voici comment s'exprimait naguères ce sujet de Tyd journal hollandais propos du projet liberlicide du ministère Van Hall: Dne grande vérité c'est que Dieu gou- verne le monde; l'homme n'en est pas le maître suprême; il s'en aperçoit sur- tout là où il accomplit ses actes les plus importants sur le champ de bataille et sur le trône. Vous qui dirigez la guerre, vous pouvez beaucoup pour remporter la victoire et néanmoins elle dépend de ce que vous nommez les chances de la bataille. Vous qui gouvernez les peuples vous pouvez beaucoup pour les rendre heureux; mais vos efforts quelque sages qu'ils soient ne consistent qu'à diriger, qu'à employer les circonstances que vous ne faites point naître, et par lesquelles tout peut vous échapper. Dieu est le véritable administrateur; il est le Dieu des armées, le Seigneur des nations. Et il ne maintiendrait pas l'ordre que lui- même a établi? Et il laisserait impuné- ment violer les lois d'où dépend le repos et l'existence des sociétés? Et croyez vous donc vous qui lui avez juré une haine aveugle, que vous pouvez faire refluer les fleuves vers leur source et diriger leur courant sur le sommet des montagnes? Non! il ne sera jamais possible l'hom me de détruire l'influence que Dieu exerce sur les choses de ce monde par la religion que lui-même a établie, par les hommes qu'il a investis d'un pouvoir auquel aucune puissance ne saurait efficacement mettre des bornes sans se précipiter elle-même vers sa ruine. Vous aurez beau faire Mes sieurs les anti-catholiques! jamais vous ne détruirez l'influence religieuse du cler gé; elle est au-dessus de vos atteintes; quant l'influence du clergé dans les affai res civiles, quant sa soif de domination temporelle, vous aussi bien que nous, vous savez qu'elle n'existe pas; de propos déli béré vous confondez deux influences dis tinctes par leur origine, par leur nature, par leurs actes, pour donner le change l'opinion publique. Mais déjà le bon sens du pays a fait justice de votre supercherie. Vous vous croyiez forts et déjà vous avouez votre faiblesse et plus que jamais vous criez la domination du clergé laquelle vous même vous ne croyez pas! 0 triple sincérité! qu'êtes-vous devenue? IV u O 40 TÉBITÉ ET JUSTICE» On s'abonue Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX. RE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° a5 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaiue. (Insertions lï centimes la ligne.) Uo arrêté royal en date do 28 août porte: Article unique. Soot libres h l'entrée: Le froment, l'épeaulre mondé, le méieil, les pois, les lentilles, les lèves (haricots), le seigle, le maïs, le sarrasin, les feveroles et vesces, l'orge, la crèche (orge germée), l'avoine, l'épeautre mondé, le gruau, l'orge perlée, les farines et moutures de tonte es pèce, les fécules et autres substances amilacées. BRCGESt, t» Août. Midiel demi. Les autorités, les diverses sociétés de la ville, les musiques et les troupes qui doivent faire partie du cortège,commencent a arriver h la station. Le conseil communal y estait grand complet. Nous remarquons Mgr. Malou, évêque de Bruges, accompagné de tout son chapitre. Une heure treize minutes. Le Roi et la famille royale arrivent dans la station. Un cri immense de vive le Roi.' vive le Duc! vive la Duchesse de Brabant! se fait entendre partout. Le canon re tentit, les cloches sonnent, le peuple acclame sou souverain et ses princes. S. M. et LL. AA. RR. sont accompagnées de MM. le comte de Marnix, grand-maréchal du palais; Le comte de Lannoy, graud-maître; le géoéral-major de Lannoy, aide-de-camp du Roi Conway, intendant de la liste civile le lieutenant- colonel d'flanins de Moerkerke, aide-de-camp du duc de Brabant M"" la comtesse de Lannoy, dame d'honneur de la duchesse de Brabant; M11* de Lannoy, dame du palais; Mme Kietlet, gouvernante de la princesse Charlotte; un officier d'ordonnance et l'un des médecins du Roi. Le Roi, qui était parti a midi 5 minutes de Gand, descend le premier et offre la main h S. A. R. et I. la duchesse de Brabant, qui est fort simple ment mise elle a une robe bleue et une mantille en soie noire. Elle est suivie de S. A. R. la princesse Charlotte, que conduit S. A. R. le duc de Brabant. La prin cesse a une robe blanche a rayures bleues. Le duc

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1