FRANCE. Paris, 7 septembre. ANGLETERRE. Londres, 7 septembre. ITALIE. Vers 5 heures la famille royale s'est rendue la cathédrale. Au portail de l'église attendaient M. le doyen, MM. les vicaires et uiarguillers, pour recevoir S. M. et LL. AA. RR. MM. les maîtres de chapelle se trouvaient en costume dans leurs chapelles respectives. Les augustes visiteurs ont successivement visité les différentes parties de ce bel édifice, ils se sont arrêtés pour admirer les stalles du chœur. S. M. a exprimé sa satisfaction toute particulière aux auteurs de ce bel ouvrage. Des prie-Dieu avaient été disposés dans la cha pelle du Saint-SacreraeDt pour le duc et la du chesse de Brabant, le comte de Flandre et la princesse Charlotte. LL. AA. RR. s'y sont age nouillés pour adorer avec recueillement le Saint des Saints. De là la famille royale est allée voir l'Éléva tion et la Descente de la Croix de Rtibens, de vant lesquelles elle s'est arrêtée avec des marques d'un vif sentiment d'admiration pour ces chefs- d'œuvre incomparables. Finalement les illustres visiteurs se sont rendus la riche chapelle de la Vierge, ornée comme pendant le jubilé. S. M. et l.L. AA. RR. ont vu avec beaucoup de plaisir le simulacre de vitrail qui se trouve placé contre cette chapelle. En sortant du temple le Roi a exprimé sa haute satisfaction du bon goût des ornements et a remercié avec affabilité le nombreux clergé pré sent la visite royale. On écrit de Pulle, sous Cappellen, (Anvers), 7 septembre Un terrible incendie a détruit hier après-midi sept maisons avec grange et écurie et tout leur contenu. Le feu s'est déclaré vers une heure dans la grange des enfants Mans, sur le territoire hol landais de Putte de là il s'est communiqué avec une effrayante rapidité aux bâtiments environ nants, la ferme, ainsi qu'à celle de Debeukeleer, qui se trouve sur le territoire de la commune de Cappellen. Faute de moyens propres maîtriser l'élément destructeur, alimenté par la récolte rentrée et un vent qui soufflait avec violence dans la direction de la commune, tous les soins étaient dirigés pré server les bâtiments les plus exposés. L'église, la maison du curé, celle appartenant au boulanger Verstraeten, au boucher Thyssens, la campagne de M. Ch. Verbeke, son écurie, celle de la poste aux chevaux, ainsi que d'autres mai sons au centre de la commune se trouvaient la fois atteints par les flammes. Un sauf qni-peul s'eraparant des habitants, chacun cherchait dès lois sauver ce qu'il avait de plus précieux. Impossible de dépeindre cette scène d'angoisse et combien sont dignes d'éloges ceux qui se sont distingués, bravant le danger, se reproduisant sans cesse, travaillant avec ardeur et intelligence, écoutant les conseils donnés avec calme, malgré l'imminence du danger, et qui sont ainsi parvenus, non seulement arrêter l'incendie, mais ont aussi préservé le village d'une destruc tion totale. Distants d'une lieu de Stabroeck ainsi que de Cappellen, nous avons dû agir sans aucune auto rité. Ces messieurs, ainsi que M. le juge de paix d'Eeckeren, se sont rendus avec empressement sur les lieux, mais, grâce Dieu, nous avons été assez heureux de maîtriser le feu avant leur arrivée. Ce u'esi que vers six heures du soir qu'on était parvenu éteindre le feu, car aucun village des environs ne possède une pompe incendie, et celle d'Eeckeren, qu'on est allé chercher, était hors d'état de fonctionner. La gendarmerie belge s'est distinguée par son dévouement en cette triste circonstance. L'une des propriétés est assurée par la com pagnie d'Assurances Générales, et quelques autres par différentes sociétés. La perte est très importante et la cause de ce sinistre est eucore inconnue. On écrit de Luxembourg, le 2 septembre, la Nouvelle Gazette de Trêves Le prince et la princesse Henri ont heureusement échappé hier un bien grand danger. Les habitants de Lintgen ayant tiré des boites au moment où la voiture du prince et de la princesse traversait cet endroit pour se rendre au château de Berg, les chevaux effrayés se sont emportés et la voiture a été lancée avec une violence extrême contre un arbre elle s'est heureusement arrêtée, fortement endommagée. LL. AA. RR. en ont été quittes pour la peur et ont continué leur voyage daus une autre voiture. Nous avons eu souvent l'occasion de mon trer de quelle manière on euteud la tolérance dans certaines contrées protestantes. La Suède sous ce rapport mérite une mention spéciale. Aux traits de fanatisme que nous avons déjà eu l'occa sion de citer, ou peut ajouter le fait suivaut qui vieul de se passer Stockholm Deux demoiselles, luthéiiennes de religion, âgées l'une de vingt-cinq, l'autre de dix-huit ans, se rendent chez le curé catholique et lui manifestent l'intention d'eutrer dans le sein de l'Église romaine. Le curé les reçoit, mais pour les mettre l'épreuve il les engage réfléchir mûre ment au grand acte qu'elles se proposent d'ac complir. Quinze jours après elles reviennent et déclarent que leur résolution est prise. Le curé leur offre alors de leur donner l'instruction né cessaire, et fixe un jour pour commencer c'était le 5 août. Le lendemain, 6, les demoiselles étaient ci tées devant la police et accusées de tendances catholiques. Un ministre protestant faisait les fonctions d'accusateur public. Dans un interroga toire qui dura seulement neuf heures, on tortura les pauvres filles des questions les plus diverses et parfois les plus inconvenantes, M. le commissaire de police leur demanda entre autres choses, si elles savaient qu'il est défendu, sous peine d'une amende de 10 thalers (i5 fr. environ), d'assister aux exer cices d'un culte autre que le sien propre. Par malheur pour l'accusateur, il avait dé livré lui-même le jour précédent un certificat daus lequel il était dit, que les accusées connaissaient bien leur catéchisme, qu'elles menaient une vie régulière, etc., etc., en un mot ce qu'on entend en Suède par un pasport ecclésiastique en règle. Sa position était embarrassante. M. le commis saire de police lui ne s'arrêta pas ces bagatelles. C'est égal, dit-il, je saurai bien vousôter l'envie de courir l'église papiste; je vous confierai aux mains de personnes qui veilleront ce que vous alliez régulièrement au temple, et si cela ne suffit pas, j'emploierai contre vous toute la sévérité de la loi suédoise (l'exil.) M. le commissaire de police a tenu parole: il vient de mettre les deux filles sous la tutelle du prêtre luthérien le plus connu pour son fanatisme aveugle et haineux contre tout ce qui porte le nom de catholique. Voilà comment on respecte la liberté person nelle, voilà ce qu'on entend par la liberté reli-« gieuse en Suède. Qu'on nous vaute encore après cela la tolérance du protestantisme! Parmi les découvertes récentes de la chimie agricole, on doit signaler celle du docteur Basset, qui a reconnu que l'oignon de la frilillaria im~ perialis couronne impériale contenait au tant de fécule que la pomme de terre. Reste savoir maintenant si la frilillaria pourrait être cultivée aussi facilement et aussi avantageusement que la pomme de terre. Le commencement de grève qui a éclaté dernièrement près de S'-Huberl parmi les ouvriers du chemin de fer dtt Luxembourg a paru assez grave, disent les Placards de Nenfchâteau, pour que la justice aiçcru devoir instruire. M. le juge de paix de S'-Hubert est chargé de faire une enquête ce sujet. Le Synode tenu Thurles par les évêques catholiques d'Irlande a commencé ses travaux le 1" septembre. Ce Synode n'a pas, comme celui de i85o, pour objet d'indication des moyens de sauvegarder les intérêts de la foi catholique en Irlande, mais simplement de régler d'importantes questions de liturgie et d'observance uniforme du rituel. Les 20 et 21 du mois dernier, la chaleur est arrivée Madrid un maximum fabuleux, telle qu'elle n'existe qu'au Sénégal et Sierra-Leone. Le thermomètre de Réaumur a marqué l'ombre 55 degrés et au soleil 59. Cette chaleur canicu laire, si excessive, unie un vent S.-E., a fait que ces jours ont été les plus étouffantes que nous ayons connus depuis longues années. On écrit de Stockholm Il est maintenant prouvé d'après l'enquête qui a eu lieu que le cho léra a été apporté Stockholm par le bateau vapeur Frit/iiad venant de Lubeck. Un machiniste de ce steamer, nommé Durell, est la première personne qui soit tombée malade du choléra ici,sa femme et sa servante. Immédiatement après que l'enquête a été terminée, le Roi a tenu un conseil d'État qui a destitué de son emploi M. Notting, consul suédo-norwégien Lubeck. On lit dans le Constitutionnel Nous appre nons que l'Empereur et l'Impératrice quitteront probablement Dieppe samedi, c'est-à-dire le len- deinaio de la seconde journée des fêtes qui leur seront offertes dans cette ville jeudi et vendredi. Leurs Majestés reviendront Paris, d'où elles repartiront vers le i5 pour le voyage depuis si longtemps annoncé a Boulogne et dans le nord de la France. La Reine Christine d'Espagne, récemment venue en Angleterre, a visité hier le château de Windsor. La famille d'Orléans, qui habite en ce mo ment Clarmont, se propose de quitter prochaine ment l'Angleterre pour aller rendre visite la Reine Dona Maria et au Roi Ferdinand de Portugal, Lisbonne. La Reine Marie-Amélie, le prince et la princesse de Join vil le, la duchesse d'Orléans, le comte de Paris et une suite nombreuse seront du voyage, et s'embarqueront Southampton le 24 de ce mois. Le château et la terre d'Islay en Écosse, la plus vaste peut-être qui jamais ait été offerte en vente publique dans le royaume-uni, a été adju gée il y a quelques jours Edimbourg au prix de 45i,ooo liv. st. (fr. 1 1,275,000). L'acquéreur est M. Morrissoti, associé de la grande maison de commerce Morrisson, Dillon et C* de Londres. Il avait eu pour compétiteur jusque 45o,ooo liv st. M. James Baird de Gartsherrie, membre du Parle ment pour les bourgs de Falkirk. Les journaux du Midi nous apprennent que N. S. P. le Pape a donné l'ordre M. le baron Grazioli d'acheter Livourne i4o,ooo sacs de blé pour subvenir la disette qui afflige les États pontificaux. La cassette privée de Sa Sainteté fait les frais de cet important achat. Les premiers chargements sont déjà arrivés Civita-Vecchia. On lit dans la Gazette officielle de Venise Afin de démentir les bruits exagérés de disette, qui ont été répandus, nous sommes heureux d'an noncer que les récoltes sont moins mauvaises qu'on ne l'avait cru d'abord, et qu'il est arrivé Venise, la semaine dernière, une telle quantité de grainj qu'on ne sait où les emmagasiner. Il est entré dans ce port 57 navires chargés de froment et de maïs. Les prix se sont cependant cotés en hausse.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 2