9 JOURNAL D'YFRES ET BE L'ARRONDISSEMENT. No 3759. 37me année POUR L'ÉGLISE DE POLLINCHOVE. Reçu précédemment fr. 15 00. L'avocat Smaelen 7 00. Un anonime2 00. Une dame5-00. Les feuilles clubistes,continuent vomir feu et flamme contre les catholiques qui osent soutenir que lessommes énormes, dépensées pour l'entretien des collèges de l'Etat, pourraient être mieux employées mille autres choses de plus grande uti lité. Hé bien! ce que nous avons si souvent répété, nous le répétons encore; si Mes sieurs les libéraux veulent des écoles li bérales, qu'ils les payent avec de l'argent libéral. iNous disons même plus; ainsi que l'a fait observer M. Dumorlier, dans les Chambres,nous trouvonsqu'il estcontraire tout système de liberté publique, qu'un gouvernement gaspillel'argent catholique, pour entretenir un enseignement anlica- tholique, c'est-à-dire contraire aux vœux de la grande majorité du pays. En effet, quel bien peut attendre la société, d'une jeunesse, élevée dans des établissements, où l'instruction religieuse est reléguée au rang de la danse et de la gymnastique? Dans les collèges les mieux organisés, où des maîtres pieux prennent un soin extrême, faire goûter la vertu au jeune homme, en même temps qu'ils or nent son esprit de connaissances utiles; dans les collèges, où notre sainte Religion exerce son influence salutaire sur le cœur de ce jeune homme, pour le retenir dans les règles du devoir, et le ramener au che min de la vert j il s'en était malheureu sement écarté; dans les collèges, où tout respire la piété et le bon exemple, il n'est pas rare de trouver parfois des cœurs en durcis par l'une ou l'autre forte passion; et que sera-ce donc de ces établissements, où la Religion n'exerce pas cette influence salutaire? où le jeune hotmne, après avoir poursuivi avec avidité les sciences pro fanes, qui n'ont fait qu'enorgueillir son esprit et dessécher son cœur, se trouve dépourvu de cette science sublime savoir celle de sa Religion, qui seule puisse le faire triompher de tous les obstacles qui s'opposent sa vertu? Ha! ne dissimulons pas les dangers que la jeunesse court dans la carrière des élu des. A cet âge les penchants pervers se manifestent, les fortes passions naissent l'envi, les mauvaises habitudes se forment, les exemples pernicieux entraînent, une curiosité de tout connaître emporte, séduit, enivre; et comment, voulez vous, que le jeune homme, dp"* l'imagination est si vive, le cœur si L ^ile, le caractère si inconstant, résiste tant d'ennemis la fois; si en même temps l'œil vigilant du maître, la main sage d'un ami et surtout, notez-ïe bien, la douce influence de la Religion ne l'encourage, ne le soutient, ne le raffermit dans le bien? Mais le jeune homme, trouve-t-il ces moyens de résistance, dans des établisse ments d'où l'instruction religieuse est ban nie? ses mœurs ne laisseront-elles rien désirer, si la Religion ne peut y exercer son empire? Ho! ne craignons pas de lever un peu le voile qui couvre tant d'ulcè res! C'est fâcheux que beaucoup de pa rents ne puissent voir de près ce qui se passe dans ces écoles antireligieuses; c'est triste, qu'ils ne puissent entendre les dis cours, que de jeunes impies de douze treize ans, osent tenir avec un sang-froid imperturbable. S'ils pouvaient sonder la profondeur des plaies, cachées sous le de- hors d'une discipline affectée, ils recule raient d'épouvante et de consternation, la vue du progrès que déjà le vice a fait sur leur âme; ils frissonneraient la pen sée des mille dangers, auxquels sont expo sés leurs enfants qu'ils envoient innocents et timides an collège, mais hélas! qu'ils reçoivent de retour chez eux, quelquefois corrompus jusqu'à la moelle des os; et peut être pervertis pour toujours. C'est contre cet état de choses que nous réclamons; et, quoiqu'en disent les feuilles libéràlres, nous ne cesserons de réclamer jusqu'à ce que justice soit faite. Qu'on jette des sommes énormes dans les gouffres des établissements de l'Etat, soit; mais au moins qu'on ne néglige pas l'édu cation religieuse; nous en appelions au ministère; c'est sur lui que pèse toute la responsabilité. Depuis trois ans, que la loi sur l'enseignement moyen a été volée, on a beaucoup parlé, écrit et promis; il est temps de laisser là des paroles oiseuses et d'en venir une solution immédiate. Donnera- t-on une instruction religieuse dans les collèges de l'État? Ou bien veut-on s'obsti ner a laisser croupir la jeunesse dans l'ignorance de sa Religion et de ses devoirs les plus essentiels? S'il en est ainsi, il faut commencer désespérer de la société, puisqu'il sera toujours vrai qu'une instruc tion antireligieuse ne peut produire qu'une génération antireligieuse, contre laquelle tôt ou lard la société est menacée de de voir soutenir une lutte des plus terribles. Voilà les réclamations que nous adres sons qui de droit. Ce n'est pas par esprit de parti que nous parlons, mais par un amour sincère des intérêts de l'Etat. Oui! nous faisons ces réclames avec d'autant plus d'assurance, que nous sommes les amis de la jeunesse, que nous aimons voir les parents heureux dans leurs en fants et que nous n'avons rien tant cœur que de consolider la paix et le bonheur de la patrie par la bonne éducation des géné rations naissantes. - VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'a bonne Y près, rue de Lille, 10, près la GrauU Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque seiuaiue. (Insertions 19 centimes la ligne.) S Octobre. SOUSCRIPTION ENSEIGNEMENT MOTEN. UNE AVENTURE DE BAUDOUIN IX. [Suite.) Il s'élait acculé contre le gros arbre et levait de la main gauche son gourdin, dont il se servait comme d'un bouclier pour parer les coups. Les cinq brigands fondirent sur lui avec fureur, per sonne dans la ville n'avait entendu son cri. Malgré sa force et sa valeur, Baudouin seul et h peine armé tut mal tenu tête sans doute tant d'asrresseurs, si le ciel ne lui eût envoyé de l'aide. Un paysan, qui venait de baltre du blé dans «ne grange voisine, déboucha par un petit chemin de traverse et accourut, en répétant le cri d'a larme, au secours de son souverain, qu'il était loin de soupçonner lit. Il n'avait d'autre arme son que fléau battre le blé. Mais autrefois, dans les ruains des manants, ce fut une arme terrible, qui décida du sort de plusieurs grandes batailles. Le paysan, qui, selon la tradition, se nommait Ély, eu joua si bien sur la tête des brigands, pendant que Bau douin se défendait comme uu lion, que dans peu d'instants deux des coupe-jarrets furent étendus demi-assommc's sur la route; les trois autres pri rent la fuite. Pour ne pas revenir ces misérables, nous di rons sur-le-champ que les deux blessés ayant fait connaître leurs camarades échappés, quand les gardiens de la porte vinrent les relever, les cinq coquins furent pendus. Baudouin, se voyant délivré, remercia l'homme qui l'avait si bravement secouru et lui demanda sou nom. Dès qu'il sut qu'Ély était un pauvre homme, qui virait modestement avec sa femme de l'humble produit de son travail journalier, il lui porta in térêt. J'occupe une fonction h la Cour, dit-il est-ce que je ue pourrais pas vous être utile? Car le Prince sentait que ce n'est point par l'of frande d'une somme d'argent passagère qu'on re connaît on grand service rendu. Tout de même, répondit Ély, vous pourriez m'obliger, si vous avez crédit d'approcher mon seigneur le Comte; et alors bienheureuse serait l'occasion qui tu'a fait venir a votre assistance quoique pourtant, ajouta-t-il, ce soit pure bonté de votre part. Ou doit s'entr'aider comme chré tiens; je n'ai fait que mon devoir, messire; et assurément si vous m'eussiez vu dans la passe où vous étiez, vous seriez venu aussi m'appuyer. Oh! par la sainte Croix, certes! je l'aurais fait, s'écria Baudouin. Par la sainte Croix! dit en souriant douce-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1