9 JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3761. 37me année. ^BBSSSSS.S—-H 7PRSS, 15 Octobre. SAGESSE ET ÉRUDITION Il faut également reconnaître: que nos seigneurs les libéraux sont des esprits transcendants et des chrétiens d'une fer veur bien éprouvée. Les cléricaux au con traire, et nous en faisons aujourd'hui l'humble aveu, ont l'esprit borné et slu- pide. Leu reconnaissances théologiques sont tout-à-fait superficielles; et se réduisent peu près zéro. Ils n'entendent pas même les textes les plus faciles de nos livres saints, ne comprennent aucunement en quoi consiste la charité chrétienne; et n'en observent pas même les règles les plus fa ciles. Il n'en est pas ainsi de nos seigneurs les libéraux. Eux seuls étaient présents, quand le bon Dieu distribuait la sagesse et l'in telligence. Ces seigneurs connaissent toutes les règles du devoir d'un bon chrétien, et les suivent fidèlement. Ils vous prêchent charité comme des Orateurs sacrés; vous parlent de dévotion comme des Béguines, de sainteté comme des Moines et de mor tification comme des Anachorètes. En fait de sciences théologiques, ce sont de véri tables prodiges; leurs connaissances là des sus sont beaucoup supérieures celles des plus grands Docteurs de l'Église. De plus, nos seigneurs les libéraux ont la science de tous les devoirs des prêtres et des évê* ques; ils comptent ces devoirs au bout du doigt; et vous avouent, avec la naïveté d'un enfant, qu'ils les remplissent beau coup mieux que les prêtres et les évêques eux-mêmes; et si, par malheur ces derniers ont l'audace, de refuser leur concours établir dansnotre chère patrie une instruc tion antireligieuse, 0! c'est alors que la tendresse de nos seigneurs les libéraux, pour le jeune âge, ne connaît plus de bor nes; c'est alors qu'ils déplorent, dans l'a mertume de leur âme, la conduite indigne de ces évêques, qui s'obstinent priver cette partie si intéressante de leur trou peau, d'un si inestimable bienfait. Voilà jusqu'où vont la sainteté et l'éru dition de nos seigneurs les libéraux. Si vous en doutez, lisez le Progrès, cette feuille devenue si dévote, depuis que l'église, dé laissée de ses propres ministres, menace ruine. Lisez surtout l'articlequi traite d'une messe célébrée le jour de la rentrée des élèves du collège communal. Cette céré monie religieuse a offert, d'après le dire du Progrès, le spectacle le plus attendris sant qui fût jamais: car il faut savoir, que cÇux qui avaient le bonheur d'y assister, u étaient pas des personnages obscurs; ce nétaient pas de ces cléricaux ignorants, qui poursuivent de leur haine une instruc tion irréligieuse: Oh non! mais c'était une messe célébrée, dit le Progrès, dans la pe tite église d'un couvent, où s'étaient réunis des hommes jouissant de la considération gé nérale; un corps professoral composé d'Iiorn- mes instruits, et respectables des enfants qui appartiennent aux familles aisées, la bonne bourgeoisie de notre ville, enfin des enfants catholiques. C'étaient, comme vousea tendez, de fervents chrétiens qui, effrayés de l'a bîme, où ils croient l'église sur le point de s'engloutir, conjuraient le ciel, de ramener sur la bonne voie, ces évêques et ces prêtres égarés, qui refusent tout net, que l'assistance du ciel soit invoquée pour la prospérité des établissements catholiques, tel point que la Keligion s'y trouve pla cée peu près au niveau de la danse et de la gymnastique! 0! que de réflexions consolantes faisait naître un tel spectacle. On y jouissait de la douce persuasion, que les gémissements et les prières de tous ces bons élèves et de tous ces respectables personnages devaient attirer les bénédictions les plus abondantes sur ces établissement» modèles. En outre, on y voyait une démonstration éclatante contre Monsieur levêque, démonstration, qu'on avait bien voulu lui ménager en cette circonstance; et qui, grâce au savoir- faire de nos seigneurs les libéraux, avait parfaitement réussie. D'ailleurs il avait bien mérité ce pied de nez; puisque c'est chose inouïe dans les annales d'un peuple, qu'un évêque catholique refuse tout net une messe du S' Esprit, pour la prospérité d'une cause anticalholique; mais que nos seigneurs les libéraux, dans leur haute sa gesse, appellent la plus sainte des causes. C'est chose inouïe qu'un évêque frappe de pauvres enfants, qui ne sont coupables, que parce qu'ils fréquentent des établisse ments antireligieux, où leur estime pour la religion et les prêtres, doit naturelle ment s'accroître de jour en jour. Lisez, nous le répétons, les articles dont le vertueux Progrès réjouit deux fois par semaine ses fervents lecteurs. Vous verrez que les connaissances de nos seigneurs les libéraux, même en fait de théologie, sont si profondes, si vastes, si sûres, qu'ils vous expliquent beaucoup mieux les textes de nos livres saints, que ne le font les meil leure intreprêtes; aussi en font-ils une ap plication beaucoup plus nette, beaucoup plus appropriée. Là vous trouverez que ces textes F. 2.: c A liez, enseignez toute la terre. Celui qui vous écoule, m'écoute, et qui vous méprise, me méprise, et qui me mé- prise, méprise celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un ne regarde pas l'Église comme sa Mère, qu'il soit tenu pour un payen et un publicain. Ne craignez pas. Voilà que je suis avec vous jusqu'à la consom- malion des siècles. Que tous ces textes, disons-nous, ne doivent pas être appliqués au Pape et aux Evêques légitimement consti tués; mais nos seigneurs les libéraux, chez qui l'autorité de l'église s'est réfu giée, depuis que les ministres du Seigneur s'en sont rendus indignes- Là vous trou verez, que ces paroles de notre divin Maî tre: Laissez venir les petits enfants et ne les empêchez point. n'ont pas été rap portées en faveur de l'église, mais encore une fois en faveur de nos seigneurs les li béraux, qui seuls ont le droit de diriger, comme bon leur semble, l'éducation de la jeunesse, tandis que les Evêques ont tout au plus la faculté, d'envoyer un prêtre leurs collèges, pour y servir d'enseigne, en même lèmps qu'il y devient le jouet de Messieurs les élèves. Là vous trouverez: qu'on veut bien encore leur accorder celte faculté, parce qu'il faut jeter de la poudre aux yeux des parents, afin de les tromper plus facilement. Reconnaissez donc, pauvres cléricaux, la haulesagesseet l'érudition profondedenos seigneurs les libéraux. Inclinez-vous devant leur omnipotence suprême. Chez eux se trouve le centre de toute vérité, le fanal de toute lumière et le pivot autour duquel doit tourner l'administration de l'église. Kespectez cette seule autorité légitime, sinon craignez les foudres qui partiront de leur sein pour vous pulvériser; car il est écrit dans leur code: quiconque niera que l'autorité de l'église se soit réfugiée au sein du libéralisme, doit être tenu, non seulement comme un profane déserteur, indigne de jouir plus longtemps de l'es time de tous les saints, les petits saints et les honorables du Progrès; mais il sera en core digne des anathèmes de toutes les feuilles clubistes du royaume. On lit dans le Bien Public nouveau jour nal conservateur qui se publie Gand, propos des attaques passionnées dont la presse libérale, poursuit l'enseignement religieux Nous empruntons au Progrès d'Ypres, un échantillon de ces attaques empreintes du plus odieux cynisme Quand on confie ses fils des établis- sements ecclésiastiqueson risque de voir inculquer ses enfants des germes d'opposition l'autorité paternelleet peut-être essaie-t-on d'amoindrir la con- fiance qu'un enfant doit avoir dans l'au- teur de ses jours. Rien n'est plus opposé l'esprit de famille que l'éducation clé- ricale. En confiant aux institutions soi- disant religieuses les jeunes gens francs d'un caractère ouvert, et ayant des senti- ments d'honneur, on risque de les voir revenir sournois, cachés et d'une four- berie devenue trop proverbiale pour qu'il soit nécessaire de le qualifier. Ces honteuses allégations tombent d'elles mêmes devant le bon sens des hom mes non prévenus. Mais ce qui achève de les réduire néant, ce sont les faits des faits nombreux patents, contenus et qui ne peuvent laisser aucun doute dans l'esprit des parents. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, io, près la Grand Flace, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIE WE L'ABONNEMENT, par trimestre, Ypres fr, Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c. Le Propagateur paraît le (SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) DE NOS LIBÉRAUX.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1