éditeurs de cette feuille, et plus dignes, ce
nous semble, de sympathie que les démo
crates Brugeois.
Dans la séance publique du Conseil
communal, du 24 octobre dernier, lecture
a été faite de la réponse du Bureau de
Bienfaisance ainsi que de la commission
des Hospices une demande antérieure
ment adressée par le Conseil ces deux
administrations, demande tendant ob
tenir la réduction de l'intérêt de 4 4
p. 7. sur les capitaux elles empruntés
par la ville. Celte demande est favorable
ment accueillie.
De son côté le Conseil accueille avec-
faveur un acte de prêt d'une somme de
25,000 francs, placé sur hypothèque et
fait l'éditeur de Ylmparlial de Bruges.
L'assemblée décide que la vente des
terrains aux abords de la station commen
cera par l'adjudication publique d'une
contenance d'au-delà de neuf ares, divisée
en neuf lots, sans droit d'accumulation. 11
est arrêté que les bâtiments construire
devront être sous toit l'expiration de
l'année qui commencera courir de l'ap
probation déûnilive de l'aliénation des
terrains.
La discussion du budjet communal pour
l'exercice de 1854 est fixée au mercredi 2
novembre, 9 i/a du malin.
La nouvelle rue longeant l'esplanade et
parallèle la rue des Bouchers, s'appellera,
paraît-il, rue du Progrès. Ce nom recèle-t-il
quelque préoccupation politique, ou sim
plement n'est-ce qu'un témoignage de gra
cieuse sympathie accordé par nos édiles
la feuille qui leur sert d'organe?
Lundi dernier, vers les six heures du
soir, Pierre Gillebert, journalier, âgé de
40 ans, né Ypres et demeurant Zille-
beke a été écrasé par la locomotive qui
transportait du sable, sur le chemin de
fer en construction, sous celte coinmuue.
Ce malheureux, qui était aiieiui de
surdité, travaillait sur l'accotement de la
voie et n'entendit pas arriver la locomotive,
il laisse une veuve et six enfants.
UNE
CALOMNIE RÉVOLUTIONNAIRE.
Les œuvres de la charité chrétienne sont
des monuments impérissables. Qui a fondé
ces hospices? qui a créé ces foyers d'instruc
tion? qui a doté tant d'établissements de
bienfaisance, transmis de génération en gé
nération, et recueillis parlagénération pré
sente qui profite du bienfait, sans penser
aux bienfaiteurs ou en n'y pensant que pour
les maudire?
Le sort de la religion catholique fut de
semer les œuvres de miséricorde, de passer
en faisant le bien, dans tous les âges, tou
tes les époques, pour finir par être spoliée
elle-même de la main de ses propres en
fants. Et comme si ce n'était assez: l'Église,
libérale de ses trésors envers tout ce qui
souffre, tout ce qui a faim et soif, c'est elle
qu'on injurie des noms de cupide, d'avide,
de rapace; le clergé dépouillé, chassé
de chez lui par la révolution ou par les gou
vernements philosophes, c'est le clergé qui
s'appelle et spoliateur et usurpateur du
bien d'autrui.
Concevez ce contre-sens, mesurez cet in
sultant mensonge.
Ceci sera l'une des moqueries révolu
tionnaires les plus osées, les plus incom
préhensibles. 11 est peu de pays en Europe
que vous puissiez parcourir, sans qu'en
vous montrant ces champs, ces établisse
ments publics, on ne vous dise: c'était le
douaire de l'Eglise, prix de son travail,
dons des peuples ou des princes, inspirés
du désir de fonder des asiles pour la prière,
des maisons secourables, des foyers de
science et d'instruction, et de rendre
témoignage leur foi, de bien mériter de
la religion. L'Église possédait, elle ne pos
sède plus. Qui l'a spoliée? La révolution.
Qui l'accuse de spoliation? La calomnie
révolutionnaire.
Il voient l'Eglise dépossédée faire encore
des miracles de bienfaisance. Les enfants
pauvres sont instruits, des institutions ad
mirables se fondent, les abonnés sont re
cueillis, les vieillards sont consolés, les
contrées sauvages sont visitées, évange-
lisées, civilisées, la secourable charité de
l'Église coule pleins bords. Ils le voient,
ils ont ce spectacle sous les yeux. Croyez-
vous qu'ils admireront, quand ce ne serait
qu'aux yeux de l'humanité, ce dévouement,
ces services multipliés tant de bienfaits?
Ils ont un autre souci, une autre préoccu
pation. L'Eglise fait le bien, elle enfante
tous les jours quelque nouvelle œuvre de
charité,elle distribue l'instruction aux pau
vres, elle porte des secours l'indigent
jusque dans sa mansarde, elle prie dans la
retraite pour que Dieu touche le cœur des
riches et pour détourner les châtiments de
la colère céleste: preuve que l'Église est
cupide, rapace; preuve qu'elle n'est qu'une
vaste entreprise de spoliation, de spécula
tion, d'accaparement de la forluned'autrui;
car, comment elle qui n'a rien ferait-elle
tant et de si grandes et de si utiles choses?...
Voilà toute la conséquence qu'ils en tirent.
Les hommes de noble intelligence, et de
sentiments élevés! A saint Vincent de Paul,
s'ils eussent vécu de son temps, ils auraient
dit qu'il était assurément un grand acca
pareur, un grand captateur de testaments,
pour avoir fondé, n'ayant rien, le
budget des enfants-trouvés.
né de parents lillois. C'était le fils d'une pauvre
veuve. Il s'appelait Sulpice. De la vie dure et mi
sérable qu'il avait menée jusqu'à l'âge de dix ans
qu'il avait alors, il passa tout-à-coup dans les
jouissances du luxe, les dilicatesses et les mignar
dises. Mais il se montra si reconnaissant envers son
père adoptif, que celui-ci ne regretta pas de l'a
voir adopté pour son fils.
Tout le monde Leuze néanmoins voyait dans
Yves, le fils, un artisan parvenu et chacun, malgré
sa richesse, le traitait familièrement. Jusqu'à son
mariage, il n'avait jamais eu l'idée de s'en offenser.
Mais peu peu sa femme lui tourna l'esprit; elle
lui rendit déplaisant le séjour de son pays natal
et, un beau jour, le fils du tisserand partit de I.euze
pour aller s'établir Dijon, où il prit un train de
seigneur; sa fortune le lui permettait. Savine, qui
avait des parents la cour de Philippe-le— Bon, se
fit inviter avec sou mari quelques fêtes. Yves
prit goût aux plaisirsdehaut lieu. Au bout d'un an,
il suivait la cour Bruges, Gaud et Bruxelles.
Il parvint plaire au comte de Charolais, héritier
de Philippe de Bourgogne; et quand ce jeune et
impétueux prince, qui devait bientôt être appelé
par ses courtisans Cbarles-le- Hardi et par ses peu
ples Charles-le-Téméraire, parvint la couronne,
Yves Castenuan était très-avaucé dans ses bonnes
grâces.
Comme il était habile tons les exercices, le
Duc aimait surtout l'avoir avec lui dans ses par
ties de chasses. Ainsi le fils du tisserand avait plié
son caractère la servitude; il était vasal intime
du seigneur le plus despote (dit-on) qui fut alors.
Mais les compliments et les égards que lui attirait
sa faveur doraient si bien sa chaîue, qu'il se disait
part lui
Me voilà pourtant la Cour, et si puissant
auprès du Duc qu'aucune grâce ne se peut obtenir
si je ne la demande. Je suis le favori du Prince ma
vie se passe dans la joie et les honneurs. Mon père
s'abusait assurément; et sa raison était devenue
faible, comme il arrive aux vieilles gens. Ses trois
couseils se trouvent des sottises; j'en ai du inoins
éprouvé deux: il est impossible d'être plus libre
et plus indépendant que je ne le suis, et je ine suis
donné au duc Charles. Je n'ai acquis la cour que
Voici sur l'école des enfanls de troupe de Lierre
qui selon la promesse qu'eu a faite Sa Majesté le
Roi il y a plusieurs mois, devait être transférée en
notre ville, quelques détails qui doivent intéresser
ceux de nos concitoyens qui conservent encore
l'espoir de voir s'établir la dite école dans notre
cité
Cette école est dirigée par M. Dumoulin, capi
taine commandant, et l'instruction y est donnée par
des officiers et sous-officiers des différents régi
ments.
Le nombre des élèves qui s'était élevé jusqu'à
5oo en i85o, est aujourd'hui de 3oo.
La musique y est dirigée par un Saxon, M.
Heym, de Freyberg; il arrange pour les enfants la
musique vocale et instrumentale et il obtient les
plus heureux résultats.
On écrit de Thielt, 24 octobre
Dans la soirée du i3 de ce mois, quelques per
sonnes de cette ville furent prises en contravention
au règlement qui prescrit la fermeture des cabarets
io heures; il paraît que cette mesure indisposa
certains bouzingots, car dimanche dernier, après
l'heure de la retraite, il se forma sur la grande
place un attroupement d'environ îôo individus,
qui, au moyen de sifflets et de fouets, se livrèrent
aux démonstrations les plus bruyantes. Un coup
de pistolet fut même tiré dans l'air. Au bout d'une
demi-heure, les tapageurs, ayant eu vent de l'ar
rivée de la police, disparurent.
On dit qu'ils se proposent de renouveler cette
scène dimanche prochain.
Il y a quelques jours, une dame de Bruxel
les, en ouvraut un tiroir de sa commode pour y
prendre un objet de toilette, ne fut pas médiocre-
des dignités et du bonheur. Il n'y a pas non plus
de père plus aimé que je ne le suis de Sulpice,
mon fils adoptif, digne jeune homme qui donnerait
mille fois sa vie pour moi. Il ne reste que nia
femme que je n'ai point éprouvée. Mais c'est l'ou
trager que de douter de sa tendresse dévouée. Je
l'essayerai pourtant, pour faire éclater davantage
sa loyauté; et quand je serai vieux, je ne donnerai
pas de telles prescriptions mon héritier. Je lui
dirai, au contraire, qui il doit avoir confiance.
C'était Dijon que le favori de Charles-le-Té
méraire raisonnait de la sorte. Décidé éprouver
sa femme, il s'en alla au palais du Duc, qui alors
prenait grand plaisir la chasse au faucon. Il s'ap
procha sur le soir, sans être vu, de la perche où se
tenaient les faucons du Prince, prit le meilleur,
celui que Charles-le-Téméraire chérissait le pl°s»
l'alla cacher au logis du sire de Lannoi, son ami,
lui confiant son projet et lui donnant ses instruc
tions. Cela fait, il retourna chez lui, prit un de ses
faucous, qu'il tua secrètement et le porta sa
femme en lui disant Pour être conliué.)