JEAN-BAPTISTE MALOU,
par la miséricorde de Dieu et la grâce du Saint-
Siège apostolique, Êvôgue de Bruges.
dans ce cas, devieot-il ioofTensif sur la scène, où
lesde'cors et le prestige de la représentation ajou
tent encore au scaudale? Voila ce que nous ne
comprenons point.
Non-seulement les juges trouvent que les scru
pules de l'actrice pudique sont mal fondés et qu'elle
a tort de reculer devaut le dévergondage de la
scène; mais ils trouvent que les exigences de son
directeur sont toutes naturelles et parfaitement lé
gitimes. Ils se basent sur ce que l'obscénité du
théâtre est le droit commun. La pièce nouvelle,
disent-ils h l'actrice qu'ils condamnent jouer ou
a payer dix mille francs de dédit, ne présenterait
pour elle aucune situation imprévue au théâ
tre.
Les journalistes libéraux qui nous vantent sans
cesse cette école de mœurs que nous avons le mal
heur de ne pas admirer, que diront-ils de cette
affaire? Sans doute,les préjugés d'uue actrice, qui
se trouve avoir de la pudeur uue fois, leur paraîtront
fort absurdes. Ils continueront de nous vanter les
services que le théâtre rend la civilisation, et
prendre en pitié les malheureux rétrogrades qui se
mêlent d'avoir des scrupules l'endroit des mœurs.
Cela ue les empêchera pas de donner h l'occasion
des leçons de morale au clergé lui-même assez osé
pour prendre la moralité au sérieux quand il s'agit
de l'inculquer la jeunesse.
Mgr. l'évêque de Bruges vient d'émettre le man
dement dont voici la traduction; il est destiné
prémunir les fidèles contre les bibles trouqués et
falsifiés que des sociétés protestantes répandent
depuis quelque temps parmi nous avec un achar
nement qu'encourage l'esprit du mal. Le langage
paternel et persuasif du prélat, appuyé sur des
faits qui parlent tous ceux dont les oreilles ne
sont pas systématiquement fermées la vérité, par
viendra, nous n'en doutons guère, h neutraliser les
efforts des agents de l'hérésie. La foi si vive de nos
compatriotes nous en est garant.
Aux fidèles de la ville de Bruges, salut et bé
nédiction en N. S. J. C.
Nos très chers Frères,
Des colporteurs et des agents de la société bi
blique et d'autres sociétés protestâmes répaudent
depuis quelques semaines, dans la ville de Bruges,
des bibles écrites en laugue anglaise et dout le
texte est tronqué et falsifié, ainsi que de petits
traités religieux, qui attaquent la foi et les prati
ques de l'Eglise catholique.
Il est de uotre devoir, N. T. C. F., de vous
signaler le piège qui est tendu votre foi, et de
vous rappeler que les lois de l'Église vous défen
dent, d'une manière absolue, d'acçepler et de lire
ces livres, parce qu'ils ne peuvent que troubler
votre conscience, et vous éloigner de la bonne
voie. Quoique plusieurs de ces écrits soient com
posés dans un style qui, au premier abord paraît
pieux et séduisant, tous cependant couvrent, sous
un laugage mielleux, un poison mortel.
Les auteurs de ces traités se sont proposé un
double but: celui de vous séparer de l'Église ca
tholique, qui vous devez la vie spirituelle de vos
âmes et tous les dons de la grâce dont vous avez
été enrichis jusqu'ici et celui de vous précipiter
dans l'abîme du protestantisme, où vous perdriez
et votre foi et tous vos droits au royaume des
cieux.
Pour arriver cette fin, les auteurs de ces li
belles attribuent l'Église catholique des croyances
qu'elle ne professe point et même qu'elle con
damne. Ils vont jusqu'à dire que le culte que vous
rendez aux saints est une idolâtrie; que le sacre
ment de la péuitence a été inventé au treizième
siècle, et ils ajoutent a ces erreurs d'autres propo
sitions aussi manifestement fausses et aussi évi
demment injurieuses votre foi.
Remarquez bien, N. T. C. F., que s'ils parve
naient ébranler votre croyance, ils n'auraient
aucun symbole y substituer; ils ne possèdent
eux-mêmes aucune docttine certaine. Ils profes
sent au contraire des erreurs qui renversent toutes
les lois de la morale. Ainsi on lit dans leurs traités
que la foi seule, sans les œuvres conduit au salut,
et que l'homme peut être tout fait certain de son
salut, même quand il commet les plus grands cri
mes, doctrine évidemment fausse, qui détourne les
hommes du bien et qui les excite au mal.
L'avertissement que nous vous donnons, If. T.
C. F., suffira sans doute ponr vous mettre en garde
contre les pièges que vous tendent ces ministres
de l'erreur. La voix de vos pasteurs, qui n'ont
d'autre désir que celui de travailler votre bon
heur, vous déterminera sans doute a fuir les em
bûches qu'on dresse votre bonne foi, et vous
accepterez, avec une docilité filiale, les avertisse
ments de l'Église.
Cependant afin de vous prémunir davantage
contre ces peifides attaques, nous appellerons votre
attention spéciale sur l'état des sectes protes
tantes qui envoient ces colporteurs parmi vous, et
sur l'autorité de l'Église catholique qu'ils atta
quent.
Les agents de l'hérésie disent aujourd'hui ce
qu'ont dit les hérétiques de tous les temps, sa
voir, que l'Eglise catholique a proscrit leurs livres
parce qu'elle veut cacher aux fidèles les vérités
qu'ils contiennent. L'Eglise, eu réalité, ne les
proscrit que parce qu'elle en a reconnu les erreurs,
et qu'elle ne veut point exposer les ignorants
et les simples a des difficultés que des hommes
instruits et habiles résolvent facilement, mais que
le peuple n'est généralement pas en état de ré
soudre.
Afin de mieux apprécier vous mêmes la valeur
des livres qu'on vous donne et des doctrines qu'ils
renferment, vous n'avez qu'à jeter un coup d'œil
sur les pays où le protestantisme dominé et où il
est parfaitement libre. Voyez ce qui se passe en
Angleterre, en Amérique, en Allemagne, en Hol
lande, ces métropoles du protestantisme, ces bou
levards de l'hérésie moderne! A l'unité de foi qui
y réguait, du temps où l'église catholique n'était
point proscrite, a succédé la confusion de Babel:
toutes les vérités révélées y sont contestées et niées;
tous les symboles de foi, y ont été rejetés et foulés
aux pieds. Les sectes y prétendent tontes inter
préter la bible dans son véritable sens, et suivre
fidèlement la pure parole de Dieu, et toutes se
querelleut sur le sens de la bible, saus pouvoir
jamais s'entendre. Aussi se divisent-elles au point
que l'on compte aujourd'hui peu près autant d'é
glises que de têtes. La discorde est si profonde, les
dissentiments sont si vifs, qu'une partie des pro
testants est tombée dans l'incrédulité, et qu'une
autre partie, qui n'est pas la inoins éclairée, rentre
en masse dans le sein de l'Église catholique.
Voilà le résultat et le fruit, N. T. C F., des doc
trines qne l'on vous propose dans les brochures
protestantes répandues parmi vous. Sans avoir
jamais connu cette confusion et ces luttes, vous
possédez, dès l'enfance, les vérités qne les protes
tants iustruits reconnaissent avec bonheur après
avoir passé par le labyrinthe de l'hérésie. Atta
chez-vous doue l'Église catholique votre Mère,
et en matière de vérité et de vertu, n'écoutez qu'elle.
Depuis dix-huit siècles, cette Église reste de
bout au milieu des ruines des villes et des empires,
elle brille dans le monde comme un astre lumi
neux; elle est admirable par l'éclat de la pureté
de sa doctrine, comme par le nombre de ses insti
tutions et l'héroïsme de ses enfants. C'est elle qui
a peuplé le Ciel de martyrs, de confesseurs et de
vierges; c'est elle qui a tiré nos pères des ténèbres
de l'idolâtrie et des vices du paganisme; c'est elle
qui nous a apporté, avec le trésor de la foi, les
bienfaits de la civilisation. Tout ce que le monde
a compté de grands hommes, depuis des siècles,
lui a rendu hommage, et s'est incliné devant ses
lois. Aujourd'hui eucore elle étend son sceptre
d'uue extrémité de l'uuivers l'autre et malgré les
persécutious dont on l'afflige, malgré l'amertume
dont ou l'abreuve, malgré les attaques dont ou
l'entoure, elle ne cesse poiut de répaudre des bien
faits et de régner en souveraine sur les esprits et
sur les cœurs.
C'est donc pour vous, N. T. C. F., noD seule
ment une gloire, mais aussi un bonheur d'appar
tenir l'Église catholique et de pouvoir obtenir
d'elle toutes les lumièree et tous les conseils dont
vous avez besoin. Les faux docteurs qui tâchent
de vous séduire, n'out ni son prestige ni son au
torité; le divin sauveur a prédit leurs sinistres
tentatives lorsqu'il a parlé des loups qui s'appro
chent du troupeau sous la peau de l'agneau, de
l'homme ennemi qui vient semer l'ivraie dans le
champ du père de famille afin d'y étouffer le bon
grain. Vous êtes donc tenus les fuir, et de leur
fermer et votre esprit et votre cœur. D'après ce
que nous venons de vous dire, ce serait évidem
ment, de votre part, un acte coupable devant Dieu
et insensé devant les hommes de préférer la doc
trine de ces sectaires, la croyance et au jugement
de l'Église.
Quoiqu'il en soit, nous défendons de nouveau,
N. T. C. F., tous les fidèles de notre diocèse, de
conserver, de lire ou de donner d'autres les li
vres, brochures et traités qui roulent sur des ma
tières de religion et qui ont été publiés par les
sectes protestantes. Nous faisons aux pères et aux
mères de famille visa vis de leurs enfants, aux
maîtres et aux maîtresser vis-à-vis de leurs subor
donnés, un devoir rigoureux de saisir ces livres et
ces traités, ponr les apporter aux curés ou vicaires
de leur paroisse ou pour les livrer immédiatement
aux flammes. Si quelqu'un prétendait obstinément
les garder^ soit pour les lire, soit pour les répandre,
il se rendrait gravement coupable devant Dieu, et
pourrait même devenir iudigne d'approcher des
saints sacrements.
Personne d'entre nous, N. T. C. F., n'en viendra
cette extiêmité. Pleins de confiance dans la lu
mière et l'affectiou de vos pasteurs, vous vous
rendrez spontanément leurs avis paternels; et
vous rejetterez avec une sainte indignation les
publications des sociétés protestantes. Ainsi de
viendront stériles les efforts qu'elles tentent parmi
vous; ainsi resteront intactes dans vos cœurs le
dépôt de la foi catholique et le trésor des espé
rances chrétiennes.
Sera notre présente lettre pastorale lue au prône
dans toutes les églises de Bruges, le dimanche qui
eu suivra la réception.
Fait Bruges le SZ octobre ISS1.
f J.-B., Évêque de Bruges.
D'après une décision des bourgmestre et écbe-
vins de la ville de Gand, désormais la pré
paration du pain indiqué dans la mercuriale sous
la désignation de pain de froment blutésubira
une modification; il sera moins bluté.
Les boulangers ont aussi l'autorisation de faire
du pain de sortes plus fiues, lequel, |>our le mo
ment, ne sera pas compris dans la mercuriale sous
le nona de pain de fantaisie.