9 JOURNAL D'TFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3770. 37me année Fidèle au précepte de son patron Vol taire, la feuille libéraliste de notre ville, continue patauger de plein pied dans la voie du mensonge et de la fourberie. C'est avec un sentiment d.e profond dégoût que nous relevons encore cette odieuse manière de faire. Nous croyons faire tort et insulte au bon sens de nos lecteurs, en nous éten dant sur celte tactique méprisable. Toute fois nous ne pouvons en celle circonstance rester impassibles devant les méchantes accusations que le Progrès publie notre adresse. Le Propagateur insinue le Progrès, par la joie qu'il témoigne la vue des épreuves cruelles qu'endure la ville; par les insultes dont il abreuve le conseil communal dé missionnaire, non-seulement trahit les ten dances coupables du parti dont il sert d'organe, mais prouve du reste en toute évidence qu'il ne cherche qu'à entraver les bonnes dispositions qui tendraient amé liorer notre triste position locale. Ainsi voilà en quelque sorte le Propagateur rendu cause ou complice des maux présents et futurs qui accablent notre ville! Nous ne nous proposons point de prendre le verbe haut pour répondre ces perfides et gra tuites injures: une seule observation doit suffire! c'est que, cette déclaration faite, le confrère veuille préciser son dire, en ci tant une seule ligne, une seule phrase, un seul mot qui soit de nature encourir ce reproche. Attachés de cœur et dame aux intérêts de nos concitoyens, en tout temps,en toute circonstance nous ne prîmes la plume que pour défendre ce sentiment profondément gravé dans notre esprit, et pour faire pré valoir la cause de la modération et la jus tice contre l'arbitraire et le despotisme. C'est ce principe qui toujours nous a fait dire, que pour aider le commerce, pour empêcher la classe ouvrière de périr, il fallait ménager son argent, et non point la surcharger d'impôts, par le vote irré fléchi d'inutiles dépenses publiques. Le retrait de la garnison, le démantèle ment de nos forteresses ont ils fait dévier le Propagateur de son ancienne ligne de conduite basée sur la justice et la vérité? Qu'on compulse les différents numéros de notre journal, et nulle part on ne sera même de désigner un passage qui justifie le reproche que le Progrès nous octroie d'envisager de gaîlé de cœur la situation précaire faite notre ville. Tout autant que personne, notre journal blâme les me sures prises par le gouvernement ren contre de l'intérêt de la cité; tout autant que personne il proteste contre l'œuvre de démolition qu'on est en train d'accomplir. Pourquoi donc le Progrès, exhale-t-il sa colère contre nous, dans cet le circonstance? Le motif est facile saisir: Le démantèlement de notre ville, est un acte posé par la politique libérale; c'est un premier tort que le Propagateur a commis vis-à-vis du Progrès, en rendant les affidés de son parti responsable comme ils le sont, de cet acte de vandalisme et de dévasta tion. Le démantèlement de notre ville, le re trait de la garnison, mettra l'administration communale, en demeure ou d'abandonner un système de dépenses inutiles que le Pro pagateur a critiquées depuis 20 années; ou la forcera de lever des contributions nou velles; voilà un motif non moins grave, pour s'attirer la colère du journal libéra- liste. Pour lui, afin de mériter la réputation d'être attaché aux intérêts de la localité, pour être jugé digne de porter la couronne civique, il faut bien autrement arrêter son système d'écrire; prélandre que le collège communal par les 300,000 fr. qu'il a en gloutis depuis 19 ans n'est guère une source immédiate de ruine, pour le trésor; pré senter comme bagatelles les milliers de francs affectés la musique des Pompiers, l'école dite la Looge, la salle de spec tacle etc.; voilà ce qui vous rend digne des honneurs libéralistes! Avec un système pareil, on ne soulage guère les souffrances communes nos con citoyens; c'est pourquoi nous ne saurions nous prêter le défendre. Libre au Pro grès de nous en vouloir de ce chef; libre lui d'attribuer une influence occulte, les torts faits notre cité; autant que nous, le journal libéraliste, doit être pénétré de la fausseté et de la mauvaise foi des moyens dont il se sert pour sauver la popularité défaillante de ses patrons et maîtres aux abois. Cette influence dont il s'agit pas plus que celle, contre laquelle il guerroie depuis tant d'années n'existe que dans son imagination fébrile; les auteurs du dé mantèlement de la cité appartiennent au parti dont il sert d'organe, et dont il avait promis monts et merveilles de même que les auteurs des dépenses si nombreuses et tant de fois signalées, qui entravent au jourd'hui la marche de notre administra- lion communale. La Patrie de Bruges, qui dernièrement contenait un article, très sensé, mais peu flatteur du reste pour notre administration communale, a été enlevée du cabinet de lecture de la société de la Concorde. Nous nous sentirions portés demander au Progrès, s'il ne lui serait guère possible de faire connaître l'auteur de ces tours de passe-passe, si nous n'avions l'intime con viction que ce journal nous répondrait, qu'il n'est autre que celte influence occulte qui fait boire notre ville jusqu'à la lie, le calice d'amertume et de disgrâces. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX II F. L'ABO.WEVIFiTT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c. Le Propagateur paraît le 8AV3FBII et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne. 7P3.ES, 16 Novembre. ORANGISNE. Lorsqu'il y a deux ans peu près, nous éle vâmes la voix pour signaler la diminution de notre garnison, et que quelque temps après (2) nous prédîmes le démantèlement prochain de nos rem parts, l'organe officieux de l'administration com munale n'eut garde de joindre ses réclamations aux nôtres, et rien n'indique que notre cri d'alarme ait alors trouvé de l'écho au sein du Conseil. A cette époque MM. Rogier, Frère et Tesch régen taient le pays, et le char détraqué de la politique nouvelle s'embourbait chaque jour plus avant dans l'ornière de la réaction orangiste; aussi les vieux suppôts du régime d'avant i83o s'écriaient-ils que tout allait pour le mieux sous le meilleur des gou vernements possible. Ce n'est pas ici le moment de revenir sur ces actes tant prônés il nous suffira de rappeler que c'est a M. Rogier que nous sommes redevables de la démolition de nos murs; puisque ce fut ce ministre, du temps qu'il régissait par in térim le département de la guerre, qui le premier assuma la responsabilité do bouleversement Je l'é tat militaire du pays, d'où devait découler la re grettable mesure dont notre ville est victime. D'ailleurs ce fut encore sous l'administration Ro- gier-Frère-Tesch (celui-ci ami de cœur, comme on sait, de M. Alph. Vandenpeereboom) qu'ou en leva 'a la place tout son matériel de guerre. Cependant une administration nouvelle succéda au cabinet du 12 août le ministère-De Brouckere était encore libéral-homogène; mais, le jour de son installation, il ne craignit point d'inscrire sur son drapeau modération et conciliation. Dès lors le libéralisme réactionnaire le renia; dès lors la mauvaise queue de l'orangistne, qui voyaift la politique nouvelle s'évertuer la réalisation de ses projets anticatholiques, avait cessé ses ignobles dia tribes contre les institutions de i83o, comprit que c'en était fait de ses espérances et telle fut la rage de leurs clameurs, que, par une singulière inter version des rôles, nous, catholiques, dûmes nous charger de la défense d'un cabinet entièrement composé d'adversaires politiques. C'est ainsi que la destruction de la forteresse d'Ypres, qui bien que prévue déjà sous le minis tère Rogier, ne semblait pas inspirer le moindre soucis aux matadors de la cité, non plus qu'à leurs affidés de la presse locale, se voit présentement accueillie par une avalanche de protestations et de frénétiques exclamations. Lorsqu'il était peut-être encore temps de parler, on se tait; lorsqu'il est temps de se taire, lorsque les plus puissantes con sidérations commandent une sage reserve, lorsque peut-être il serait opportuu d'avoir recours l'au guste intervention du monarque qui, il y a quel ques mois, reçut si gracieusement la députation du Conseil, on semble an contraire avoir hâte d'aigrir (1) C'est au n° du Propagateur du 4 février i85a que nous faisons ici allusion. Depuis nous sommes revenus mainte foi> la charge. (2) N° du 3 juillet i85a.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1