JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N<> 3771. Samedi, 19 Novembre 1853. 37me année. 7P?.a VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. PIKIX DE L'ABOI!IE11 EXT, par trimestre Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 2?> c. Le Propagateur parait le MNEOI et le MERCREDI de chaque semaine, (insertions 19 centimes la ligne.) S, 19 Novembre. Le Progrès, qui depuis la démission du con seil se trouvenon sans cause, sous l'influence d'une humeur des plus fâcheuses, n'a garde de s'en prendre du retrait de la garnison et de ta démolition, de nos mursni au malheur des cir constances, ni la maladresse de ses amis de l'hôtel de ville mais il s'acharne avec une rage croissante contre un je ne sais quoi qu'il nomme influence occulte. C'est ainsi que dans son dernier n", revenant a la charge il s'écrie UNE UENGEANCE OCCULTE PLANE SUR LES DESTINÉES DE LA PILLE et s'attache poursuivre sa décadence et sa ruine. En ces incartades grossièrement naïves du confrère, nous nous sentirions certes parfd^m ment disposés ne trouver que malièr^k rire, si nous n'avions d'ailleurs de trop justes motifs d'y reconnaitre autre chose que le fait d'un journaliste en déliresi nous ne savions que trop bien quel ignoble système de diffamation recèle celte brutale invectivesi, enfin, les affidés subalternes de la feuille libérâlre ne prenaient soin de commenter sa phrase creuse devant leurs dupes habituels l'estaminet et dans les réunions particulières. Nous ne pouvons laisser ces infâmes machi nations se perpétrer dans les ténèbres, bous ne pouvons permettre que quelques scribes sans conscience se jouent plus longtemps de la cré dulité de leurs lecteurs et de la bonne foi publique. Jl faut que lumière se fasse. Il faut ou bien que le Progiès produise le nom de cet homme ou de ces hommes qu'il accuse des plus basses intriguesou bien qu'il se résigne sans murmure aux stigmates les plus flétrissants car il est d'un lâche et de malhonnête homme de livrer qui que ce soit l'animadversionpubli que, alors qu'on ne lui laisse pas même un prétexte plausible pour se défendre Nous attendons les explications du Pro grès. Le moniteur de l ex conseil communal a sans doute raison de prétendre qu'il serait convena ble que, maigre tous les précédentsle dépar tement de la guerre prit sur lui de subvenir aux frais d'installation (le l'école des enfants de troupes il a raison encore de prétendre que s'il n'est aloué au budjet de la guerre aucun crédilsur-lequel ces dépenses soient imputables, nos droits sont tels néanmoins qu'il serait par faitement rationel que le chef de ce département demandât la législature un crédit supplé mentaire celte fin. Toutefois il nous semble qu'un peu plus de modération ne nuirait point sa cause d'une partil ne courrait point risque d'offenser ceux qu'il importe de ména - ger de l'autre, il lui siérait bien, croyons nous, de se souvenir que ce budjet de la guerre au quel ses amis de l'hôtel- de-ville se montrent aujourd'hui si avides de participerest le même bubjel contre lequel un échevin, M. Alph- Vandenpeereboom vola, il n'y a pas longtemps encore, aux applaudissements sympathiques du Progrès. Nous avons dit cette époque les craintes que nous inspirait la conduite im prudente et inconsidérée de ce représentant. DEL1KE DU PROGRÈS. Le journal des clérophobes de notre ville, con tinue daus sou délire, la guerre aussi ignoble que déloyale, contre tout ce qui se rattache la reli gion de nos pères. Chose étonnante! Chaque fois que, faisant usage d'un droit qui nous est commua avec le dernier des citoyens, nous nous plaignons juste titre des dilapidations et gaspillages, que nos édiles, par trop libéraux, fout de uotre fortune; chaque fois que nous les engageons a ménager nu peu plus nos bourses, eu rayaut de leur budget mille dépenses, ou nuisibles, ou tout au moins très-inutiles; lié bien chaque fois aussi, le Progrès, leur digue orgaue, lance daus le public, toute une nuée de diatribe* et de balivernes contre le clergé et l'autorité épiscopale; comme si tout était dit, lorsqu'on a crié la soutane, ou prononcé quel ques grosses bêtises. C'est le cas de dire Que les scribes du Progrès, portent un prêtre ou un jésuite califourchon sur le nez. Mais de grâce, Messieurs, dirigez vos attaques contre nous et nou contre les prêtres qui sont ici hors de cause. Il ne s'agit ni de moines ni de baziles; il n'est nullement question d'ignorance cléricale ni de séides de i'éptscnpat il s'agit tout bonne ment de plusieins économies faiie sur différents articles du budget de la ville; et qu'on pourrait facilement effectuer, si d'ailleurs ou ue se laissait dominer par uu pitoyable esprit de parti. Connue citoyeus francs et loyaux, nous disons tout haut daus les coluuues de notre journal, ce que bien d'autres pensent tout bas: que c'est ar- chiridicule pour une ville, de faire des dépenses inutiles, quand la bourse des contribuables ne peut plus en supporter les frais. Que l'école piiiuaire, par exemple, pour rail présenter des plus grands avantages avec plus d'économie. Qu'il faudrait supprimer les 3o,noo fr. que le collège communal absorbe auttée par aimée; vu que ces dépenses sont supeiflues, puisque nous avons uti collège libre dans la ville. Que si M" les Libéraux veu lent un collège libéiul, ils n'ont qu'à le payer de leur propre argent, connue uons catholiques, nous payons le nôtre de notre propre argent. Mous disons eucore plus; nous soutettous: que tous ceux qui sont la tête d'une administration, fut-elle même communale, sont tenus de gérer les affaires, non au profit d'une partie de leurs com mettants, niais en faveur de tous sans distinction. Dévier de celle ligue de couduiie que commande le droit commutt, c'est dévier de la justice distri- buiive, c'est vouloir s'exposer bien des mé comptes. Voilà ce que nous soutenons; et nous le sou tenons avec d'autant plus d'assurance, que nous gommes intimement persuadés: que toute admi nistration n'importe laquelle, pourvu qu'elle soit impartiale et économe, contribuera beaucoup plus an bien être matériel des habitants, qu'une longue jérémiade, chantée après coup, dont personne ne tire quelque profit, au contraire qui pourrait nous devenir très-nuisible. Mais revenons-en la fièvre délirante du Pro grès et ses scandaleuses et impudentes dia tribes. Chose étrange Tandis que ce journal hypocrite vomit mille injures contre l'autorité de l'Église, saus laquelle on ne peut même supposer une re ligion publique, il se proclame le défenseur le plus ardent de cette même religion. Eu vérité, on ne comprendrait pas une si étrange conduite, si l'ex périence n'apprenait qu'on est rarement impie avec frauchise; si l'on en vient ce point, c'est par une impudence qui ue sera jamais commune. Mais tôt ou tard le voile tombe et les iuleutiotis secrètes se manifestent au grand jour. Nous avons eucoie devant les yeux les articles saugrenus dans lesquels, il y a quelques jours, la presse libérale trouvait bon de jouer le rôle de bon chrétien; maintenant la scène est changée: les ca tholiques, ce sont, dit le Progrès, les ennemis de la ville et de l'état; les moines, ce sont des fai néants qui, partout où ils se trouvent, ne font qu'affamer le peuple les prêtres et les évêques, le pape lui-même, ce sont des orgueilleux, des into lérants, des dominateurs, que savons-nous? des révolutionnaires qui prennent leur plaisir semer la discorde; et mille autres amabilités, dont la feuille libéraliste entretient ses bénins lecteurs; et itou obsiattl tout cela, qui s'affuble de la toge de moraliste, et se proclame l'en faut le plus soumis de l'Église. Nous le demandons tout homme de bon sens; n'est-ce pas là une hypocrisie toute pure? n'a vons- nous pas droit de dire qu'une feuille, qui se laisse aller des écarts aussi graves, est pour cela même devenue l'euDemie la plus acharnée de la religion? La preuve eD est fort simple: il est au tant impossible d'avoir une religion saus sacerdoce, que d'avoir uue justice légale sans magistrature. Que direz-vous d'une personne, qui ferait grande parade de son estime pour la justice légale; mais qui ne cesserait de crier: que la magistrature est radicalement corrompue; que ses arrêts ne sont dictés que par uu esprit de domination; non, que l'équité n'accompagne jamais un seul de ses actes? Celle personne respecterait-elle beaucoup la jus tice légale? ou plutôt n'agirait-elle pas dans le but de la faire disparaître pour toujours? Tel est cependant le rôle indigne que joue le Progrès par rapport la religion catholique. Mais en dénigrant sans cesse l'autorité sacerdo tale, en poursuivant de sa haiue, et cela d'une manière aussi scandaleuse, le bien-être de la reli-

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 1