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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
37me année.
No 3775.
VÉRITÉ ET JC8TICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
I»RIX »E L'SBOIIEHEIT, par trimestre,
Yprès fr. 3. Les autres localités fr. 3-10. Uu n° a5 c.
Le Propagateur parait le MARK»! et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertion* 13 centimes la ligne.)
7??.SS, 3 Décembre.
Les scribes du Progrès viennent de donner un
nouvel échantillon, de leur haute sagesse el de
leurs connaissances sublimes, en fait de religion.
Pour prouver: qu'en dénigrant sans cesse l'au
torité, de l'Eglise, il n'est jamais entré dans leurs
idées de porter ombrage la religion ils par
lent d'abord, avec un talent rare, de deux syno-
nitnes français autour et alentourl'un prép. et
l'autre adv. deux mots, dit le Progrèsque nous
ne pouvons nullement confondre; sous peine sans
doute, de pécher contre les règles que nous trace
l'académie française. Celte preuve, comme vous
entendez-bien est péremptoire seulement soit
dit en passant, elle sent un peu trop le style d'un
professeur de collège.
Ensuite ces Messieurs soutiennent gravement:
(et vous savez, quand ils soutiennent quelque
chose, ils ne se trompent guère.) Qu'ils n'ont
jamais attaqué les dogmes de la religion. Bien
entendu, les dogmes de la religion, des rationa
listes. Eb mon Dieu Non ils y sont trop attachés
pour eu devier d'un ponce; mais les dogmes im
muables de la religion catholique les dogmes, par
exemple que nous devons regarder l'église comme
notre mère, et nous comporter envers elle comme
de vrais enfants; que nous devons par conséquent,
obéissance et respect a l'autorité spirituelle légiti
mement constituée; nous gardaut bien de eonlre-
carrer son action salutaire, qu'elle a droit d'exercer
sur les fidèles; et cela par des injures et des ca
lomnies, lancées deux lois par semaine, l'adresse
du clergé;oh c'est une autreaffaiie ces Messieurs
ne regardent pas de si près, et pour cause
Puis ils proclament hautement qu'ils ont par
grâce honoré jadis de leur respect tes ministres de
la religion; tuais depuis que ces ministres (style
de ProgrèsJoutent aux pieds les principes les
plus purs de iévangile et que par conséquent
l'autorité spirituelle s'est réfugiée toute éplorée
au sein du libéralisme; depuis que ces intrigants,
[horresco rejèrens.) ont oublié: que leur règne
n'est pas de ce monde mais sans aucun doute de
l'aulie tuonde, où ils u'oul que des esprits gou
verner eux scribes du Progrèseu enfants dociles
et éclairés de l'Eglise, se croteui autoiisés de suivie
a leur aise les préceptes purs du rationalisme; de
gouverner eux-mêmes les fidèles, non précisément
selon les règles, établies par Jésus-Christ, mais
selon les principes de leur propre raison suprême;
de combattre sans cesse les abus imaginaires du
clergé, qu'ils ont soin de creuser tons les jours de
leur tête vide de bon sens; et surtout, de pour
suivre de leur haine tout prêtre, qui oserait encore
sortir de son église, pour vaquer ses devoiis les
pli.s essentiels; parceque, notez-le bien, selon les
grands génies du Progrès c'est inouï, intolérable,
même contre le droit commun: que le berger ail
quelque direction de ses brébis, hors de la bergerie.
Il peut bien les soigner dans la bergerie même;
mais les brébis en étant une fois sorties, il faut les
laisser courir par monts el par vaux, sans se sou
cier d'elles le moins du inonde.
Viennent enfin les mots de gros calibre, que le
Progrès tire de son arsenal, quand il s'agit de
terrasser un adversaire, qui voudrait porter une
main sacrilège, sur son enfant chéri le collège des
3o,ooo fr. Avec ces machines de guerre, il se croit
fort contre mille, et sûr d'avance de remporter une
victoire éclatante.
Ces mots de gros calibre sont les mille injures et
les calomoies atroces lancées de nouveau h la tête
des prêtres, mais que notre plume refuse de tracer,
par respect pour tout lecteur qni possède encore
quelque pudeur. La docte feuille voit Mer», qu'en
agissant ainsi, les prêtres doivent infailliblement
perdre toute influence sur les fidèles. Cette in
fluence une fois anéantie, c'en est fait du dogme de
la foi par cette raison simple et fort facile saisir
que la foi de l'un ou de l'autre dogme, vient de ce
qu'on en a entendu parler. Mais comment en en
tendre parler, si l'on ne vent pas même écouler
ceux que Dieu a choisis p<îmr être ses inireprètes
auprès de sou peuple? Or raisonne le Progrès, et
en ce point il est très-logique, lu peuple n'écoutera
plus le clergé au jour même qu'il aura perdu tome
sa confiance donc, conclut le Progrès, il reste
prouvé que nosseigneurs les Libéraux n'en vetileut
pas la religion lorsqu'ils attaquent les Prêtres.
PERSÉCUTIONS MODERNES.
On nous vante la tolérauce. Des Chrétiens ca
tholiques romains sout assez mal avisés que de
taxer parfois d'intolérance prétendue leur propre
religion, et d'oser lui reprocher une rigidité ex
cessive. Sans doute la vérité a ses droits elle les a
même tous, et l'erreur aucun. Mais l'église ro
maine, seule vraie parce que la vérité est une, est
en même temps la religion de charité par excel
lence.
Poor s'en convaincre, ou n'a qu'a comparer la
patiente longanimité du catholicisme avec l'apte
égoisme des religions fausses.
Certes, la manière d'agir des gouvernements
catholiques n'est pas toujours réglée sur les pré
ceptes exacts de l'évangile. S'ils lâchaient de s'y
conformer le plus possible, on bannit ail de l| so
ciété la plupart des maux qui la rongent. Qui nous
dira ce qu'a coûté l'Europe celte déplorable dé
viation
Eutretemps les libéraux, les protestants, el les
inctédules, tout en parlant le plus haut de liberté
et de loléiauce, sont ceux qui en admettent in
comparablement moins eu pratique.
Le protestantisme professe que toutes les reli
gions sont bonnes, qu'il ne faut inquiéter personne
cet égard, que la liberté d'examen et de conscience
est uu droit inaliénable pour chacun. A peine le
peintre Nelson Stockholm se déclare-1-il catho
lique, que la Suède protestante l'expulse condamné
l'exil et dépouillé de sa petite fortune. Elle l'en
voie mourir de détresse l'hôpital de Copenhague.
Au Mecklembourg, un petit Souverain lulhérie"
ne peut souffrir qu'un seigneur catholique ait nn
chapelein son château.
La h iérarchie catholique ne peut ête organisé
en Angleterre, sans qu'au tumulte des rues s'a
joute on bill oppresseur du parlement. La soutane
catholique ne peut s'y montrer, l'intage du pape
est traînée sur la claie, et la populace biûle impu
nément le cardinal Wiseman en effigie.
La froide aigreur du calvinisme hollandais se
trahit par une loi tracassière dans des circonstances
analogues.
Le libéralisme piémootais ne tarde pas s'at
taquer aux jésuites, aux biens ecclésiastiques,
l'enseignement des séminaires. Il essaie de gêner
le mariage des catholiques, il exile leurs évêqoes,
et les chagrine partout où les circonstances lai en
fournissent l'occasion.
Que dirout de la Suisse, des cantons de Vaud
et du Valais, où nous avons vu s'accumuler en
quelques années les persécutions, la guerre civile,
l'ostracisme, el toutes les formes de la haine reli
gieuse.
Le grand duché de Bade est actuellement h l'œu
vre, et déjà le Wurtemberg protestant paraît avoir
envie, d'imiter cet exemple.
Dans l'état badois, un archevêque vénérable,
déjà octogénaire a été accablé des plus brutales
avanies- Sa constance inébranlable est récompensée
par l'incarcération de son clergé. La prison pour
les prêtres, la chasse aux curés et aux vicaires, ce
spectacle navrant pour tout cœur honnête n'en
courra point l'aniiuadversion des libéraux ni des
protestants: c'est leurs œuvres qu'on apprend
les connaître. Qu'est-ce qni prouve mieux l'esprit
qui les anime que l'action et les sympathies? Gar-
dniis-uoiis de pousser l'engouement et la crédulité
jusqu'à niécouiiaîiie l'évidence.
M. Deseyu, instituteur Wytscbaete, ayant fait
hommage d'uue pièce de vers flamands, 'a Mou-
seigneur le Duc et Madame la Duchesse de Bra-
baot, l'occasion de leur mariage, vient de recevoir
nue lettre flatteuse sortant du cabinet de Mon
seigneur le Duc de Brabant, par laquelle on Ini
annonce que Leurs Altesses Royales ont été sensi
bles h cette attention, et lui expriment leurs re-
mercîmeiits.
La Chambre des Représentants vient d'en finir
avec la loi sur les denrées alimentaires dans sa
séance de mercredi dernierelle eu a adopté
l'ensemble par 78 voix contre 9 abstentions.
L'amendement de M. Boulez, qui établissait la
prohibition du froment et du seigle, dès que les
prix de ces articles auraient respectivement atteint
les chiffres de 5o et de 20 francs, a été rejeté par
assis et lever.
Celui de M. F. de Mérode, qni bornait l'inter
diction de sortie aux bureaux limitrophes de la
frontière de France depuis Maçon (canton Chiniay)
jusqu'à la frontière luxembourgeoise, a été rejeté
de la même manière.
Le sous-amendement de M. Verliaegen l'a-