Tout le monde Ypres connaît les bel les allées d'arbres qui enceignent une partie du vivier de Zillebeke. Ces arbres, eu pleine croissance, devaient rapporter dans l'avenir un grand Bénéfice au fisc communal. Par malheur, le besoin d'ar gent s'est fait sentira l'Hôtel-de-Villeet nos édiles, ne sachant trop de quel bois faire flèche, ont cru fort habile de leur part d'exploiter les ressources futures de de la cité pour subvenir leur détresse actuelle. Celle belle plantation a donc été vendue vil prix, et présentement on est en train de la faire disparaître. Ainsi, l'étang de Zillebeke reste le théâtre ordi naire des exploits de nos édiles. Tout le inonde se rappelle les malencontreux tra vaux entrepris, il n'y a pas si longtemps, au bassin du vivier. 50,000 francs bien et dûment enfouis dans le sable, et 10 me sures de terrain fertile converties en aride bruyère; tel fut le double résultat de celte belle équipée. Pour couronner leurs ex ploits, il ne manquait plus nos édiles que la nouvelle oeuvre de dévastation qu'ils sont en train de consommer. VfcLe conseil communal de Bouillon a, paraît-il, déjà délibéré sur cette proposition qui serait un dédommagement aux perles considérables que la ville a éprouvées par suite du retrait de sa gar nison. (Placard.) ment celle là, rien n'est encore définitivement résolu. L'honorable M. Vandenpeerebootu a sou levé quelques points spéciaux sur lesquels il a ap pelé notre atteoliou, et j'ai répondu que nous uous en occuperons dans un bref délai. Le gouverne ment est parfaitement conséquent. Du reste, je prie la Chambre de remarquer une chose: quand ou construit des fortificaiious, les villes se plaignent; quaud on démolit les fortificaiious, les villes se plaignent; les villes se plaigueul toujours, quand elles espèrent qu'en se plaignant elles pourront obtenir du trésor des sacrifices en leur faveur. Les plaiutes, messieurs, uous émeuvent peu, mais uous les examinons toujours impartialemeul et uous y faisons droit quaud elles sont justes. Du reste, messieurs, j'ajourne toute explication ultérieure jusqu'à la discussion du budget de la guerre, et je provoque moi-même pour ce moment les observations qui pourraient encore être pré sentées cet égard. M. Malou. Les paroles de M. le ministre des affaires étrangères me paraissent déplacer complè tement le débat. Il s'agit de savoir si la démolition des fortifications se fera de telle manière qu'il ea résulta un préjudice irréparable, et c'est ce qui arrivera si le gouveruemeut continue examiner; car si les villes se plaignent toujours, le gouverne ment examine toujours, le gouvernement étudie toujours. Quaud le gouvernement n'a pas étudié il étudiera. C'est là son état normal; c'est ce qu'il dit toujours. Ici nous demandons qu'il abrège les études, car si l'ou continue démolir comme on démolit actuellement, il en résultera un préjudice irréparable pour la ville d'Ypres. Voilà dans quel sens j'apprécie les observations de notre honorable collègue et ami M. Vandenpeereboom. Il ne s'agit pas seulement ici, messieurs, veuillez le'remarquer, d'iutéièts locaux; les iutérêls de la ville d'Ypres sont particulièrement engagés, mais les intérêts de l'État le sont également, car il y a deux manières de démolir des forteresses, l'une consiste faire inutilement beaucoup de dépenses, démolir pour démolir sans songer rendre les places fortes impropres leur destination. Ainsi on démolit les portes de la ville d'Ypres; j'ai demandé des hommes compétents si, quaud oo ouvre une place forte de cinq ou six côtés, quand on supprime tout moyen de défense, il y a un motif quelconque pour dépenser quelques mille francs la démolition des portes; on m'a répondu que c'était complètement inutile, que c'était de l'argent jeté en pure perte. C'est sur ce point que j'appelle les études combinées de M. le ministre des finances et de M. le ministre de la goerre. Monsieur François Joseph DeCodt, Juge au tribunal de première iustance, président du Bureau de Bieufaisaoce, membre de la commission admi nistrative des prisons et de celle du Mont de-Piété, Ypres, est décédé dimanche dernier, après une courte maladie. Il emporte le regret de tous ceux qui l'out connu. Nous apprenons avec plaisir, que Monsieur-Gus tave De Steurs, fils de Monsieur le chevalier De Sieurs, vient d'être attaché comme secrétaire l'ambassade de Berlin. Monsieur Van Eecke, brasseur Moorslede, vient de faire l'acquisition des terrains-à-bâlir aux abords de la station du chemin de fer de notre ville. m lit im Monsieur Jules De Codt, secrétaire communal, a été proclamé lundi dernier capitaine de la 4" com pagnie de la garde civique de cette ville. On assure que le chemin-de-fer de Comines Yprespourra être livré la circulation vers le i" février prochain. La graude locomotive vient plu sieurs fois par jour dans notre station. Au Moulin Brûlé ou y travaille jour et nuit, pour accélérer la marche des travaux. Le Receveur des contributions directes de la ville d'Ypres invite ies contribuables qui sont en retard Je payer les ternies échus, ainsi que la taxe sur les Chieus les acquitter dans la huitaine, défaut de quoi il se verrait dans la nécessité de commencer les poursuites suivant les prescriptions légales. D'après ce qu'on uous rapporte, le Ministre de la guerre aurait offert la ville de Bouillon l'école militaire, dite des enfants de troupes, dout le siège est actuellement Lierre. Le Ministre, après avoir, sous certaines conditions, présenté cet avantage la ville d'Ypres qui l'a refusé, s'est adressé Bouil lon, en lui demandant uniquement l'appropriation de ses locaux, ce qui nécessite une dépense d'en viron ôo,ooo fr. Le nombre des élèves est de 2 3oo et les professeurs de 20 3o. On lit dans le Bien Public: Si les païeus même célébraient et exaltaient le courage inflexible de l'homme résolu au milieu du fracas des événements qui l'assaillent, quel spectacle consolant pour le chrétien que celui du confesseur de la foi, que tous les moyens de sé duction tentent en vain d'éblouir et auquel nulle violence ne peut arracher le sacré dépôt qui lui a été confié par l'Église Ce spectacle, digne des Cieux, nous est offert par le vénérable Archevêque de Fribourg, par sod digne chapitre et par le fidèle clergé Je Bade, qui ne redoutent ni les spoliations ni les fers, quand la hiérarchie, la discipline et la liberté de l'Église sont en danger. Le clergé du diocèse de Gaud, qui lui aussi différentes reprises fut abreuvé de tribulations, ne pouvait manquer de prendre part la sainte joie dont Dieu iuonde le cœur de ses serviteurs fidèles, qui souffreut persécution pour la justice; aussi apprenons-nous que Mgr. l'Evêque de Gand vient d'envoyer Mgr. l'Archevêque de Fribourg, une lettre de félicilation au sujet de l'inébranlable fermeté qu'il oppose la violence d'un pouvoir insensé ou séduit; de même le chapitre de Gand s'est empressé de féliciter ses vénérables confrères du chapitre de Fribourg sur la fidélité qu'ils ont témoignée leur digne Archevêque, et sur l'é nergie dont ils ont fait preuve dans cette lutte pour la liberté de l'Église. Quand les lévites se trouvent ainsi leur poste, rangés autour du Ta bernacle, l'Arche Sainte est sauvée; l'Église de Bade ne portera pas les fers dont ses persécuteurs s'efforcent de la charger. M. Laurentie, dans VUnion, de Paris, reproche aux journaux de la liberté, les feuilles révolu tionnaires, de n'avoir pas trouvé une parole pour le clergé catholique du grand-duché de Bade, et réfute avec une grande force logique les sophis- mes que certains de ces journaux mettent au service des oppresseurs de l'Eglise. AFFAIRE LACHAERT. Un journal gantois donne sur la nouvelle arres tation de François Lachaert les détails assez em brouillés que voici Nous avons annoncé hier l'arrestation de Fr. Lachaert, qui avait été acquitté par notre cour d'assises du chef de recel des billets de bauque, volés apiès l'assassinat de Van Damme. Voici dans quellescirconslance9cettearrestaliou aurait eu lieu. 11 parait que depuis quelque temps, Henri La chaert, domestique chez M. Eggermont, bourg mestre Ledeberg, avait conçu des soupçons que sou frère François était détenteur des billets de bauque, qui avaient jusqu'alors échappé toutes les recherches. L'ayant vu se rendre son grenier, il s'y rendit sou tour, et apiès des perquisitions réitérées, il trouva enfin, jeudi dernier, les billets cachés sous le plancher et recouverts d'uu tertre. Le samedi, Henri se reudit eu ville chez son frère Constant, qui il raconta qu'il avait trouvé les billets manquants, au grenier de François, et qu'il allait eu faire la déclaration au juge d'instruc tion. L'après dîner du même jour, dans une réunion de famille qui avait lieu chez le notaire Van Ghendt, dit-on, et laquelle n'assistait pas Henri, il fut ré pondu Constaul, qui s'iuformail de l'affaire des billets, que c'étaient sans doute des contes; mais le soir, François, qui Henri avait dit qu'il avait découvert les billets, l'engagea les remettre Constant, ajoutant que, s'il le faisait, il recevrait de celui-ci une récompense de 4o fr. Le dimanche Constant devait se rendre près de lui, mais il ne vint pas. Le lendeiuaiu matin, Henri moutra les billets François, qui voulait qu'il les lui remît, mais il s'y refusa, disaut: je les déposerai l'endroit où je les ai trouvés, et ue les remettrai qu'a celui qui je dois les remettre, mais pas vous. Entretemps Henri remit les billets sous le plan cher; et s'éloigna. François, sou tour, s'éloigna et resta peu près toute la journée en ville, où Constant le reucoutra, vers trois heures de l'après- dîuer, et lui demanda où étaient les billets de ban que, François lui répondit Henri les a et il vous les apportera vers 5 heures. Mais Constant n'at tendit pas que son frère vînt le trouver, et se rendit directement Ledeberg, accompagné, croyous- nous, de M. Van Ghendt. Arrivé chez Henri, il lui dit où sont les billets? Celui-ci répondit: Je vais les chercher; je vous ai attendu hier toute la journée; François m'avait assuré que vous me donneriez une récompense de 4o fr. et je pensais vous apporter les billets 5 heures, vêts l'heure où vous reveniez de votre bureau.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 2