EXECUTION DE LEOPOLD LACHAERT. la morale sont en danger. Cela tournerait nu dé triment des pauvres d'abord, de la ville ensuite; on attirerait par la une population indigente, qui finirait par tomber charge de la ville dont je viens de parler et qui n'a déjà eu que trop de perte subir. De cette manière, non-seulement vous auriez privé la ville d 'un avantage dont elle a joui jus qu'à présent; tuais encore vous lui auriez imposé une très gmude chatge. Je désirerais, dans tous les cas, que le gouver nement cédât aux villes les locaux doDt il pourra disposer; elles y donneront une destination indus trielle ou autre, dans l'intérêt bien entendu de la localité. Je crois que M. le ministre des finances a l'in tention de présenter un projet de loi relatif cette matière. Je réserve pour,-cette occasion ou pour tiue autre mes observations ultérieures. S'il n'y voit pas d'inconvénientje le prierai de s'expliquer sur ce point dès aujourd'hui. M. le miniaire des finances Il est vrai qu'à la rentrée de la Chambre, je présenterai un projet de loi sur cette matière. Mais il était impossible d'y mettre la dernière main avant de connaître les demandes des villes, qui variaient de localité localité. Si je suis d'avis qu'il eût été préférable pour ces villes de n'avoir jamais eu de fortifications, je pense d'un autre côté que maintenant qu'elles en ont eu, c'est une crise pour elles de les perdre. Il y a une question d'humanité et une question d'équité; le gouvernement s'en occupe. La der nière demande est arrivée hier; elle émane d'une ville qui a varié vingt fois avant de savoir quoi elle s'arrêterait. Il n'y a pas de quoi se préoccuper quant la dépense; car beaucoup de ces bâtiments, veudus eu vente publique, ne produiraient presque rien on pourrait les céder aux villes qui voudraient les prendre bail emphytéotique, charge de les ren dre leur destination si cela était nécessaire; il est remarquer, en effet, que souvent une ville ouverte redevient ville forte. Il est telle ville qui a été démantelée quatre fois, et dont quatre fois les fortifications ont été relevées. Il est donc dési rable que ces bâtiments militaires puissent retour ner leur destination s'il était indispensable de mettre de nouveau une garnison dans ces villes. En un mot, il y a quelque chose faire. La Chambre,sa rentrée, sera saisie d'un pro jet de loi. Nous avons dit avant-hier que la Chambre des Représentants avait décidé la reprise de l'Yser par l'Etat. Cette décision sera accueillie avec plaisir dans notre province et surout dans les districts de Fumes et d'Ypres. Ou se rappelle que l'année dernière MM. Ma- lou, Clep, Vau Renynghe, etc., après avoir vaine ment réclamé justice, présentèrent un amendement tendant faire décréter la reprise de l'Yser par l'État. Cet amendement, renvoyé au gouverne ment, revint cette année-ci devant la Chambre avec un rapport du ministre des travaux publics, où les travaux exécuter l'Yser étaient évalués 1,200,000 francs. L'amendement de MM. Matou, Clep, etc. est donc revenu devant la Chambre, qui l'a adopté d'abord par assis et lever, et qui a sanctionné en suite sa décision en votant l'article par 49 voix contre 34. Nous nous félicitons de celte décision, nou seu lement dans l'intérêt des riverains et de l'agricul ture, qui ont tant souffert par les inondations de l'Yser, mais également daus celui de la justice: c'était une injustice flagrante que de vouloir mettre H charge de la province les dépenses de travaux résultant de causes internationales, car 00 sait que les débordements de l'Yser, dont le cours se trouve en grande partie en France, sont principalement dus aux défiichements qui ont eu lieu dans ce pays, et des travaux d'art qui ont augmenté le volume d'eau et accru la rapidité du cours de la rivière. Indépendamment des motifs tirés de celle servitude internationale, il y avait encore injustice ne pas donner un million pour l'Yser, quand on en a jeté plusieurs dans la Meuse. Grâce au zèle des députés d'Ypres et de Furnes, nous pouvons espérer de voir cesser enfin les ra vages qui se renouvelaient périodiquement, et qui occasionnaient annuellement un dégât de quelques millions. {Patrie.) ganti, samedi, 24 dcrembre. Il y a deux mois, la cour d'assises séant en cette ville, prononça la peine de mort contre l'assassin du malheureux Adolphe Vau Damme qui, attiré dans un guet-apeus, y perdit la vie de la manière la plus malheureuse. Cette peine, I.éopold Lachaert l'a subie ce matin. Une foule innombrable a assisté cette lugubre expiation. La nouvelle de l'exécution de Léopold Lachaert était connue depuis vendredi soir. A 10 heures, on commeuça dresser l'échafaud sur la plaine de la Vieille Citadelle, dite Spanjaerds Aasteel. Léopold Lachaert seul iguorait qu'il allait se coucher pour la dernière fuis. Ce matin, 7 heures, il se confessa, communia et resta longtemps en prière. Il croyait qu'il rémplissaii un devoir de religion, l'occasiou de la fête de Noël. Ensuite il prit du café, mais refusa toute nourriture, proba blement cAise du jeûne qui précède la fête. Ce fut seulement 8 heures du matin, que M. Fovel, aumôuier des prisons, apprit Lachaert la terrible nouvelle de sa fin prochaine. Le condamné fût très-ému, et demanda quelle heure il devait mourir. Ou lui répondit que c'était pour 11 heu res. Alors des larmes coulèreut eu abondance. Il reçut presqu'au même mouieut la visite de trois de ses frères. Celle dernière entrevue fut déchi rante. Ils se jeièreol dans les bras de Léopold Lachaertqui ne cessa de leur demauder des prières pour le repos de son âme. En l'embrassant pour la dernière fois, l'un des frères Lachaert tomba en défaillauce. Cette scène, si elle se fut prolongée, eut épuisé les forces du patient. Le greffier de la cour d'assises vint alors donner lecture Léopold Lachaert de l'arrêt de la cour de cassation qui rejetait son pourvoi, et de l'arrêté royal qui u'accueillait pas son recours en giâce. Mais les yeux baissés sur son livre de prières Lachaert ne prêta aucune attention cette lecture. Depuis lors jusqu'au moment où l'on s'apprêtait faire ce qu'on appelle la toilette du condamné, et même pendant ces tristes préparatifs, il ne cessa de prier et de demauder Dieu pardon de son crime. Parfois il disait sans s'expliquer davantage Adol phe Fan Damme sera content C'est dans de pareilles conjectures que l'on peut le mieux juger de la puissance de la religion et de la sublimité de la mission du prêtre. Le caractère indomptable de Lachaert avait cédé l'ascendant des sentiments religieux que l'aumônier avait ré veillés depuis longtemps dans son âme. Aussi le coupable subit-il les préparatifs de son supplice avec une entière résignation et une grande force, mais non sans contraction de nerfs. Ses mouve ments convulsifs, pendant que l'aide du bourreau lui coupait les cheveux, accusaient qu'il se passait dans son intérieur un violent combat entre la nature et la mort. En moins d'une heure on avait vu s'altérer tous ces traits sa figure ronde s'allongeait chaque minuteet son visage revêtit la pâleur de mort. Cependant il se soutint fermement, et n'eut besoin d'aucune assistance pour descendre l'escalier qui conduit au grand préau où l'attendait la voiture cellulaire. Il était 11 heures moins quelques minutes quand le lugubre cortège sortit de la prison, dont les abords étaient littéralement encombrés de curieux. Mais leur attente et celle de la foule immense qui stationnait dans toutes les rues où le condamné devait passer, fut trompée la voilure cellulaire où il se trouvait avec M. l'aumônier, le dérobait tous les regards. A 11 heures et quart on arriva la plaine de la Vieille Citadelle, où la fouie était immense. Un silence morne y régnait cependant. A peine fut-il troublé par un bruit sourd qui se fit au moment où Léopold Lachaert sortait de la voiture. Il monta d'uu pas ferme les degrés de l'échafaud, jeta un regard sur le couperet fatal, et s'agenouilla devant son digne confesseur, en lui demandant la dernière absolution. A ce moment solennel, tous les assistants se découvrirentet plus d'une prière s'éleva vers le Ciel pour implorer la clémence divine sur la tête de celui que la justice humaine allait frapper. Léopold Lachaert regarda de nouveau le couperet et se livra en priant aux exécuteurs des hautes œuvres. Quelques secondes après, il n'était plus 22 ans, il avait expié uo horrible assassinat. Vivement émue, la foule se dispersa en silence. Mais un scandale qu'on blâme, c'est celui que la police c'aurait pas dû tolérer 00 rencontra im médiatement après le supplice dans toutes les rues des individus chantant et vendant des chansons qui relataient les derniers moments de l'exécution du coupable. actes officiels. Par arrêté royal du q3 décembre, les subsides suivants sont accordés Fr. 1,493-76 au conseil de fabrique de l'église de S'-Michel, h Roulers, pour l'agrandissement de celte église; Fr. 2,202-16 au couseil de fabrique de l'église de Zarren, pour la reconstruction de cette église; Fr. 3,ooo au conseil de fabrique de l'église d'Ispghem, pour la reconstruction de cette église; Fr. 2,453-5o au conseil de fabrique de l'église de Moorsledepour l'agrandissement de cette église Fr. 655 82 au conseil de fabrique de l'église de Merckem, pour la reconstruction du presbytère de cette localité Fr. i,256 66 au conseil de fabtique de l'église de Zonnebeke, pour l'agrandissement do presbytère de cette localité; Fr. 35o au conseil de fabrique de l'église de Keinmel, pour l'agrandissement du presbytère de cette localité; Fr. 1,486 au conseil de fabrique de l'église de Boesinghe, pour la restauration de la flèche de cette église; Fr. 1,863-57 an conseil de fabrique de l'église de Notre-Dame, Poperinghe, pour la reconstruc tion d'une flèche cette église. Le ministre de l'intérieur, Vu l'article 1" de la loi du 26 février i846, sur la chasse Arrête Art. 1". Toute espèce de chasse cessera d'être permise partir du 51 décembre courant, minuit. Art. 2. Par dérogation l'article précédent, la chasse au gibier d'eau et de passage, dans les

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Le Propagateur (1818-1871) | 1853 | | pagina 3