JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3785. 37me année. A LA BIENFAISANCE. Un comité d'assistance vient d'être or ganisé sous les auspices de l'autorité com munale, avec le concours du collège et des administrations charitables. Les mem bres de ce comité, ainsi que l'annonce cet appel la bienfaisancedont on nous de mande l'insertion, se rendront domicile pour recueillir des offrandes, mardi pro chain tO janvier. En prenant lecture de celte pièce, le public trouvera étrange, qu'il n'est fait aucune mention de la parti cipation du clergéàceltedemarchelouable. Pour le succès de la collecte, et dans l'inté rêt des pauvres, nous trouvons néanmoins, le concours de l'autorité ecclésiastique in dispensable en ces circonstances. PPI L B. VANDERSTICHELE. Nous nous sommes appesanti maintes fois, depuis plusieurs années, sur le devoir impérieux qui incombe aux administra tions publiques, d'user avec une prudence scrupuleuse dans l'emploi des deniers des contribuables. Nous avons exprimé ce sujet, les regrets les plus amers, de voir que les hommes revêtus du mandat de représentants de notre commune, et qui les électeurs ont confié le soin de défendre leurç intérêts, ne semblaient point com prendre cette vérité essentielle, et ne con formaient guère leur conduite selon les préceptes de la plus vulgaire économie. Toujours nos avertissements et nos con seils sont demeurés sans écho l'hôtel de'' ville. Le temps, et l'expérience des dix-sept dernières années, dont le passage a été si fatal aux contribuables, démontre cepen dant combien nos observations étaient fondées. Si cela n'était, les tristes circon stances dans lesquelles nous vivons suffi raient seules pour faire ressortir tout l'ab surde du système d'administration suivi par nos magistrats communaux. L'on peut mesurer le degré de justesse de nos paroles, aux ûleSures, qu'en vue de venir en aide la classe indigente, la ré gence a proposé de faire prendre. Pour parer aux nécessités du moment, l'on se voit forcé de suppléer, par d'abondantes aumônes, aux besoins de la classe souf frante. Un appel vient d'être fait celte fin, par les membres de l'administration communale (t) aux membres des Hospices et du bureau de Bienfaisance, l'effet d'ériger des comités qui se rendront do micile, receuillir les offrandes des par ticuliers, destinées soulager la misère des pauvres. Loin de nous l'idée de blâmer l'initiative que l'administration locale a prise. Le sort de nos concitoyens dans l'in digence nous inspire bien trop de pitié, pour que nous nous posions en adver saires d'une mesure quelconque tendante rendre les privations qu'elles endurent, moins grandes. Non; mus par un senti ment de compassion que commande la ri- genr de la crise qu'endurent les pauvres, nous applaudissons, et nous applaudirons toujours aux efforts de quiconque leur tendra une inain secourable; c'est cette pensée qui nous a lait élever la voix, dans le but d'appeller l'attention publique sur le sort de tant de malheureuses victimes du double fléau de l'hiver et de la cherté des subsistances. Cet appel qui était celui de la raison a été entendu Des démarches en faveur de nos frères souffrants seront faites dans toute l'étendue de notre ville; nous souhaitons ardemment qu'elles soient couronnées de succès, et que chacun con tribue selon ses moyens, soulager la mi sère et l'indigence. Mais, propos des collectes qui vont se faire, qu'il nous soit permis cependant d'exprimer quelques remarques.) Ce sont celles qui dérivent du mode de gestion de notre régence communale. E11 vaiV» s'effor- cera-l on révoquer l'exactitude 'de notre observation en doute: si, depuis leur avè nement au pouvoir, nos édiles, n'avaient manié les finances publiques, avec'une im prévoyance regrettable, s'ils n'avaient af fecté tant de milliers de francs l'entretien d'un collège inutile, au lieu de se voir forcé de recourir la générosité privée pour parer aux nécessités présentes, n'eus sent ils pû, vôter en faveur des pauvres des subsidescommunauxqui n'auraienten rien lésé le trésor, ni gêné la bourse des par ticuliers? Sans aucun doute, les plus belles ressources se trouveraient la caisse de l'hôtel de ville, si nos magistrats n'avaient marqué leur administration au coin de l'esprit de parti le plus étroit plutôt que d'écouter les avis de la prudence et de l'impartialité. Maintenant que de si pénibles leçons s'offrent aux yeux de tous, c'est ceux qui disposent du pouvoir en retirer les sages avertissements. Ce quise voit, aujourd'hui, peut se répéter l'année prochaine et d'au tres années encore, il faut donc qu'on s'ar rête sur la pente dangereuse où la ville se trouve réduite; et si la voix de la presse indépendante n'a pu faire comprendre jus qu'ici le besoin des économies, que les souffrances invéleréesdesmalheureux,que les gémissements des pauvres suppléent notre insuffisance! Des patrouilles de veilleurs de nuit vien nent d'être organisées en notre ville. La bourgeoisiepar des cotisations volontaires, s'empresse de pourvoir aux frais de ce ser vice si louable. VÉRITÉ ET JUSTICE. Ou s'abouue Yprès, rue de Lille, o, près la Graud Place, et chez 'es Percepteurs «1 «-s Postes du Royaume. PRIX |»K L'IBO.WEHKNT, par trimestre, Ypres IV. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un u° a5 c. Le Propagateur paraît le fVÀIHEDI et le 1S ICRC'KEDI de chaque semaine. (Insertion* 19 centimes la ligne.) TPr.SS, 7 Janvier. Habitants d'Ypres. La cherté excessive de touies les denrées ali mentaires et la rigueur de la saison qui menace de se prolouger longtemps encore, imposent «le dures privations la population ouvrière et indigente. Dans ces instances calamiteuses il importe de prendre des mesures promptes et efficaces. Les administrations charitables, se mettant h la hauteur de leur mission redoublent d'efforts et de dévouement pour soulager les malheureux. Mais la charité officielle ne pourra suffire a al léger tontes les misères. Un grand nombre de nos concitoyens, cœurs honuêtes, ouvriers laborieux, trop fiers pour tendre la main, se trouvent dans ces moments de crise, sans travail et par conséquent sans ressources. Il est urgent de rechercher ces personnes si dignes d'intéiêt et de leur porter les secours dont ils ont un si pressant besoin. Dans ce but, un Comité d'assistance est institué sous les auspices de l'autorité communale, avec le concours du collège et des administrations chari tables. Les membres de ce Comité se rendront a domi cile pour recueillir des offrandes, Mardi prochain, 10 Janvier i854. Nous fesons donc un appel la bienfaisance de tous et plus particulièrement des classes riches et aisées avec la ferme conviction que cet appel n'anra pas été fait en vain. Habi tauts d'Ypres, les sentiments charitables dont vous avez fait preuve en toutes circonstances et notamment lors des années néfastes de i846 et 1847, nous sont de surs garants que vous vous empresserez nous seconder daus l'œuvre que nous avons entreprise. Ainsi fait il l'Elôtrl de ville le X Janvier ISS4. les bourgmestre et éciievins, PAR ORDONNANCE Le Secrétaire, J. DE COOTs (1) L'avis par h quel ou nous prie d'informer le public de ces démarches ne dit guère si le clergé a été appel lé contribuer de sa personne et de son autorité au succès de celle mestire. Nous venons d'apprendre que M. Alphonse Vandenpeereboom, vienl, vu les circonstances actuellement existantes, de destiner un trimestre de ses appointements de représentant, soit fr. 1,269-84, au soulagement des indigents, laquelle somme étant repartie en deux portions égales, dont uoe doit être distribuée entre les indigents de la ville, et l'autre remise entre les mains du commissaire du district, pour être repartie entre les communes de l'arrondissement où l'indigence se fait sentir le plus violemment. Le dégel survenu a la suite des neiges abondan tes de ces derniers temps, a converti nos places et nos voies publiques en une mare glacée. Il est a regretter que l'épuisement de la caisse communale n'ait pas permis l'autorité locale de faire enlever la neige, au moins dans nos rues les plus fréquen tées, et de procurer ainsi un peu de travail tant de malheureux réduit au chômage. En séance du 5o décembre i853, le Conseil communal a approuvé les actes de veuies des

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 3