A Moorseele, commune longtemps prospère et que la misère étreint actuellementMm° veuve De Backere fait, tous les dimanches, une distribution de 4oo pains aux plus pauvres de la commune. Le 10 janvier, elle a fait distribuer extraordinairement cinq cents paiDs et dans le courant de cette semaine et de la semaine prochaine, il y aura encore deux grandes distributions générales de pains. Nous aimons signaler de pareils actes de bienfaisance, pour qu'ils trouvent des imitateurs. Mais cela seul ne se réduit pas le sentiment de charité de Mm" veuve De Backere. Tous les jours elle distribue des secours et fait d'abondantes aumônes la porte de sa demeure. Une foule de pauvres ménages, d'ouvriers trop fiers pour mendier, sont secourus par elle. Son nom est béni par le pauvre de Moor seele et par plus d'une famille ouvrière, dont elle est l'ange consolateur. Une émeute a éclaté dans l'Hôpital général de Lille, dans le quartier des garçons. Des désor dres graves ont eu lieu; une sœur a été battue. Trois des principaux meneurs ont été arrêtés et déférés la justice. On écrit de Furnes, en date du i4 janvier La nuit dernière un vol sacrilège a été commis dans l'église de Rulscamp, trois quarts de lieue d'ici. Les malfaiteurs se sont introduits par une fenêtre, sous laquelle était déposé un tas de briques destinées a la réconstruction de la tour de cette église, et ont forcé un coffre-fort en fer très*solide, maçonné dans le mur, derrière le maître-autel. Ils y ont enlevé les objets suivants: i° Une ostensoir auquel étaient suspendues plusieurs chaînes d'or et d'autres bijoux, provenant de dons pieux 2° deux calices; 3° un ciboire; 4° une boîte a hosties; 5° une grande croix contenant des reliques de la croix du Sauveur; 6° cinq reliquaires. Tous ces objets étaient en argent massif, en partie dorés, et d'une valeur d'environ 4,ooo francs. Les saintes hosties renfermées dans le ciboire ont été versées dans le fond du coffre-fort. Toute la commune est dans la désolation. M. Cossey, le digne curé de l'endroit, était en ce moment absent il assistait comme confesseur la mission d'Adin- kerke, 172 lieue de Bulscamp. Sa douleur est inexprimable, non pas tant a cause de la perte que vient de faire sa pauvre église, qu'à cause de la profanation sacrilège commise dans sa paroisse. Le vol, dit-il, peut être réparé, mais le sacrilège jamais! Pour la réparation du vol, le bon curé compte sur la charité des âmes pieuses, et il est espérer qu'il n'y comptera pas en vain. En effet l'église de Bulscamp a été dépouillée au point que ce matin, M. le vicaire n'a pas pu dire la messe, et, qu'il a fallu recourir aux églises voisines pour qu'on puisse la dire demain. Le crime sacrilège commis a Bulscamp paraîtra d'autant plus auda cieux, que dans celte commune il y a une brigade de douaniersLes auteurs du crime sont incon nus; et la proximité de la frontière fait craindre qu'ils se sont rendus en France. Je ne connais pas, peur le moment, d'autres détails. Six mille francs en billets de banque, appar tenant M. Paternostre, brasseur b Mous, ont été perdus samedi par un ouvrier auquel ils avaient été confiés. Fort heureusement un honnête fuselier du 2° de ligne, Dommé Verryen, a trouvé ces va leurs et les a remises immédiatement b son sergent. M. Paternostre a amplement recompensé Vereyn. L'administration communale de Bruxelles s'occupe, en ce moment, de la révision du règle ment sur l'apposition des affiches et placards b l'intérieur de la ville. D'après les nouvelles ordon nances le droit d'afficher sera exclusivement limité b certains endroits de la ville en dehors desquels tous les murs devront rester intacts. Le Moniteur publie une circulaire du Mi nistre de la justice qui décide les points suivants: i° Lorsque les présidents des tribunaux appo sent leur visa aux actes passés en pays étrangers et portant réduction ou radiation d'hypothèque, con formément aux articles 77 et 93 de la loi du 16 décembre i85t, les greffiers ne peuvent pas per cevoir les vingt-cinq centimes qui leur sont at tribués par l'article i4 2 de la loi du 2 1 ventôse an VII pour chaque législation d'actes des officier# publics 20 Les extraits prévus par l'art. 84 n° 2 de la même loi délivrés par les greffiers doivent être sur un timbre d'expédition, et s'il s'agit d'un jugement susceptible d'être enregistré sur expédition, lesdits extraits doivent être soumis b l'enregistrement avant leur délivrance. Cependant, les deux extraits étant b considérer, dans les conditions de leur dé livrance simultanée et de leur destination comme formant entre eux duplicata, ce serait dépasser le vœu de la loi que de les assujettir chacun b un enregistrement séparé. On doit donc n'enregistrer que l'un des deux extraits et apposer sur l'autre, par duplicata, la mention de cet enregistrement. Au marché d'Amsterdam du i3 janvier, il s'est fait peu d'affaires dans les grains on en offrait en petite quantité; il n'y avait pas de demande. On lit dans le Journal de Charleroi: L'ac cident arrivé sur le chemin de fer de Bruxelles b Charleroi a en lieu b la halte de Conrcelles, dis tante de 2,5oo mètres environ de la station de Lultre. C'est Ib qu'un convoi de marchandises ef fectuait les manœuvres nécessaires pour se garer sur la voie d'évitement, b l'effet de laisser passer le convoi de voyageurs. Ce dernier avait quitté la station de I.uttre depuis environ une demi-heure, s'était arrêté a la halte de Courcelles, et attendait que le convoi de marchandises se fût mis b l'écart, quand un autre convoi de marchandises arrivant derrière celui des voyageurs, vint heurter celui-ci lorsqu'il se re mettait en marche. Quand le choc eut lieu, on croyait donc b Lnttre qu'à cette heure là, le convoi de voyageurs avait dépassé la station de Mar- cbiennes et que la voie ferrée était complètement libre. Un meurtre a été commis entre Bastogne et Marvie dans la nuit de dimanche b lundi. Nous manquons de détails précis et certains sur ce crime b l'occasion duquel une seconde victime a été gra vement blessée. Nous pouvons seulement annoncer que trois personnes ont été arrêtées et écrouées dans la prison de cette ville. (Placards.) On écrit de Saint-Hubert aux Placards: La quantité de neige tombée ces jours derniers a forcé la plupart des facteurs ruraux b loger dans les villages qui sont sur la ligne de leur service; cette précaution les a préservés des accidents qui sont si communs b l'époque des fortes neiges; il n'en a pas été de même pour un sous-traitant an glais travaillant au chemin de fer, section de Gru- pont b Recogne. Parti d Halrival le lundi 2 janvier pour aller voir son pere malade au Cerpont, il en revenait dans l'après-midi du même jour et b cinq heures quittait la barrière de Warinsart, distante d'Ha- trival de trois quarts de lieue environ, espérant par sa présence rassurer sa femme uoe heure plus tard. Depuis lors on ne l'avait pas revu, lorsque samedi vers midi, après plusieurs jonrs de recherches, il fut découvert étendu sur la neige entre le moulin et le village d'Hatrival, b dix minutes de ce der nier. La trace de ses pas ayant pu faire apprécier le peu de détours qu'il a faits pour retrouver son chemin, il est a présumer que le malheureux Fisher (c'était son nom) aura été victime d'une de ces dé faillances auxquelles sont sujettes les personne# les plus robustes voyageant dans la neige. On écrit de Rodez, le 8 janvier: Un tra gique événement a eu lieu ces jours derniers dan# le canton de Requista. Le sieur X...., proprié taire, avait un cheval qu'il maltraitait habituelle ment. Il y a quelques jours, profitant d'un moment où il était en liberté, cet animal se précipita sur son maître, le renversa par terre et s'acharna sur lui en le meurtrissant b coups de pied, et en le dé chirant avec les dents. Malheureusement, il paraît que personne n'entendit les premiers cris poussés par la victime et. lorsque enfin on accourut b son secours, X... n'était plus qu'un cadavre, horrible ment défiguré. (Journal de Aveyron.) Une enquête ordonnée par le gouvernement anglais b la suite de plusieurs plaintes sur les retards du service télégraphique vient de constater que le fil sous-marin est dans son état normal. Mais, comme il n'y a que cinq fils sous terre pour tonte la communication avec la Belgique, Amiens, Boulogne, Calais et Londres, et qu'on emprunte parfois ceux d'une ligne pour une autre, ordre a été donné de disposer sons terre deux nouvelles lignes de fils jusqu'à Calais, qui serviront exclusi vement pour la correspondance avec Londres. On écrit de Flessingue, en date du 10 jan vier Le calme a succédé b l'activité qui a régné dans notre port pendant les gelées du mois de dé cembre. Les nombreux navires qui attendaient dans nos bassins la réouverture de la navigation de l'Es caut, viennent de nous quitter pour remonter jus qu'à Anvers. Depuis longtemps nous n'avions été témoins d'un aussi grand mouvement. A partir du 27 dé cembre la navigation sur l'Escaut a été interrompue pour les navires b voiles; les bateaux b vapeur ont encore essayé de remonter la rivière, mais avec un extrême danger et nos bassins présentaient l'aspect le plus animé. On comptait dans le bassin de la marine cinq, vaisseaux de guerre parmi lesquels une corvette russe, Navarine, et quarante navires marchands, au nombre desquels il y en avait de 5oo tonneaux, tous en destination d'Anvers et pour la plupart chargés de grains. On a dû déplacer le pont flot- tapt pour faire place aux navires qui s'étaient ré fugiés dans l'avant-port. Dans le bassin du port occidental stationnaient en outre vingt-cinq na vires et il y en avait constamment un certain nombre en rade. Malgré l'intensité du froid, il n'y a pas eu ap parence de glace dans les bassins et la rade même a été constamment libre de glaces flottantes. Tout ce mouvement n'a pas peu contribué b soulager les classes laborieuses. Bientôt nous aurons l'avantage d'être en com munication avec Anvers par un télégraphe élec trique que le gouvernement fait exécuter et qui viendra se rattacher au télégraphe d'Anvers b Rot terdam. Un fait qui dénote chez une jeuDe fille une rare énergie s'est passé, la semaine dernière, b Ecanssines-d'Enghien. Cette fille âgée de 16 ans b peine, venant de La Louvière, allait voir sa mère et lui porter le fruit de son travail. Elle devait dépasser le village des Ecanssines, lorsque arrivée b un endroit où plusieurs sentiers se croisentelle rencontra une autre jeune fille, b qui elle demanda si elle était dans le bon chemin pour aller vers Braine. Celle-ci lut répondit négativement, et la jeune servante suivit sans défiance celle qui voulait bien lui servir de guide. Mais cette dernière ayant appris chemin faisant que la voyageuse avait quelque argent, lui conseilla d'abord de le cacher dans son sein, et plus tard, arrivée dans un lien écarté, elle

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 2