0 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. \o ,3799. Samedi, 25 Février 1854. 37me année. VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Graud Place, et chez, les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX m; LV%KO.IEHENTpar trlmrwtre, Ypres fr. 3, Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° a5 c. Le Propagateur paraît le I9ANRDI et le JHEREIt I.IM de chaque semaine, (Insertion* 15 centime» la ligne.) T??.2S, 25 Février. Quand on songe sérieusement la triste situation de notre ville, on se demande forcément les causes de celte pénible dé cadence dont nous ressentons plus que ja mais les pénibles effets. Pour résoudre ce problème, maint acte de l'administration communale s'offre sans aucun doute aux regards de l'observateur. Mais, avant tout, consultons l'impartiale histoire, pour ap prendre connaître ce qu'était autrefois cette cité dont nous déplorons aujourd'hui l'abaissement. Et comparant son ancienne splendeur avec les faibles ressourcesqu'elle offreaujourd'hui, il nous sera facile de nous expliquer un revirement aussi profond. Quand on se rappelle tout d'abord, que la ville et sa banlieue renfermaient jadis une population d'au moins 200,000 habitants, et qu'ensuite du vaste domaine du passé, on se reporte sur celui du présent, et, que là, en présence des 17,000 citoyens, tout au plus, qui la peuplent aujourd'hui, on se demande: quoi faut-il attribuer une dé cadence aussi rapide? Y-en-a-l-il un, nous le demandons, qui oserait nierque la cause première de celledégénération d'opulence, c'est l'esprit de parti qui divise en deux camps celte ville où jadis l'union civile était l'ordre du jour. Il est bien vrai qu'à l'époque de notre prospériléet de notre puis sance, bien des partis, bien desopinionsdia- métralementopposées, s'entre choquaient, se portaient mutuellement ombrage. Ainsi les klauwaerls et les partisans du Lis, du temps de l'invasion de Philippe-Ie-Bel. De puis. au temps d'Edouard III, bien des Fla mands ont embrassé sa cause, et se sont soustraits l'obéissancede leurs souverains légitimés. Mais, tantôt ces divisions intes tines furent de courte durée, tantôt nos ancêtres ne courraient aux armes, ils ne s'enrôlaient sous l'étendard de la liberté, que pour défendre noblement et leurs pri vilèges et leur indépendance, ou bien pour s'opposer courageusement l'anéantisse ment de leur commerce même. Aujour- d hui cependant, où est donc,celle industrie drapière, tant vantée, qui faisait la richesse de nos pères? Y-a-t-il lieu, de comparer ce gigantesque monument qui domine la cité et atteste de la puissance et de l'opulence de nos ancêtres, ces Halles immenses où, des milliers de bras confectionnaient les laines, avec, disons-nous, ce pauvre atelier modèle, plongé dans les ténèbres de l'oubli? Où sont donc ces capitalistes si fameux qu'on rencontrait autrefois dans la ville? Où sont et cet esprit de commerce, et cet amour du travail qui animaient les Yprois du vieux temps? Il est vrai, des guerres désastreuses, ont, diverses reprises con sidérablement diminué le nombre des res sources de la ville, ses vastes faubourgs sont devenus la proie de la destruction. Mais il n'est pas moins vrai, que la ville possédait encore assez de ressources pour réparer ses brèches financières. C'est alors que, les vieilles phalanges de la discorde, se sont ralliées sous les étendards de la doctrine soi disant libérale. Les classes ou vrières et industrielles qui déjà avaient émigré en foule vers les contrées étran gères du temps de la prétendue réforme, émigration que diverses causes avaient suc cessivement renouvellée, voyant leur cité, oublieuse de ses intérêts, se perdre de plus en plus dans les discusssions de parti, la classe industrielle, disons-nous, déserta pour jamais la ville appauvrie. Mais re venons notre point de départ. Nous avons dit qu'il faut attribuer celle décadence marquante certaines mesures administratives prises par nos édiles. En effet, pour peu que l'on en juge,que voyons- nous depuis que les routes de communi cation entre les communes environnantes ont été construites et achevées, grâces aux subsides alloués par nos administrateurs? Nos marchés sont moins fréquentés. El pourquoi? Parceque les campagnards, cause de l'établissement de ces voies de communication, ont toute facililéde vendre leurs produits aux marchés des communes environnantes- Enfin la voie ferrée ne nous menace pas moins dans nos intérêts. Et, d'autres causes dont rémunération serait trop longue, achèvent de mettre la dernière main cette œuvre de décadence. Tels sont les bienfaits des sectaires de cette co terie libérale, qui, son aurore politique, nous avait promis tant de belles choses- A en juger sur leurs vanteries, qui n'aurait cru voir dans eux, les fondateurs d'une ère nouvelle, d'une période de progrès et de bonheur? Or, accabler les contribuables sous le faix des impôts, n'est-ce pas là toute la science de l'école libéraliste? Deceshom- mesqui,sousle masquedu progrès, cachent leurs tendances oppressives et liberticides. Au surplus, ils signalent méchamment la haine publique,quiconque ne leurestpoint inféodé, quiconque se dévoue aux véritables intérêts de la commune, et ces hommes, qui pour faire prévaloir leur opinion, qui pour faire triompher leur parti, sacrifient ies intérêts de toute une ville leur ambi tion déréglée, ne savent voiler leurs in succès qu'en imputant aux conservateurs la ruine et les malheurs de cette ville, dont ils sont eux mêmes la cause. Il y a quelques jours, nous crûmes pouvoir an noncer avec certitude la translation en celte ville de l'école des enfants de troupes, et, soit dit en passant, nous nous regardons encore, h l'heure qu'il est, comme parfaitement fondés dans l'espoir que nous exprimâmes alors. Néanmoins le principal organe du parti soi- disaut libéral s'est efforcé de mettre en doute l'exactitude de cette nouvelle, et cela avec un ton d'aigreur si peu déguisée, que nous en eussions été surpris s'il ne nous était revenu 'a la mémoire ce qui nous fut rapporté il y a quelque temps déj'a. En effeton prétendait alors que certains meneurs cherchaient, dans un intérêt de parti, k reculer jusques vers le mois de juin l'heureux résultat dont nous nous étions permis d'ébruiter si indiscrète ment la nouvelle, résultat dû au concours de tous nos mandataires et surtout k la bienveillante inter vention, aux sentiments d'équité de notre auguste Monarque. Il nous fut dit que ces meneurs cher chaient par ce manège a se faire, lors des prochaines élections, un titre la popularité et a la bienveil lance des électeurs, en représentant la concession de l'école de Lierre comme tout récente et unique ment due 'a l'entremise de leurs seuls amis politi ques. Ainsi s'explique de soi-même l'humeur fâcheuse qui perce dans le langage des affidés du parti. Eu attendant toutefois que la ville récupère une partie de ses ressources, l'administration commu nale cherche de quoi battre monnaie. Déjà elle a trouvé moyen de vendre vil prix les beaux arbres en pleine croissance qui longent l'étang de Zi 1 le— beke. Dernièrement elle s'est dessaisie d'une nota ble partie de nos literies militaires. Puis encore la vente de plusieurs parcelles de terrain aux abords de la station est venue parer quelque peu 'a la détresse financière. Aussi l'emplacement de la station an bout de la rue des Bouchers, dont le choix avait paru inexplicable aux yeux de bien de gens, se justifie-1-il de lui-même si l'on tient compte des intérêts bien calculés du fisc commu nal. Nous croyons même que le moniteur de l'Hôtel-de-Villequi k diverses reprises trouva matière 'a épiloguer au sujet de certains articles du Propagateur, où les abords de la porte de Lille étaient représentés comme l'emplacement le plus favorable aux intérêts bien entendus des habitants, nous croyons, disons nous, que l'honnête moniteur eut mieux fait de retenir ses véridiques épilogues pour le compte de ses propres amis et patronset d'attribuer k eux seuls les habiles calculs qu'il supposait chez autrui d'une façon aussi grossière ment ridicule. Mardi a été incarcérée dans la prison de cette ville, la nommée Amélie Dornez femme Theeuw, de Zonnebeke, accusée d'avoir tué son enfant âgé de 6 mois. Il paraît que sou mari avec qui elle vivait en mauvaise intelligence lui a reproché d'a voir commis ce crime, l'enfant a été déterré lundi dernier. I! paraît aussi que les hommes de l'art ont constaté des contusions qui ont amené l'arrestation de la prévenue. réorganisation des blrealx de bienfaisance. nova et lrca (HiRiTvnriv. Les sections de la Chambre ont commencé mercredi l'examen des projets de loi relatifs k la réorganisation des bureaux de bienfaisance et des dons et legs charitables.

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