9
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 3806.
3?me annee.
Feuilleton du Propagateur.
SIÈGE D'YPRES,
par Us Anglais et les (Dantois, m l'an 1383
LA TU1NDAG,
chsi/::IT 22 pas.
Ouverture de la section d'Ypres Poperinghe.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et cbex 'es Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIT HE LMKO\«i:mi:«T, par Irlmemtre,
Y près fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. TJu u° 25 c.
[je Propagateur parait le ilMKBI et le .flEltf^REHI
de chaque semaine. (ln«crtlon* centime* lu llune.)
7PB.SJS, 22 MARS.
La chambre de commerce des arrondissements
d'Ypres et de Dixmude, a procédé, en sa séance
du 19 de ce mois, k la nomination d'un secrétaire
en remplacement de J. Begerem démissionnaire.
Sept voix sur neuf ont été données M. Théodore
Pironon. Tout le monde applaudira k ce choix,
car les talents que possède M. Pirouon, et le zèle
dont il est capable, le rendent digne k tous égards
de la marque de haute confiance dont il vient d'être
honoré.
Avant-hier au soir, un violent incendie a réduit
en cendres, une belle ferme de quatre chevaux,
appartenant k la famille Devanx,de Bruges, située
a Warnèlon et habitée par le sieur Charles De
Conitick. Le feu alimenté par le vent a fait d'in
dicibles ravages. Heureusement on est parvenu V
sauver k grand' peine le bétail d'une destruction
inévitable. On évalue la perle k 3o,ooo fr. Le tout
était assuré. O11 attribue cet incendie k la malveil
lance.
Un arrêté royal du 18 mars, autorise le bureau de
bienfaisance d'Ypres k accepter le legs qui lui est
fait par le sieur F. DeCodi, juge au tribunal de
première instance de ladite ville, selon testament
reçu le 9 décembre i835, par le notaire Van der
Meersch,k Ypfes, de vingt cinq actions de 1,000 fr.
chacune de la première émission de la Banque de
ET ORIGINE DE LA KERMESSE DITE
Tr.duit d'après l'ouvrage de feu Jeun-Jacquca MIMEIA,
en son vivant Archiviste de la ville d'Y pies, membre de
plusieurs sociétés savantes, Chevalier de l'Ordre de Léo-
pold, rte., elc.
ÉVÉNEMENTS ARRIVÉS EN FLANDRE,
IMJVtÉDIATEMENT AVANT LE SIEGE.
{Suite.)
Les Anglais pour se venger du comte, résolurent
de pénétrer dans ses étals. Cependant comme le
seigneur de Caurelée était absent, quand on prit
celle décision, 011 attendit qu'il fm de retour de
Goines pour lui demander son avis. Il leur ré
pondit, qu'en quittant les côtes de l'Angleterre,
leur intention n'avait pas été de réduire la Flandre
sous la domination de Richard et que le comte de
b landre et ses sujets n'étaient pas moins dévoués k
la cause d'Urbain, que les Anglais eux-mêmes. Il
ajouta que le peuple Flamand était suffisamment
exercé au métier des armes pour leur interdire
I entrée du pays et qu'en conséquence il leur con
seillait de s'attaquer plutôt k la Frauce.
Belgique, k la charge de distribuer, annuellement,
tout le produit aux pauvres de cette ville et avec
droit au plus proche parent du testateur d'en de
mander la justification quand il l'avisera.
DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE.
20 MARS 1854.
Tous les convois, pariant de Courtrai pour
Ypres, continueront jusqu'à Poperinghe:
Les départs de Poperinghe sont fixés k
5 heures 45 tuinutes du matin.
i 1 heures 00 minutes du matin.
5 heures 00 miuutes du soir.
Il n'est rien changé au service général de la
préseme période réglé par les affiches du a3 jan
vier dernier, k l'exception que les départs d'Ypres
vers Courtrai auront immédiatement lieu après
l'arrivée des couvois arrivant de Poperinghe.
Voici le résultat de trois adjudications qui
ont eu lieu ces jours deniers au gouvernement de
cette province.
i* Pour le rétablissement des talus, la forma
tion de revêtements eu briques et le renforcement
des digues du canal de Bruges k Ostende, ont pré
senté des soumissions MM. Ch. Verschelde, de
Bruges, 6,890 fr.; P. Anseeuw, d'Oostcamp,
6,950 fr.; F. Van den Broucke, de Bruges, 7,480
fr.; F. Siorme, de Maldeghem, 7,5oo fr.
Le devis était de 7,000 fr.
2° Pour les ouvrages d'art et de terrassement k
exécuter k la chaussée de Poelcappelle, par Clerc-
Le géuéral-évêque rejeta l'avis du seigneur de
Caurelée, et cédant aux désirs des rebelles, il se
dirigea vers la Flandre. Dans sa marche, il se ren
dit maître de Gravelines, qui était sans garnison,
sans défense et seulement habitée par des pêcheurs.
Les Anglais entrèrent dans la place, pillèrent tout
ce qui se trouva sur le passage et massacrèrent
cinq mille Flamands qui étaient restés fidèles au
comte. (1)
Louis de Mâle se trouvant alors a Lille, char
gea Jean Vilain et Jean du Moulin, de se rendre au
camp de Henri Spencer pour lui demander un
passe-port pour l'Angleterre le comte voulait s'y
rendre pour demander au roi la raison de son
invasion en Flandre, sans déclaration de guerre
antérieure. Arrivés k Gravelines, ces ambassadeurs
exposèrent k l'évêque de Norwich, le but de leur
mission. Le jour suivant l'évêque leur déclara
qu'il se trouvait, non sur les domaines du comte,
tuais bien sur le territoire de Madame Yolende de
Flandre, comtesse de Bar(E), qui possédait aussi les
(1) Sauvage, liv. 112.
(e) Yolende de Flandre, qui a été mariée Henri IV, comte
de B r, était la fille de Robert de Flambe, seigneur de Cassel.
Elle occupait le château de W aile dans la forêt de Nirppe.
Ce château avait également été habité par son père, fiis de
Robert de Béthune. Dans ce temps là, Didier d'Haiebronck,
commaudait celte loi lercssse. (Supp. aux Trop, de Brab. liv. i
pag 3o, 31
ken, vers la route de l'Étal de Dixmude k Roulers,
ont soumissionné MM. F. Gersle, d'Ypres, au
prix de 28,4oo fr.; L. Maes, de Menink 3o,ooo
fr. Le devis n'était que de 22,3oo fr. Il est
probable qu'une réadjudication aura lieu.
3° Pour les ouvrages d'art et de terrassement et
pavement en vieux grés de la section de la chaussée
reliant les routes de Cand k Courtrai et de Vive-
Saint-Éloi a Kerkhove, ont présenté des soumis
sions MM. L. Maes, de Menin, 57,800 fr.; P.
Van den Broele, d'Ypres, 58,000 fr.
Samedi la police de Bruges a saisi un baril
de lait falsifié introduit en ville par un cultivateur
de Sainte-Croix.
Ont été élus au tribunal de commerce d'Os-
tende: MM. H. DeConincket Ch. Liebaert juges
suppléants: MM. David-Duvivier et J. Van Cuyl.
Mardi après-midi, on a découvert un sque
lette humain, qui élail enterré depuis ooinbre d'an
nées dans les talus de la digne k canons k Ostende.
Ces ossements se sont découverts par suite de
l'affiiissemeot de ce talus, continuellement rongé
par les eaux k marée haute.
Samedi dans la matinéela Duchesse de
Brabant s'est rendue u Lnekeo. Depuis plusieurs
jours S. A. R. s'exerce au manège avec beaucoup
de souplesse et de grâce, avant-hier, la Duchesse a
monté sept chevaux pendant le temps qu'elle s'est
livrée k ces exercices.
LL. AA. RR. le Duc et la Duchesse de Brabant
ont assisté le soir k la seconde représentation du
Juif Errant au Théâtre Royal de la Monnaie.
LL. A A. RR., qui sent arrivées au spectacle k
8 heures, après le premier acte de l'opéra, étaient
accompagnées de M""' les comtesses de Lannoy et
de Giûune, dames d'honneur; de M. le comte de
villes de Gravelines, de Dunkerke, de Bourbourg,
de Cassel et de Warnèlon. Il ajouta qu'il en avait
agi de la sorle, pareeque la comtesse ne favorisait
pas inoins que les Flamands le parti de Clément. (1
Jean Vilain fit comprendre au général Anglais,
que sou maître, Louis de Mâle, était du parti
d'Urbain, et qu'il ne pouvait pas supposer que
l'évêque eût reçu l'ordre de sou maître de faire la
guerre en Flandre. Mais rien ue put ébranler le
général, ni le faire revenir de sa première résolu-
lion.
Il congédia les envoyés en leur disant que s'ils
voulaient se rendre en Angleterre ils avaient k
songer k un autre passage que par Gravelines et
par Calais.
Sur ces entrefaites Louis le Lièvre, (f) bâtard du
comte Louis, arriva a Dunkerke, après avoir, de
concert avec Jean Spoïkio, capitaine des domaines
d'Yolende, ramassé autant d'hommes qu'il put.
Ces forces consistaient en nobles et en fonction
naires du Furnes-Ambacht, de Bergues Arobacht
et du Frauc de Bruges, et s'élevaient k douze mille
hommes.
(1) Froissarl, liv. 2 chap. i34»
(f Louis, appelé pour son agilité le lièvre de Flandre, était
un chevalier courageux. Il laissa un fils, appelé Renaud. Le
père le dota des biens du chevalier Gérard de Moor, qui en fut
privé, pour avoir tué Jean Tant. (De l'Espinoy, pag. 69