JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LE
SIÈGE D'YPRES,
>0 3,814.
37me année
Feuilleton du Propagateur.
PROPAGATEUR,
vi iti ri: et justic e.
Ou s'ab<»tiiie Y près, rue de Lille, «o, près la Graud
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
■•iti\ lai: lv%no%NRM»:CT, pur trimestre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° 25 c.
l.e Propagateur paraît le mhebi et le NliRCRKDI
de chaque semaine, (Innertlons II centimes lu ligne.)
r m* m* H 1
- -
19 Avril.
Lors de la discussion du budget des
finances pour l'exercice 1835, il a été dé
montré par différents orateurs qui ont pris
part celte discussion devant les Cham
bres, que le montant du déficit cette
époque, s'élève au chiffre effrayant de 44
millions. Pour combler ce gouffre finan
cier, et pour éteindre une partie de l'ar
riéré, différentes mesures ont été proposées
au gouvernement. De tous les moyens four
nis pour sortir de la situation fâcheuse où
se trouve le trésor le plus odieux, le plus
impopulaire, le plus inopportun selon nous,
c'est l'augmentation de 10 pour cent pro
posée, sur toutes les contributions.
Ainsi que l'afailobserver,l'honorable.M.
Rodenbach, représentant de Roulers, une
pareille mesure serait de nature inaccep
table, surtout celte époque aussi calatni-
teuse querelle où nous nous trouvonsetoù
il faut au moins 30 40 p. c. de plus pour
pouvoir subsister. Ceci est tellement vrai,
que nous osons assurer, que beaucoup de
ïamiiles de la petite bourgeoisie et fhême
de la classe moyenne, déjà fortement gê
nées, seraient dans l'impossibilité de sup
porter une augmentation d'impôts nou
velle.
Il est vrai, quelques grandes villes sont
dans une situation qui leur permet de sup-
porterde nouvelles charges. C'estainsi que
par les vliiqlais et les (Pantois, en l'an 1383
ET ORIGINE DE LA KERMESSE DITE
LA TUINDAG,
Traduit d'après l'ouvrage de feu Jeaii-JurqucM I. %Yllll\,
en son vivant Archiviste de la ville d'Ypres, membre de
plusieurs sociétés savantes, Chevalier de l'Ordre de Léo-
puld, etc., etc.
Siège.
Les assiégeants découragés par les pertes qu'ils
avaient éprouvées et par la non-réussite de leur
entreprise et voyant que leurs chars d'attaque ne
produisaient pas les effets qu'ils en avaient atten
dus, lancèrent l'eau dans les fossés de la place,
quatre chaloupes remplies d'échelles qu'ils comp
taient adapter aux murailles de la ville pour l'as
saillir de nouveau.
Le vendredi, 7 août, les Anglais attaquèrent la
porte de Messines avec des forces imposantes. Ils
amenèrent avec eux une charette chargée de laine,
de soutire et d'autres matières inflammables pour
incendier celte porte. Les canons de la place fou-
droyèreut le voilurier et écrasèrent sa charette.
Mais les assiégeants continuèrent tirer sans
désemparer, jusqu'à ce qu'un capitaine de la
bourgeoisie qui s'appelait Laurent Belle tomba
nous croyons que Bruxelles, Gand, Liège,
Tournai, Anvers que favorise le com
merce, et auxquelles le gouvernement ac
corde de nombreuses garnisons, et d'autres
avantages incontestables, payeraient aisé
ment les dix pour cent additionnels qu'on
propose; mais il 11e saurait être révoqué
en doute, qu'autant ces villes se trouvent
dans une position opulente et prospère,
autant d'autres villes, parmi lesquelles
nous citons la ville d'Ypres, sont en proie
la plus extrême misère, par suite des
mesures ruineuses que le département de
la guerre a prises leur égard. Chez nous,
comme dans mainte autre cité des Flan
dres, la moitié des habitants sont réduits
l'indigence. Les hospices, et les personnes
bienfaisantes doivent puissamment leur ve
nir en aide ;conunentces populations pour
raient-elles continuer ces secours aux mal
heureux; comment ces familles pauvres
continueraient-elles d'exister, si l'on aug
mente de dix pour cent les impôts déjà si
lourds et si gênants.
S'il y a des déficits, comme il a été dé
mo n l r c'est l'éco n o m i e d a n s I es dépenses
qu'il nous semble que la législature doit
demander le moyen de les combler. Et si
ces économies 11e peuvent suffire nous som
mes d'opinion que les nouveaux sacrifices
que le gouvernement se verrait obligé de
réclamer devraient élr'e en tout cas de na
ture telle, qu'ils n'atteignent point les po
pulations ouvrières ni les habitants des
campagnes que trop de charges déjà tour
mentent et gênent dans l'exercice de leur
profession digne de toute la sollicitude du
gouvernement.
avec ses troupes sur les deux mille archers qui
faisaieot cette attaque et les tailla eu pièces, (tj
Eutreleinps l'année assiégeante apprit que le
roi de France était arrivé Atrecht la tête d'une
grande armée et qu'il comptait se montrer devant
la ville pour disperser les Anglais, (a) Cette nou
velle n'était pas dénuée de fondement attendu
qu'elle était justifiée par la présence en Artois du
connétable de France qui commandait l'armée
royale. Cette armée se composait de vingt-mille
cavaliers armés de lances et de soixante mille
hommes d'infauterie. Cette armée fut renforcée
par deux mille lanciers commandés par le Duc
de B etague, et par sept ceuls hommes de la même
arme que commandaient les Comtes de Savoie et
de Genève. Le Duc Frédéric de Bavière a la tête
d'une armée allemaude, et les Ducs de Lorraine et
de Bar vinrent également se joindre aux secours de
la France, de manière que, sans compter les trou
pes de Louis de Mâle, cette armée s'élevait cent-
mille hommes. C'en était assez pour exciter Henri
Spencer a essayer un dernier assaut avant que des
forces aussi imposantes vinssent l'attaquer.
Le jour suivaut qui était un samedi, l'armée
Anglo-Gantoise se disposa uue nouvelle attaque
avaut le lever du soleil, L'évêque de Norwich,
(1) Sjuvage, ch.(i. 113.
(a) Djuiei, bist.àie de France, toiu. j, p*g. 4.
L'Indépendance, ce journal qui marche la
tête des feuilles soi-disant libérales, vient de don
ner une preuve nouvelle de la déloyauté qui dis
tingue souvent la presse CltiListe
En signalant la vilenie commise par l'Indépen
dance l'égard d'un confesseur, la Pairie de
Bruges, eu parlant des athénées et des écoles offi
cielles s'était exprimée de la sorte:
Il y a uo petit nombre d'établissements de
l'Étal qui ont su se préserver de la contagion;
mais beaucoup d'autres n'offrent dans la posi-
lion où ils se trouvent aucune garantie de mo-
raie ni de religion aux familles catholiques. Tons
ceux qui détournent les jeunes gens,rfe pareils
établissements, leur rendent un très grand ser-
vice, a (Voir la Patrie du i5 Avril, 1" page,
2* colonne.)
On voit qu'en jugeant d'une manière aussi sé
vère les établissements officiels, la Patrie de Bru
ges, avait établi cependant entre les athénées de
l'État une distinction claire et nette, et n'avait
enleudu appliquer aucunement toutes les insti
tutions de l'Etat, l'accusation de n'offrir aucuue
garantie de morale ni de religion aux familles ca
tholiques, reproche qu'à bon droit on pourrait
adresser quelques uns voir même la plupart de
ces établissements.
Eh bien que fait l'Indépendance?
Généralisant là où la Patrie distingue, elle omet
les deux premières phrases du passage ci-dessus de
la Patrie, et soutient que la Patrie, désigne
comme n'offrant point les garanties requises de
morale et de religion tous les Établissements de
l'État
Voilà le degré de déloyauté où en est descendue
l'Indépendance, qui se réjouira sans aucun doute
de voir son œuvre de falsification reproduite par
après avoir donué ses ordres leva la main et donna
l'absolution tous ceux qui allaient assiéger la
ville. (1)
Les Yprois qui ne s'étaient pas aperçus du mou
vement des ennemis se réunirent pour la plupart
sur la grand'place où Jean van Oultre, comte
d'Ypres, nommait neuf nouveaux chevaliers, sa
voir Pierre van der Zype (ff) Olivier de Loo,
François Belle, (2) Georges Belle, Jacques Belle,
JeaD Belle, Laurent Selle, (gg) Jean Ricassez et
O.ivier de Russe ou de Relise. (Il est remarquer
que les vicomtes d'aptes et de Dixmude, seuls,
avaient le pouvoir de nommer des chevaliers.) (5)
Pendant ce temps les ennemis réparèrent leurs
tranchées et s'attaquèrent la porte de Messines.
(1) Sauvage, chap. 113.
(ff) Pierre Vander Zype, de son vivant, était conseiller de
Louis de Mâle et de Philippe-le-Hardi, après quoi il fut nom
mé au commandement des places de Lille, de Douai et d'Or-
chies. Il épousa Marie de Dixmude, fille de Michel et de
Deuise Schattin, et mourut en 14°4
(2) Généalogie de quelques familles des Pays-Bas, 1744
pag. 248 25o.
(gc) Toutes les personnes du noui de Belle sont issues de
Salomon B»lie, qui mourut en 1272, et de CUristinede Guines.
Ce fut elle qui fonda l'hospice de la Belle. Elle décéda en
1277. Leurs armoiries consistaient en six cloches bleues, ou en
six sonnettes, 3, 2, 1, sur un fond d'or. (Géuéalog. des famil
les des Pays-Bas, page 2^6
(3) Grammaye. Occid.-Fland. cap. 3.