avril, vers 8 heures du soir, a Velthem-Beyssem,
près de cette ville.
Ce crime a pour cause principale, a ce qu'il
paraît, la jalousie. The'rèse Vaudenschrieck étant
allée pour puiser de l'eau, le nommé Ferdinand
Vangramberen l'accosta et lui dit je viens d'aller
h confesse, mais M. le curé n'a pas voulu me don
ner l'absolution b cause du mal que j'ai dit de vous.
Je viens vous en demander pardon. La jeune fille
répondit b l'instant qu'elle lui pardonnait très-
volontiers.
L'a-dessus, Ferdinand Vangramberen lui de
manda si elle consentait b se marier avec lui ou
bien si elle voulait qu'il continuât b lui faire la
cour.
Sur la réponse négative de la jeune fille qui
était courtisée par un autre, Vangramberen lui a
serré la gorge en l'entraînant derrière le fournil, ou
il lui a porté cinq coups de couteau qui paraissent
tous mortels.
Après avoir commis cet assassinat, Ferdinand
Vangramberen est retourné chez lui, a mangé une
tartine et fait ses adieux b son père sans lui faire
connaître le crime qu'il venait de commettre. Il a
ensuite pris la fuite.
Le meurtrier appartient b une honorable
famille de Velthem-Beyssem.
La justice fut immédiatement avertie et MM.
Poullet, procureur du Roi et Leleux,juge d'in
struction, se rendirent sur les lieux du crime pour
y commencer l'instruction.
La députatioo de la ville de Gand, composée
de M. le bourgmestre comte de Kerckhove de Den-
terghem, de MM. Grenier, sénateur, Delehaye,
membre de la Chambre des Représentants, Wau-
ters, Bossaert, tous conseillers communaux, chargés
de présenter b S. A.R. la Duchesse de Brabant, la
toilette en dentelles dites de Gand, a été reçue di
manche b deux heures au palais, par LL. AA. RR.
le Duc et la Duchesse de Brabant. Le cadeau a été
gracieusement accueilli. Mm' la Duchesse a admiré
le goût parfait du dessinateur et l'extrême fini du
travail, qu'elle a qualifié de chef-d'œuvre. LL.
A A. RR. ont appris avec satisfaction que la popu
lation ouvrière est géuéralement occupée et que la
ville de Gand a l'espoir de traverser assez heureu
sement la crise.
Cinq jeunes filles de i4 b 17 ans, venaient
gaîment de liai b Bruxelles, le loug du canal. Elles
étaient près de Ruysbrock Aunette, l'une d'elles,
fait un faux pas, tombe dans le canal. Trois de ses
compagnes effrayées s'écrient et se sauvent la qua
trième la plus jeune, Lydie Carlier, frappée de
stupeur, reste immobile, les yeux fixés sur l'endroit
même où la pauvre Annette a disparu, lorsque le
bras d'Annette apparaît au-dessus de l'eau.
Lydie se jette b terre, b plat-ventre, se cram-
proune au gazon, se suspend en quelque sorte au-
dessus de l'eau, touche un peu, puis saisit le doigt
et puis le bras de la naufragée qu'elle attire au ri
vage et traîne sur la berge. Annette est bientôt re
mise. Pendant ce temps, les secours arrivaient,
conduits par les trois autres compagnes haletantes
mais alors Annette serrait dans ses bras Lydie et lui
témoignait les sentiments d'une reconnaissance in
traduisible, mais si touchante et si entraînante, que
toutes les personnes accourues prirent part b la
joie de ces jeunes filles.
Une réunion nombreuse des différentes
sociétés flamandes affiliées au Comité central de
Bruxelles a eu lieu dimanche, 23 avril, dans la
salle Van Dyck près de la porte de Laeken. Une
foule de localités flamandes, tant du Brabant que
de la province d'Anvers et des deux Flandres, se
sont fait représenter b cette session extraordinaire
qui s'est prolongée de midi b trois heures.
Les membres du Comité central dont les pou
voirs expiraient, ont été tous réélus b l'unanimité
et par acclamation.
La circulaire de M. Piercol, dirigée contre
Yinfluence que peuveut exercer d humbles insti
tuteurs sur le pétitionnement considérable qui s est
reproduit récemment, pour la troisième fois depuis
8 io, en faveur de la cause flamande, a été frappée
du même blâme qui l'avait déjà atteinte au banquet
d'Anvers.
L'assemblée a décidé unanimement qu'il sera
de rechef rédigé, dans les formes légales, une
protestation -pétition réfutant les allégations de
M. le ministre aux Chambres et réclamant le re
dressement des griefs réels dout les tlamandsse
plaignent depuis tant d'années.
L'assemblée a foi dans des Chambres mieux
renseignées, dans le texte de la Constitution et
surtout dans la justice de sa cause; aussi a-t-elle
écarté, par l'ordre du jour, le projet de former une
caisse pour venir au secours des personnes qui
pourraient êtie poursuivies ou lésées pour leur
participation aux pélilioonements passés ou futurs.
La séance b laquelle assistaient, outre les repré
sentants des Sociétés, un grand nombre de littéra
teurs, d'artistes, de journalistes, de bourgmestres
et d'échevius flamands, a été digne et pacifique. Il
a été décidé encore que les administrations com
munales purement flamandes seront invitées b user
de leurs droits en renvoyaut b leurs sources toute
circulaire écrite en langue étrangère, ainsi que le
ferait sans doute toute commune wallonne b laquelle
on enverrait des missives flamandes; vu que les
administrateurs doivent se faire comprendre de
leurs administrés, les gouvernants de leurs gouver
nés, et que souteuir le contraire serait plaider
l'absurde.
On mande d'Anvers Par suite de la tem
pête du N.-N.-E. que nous essuyons depuis hier,
les steamers Schelde, E me raid, Jsle et Courrier
de Belgique, partis d'ici, n'oiil pu prendre la mer
a Flessiugue.
On mande ae Waereghem que M. le comte
de Mueleoaere, Ministre d'État, vient d'être pro
clamé b l'unanimité, membre protecteur et hono
raire de la Société des courses pour l'encourageraeut
de l'élève des chevaux.
C'est b l'intervention de l'honorahle comte de
Muelenaere que S. A. R. le Comte de Flandre
avait daigné, peu de jours auparavant, accepter la
présidence d'bonueur de la même Société.
Treize Evêques d'Angleterre viennent d'é
crire collectivement b Mgr. de Vicari, Archevêque
de Fribourg, une lettre qui se termine ainsi:
Pour vous, vénérable et bien-aitné frère, vous
en qui l'âge avancé n'a point détruit le courage et
l'ardeur de la jeunesse, vous qui, toujours prêt a
mourir pour Dieu et pour son Église, ne vous êtes
pas laissé ébranler par les menaces et par les fers,
déjà vous avez vaincu. Fasse le Ciel dans sa misé
ricorde que ceux qui ont entrepris de dépouiller
l'Eglise de ses droits, reconnaissent enfin leurs torts
et apprennent b rendre b Dieu ce qui est b Dieu
Le 15 avril, un nègre, domestique de la prin
cesse russe Narischkin, demeurant b Munich, a été
reçu dans le sein de l'Église catholique. Mgr. l'Ar-
cheveqtie de Munich l'a baptisé lui-même en pré
sence d'une grande partie de la population.
Ou lit dans le Patriote, journal de Luxem-
bourg Notre ville se trouve encore sous la
profonde impression de l'assassinat du sieur Per-
gaminy, dont l'auteur n'a pu être découvert jus
qu'ici, et déj'a un crime non moins horrible vient
d'y jeter de nouveau l'épouvante.
>1 Dans la nuit du 16 au 17 de ce mois, une jeune
mère de famille, la femme du sieur Scheuer, fer
blantier, au Pfaffenlhal, a été frappée b la tête de
dix-sept coups de marteau et laissée pour morte
dans une mare de sang.
Le sieur Scheuer a dénoncé lui-même le crime,
comme ayant été commis dans l'intervalle qui se
serait écoulé entre une course qu'il a faite dans le
haut de la ville et son retour au domicile conjugal
vers 3 heures du matin. La victime donnant encore
quelques signes de vie, a été transportée immédia
tement b l'hôpital civil, mais son état est tel qu'elle
n'a pu encore recouvrer ses sens et donner le inoin
dre éclaircissement b la police, dont les investiga
tions se poursuivent avec une sollicitude qui donne
l'espoir le plus fondé que cette fois le coupable
n'échappera pas b la vindicte publique.
On sait que le gouvernement badois a chargé M.
le comte Leiningen d'ouvrir des négociations avec
le Saint-Siège au sujet du déplorable conflit qui
attriste l'Église du grand-duché. On ne peut pas
encore prévoir le résultat de cette démarche, mais
la conduite du gouvernement de Carlsruhe justifie
suffisamment les craintes et les appréhensions des
catholiques.
Taudis qu'il envoie un négociateur au Saint-
Siège, il s'engage plus avant dans la voie des in
justices. Nous avons dit comment, au mépris des
droits temporels et spirituels de l'Église, il avait
pris possession du séminaire; c'est le 18 avril que
cette mesure s'est accomplie. Pendant que des
agents de police gardaient cet établissement, deux
fonctionnaires subalternes se sont présentés b l'Ar
che v êque et lui ont demandé les clefs. Le prélat
répondit avec dignité qu'il ne les céderait pas, que
le séminaire était une propriété ecclésiastique et
que lui seul avait le droit d'en disposer. Sur ce
refus, les fonctionnaires se retirèrent et firent fer
mer les locaux destinés aux élèves.
Ce n'est pas en continuant ce système de vexa
tions, que le gouvernement grand-ducal peut es
pérer de voir ses démarches couronnées de succès.
Soumettre des propositions d'accommodement an
Saint-Siège et au même moment accomplir une de
ces iniquités qui révoltent toutes les consciences
honnêtes, c'est ajouter encore l'hypocrisie b l'in
justice.
D'après une correspondance adressée de Paris b
la Gazelle de Cologne M. Berryer aurait déclaré b
ses amis que l'incident de M. le comte de Monta-
leuibert se terminerait par un arrêt de non-lieu.
Un autre bruit s'est répandu dans quelques salons
de Paris, c'est que l'amiral Napier n'a pas l'inten-
tenliou d'attaquer Cronsladt. L'amiral, dit-on,
aurait écrit dans ce sens b lord Brougham.
Les nouvelles do théâtre de la guerre sont tou
jours b peu près nulles. Il est encore question de la
victoire des Turcs dans la Di obutscha, mais cepen
dant les renseignements officiels fout défaut jusqu'à
présent.
Les nouvelles de l'insurrection grecque ne sont
pas moins incertaines; cependant constatons que
tandis qu'une dépêche de Trieste représente la
ville d'Aria comme détruite par les insurgés, et
Janiua comme cernée par 15,000 hommes, la Pa
trie de Paris annonce, d'après ses correspondances,
que les chefs de l'insurrection, malgré les pro
messes secrètes qui leur étaient faites par les agents
russes, commençaient b se décourager de leur iso—
lemeut. Il est bon de remarquer que la dépêche b
laquelle nous faisons allusion plus haut dit cepen
dant que la forteresse d'Arta se maintenait encore
de même que Suli. Au dire de la même dépêche,
Prevesa était tranquille.