JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
7PP.ES, 3 Mai.
Dans l'intérêt des contribuables, il est
temps que le gouvernement songe sérieu
sement s'arrêter dans la voie des dé
penses, afin d'éviter toute augmentation
ultérieure de charges et d'impôts. C'est là
une vérité profondément sentie par tous
les hommes qui connaissent la gêne et les
souffrances de la bourgeoisie, et notam
ment de la classe ouvrière des Flandres.
Pour faire partager le principe du besoin
impérieux de ménager les dépenses par
ceux qui disposent du pouvoir, nous n'a
vons cessé d'élever la voix avec les autres
organes de la presse indépendante.
L'opportunité d'opérer des économies,
nous ue le nions point, fut aussi, pendant
quelque temps la thèse soutenue par nos
adversaires. Mais l'expérience des six der
nières années est venue démontrer que
chez les adeptes du libéralisme, le système
d'économie n'est l'ordre du jour, que
lorsqu'il s'agit d'entreprendre une cam
pagne électorale, dont ils espèrent de tirer
quelque profit pour les leurs et que maint
libéral qui la veille des élections, préten
dait ne pas vouloir d'impôts nouveaux,
dès qu'il Se fût acquis une place dans la
législature vota continuellement des aug
mentations de dépense.
Si on le voulait bien, cependant, au lieu
de pourvoir aux besoins sans cerse crois
sants du trésor, par la voie des impôts, ne
trouverait-on pas moyen de maintenir l'é
quilibre financier en faisant des économies
dans les dépenses?
Pourquoi le gouvernement veut-il se
mêler de faire une foule de choses qui
peuvent être faites par les particuliers?
S'il n'eut suivi ce système funeste, l'État
aurait-il dû dépenser pour les travaux dé
crétés en 1848, des millions qu'à bon droit
on a appelés des millions Merlin. On a
employé ces millions beaucoup de nou
velles inventions et voyez ce qui en reste;
toujours des dépenses.
Ce sont sans contredit, les dépenses fa
cultatives qui ont créé tous les embarras
du gouvernement qui pèsent tant sur nous.
Pour s'en convaincre on n'a qu'à constater
ce qui est arrivé pour les beaux arts. 11 y
a quelques années on portait au budget
une somme fixe pour les beaux-arts. Mais,
sur les millions qu'on avait mis la dis
position du gouvernement on a accordé
aux beaux-arts des subsides considérables.
Eh bien; les beaux-arts exigent aujour
d'hui, qu'on leur continue d accorder ce
qu'ils ont obtenu d'autres années.
Cette marche n'est-elle pas fâcheuse pour
le pays et pour les contribuables? et n'est-
il pas plus que temps de faire disparaître
des budgets tous les crédits qui ne sont pas
nécessaires l'administration du pays et
qui sont destinés intervenir dans l'in
dustrie privée? On disait en 1851 que les
nouveaux impôts que l'on proposait de
vaient suffire pour couvrir les dépenses
que l'on réclamait pour les grands tra
vaux publics. Or il n'en a été rien. Et, ni
l'impôt odieux sur les successions pater
nelles, ni l'impôt sur les distilleries, ni
l'impôt sur le tabac et tant d'autres n'ont
suffi pour nous préserver d'un arriéré aug
mentant tous les ans.
Dans un précédent numéro nous avons
précisé le chiffre du découvert de nos
finances. A côté de celte effrayante série
de dettes, nous avons en perspective une
masse de nouvelles dépenses. Ainsi le dé
partement de la guerre aura besoin de
15,000,000. Le chemin de fer est dans un
état tel, qu'il faudra venir son secours en
volant des sommes considérables, que des
hommes compétents évaluent 12 mil
lions. Ajoutant ces 12 millions aux 15
millions pour la guerre et aux 38 millions
de déficit que nous avons et cela nous con
duit un déficit de près de 70 millions.
Il est donc temps nous le répétons, que
l'on renonce aux dépenses qui ne sont pas
nécessaires, et qu'on peut laisser l'in
dustrie privée. Prétend raie contraire, c'est
vouloir conduire le paysla banqueroute
et les contribuables la ruine.
Depuis quelque temps nous remarquons
avec étonnement que le soir on n'allume
plus le gaz. Beaucoup de personnes s'en
plaignent Et des accidents sont venus
prouver que leurs plaintes n'étaient point
dénuées de fondement, c'est ainsi que Di
manche dernier un individu s'est heurté
le nez contre le coin du cimetière de saint-
jacques. Heureusement qu'il eu a été quil
le pour de légères contusions.
Hier M. le baron de Croesér, inspecteur
provinèial, est venu inléroger les instiiu-
teurs primaires des septième et huitième
ressorts. Le soir une brillante sérénade lui
a clé donnée par la musique des élèves de
i ecole communale.
No 3.818.
37me année.
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET Jt'ATIfE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Graud
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
PKI* l»t: L'AlltmiiMIi.lT, |»ar trlmcMre,
Ypres fr. 3, Les autres localités fr. 3-5o. Uu u° a5 c.
Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine. (Insertions 17 centimes la ligne.)
La Cha mbre ne s'est occupée avant-hier que
de trois articles des crédits supplémentaires de
mandés pour apurer la gestion irrégulière de M.
Rogier.
Malgré les instances de MM. Pîercot et Tesch,
la Chambre a rejeté la somme de 3,ooo fr. de
mandé pour indemniser les entrepreneurs de la
construction de l'hôtel du gouvernement provin
cial a Arlon. M. Tesch a fait valoir le taux élevé
[onze pour cent) auquel ses entrepreneurs ont du
emprunter de l'argent, mais M. Coomaos lui a
très-bien répondu que cela ue regardait que le
procureur du Roi, et qu'il apprenait avec peine
qu'on empruntait a 11 p. c. dans le Luxembourg.
Le crédit de 20,000 fr., demandé pour le gou
vernement provincial de Bruges, a été voté par
4i voix contre i4.
Au moment de mettre aux voix le crédit deman
dé pour payer l'arriéré du traitement de M. Van
der Fosse, la Chambre n'était plus en nombre.
La suite de la discussion des crédits supplémen
taires a été remise un autre jour, la Chambre
devant commencer aujourd'hui les débats sur
l'iiicorporaliou des faubourgs dans la capitale.
Bruxelles. Mm" l'Archiduchessed'Auttiche
Marie-Dorothée, mère de la Duchesse de Brahant
est venue avant-hier après-midi de Laeken au pa
lais de Bruxelles.
L'Archiduchesse a visité, k 3 heures et un quart,
l'église de SS. Michel et Gudule, et eusuite l'Hô
tel -de- Ville. S. A. I. était accompagnée du Duc
et de la Duchesse de Brabaut.
Les augustes visiteurs ont été reçus par M. le
curé-doyeu Verhotistraele, qui se trouvait l'en
trée près du portail de la plaine Sainte-Gudule, et
'a la tète de son clergé. L'Archiduchesse a beau
coup admiré la magnifique et incomparable chaire
de vérité, l'autel du Saint-Sacrement, celui de la
Vierge, les mausolées du chanoine Triest,du comte
de Mérode, les vitraux et les autres curiosités de
l'église.
A l'Hôtel-de- Ville, LL. AA. II. et RR. ont été
reçues par M. Ch. de Brouckere, bourgmestre, et
MM. les échevins, tous en graud costume. Quel
ques conseillers s'étaient joints aux membres du
collège pour celte réception.
La visite de LL. AA. a duré un quart d'heure
Corinne Sainte- Gudule. Apres avoir parcouru les
salles principales de l'Hôtel-de-Ville, elles ont
visité également l'exposition de la tombola eu fa
veur des pauvres, qui vient d'être close.
Après celle visite, S. A. I. et R. M"" l'Archi
duchesse, ainsi que le Duc et la Duchesse de
brabaut sont retournés au château de Laeken, où
il y a eu dîner d'apparat en famille, l'occasion
de la fêle patronale de S. A. R. Mgr. le Prince
Philippe, Comte de Flandre.
L'Archiduchesse Marie-Dorothée, fille du
Duc Louis-Alexaudre de Wurtemberg, mère de
la Duchesse de Brahant, est âgée de 56 aus et 6
mois. Cette Priuces-e est née le i" novembre 1797,
et est veuve eu troisièmes Doces de l'Archiduc
palatin Joseph Antoiue, gouverneur et capitaine-
général de Hongrie.
Encore un iufanticide dans notre province!
Le cadavre d'un nouveau- né du sexe féminin, a
été trouvé le 23 de ce mois, dans un puits situé
dans le bois de M. De Mey a Hooglede.
Jusqu'ici on a fait de vaines recherches pour
parvenir a découvrir l'auteur de ce crime.
Ou mande de Heyst, 29 avril Ce midi
ont été jetés la côte, entre Knocke et le Swyn,
par une tempête du N.-O., de grands débris d'on
navire d'un grand tonoàge. Tout fait supposer
qu'un sinistre a eu lieu aux environs du Paarde
marit ou dans les Wielingen, car au plus fort de
la tèmpête de mercredi soir et jeudi matin ou a
apetçu d'ici uu navire eu détresse dans cette di
rection.