JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ko 3.820.
37me annee.
7FB.US, 10 Mai.
S'il fallait ajouter foi aux déclamations
de la presse libérale, s'il fallait admettre
sur parole les assertions emphatiques, et
les exposés brillants de l'ancien chef de la
politique nouvellejamais le pays ne fut ad-
minislréaussi sagement; jamais les finances
publiques ne furent plus prospères, que
sous le ministère clubistedu 12 Août 1847.
Ecoutez M. Frère dans la séance de la
Chambre du 20 Avril! comme il parle avec
fierté et arrogance de sa gestion finan
cière ni les 20,000,000 de fr. qu'il a faits
voter pour l'exécution de travaux publics,
dont la province de Liège a retiré le prin
cipal profil; ni les emprunts forcés qu'il a
faits décréter, ni l'impôt odieux qu'il a pré
levé sur les successions paternelles; ni les
augmenlalious de charges résultant des
lois nouvelles sur le tabac, la bière et sur la
garde civique, et sur l'enseignement, rien
de tout cela ne refroidit l'amour propre de
l'ex-miuislre des finances, et ne l'empêche
de se poser, ensemble avec Monsieur Ro-
gier, en sauveurs des Finances, sauveurs
des Flandres, sauveurs du Pays.
Heureusement les discours déclamatoi
res, et les récriminations de M Frère ren
contre des cléricaux, nesau raient empêcher
tout homme sage de juger sainement les
choses, et de reconnaître avec l'honorable
M. Osy, représentant d'Anvers, que le dé
ficit actuel de nos finances, en grande partie
est imputable la politique libérale.
Ainsi que l'a observé très justement M.
Malou, nous avons assisté en 1847 et en
1851 deux solennelles discussions sur la
situation et notamment sur la gestion de
nos finances de 1850 1847, car 1847 pa
raissait être une ère entièrement nouvelle,
où le pays sortait en quelque sorte de la
barbarie.
Dans ces discussions, il a été démontré
que depuis 1817, c'est dire depuis l'ar
rivée aux affaires de la politique nouvelle il
a été créé par la loi de 1848, 57 millions de
dette constituée en plus; par la loi de 1852
il a été créé 20 millions de dette en plus;
enfin pendant la même époque, il a été
réalisé des valeurs qui se trouvaient dans
le trésor pour une somme de plus de 17
millions. En d'autres temps, comme l'a fait
observer si propos M. Malou, on avait
commencé par dire que les valeurs ac
quises au trésor étaient des joujoux finan
ciers; on a converti ces joujoux en bons
millions qui sont entrés dans le trésor.
Additionnant ces trois sommes, savoir
les 57 millions de l'emprunt 1848, les 26
millions de l'emprunt 1852 et les 17 mil
lions provenant des valeurs réalisées, et
l'on trouvera que l'Etat doit 80 millions de
plus qu'en 1847.
Il y avait, de l'aveu de l'honorable M.
Frère même, l'époque où il est sorti des
affaires un découvert de 15 millions de
dette flottante. Ajoutant ces 15 millions
aux 80 millions il en résultera que notre
situation est aggravée de 95 millions.
Voilà d'après les faits accomplis par le
vôte des Chambres et émanant pour la
plupart de l'initiative du gouvernement en
quoi notre situation est moins bonne qu'eu
1 s |7 j
Supposant maintenant comme tiennent
l'affirmer les organes libéralisles qu'en
1847 le découvert réel ait été de 45 mil
lions les contribuables pour toute consola
tion d'avoir livré entre les mains des génies
libéralisles l'administration du pays, trou
vent actuellement une situation moins
bonne encore, un découvert plus large, de
52 millions, et pour surcroît, la perspec
tive de nouveaux impôts, et de nouvelles
charges.
Lorsque, dans notre avant-dernier n",
nous mentionnâmes la visite de M. le baron
de Croeser, inspecteur provincial de l'en
seignement primaire, nous avons involon
tairement commis une erreur que nous
tenons rectifier.
Ce fonctionnaire ne s'était pas rendu
dans nos murs pour interroger les insti
tuteurs primaires du 7" et 8 ressorts,
ainsi qu'on nous a fait dire, mais bien
pour présider la conférence trimestrielle
des instituteurs du 7 ressort, composé
des 12 et 15" cercles d'inspection, et pour
distribuer lui même les récompenses qui,
par arrêté ministériel du 25 novembre
1855, ont été accordées aux instituteurs
primaires qui se sont distingués dans
l'accomplissement de leurs devoirs pen
dant les années 1849 1855.
Voici les noms des instituteurs qui ont
été proclamés et l'espèce de récompense
qu'ils ont obtenue
12" cercle. M. Vandcnameeleinstitu
teur communal Dickebusch, une gratifi
cation de 50 fr. M. De liegserinstituteur
communal Poperinghe, et M. De Puydt,
idem Elverdinghe, chacun un livre
titre d'encouragement. M. Allaeys, institu
teur communal Woeslen, et M. Verhaeghe,
idem Noordschote, chacun une mention
honorable.
15' cercle. M. Geldof, instituteur
communal Saint-Jean, et M. Haulekiet,
idem Gheluvelt, chacun un livre litre
d'encouragement. M. Van Diesbrouck, in
stituteur communal LangeinarcqM.
De Puydt, idem Voormezeele. et M. Des-
niadryl, idem Oostvleleren, chacun une
mention honorable.
M. Charles Van Praet, d'Ypres, étudiant
l'Université de Liège et ancien élève du
collège S'-Vincent de Paul, vient de passer
devant le jury combiné de Liège-Bruxelles
le deuxième examen de docteur en droit
avec grande distinction.
Hier plusieurs personnes en allant la
station, n'ont pas été peu indignées, de voir
le terrain jonché de débris humains, que
les gamens ramassaient et se jetaient l'un
l'autre. Il parait que ces ossements pro
viennent du cimetière contigu au ci de
vant temple protestant, situéen cetendroit.
Nous appelons l'attention des personnes
compétentes afin qu'on fasse disparailre
au pluslôt ces restes.
Le Receveur des contributions directes
de la ville d'Ypres, invile les contribuables
qui jusqu'ici n'ont payé aucun à-complesur
les contributions qu'ils doivent son bu
reau pour l'année courante, payer les
termes échus avant le 20 du mois de mai,
en les prévenant, que passé ce délai il se
verra dans l'obligation d'envoyer des som
mations officielles tous les rélardalaires.
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET JIHTICE.
On s'atxjuue Y près, rue de Lille, 10, près la GrauU
Place, et chei les Percepteurs des Postes du Royaume.
i*nlDE K. titowtui \r. i»nr trlmmlre,
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Le Propagateur paraît le K AtlEDI et le !VI l it f it EDI
de chaque semaine. (Insertion* 19 centimes la ligne.)
Samedi dernier un jeune étudiant, de Messines,
ayant quitté notre ville vers midi, s'en retournait
paisiblement chez luilorsqu'arrivé b l'endroit
nommé Diependael il vit tout-b-conp sortir du
bois longeant la route, un homme ayant tout l'ex
térieur d'un ouvrier. Le brigand,car c'en était un,
débuta par demander h notre jeone homme une
aumône de quelques francs. L'étudiant, comme de
raison, trouva l'inconnu trop exigeant. Mais a
peine eut-il formulé un refus, que le mendiant se
jeta sur lui, fouilla dans les poches du jeune
homme, eu tira violemment un porte-monnaie et
y saisit une pièce de 5 francs. Après cet exploit,
le voleur s'enfuit a toutes jambes et disparut dans
le taillis d'où il venait de s'élancer.
Il nous souvient que passé environ un au un fait
semblable eut lieu au même endroit, un autre étu
diant, également de Messines, s'y vit alors en butte
une demande de secours faite assez brutalement
pour aggraver son état maladif. Mais il ne fut pas
dévalisé connue le premier.
Nous dénonçons ces méfaits b qui de droit et
nous espérons que la surveillance des gardes cham
pêtres et des geudarmes eu empêchera le retour.
On lit dans la Patrie de Bruges:
Ce matin, des affiches d'une dimension considé
rable, apposées en langue flamande et eu langue
frauçaiseau coin des rues de notre ville, attiraient
des groupes nombreux avides de les lire: ces affi
ches contenaient lejugemeut du tribunal de Bruges
et l'ariêt de la cour d'appel de Garid, qui con
damnent le nommé Alphonse Bogaert, éditeur de
l'Impartial, b i5 mille francs de donnnages-in-
téièispour calomnie l'égard de M. Henri Jouck-
heere, conducteur des ponts et chaussées a Courtrai.
La justice avait ordonné l'affiche a 3oo exem
plaires, de l'anêt de condamnation de M. Bogaert,
mais cette partie de la sentence n'aurait probable
ment pas été mise exécution, si de nouvelles
attaques dirigées la semaine dernière dans Clm-
parlial contre M. Jonckheere, n'étaient venues la
provoquer.