JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 3.822.
37mc année.
7??.2S, 17 Mai.
Dans l'intérêt des contribuables, et dans
l'état de pénurie où se trou vent nos finances,
il est de toute nécessité que le Trésor ne
soit tenu de payer un sou de plus que le
besoin ne l'exige. Cette vérité comprise
par la plupart des membres de la Chambre
des Représentants, a donné lieu au sein de
celle assemblée, des réclamations très
sensées contre les crédits allouésaux écoles
d'agriculture, crédits qui, sans contredit
doivent paraître autant de sommes inutile
ment dépensées, aux véritables agriculteurs
et tous ceux qui connaissent l'absence de
services qu'elles sont même de rendre
l'industrie agricole.
Des membres de la Chambre des Repré
sentants qui siègent sur les bancs de la
gauche aussi bien que sur les bancs de la
droite,ont déclaré quela plupart des élèves
desécoles agricoles n'étaient pratiquement
bons rien. Ceux qui veulent les employer
ne trouvent en eux presqu'aucune connais
sance dont ils puissent tirer un parti avan
tageux. Pourquoi dès lors continuera payer
des frais d'une utilité si peu réelle.
C'est irrégulièrement, ainsi que l'a fait
observer M. Usy, c'est sans consulter la
Chambre que M. Rogier, le soi-disant sau
veur des Flandres, a institué les écoles d'a
griculture.
Ce quiestbien plus fort, c'estque d'après
le budget volé, les écoles agricoles ne de
vaient coûter que 94,500 francs, et qu'au
lieu de se renfermer dans les limites de ce
crédit on a dépensé une somme de 152,000
francs;
Celte manière de procéder peut être li
bérale selon M. Rogier, mais certainement
elle est entachée d'irrégularité. Quand un
ministre a un crédit spécial pour un objet
déterminé, il ne doit pas lui être permis
de le dépasser et de l'affecter des objets
qui y sont étrangers. Les membres de la
Chambre qui ont cru devoir s'opposer
l'allocation de ce crédit semblent du reste
avoir agi avec d'autant plus de raison, que
l'honorable M. Tesch, a déclaré lui-même
qu'il ne s'agissait passeulement de la somme
pour laquelle un crédit était demandé;
qu'il y avait des contrats dont les effets
durent depuis plusieurs années.
Ainsi, on au rail loué dans le Luxembourg
une ferme pour une somme considérable
et pour une durée d'une dizaine d'années.
Eh bien, si l'on jugeait convenable de sup
primer cette école, l'État serait encore
engagé pour un grand nombre d'années et
pour une somme considérable.
Les critiques formulées l'encontre des
subsides affectés aux écoles d'agriculture,
eu dehors des crédits votés par la législa
ture, peuvent s'appliquer avec un égal
droit aux crédits supplémentaires que M.
Rogier n'a cessé d'affecter aux beaux-arts.
De 1842 1847 le gouvernement a res
pecté constamment la limite des crédits, il
n'a pas été obligé de réclamer des crédits
supplémentaires. Mais que s'est-il passé de
1847 1852? En 1848, M. Rogier qui avait
promis de ménager des économies, disons
le son honneur, en 1848 M. Rogier n'a
pas dépassé le crédit. Mais cela se conçoit,
comme l'observe l'honorable M. Deinan
d'Attenrode, il eut été difficile pour M. Ro
gier, que dès son arrivée aux affaires, il
eut posé des actes qui eussent été tout-à-
fait en opposition avec ses paroles. En
1849, il n'y eut pas de crédits supplémen
taires non plus, mais laChambreavait volé
le crédit d'un million, et M. Rogier a pré
levé sur ce crédit 100,000 fr. qui ont été
ajoutés aux allocations du budget.
Le crédit du budget s'est trouvé ainsi
augmenté en 1848 et 1819 d'une somme
de 100,000 francs; en 1850 il y eut un cré
dit supplémentaire de 54,041 fr. 70 cen
times voté en 1831. Est venue ensuite l'an
née 1832 pour laquelle l'on réclame un
supplément de 90,085 fr. 70 centimes. Et
outre cela, l'honorable M. Rogier a pris
des engagements considérables pour l'a
venir, dont la Chambre ni le pays ne con
naissent encore la dernière limite.
Est-ce ainsi, que devrait procéder un
ministère que les promesses d'épargner
l'argent des contribuables, et les cris d'é
conomies ont porté au pouvoir?
A la vérité,les hommes raisonnables qui
ont aidé de leur suffrage hisser sur le
pouvoir, la politique libérale de 1847, doi
vent bien sérieusement se repentir d'avoir
agi avec autant de légèreté et de fausse
confiance. Car il est pénible de voir com
bien le découvert s'est élargi sous la poli
tique libérale de MM. Rogier et Frère, et
combien la nécessité de nouvelles charges
est en partie imputable ces hommes d'E
tat, cause des dépenses auxquelles ils se
se sont livrés, et qui ne sont pas d'intérêt
général.
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET JTSTirE.
Composition de la Chambre de Discipline de
l'arrondissement d'Ypres, pour l'année 1854
855, MM. Boedt, président; Forrest, syndic;
Delefortrie, rapporteur Verlez, trésorier Lambin,
secrétaire; Soenen et Delavie, membres.
Nous apprenons avec plaisir que la reprise des
cours, la suite des vacances de Pâques, a vu encore
cette année s'augmenter le nombre des élèves du
Collège S*-Vincent de Paul. Cette institution
compte aujourd'hui 178 étudiants, dont 21 inter
nes. Le chiffre de ses élèves ne s'élevait précédem
ment qu'à 160.
Ainsi le collège S'-Vincent se concilie de plus
en plus la juste et flatteuse confiance des pères de
famille, et sou état de prospérité toujours croissante
témoigne des vives sympathies qu'il rencontre au
sein de notre population.
M. Liebaert, Pierre-Auguste, d'Ypres, élève de
l'université de Louvain, a été admis d'une ma
niéré satisfaisante l'Épreuve préparatoire de
l'examen de candidat en sciences, devant le» jurys
combinés de Gand- Louvain.
MM. les entrepreneurs des travaux de démoli
tion la porte de Dixmude ont été acquittés jeudi
de toute responsabilité de la mort du jeune Declerck
occasionnée par l'explosion d'une mine. L'accident
a été considéré comme ayant mis en défaut les
précautions de la prudence.
Au 13 juin prochain le pays est appelé renou
veler une moitié de la Chambre. Il convient de
savoir dans quelle proportion chacune des deux
opinious qui partagent notre assemblée délibérante,
se trouve exposée dans la nouvelle lutte électo
rale. Voici l'état des forces des partis dans les
quatre provinces, qui sont appelées rafraîchir le
mandat de leurs Représentants
La province d'Anvers compte la Chambre 6
députés libéraux et 4 conservateurs;
Celle de la Flandre-Occidentale, 9 députés
libéraux et 9 conservateurs;
Celle de Namur, 3 députés libéraux et 3 con
servateurs.
Celle de Luxembourg 4 députés libéraux et 1
conservateur.
Ce qui donne un total de 53 libéraux et 21
conservateurs.
Comme on le voit, le parti libéral se trouve
engagé pour un tiers de plus que le parti conser
vateur.
Mais il faut ici faire deux remarques
Dans ces trente-trois députés libéraux, il en est
cinq et peut-être six qui, différentes époques,
ont été, tort 011 raison, considérés mixtes ou ne
marchant précisément sous aucune des deux ban
nières.
Dans les cinq provinces que nous venons de
désigner 8 collèges électoraux ont nommé unique
ment des députés libéraux.
Six collèges électoraux ont nommé exclusive
ment les députés conservateurs.
Et 7 collèges électoraux, si l'on comprend dans
ce nombre celui d'Anvers, ont uommé la fois des
députés appartenant aux deux partis.
Un seul collège électoral, celui de Bruxelles,
choisit la fois 9 représentants.
Ce sera vraisemblablement dans les collèges
électoraux mixtes que la lutte sera la plus vive.
Un échec même partiel frapperait bien plus
encore le parti libéral que le parti conservateur.
[Gazelle de Liège.}
Le Moniteur publie une circulaire du Mi
nistre des finances adressée aux directeurs des con
tributions directes, etc., et prescrivant les mesures
d'exécution de l'art. 2 de la loi du 12 avril i854
relative au traité de commerce avec la France. Ces
instructions concernent les droits d'entrée des bois
d'ébénisterie, des bois de teinture, du colon en
laine, des huiles et du souffre.
Un avis du Moniteur fait connaître que les
lettres de Belgique destination de Guatémala,
Honduras, la Guyane et Sutinam, pourront l'a
venir être expédiées par l'iutermédiaire de l'office
des postes britanniques, moyennant affranchisse
ment obligatoire raison d'un franc 20 cent, pour
la lettre de 7 1/2 grammes.