JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. l\o 3.827. 37me annee PROPAGATEUR, VÉRITÉ ET JTSTICE. On s'abonne Yprès, rue de Lille, 10, près Is Grand Place, et cbei les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX RE L'AM*SE10K1>T, p»r Irlmcwlrc, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un a5 c. l-<* l'ropnu alcur (tarait le RAHCtl »-t le MDRniF.DI de chaque semaine. (InnertlnnM A3 centime* la ligne.) 5 Juin. DU DESPOTISME DES CLUBS. (lieuxlème article.) Il y ahuil jours, nousavonsdit comment les clubs politiques, prévoyant bien que leur influence ne survivrait pas aux pas sions versatiles qui l'avaient créée, imagi nèrent de confisquer tout la fois l'indé pendance du corps électoral et le libre arbitre de l'élu. Nous avons dit ce sujet jusqu'à quel point le joug des clubs pèse sur l'électeur soi-disant libéral, assez peu soucieux de ses devoirs et de sa dignité per sonnelle pour abdiquer entre leurs mains l'indépendance de son vole et les droits de 6a conscience. Cependant la pression qu'exercent les associations libérùtres sur les candidats de leur choix est plus honteuse encore et plus écrasante. L'électeur qui leur vend sa li berté, trouve au scrutin secret moyen par- foisd'échapperala surveillancelyrannique qui lui est imposée; mais le candidat qu'elles envoient aux Chambres ou l'Hô- tel-de-ville, et dont le grand jour de la publicité éclaire tous les actes politiques, voit sans cesse la férule du maiire sus pendue sur sa tôle. Il ne lui appartient plus désormais d'entrer en discussion avec les exigences des clubs. Instrument aveugle d'un parti, les opinions qu'il est appelle défendre, les voles qu'il lui faut émettre, sont désignés d'avance sa volonté es clave. Cet homme-machine qu'un ressort inflexible met en branle, n'a point s'in former de ce que réclament ni les besoins du pays, ni les vœux de la nation; il n'a point tenir compte de sa dignité de ci toyen ni de sa conscience de chrétien. Toute sa carrière politique lui est faite au sein des clubs; sa carte routière lui est tracée d'avance. C'est là ce qui s'appelle dans l'argot du parti le mandat impératif. Aussi, malheur au mandataire libéral, s'il ose penser et surtout agir autrement qu'il n'est prescrit de faire sa machinale intelligence. Combien de fois n'a-t on pas vu, de ce chef, les personnages ies plus marquants du parti, (tels que M. Delehaye, M. Kous- selle, M. I.ebeau lui-mèine,) en butte aux attaques implacables des feuilles inféodées aux clubs? N a-t-on pas vu, en 1852, pour une ques tion, où, semble-l-il, aucun principe poli tique ne se trouvait engagé, pour une simple question d impôt, le libéralisme renier les plus honorables de ses mem bres; les Dindal, les Waha, les Baillet, les \ergauN>en, d autres encore, éliminés du sénat pour avoir repoussé la loi impopu laire sur les successions en ligne directe? Aussi, dès ce temps là surtout, (nous nous plaisons le constater) que de voix généreuses se sont élevées successivement du milieu des rangs même de nos adver saires politiques! Que d'éloquentes protes tations ont retenti hier encore la face du pays et contre la pression des clubs et contre l'outrecuidance de leurs préten tions exclusives. Le pseudo-libéralisme en a tressailli de colère et d'effroi, comme s'il avait senti une main courageuse lui arra cher du visage le masque usé de ses im postures. Il s'est donc ingénié de nouveau tout confondre et tout intervertir. Dans sa langue, les mots ont perdu leur vraie signification. Le libéral, qui repousse le joug, pour rester fidèle des principes qu'il a pris au sérieux, est un transfuge, un rénégat; le docile instrument des clubs est un libéral, c'est un homme de progrès et d'avenir, un libre penseur; il habite le pays intelligent. Le conseil loyalement donné, librement reçu de la part d'un ami, constitue dans l'argotclubiste une violation de conscience au premier chef; par contre, le vole qu'im pose un meneur au servile jouet des clubs, implique chez ce dernier un caractère viril, une indépendance marquée au coin du li béralisme le moins suspect. Mais enfin ces sornettes sont bien vieil les, ces machines de guerre bien détraquées, et de toute part on a pris en dégoût les roueries grossières des pantiers libéràtres. L'apathie s'est donc glissée au sein des clubs les plus remuants et les plus ser- viles. Mais cette apathie n'est point de l'indifférence; c'est le calme qui précède l'orage; c'est l'ennui, qui au parterre pré sage les coups de sifflets. Jeudi dernier, ainsi que nous l'avions annoncé, a eu lieu en l'église S1 Jacques la première com munion pour les élèves du collège S' Vincent de Paul. Le nombre des jeunes gens admis pour la première fois k la Table Sainte était, croyons- nous, de vingt. Mgr l'évêque de Bruges, qui ne néglige aucune occasion de manifester les sentiments de bienveil lance particulière qui l'animent k l'égard du col lège S' Vincent, a daigné venir présider lui-même cette intéressante solennité. Durant le saint sacri fice offert par l'augnste Prélat, S. G. a adressé une exhortation louchante et substantielle la jeunesse qui se pressait autour de sa personne. Elle a éga lement conféré le sacrement de la confirmation aux nouveaux communiants. Ou a entendu avec plaisir en cette circonstance divers motets de la facture de M. Breyne, maitre de musique du collège, exécutés sous son habile direction par les élèves, avec le concours de plu sieurs musiciens-amateurs de cette ville. Nous apprenons avec plaisir que Mr Moerraan, l'habile organiste de l'Église de S1 Martin, vient de dédier k Sa Grandeur Monseigneur l'Évêque de Bruges, sou air varié de: Notre Dame de Tuine, Patronne de la ville, cette pièce est au dessus de tout éloge. Un journal de province en annonçant la candi dature de M. Pierre Calmein, avocat 'a Bruxelles, en remplacement de M. Clep, représentant de Furnesa dépeint le nouveau candidatcomme appartenant la coterie libéraliste dont M. Ver- hagen est le chef. Le dit journal dans son numéro du 1" juin, rectifie son jugement, se disant mal informé cet égard. Effectivement, l'honorable avocat Calmein autant par ses connaissances et son mérite, que par la solidité de ses principes éminemment conservateurs et catholiques est digne des suffrages des électeurs de l'arrondisse ment de Furnes. On écrit de Roulers, qu'un certain M. Gi'.liodts avocat a Bruges, se mettrait candidat pour les élections du 13en opposition avec M. Dumortier. Inutile d'ajouter quelles sont les chances de succès qui s'offrent dans ce district, pour le courageux Bnrgeois libéraliste. Sans parler du désappointe ment que ménage la ville et le district de Roulers en général, k cette candidature, nous pouvons assurer que l'échec que préparent k l'avocat Gil- liodts les électeurs des seules communes de Roulers, d'Ardoye, de Berereo, d'flooglede, de Moorslede et de Rumbeke, sera pour lui d'un poids si lourd, qu'il faudra requérir deux locomotives, pour le transport au domicile du malencontreux candidat, de sa buse électorale. Suivant la nouvelle qu'en donne le Boterluipje, le parti conservateur a Dixuiude proposerait pour candidat, aux élections du i 3, M. Vanhoobrouck- Deconiuck de Merckem, eD remplacement de M. De Breyne. Une correspondance adressée Y Émancipation mande que le grand Orieut des loges maçonniques, vient d'adresser 'a tous les affidés des sociétés secrètes, une lettre qui les convoque, en assemblée 'a Bruxelles, le 21 juin. Ne s'agirait-il pas d'aviser aux mesures k prendre k la suite de l'échec que prévoient les Clubs et les Loges pour leurs candi dats? On sait que M. Defuisseaux a donné sa démis sion de sénateur de l'arrondissement de Mous, et que le collège électoral est convoqué pour le 8 juin proebaio, a l'effet de remplacer le démission naire. La gazette clubisle de l'endroit ayaot attaqué l'un des candidats, s'est attirée la réponse suivaute, qui se distingue autant par la modération que par le patriotisme de sou auteur. .Vlona, Ir 31 niai IMI. M. le rédacteur de la Gazette de Mons, Dans votre numéro du 2g courantvous me citez nominativement comme l'un des candidats pour la prochaiue élection d'un sénateur. Vous voulez bien ajouter que j'appartiens au parti rétrograde; qu'à ce litre ma candidature ne peut pas être sérieuse que pour le moins elle ne mérite aucunement l'appui des libéraux. Si vous entendez par libéraux ces gens exclusifs qui estimeut les hommes noo pour ce qu'ils soot,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1