JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Ko 3.829.
37me année.
7??.ïS, 10 Jnx.
AUX ÉLECTEURS CONSERVATEURS
Electeurs!
C'est mardi 13 Juin, que vous êtes con
voqués, pour l'élection de vos représen
tants la Chambre législative.
Organes dévoués l'opinion conser
vatrice, cette opinion qui fonda notre
indépendance et nos libertés, celte opi
nion qui seule résume en soi, les principes
essentiellement constitutifs de la paix et
de la prospérité publique, nous vous con
viâmes en toute circonstance analogue,
autour de l'urne, pour y défendre lesdroits
de la modération et de la liberté contre
l'arbitraire et le despotisme des clubs libé
ralisas.
Electeurs! bien que celle fois les partis
qui se trouvent en présence, né paraissent
point disposés se disputer leurs positions
réciproques, et que pour ce motif, les
opérations électorales, ne revêtiront point
(il faut l'espérer) leur ancien caractère
d'animosité et d'aigreur, il n'a pas moins
paru de notre devoir de vous appeler au
tour du drapeau que nous sommes heureux
et fiers d'avoir glorieusement tenu debout,
grâce votre concours éclairé et constant.
Electeurs, en vain des considérations
puisées dans l'attitude passive de nos ad
versaires; en vain des motifs conçus dans
la portion suffisamment agissante des élec
teurs modérés; en vain des raisons de
celle nature sauraient elles vous détermi
ner sagement vous abstenir de l'exercice
du vote? La victoire il est vrai ne sera
selon toute probabilité, point disputée;
les hommes qui se présentent vos suffra
ges au nom des principes conservateurs ne
sont point nouveaux; leur nomination ne
soulève aucune opposition apparente de la
partde leurs adversaires! Néanmoins, réflé
chissez, et vous devrez convenir avec nous,
que les motifs de la plus haute importance
vous commandent de prendre part au
vole, et que les considérations qui vous
portèrent accorder vos suffrages MM.
Jules .Malou et Charles Van Renynghe
une autre époque, vous invitent plus puis
samment encore aujourd'hui prendre
place sur le terrain électoral!
L n mot d explication fera ressortir cette
vérité
Electeurs! lorsqu'il s'agit en 1830, de
faire sortir triomphants de l'urne, les
noms honorables que nous voyons se re
présenter devant nous aujourd'hui; lors
que s'agit de confier MM. Jules Malou
et Charles \an Renynghe, le mandat que
vous êtes appelés leur renouveler, quels
étaientalorsnosvœuxetnos désirs? N'était-
ce point de trouver en eux des mandataires
dévoués et capables, fermement résolus,
de défendre les intérêts de notre pays,
de notre arrondissement, de notre ville;
n'était-ce point de vous nommer dans les
chambres, des législateurs intelligents et
sages, dont la voix courageuse flétrît toute
mesure altentoire, la religion et la
liberté; toute tendance funeste au com
merce, l'agriculture, aux intérêts de la
hou rgeoisie?
Electeurs! si telle était votre volonté,
voyez, scrutez toute la conduite parlemen
taire de MM. Jules Malou et Charles Van'
Renynghe pour vous assurer si elle a été
comprise, et nous sommes persuadés que,
si les motifs dérivant de ces vœux ne vous
faisaient assez comprendre la nécessité de
vous rendre mardi autour du scrutin, la
voix de l'équité achèvera de vous convain
cre de celte obligation.
Electeurs! depuis le jour où ils reçurent
de vous le mandat représentatif, MM. Jules
Malou et Charles Van Renynghe n'ont cessé
de soutenir les intérêts de la ville et de
l'arrondissement. Ce dévouement vos
intérêts, et ceux du pays, ils l'ont fait
éclater toutes les fois que des mesures
contraires aux vœux de l.-ufx cr»mrnottants
se sont produites; toutes les fois que des
vues d'économies se sont présentées.
L'impôt immoral sur les successions
paternelles ils l'ont repoussé de leur vote,
et flétri de leur parole patriotique.
La loi anti religieuse sur l'enseignement
moyen, la législation arbitraire sur la bien
faisance ils les ont énergiquement com
battues, avec l'accent du Belge ami de sa
religion et de ses libertés.
Ils n'ont pas davantage admis les diver
ses aggravations d'impôts décrétées par le
libéralisme gaspilleur, au grand préjudice
du commerce et de l'industrie, et princi
palement de l'agriculture; mais au con
traire leur vole a été acquis toutes les
transactions commerciales, toutes les
propositions tendantes favoriser l'indus
trie agricole, et diminuer la gêne de la
bourgeoisie souffrante.
Etendant leur zèle tous les vrais inté
rêts nous les avons vus rivaliser d'efforts,
et de peine, pour vaincre l'opiniâtre déter
mination prise par le gouvernement
l'égard de notre ville; et, si dans les disgrâ
ces dans lesquelles nous nous trouvons
par suite du retrait de notre garnison, il
nous a été donné et promis quelques com
pensations, c'est au concours de leur paro
le,c'est leurs démarches, leur influence,
c'est leur initiative même au sein du
parlement que nous sommes redevables
de ces dédommagements partiels.
Electeurs! après tant de preuves de dé
vouement n'esl-il pas vrai de dire, qu'in
dépendamment de la voix de vos principes,
la v^iix de l'équité vous assigne autour de
l'urilejet que vous ne sauriez vous abstenir
de prendre part aux comices du 15, sans
faire preuve de faiblesse dans vos princi
pes, et sans forfaire votre devoir.
Électeurs Conservateurs! soyez donc
votre poste; en fidèles défenseurs du dra
peau unioniste, ralliez vous autour des
hommes indépendants et dignes, que vous
vous êtes choisis pour Représentants! Com
me aux époques de lutte, qu'aucun de vous
ne fasse défaut l'appel; que ni la dislance
des lieux, ni des affaires personnelles ne
vous éloignent du champ d'honneur! et
que le nom de MM. Jules Malou et Charles
Vax Renvxgue soit acclamé au dépouille
ment de chaque bulletin! Ainsi vous aurez
répondu l'attente légitime de votre patrie
et vous aurez prouvé que le bonheur de la
Belgique réside dans l'union de tous ses
vrais enfants.
Depuis que le calme commence re
naître parmi les nations si longtemps
ballotées par la tourmente révolution
naire, et que les éventualités de la guerre
d'Orient ont soulevé des préoccupations
d'un autre genre quoique non moins gra
ves, il semble que chez un grand nombre
d'hommes d'ordre et de modération le
besoin du repos ait anéanti toutes leurs
facultés et toute leur énergie. Pour s'as
soupir ainsi plus l'aise dans leur apathi
que indolence, ces hommes se persuadent
volontiers que leurs anciens adversaires
partagent ce sentiment de lassitude qui les
obsède eux-mêmes. Us ne comprennent
pas que si la réaction qui s'est produite en
ces derniers temps l'encontre des opi
nions libéralistes, a contraint leurs adeptes
plus de circonspection, celle attitude
exspectanle du parti est bien moins un
armistice, qu'une halle ou un expédient
que les circonstances commandent.
Certes, nous ne venons point prêcher
ici des principes d'intolérance ou d'exclu
sion. L'opinion modérée ne rallumera pas
la première le feu de la discorde et de la
zizanie, et la candidature de M. Alph.
Vandenpeereboom ne rencontrera point
d'opposition dans les rangs des conserva
teurs. L'opinion modérée n'ignore pas
quel point l'union des citoyens est désira
ble et nécessaire en la crise terrible où
l'Europe s'engage de jour en jour; elle
tient compte a M. Vandenpeereboom de
son zèle défendre de concert avec ses
deux collègues les intérêts de ses commet
tants d'Vpres, alors qu'une décision minis
térielle priva la ville de sa garnison et rasa
ses remparts.
Aussi n'est-ce point une levée de bou
cliers que nous entendons proclamer au
jourd'hui. Mais, la grande manifestation
électorale du 13 juin, serrons-nous tous
autour du drapeau unioniste et conserva
teur. Neillons ce qu'aucune éventualité
fâcheuse ne vienne nous surprendre. Et
que l'on reconnaisse au moins notre at
titude que si le parti modéré respecte une
posiliou acquise ce n'est pas cependant
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET JI8TICE.
On «'aboone Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et chei les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX DE I/ABOXNK9IEXT, par trl»ic«lre,
Ypres fr. 3. Les aulies localités fr. 3-5o. Un niaî c.
Le Propagateur paraît le fU%t«l III et le RI HCIlflU
de chaque semaine. (Inarrlion* 19 centime» lu llKtie.)
UK l.t «ll.Lt: tT HK I.MnlI^UIMKllKtT
D'YPRES.