JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
]\o 3,834.
37me année.
7P3.ES, 28 Juin.
L'abomination de la de'solation règne
dans le camp libéralisle. L'Indépendance
hurle, rObservateur gémit; Le Journal de
Liège pleure; CÈclaireur s'indigne, le Pré
curseur se lamente, l'Impartial, te Messager,
et leurs amis, versent d'abondantes larmes.
En un mot toute la presse clubisle est plon
gée dans le deuil, le plus profond, et tout
cela, au sujet de l'élimination de M. Kogier.
Que les cléricaux aient évincé de la Cham
bre, MM. Moxhon, et Ernest Vandenpeere-
boom; qu'ils aient forcé prendre le repos
M. D'HofTsmidt Bastogne, passe là des
sus! Mais que le parti conservateur ait eu
l'audace de ne point conserver M. Kogier
son troupeau libéralisle dans les Cham
bres, voilà ce qui dépasse toutes les bornes
de l'intolérance! Les flottes alliées de la
France et de l'Angleterre fussent-elles en
glouties dans les flots; le soleil qui éclaire
le monde se fût-il détaché du firmament,
et les échos ne retentiraient de plaintes
aussi amères qu'exhalent aujourd'hui sur
la tombe politique de M. Kogier, les Jéré-
mies de la presse libéralisle. .Monsieur Ko
gier n'est plus? Quelle calamité publique!
Quel sujet de chagrin pour toute la Bel
gique! A tout prix il faut que ce Colbert
soit rendu la vie parlementaire! comme
l'observespi rituel lementSaHc/io, une Cham
bre sans AL Kogier, serait une lanterne
dont on aurait ôlé la bougie! Il faut donc
au plus tôt faire revivre ce Lazare dont
l'éloignement du parlement enlèverait au
libéralisme son plus beau lleuron degloire.
il faut; le mot convient aux loges! mais le
tour n'est point facile. Car il s'agit de
trouver un nouveau Décius qui consente
s'immoler pour rendre M. Kogier ta Bel
gique éplorée, selon l'expression du Journal
de Liège.
Dans cette circonstance on conçoit l'em-
barrasdes coryphées clubistes. Néanmoins,
s'il faut croire les on dit, il paraîtrait qu'un
appel aurait été fait aux députés libéraux
30 la douzaine, pour réclamer de quel
qu'un d'eux ce brillant sacrifice. M. Ans-
pacli le premier aurait eu l'occasion de se
rendre ainsi jamais immortel dans la
mémoire du libéralisme; mais par mal
heur, il se serait fait que le député Bruxel
lois se croirait tout aussi utile la cause
libérale dans la Chambre, par ses oui et
ses non de serviteur très humble du club
Verhagen, que ne l'est M. Kogier par ses
regards de feu, ses gesticulations et son
impétueux verbiage.
Après ce premier déboire on aurait songé
faire rentrer la Chambre, l'ancien chef
de ta politique nouvelle par la porte de la
députalion Liégeoise; Mais M. Frère qui
n'ignore point que l'envers des culottes de
M. Kogier trahit d'anciennes couleurs unio
nistes de 1830, se serait opposé laisser
salir de leur contact, le banc de Liège,
vierge en matière de libéralisme.
Anvers, aurait été ensuite le sujet d'es
poir des champions désolés: mais là, nou
velle difficulté: volontiers M. Veydt céderait
AL Kogier sa place parlementaire, mais
on craint que dans l'élection qu'amènerait
ce retrait de la part de Al. Veydt, les 2473
électeurs qui volèrent pour AL Osy, ne re
viennent avec un nouveau candidat, et ne
signifient un nouveau bon voyage, mon ami,
une autre fois! au fétiche des loges!
Comme nous l'avons dit: l'embarras doit
être grand! et le sort ne parait offrir des
chances de réussite AL Kogier que par
l'inmolalion de quelque député des Flan
dres. Evidemment en Flandre AL Kogier
a des litres faire valoir la sympathie
publique. Il est le sauveur de ces provinces
délaissées; par ses impôts sur les succes
sions paternelles, sur le tabac, la bière, le
genièvre; par sa loi sur la garde civique;
par ses doctrines si charitables en matière
de bienfaisance; par sa loi antireligieuse
sur l'enseignement; par ses écoles agri
coles, ses expositions de carottes; par ses
dilapidations des deniers publics, AL Ko
gier s'est rendu populaire parmi les popu
lations flamandes; il n'aurait qu'à vouloir,
et la Flandre le rendrait la vie politique;
ainsi l'assurent ses confrères clubistes!
Quoiqu'il en soit de ce projet, on pré
tend que l'arrondissement de Bruges, pour
peu que AL Sinave veuille se prêter la
chose, parait offrir nos libéraux le plus
de chance de succès.
La dernière réélection de M. Sinave a
prouvé surabondamment jusqu'où pouvait
aller l'excentricité Brugeoise.
EXPOSE des opérations du Comité de Se
cours institué par résolution du Conseil en
date du 50 Décembre 1855.
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET jrSTICE.
On s'abonne Ypres, rue de Lille, »o, près la Grand
Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume.
IMtl\ DE L'ABONNEMENT, par trimestre
Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu u° a5 c.
Le l'ropn^ateur paraît le tlAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaiue. (Insertion* 11 centimes la ligne.)
Le comité de secours nommé en séance du Con
seil communal du 3o décembre 1853, a élé installé
le 4 janvier suivant, il élail composé comme suit:
cinq membres du Conseil, le Collège, le major de
de la Garde civique, les curés des quatre paroisses,
deux membres île la commission administrative des
Hospices, deux du bureau de Bienfaisance, le chef
homme de la Société royale de S1 Sébastien, et le
membre tiésorier de la commission directrice de la
Société de la Concorde.
Par ses soins des listes de souscription ont été
présentées a domicile. A la date du 17 janvier
i854, ces listes étaient closes et constataient une
recette de fr' 1 1,593-66.
Plus tard W. William Chantrell, a versé la
somme de fr' 4o7~85, provenaut des recettes sur
la ligne du Chemin de F"er entre Ypres et Confines,
avant la reprise de cette section.
Enfin les troncs pour les pauvres déposés dans
les établissements publics ont produit la somme de
fr' 658-21.
De sorte, que les ressources générales du co
mité de secours se sont élevés la somme de fr'
12,659-72.
Dès sa première séance le comité résolut de
fournir des secours aux indigents du bureau de
Bienfaisance, ainsi qu'à tontes les personnes qui
cause de la cherté des subsistances, se trouvaient
momentanément dans le cas de devoir être se
courues.
Il fut également décidé, dès le principe, que du
pain serait vendu prix réduit et que des soupes
seraient distribuées gratuitement.
Le prix d'achat du pain fut fixé aux deux tiers
du prix officiel.
Le comité voulant livrer aux indigents du pain
d'une qualité plus nutritive que celui qui est gé
néralement vendu, résolut de faire cuire sous sa
surveillance la boulangerie établie l'hôtel de
de ville.
A la suite de ces décisions, deux listes furent
dressées: l'une comprenant les noms des admi
nistrés du bureau de Bienfaisance, l'autre ceux des
personnes qui, ne recevant aucun secours public,
devaient cependant être assistées pendant la crise
alimentaire.
La première liste comprenait les noms d'en
viron 970 chefs de famille, composée de 3,102
personnes; la seconde ceux de 85o chefs de fa
mille représentant 2700 personnes. Total pour les
deux listes 1820 familles (58o2 personnes).
La première distribution de pain prix réduit
eut lieu le dernier luudi du mois de janvier i854.
Ces disti ibutions ont continué depuis lors jusqu'au
x2 avril dernier, de la manière suivante:
Les lundis, mercredis, et vendredis pour les per
sonnes ne participant pas aux secours publics; les
mardis et samedis pour les indigents du bureau de
Bienfaisance.
Cinquante deux distributions ont eu lieu pen
dant lesquelles il a élé vendu prix réduit 80,325
pains. Ce service a coûté, eu déduisant le produit
de la vente du pain 20 centimes, la somme de
fr' 8,4o2-35.
Les distributions de soupe ont commencé le 22
janvier et ont fiui le 4 mars. Elles avaient lieu
quatre fois par semaine et ont été faites un
nombre moyen de 1200 personnes non secourues
par le bureau de Bienfaisance.
Ces indigents oui reçu 6,o42 rations qui ont
coulé fr' 668 45.
Les pauvres du bureau de Bienfaisance ont reçu
8,978 rations pour la somme de fr' 559-70.
Soit pour la distribution de soupes une dépense
totale de fr' i,2o8-i5.
Il est noter que le comité remboursait intégra
lement le prix de revient des soupes doouées aux
pet sonnes ue recevant aucun secours public quant
aux pauvres de la Bienfaisance, cette administra
tion charitable payait 5 centimes par ration et le
comité suppléait le reste.
La Commission des Hospices a bien voulu pren
dre sur elle de faire préparer les soupes dans les
divers établissements qu'elle administre.
Grâce son intervention et aux soins désinté
ressés des chefs de ces établissements, ce service a