JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. IVo 3.8-47. 38me année. PROPAGATEUR, VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Graud Place, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DR L'tBOXKKMEXT, pnr trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.) 7PF.ES, 12 AOÛT. REVUE POLITIQUE. Les nouvelles de Conslantinople reçues par la voie de Marseille, porleot que les gêne'raux Can- roberl el Brown e'iaieot revenus Varna avec une division navale qui avait reconnu la côle de Crimée el le porl de Sébaslopol. Suivant les mêmes nouvelles, l'amiral Hamelin qui se trouvait aussi devant Varna,avait rappelé de Conslantinople tous les transports ainsi que la flotte turque. Une dépêche de Trieste, en date du 8 août, annonce l'arrivée de la inalle des Indes partie de Bombay le i". On semblait disposé h la paix h Ava. Dans le Caboul, ou disait que le Czar avait promis b la Perse de lui restituer les provinces conquises sur elle par la Russie, si le Sbab de Perse envoyait deux armées contre la Turquie. On assurait aussi que les Russes s'étaient emparés de la forteresse de Koban. L'expédition hollan daise cootre Bornéo a réussi. Montrado a été pris. L'évacuation des provinces danubiennes est annoncée d'une manière positive; niais le corres pondant viennois du Journal de Francfort, dans une lettre du 6 août dont la feuille allemande croit devoir faire ressortir l'importance, affirme que la retraite des russes n'a lieu en réalité que par mesure stratégique. D'après la note du Moniteur français, on peut supposer qu'il y a entente sur les conditions h obtenir pour la pacification de l'Europe entre les trois puissances. Un journal allemand parle même d'un nouveau protocole qui devait êlre signé ces jours-ci b Vienne et dans lequel serait exposée l'opiniou commune des gouvernements de France, d'Angleterre et d'Autriche. La question d'Orient qui s'est si souvent trans formée depuis son origine, entre aujourd'hui dans une phase nouvelle qu'il ne nous est pas eucore possible d'apprécier.» Voilb sa conclusion; elle ne détruit en aucune façon le raisonnement de la correspondance autri chienne du Journal de Francfort car quoi qu'il advienne, pour traiter de la paix, il faudra que le Czar se décide b donner b l'Europe d'autres garan ties que celles qui lui offre aujourd'hui. Les journaux de Madrid contiennent des décrets qui rétablissent l'inviolabilité parlementaire, et chargent la juote de Madrid de récompenser les services des combattants de la révolution. Les dépêches télégraphiques constatent, en outre, que certaines provioces inspirent encore de l'inquiétude; l'une de ces dépêches, datée de Barcelone, 6 août, dit que le capitaine-général Manuel de la Concha a publié UDe proclamation dans laquelle il annonce qu'il maintiendra l'ordre jusqu b la mort. La junte de cette ville a rendu un décret qui prohibe b la sortie tous les articles de consommation. Ces faits suffisent pour donner une idée de ce qu il est permis d'attendre d'un peuple si cruellement travaillé par l'esprit d'anarchie. A Madrid, d'après les derniers avis, le peuple s oppose toujours au départ de la Reine-mère avant qu elle ait restitué au trésor, certaines sommes assez considérables. D'après les mêmes bruits, il se con firme que des dissidences d'opinions commencent b se produire entre le duc de la Victoire et le général O'Donnell. Les journaux de New-York annoncent qu'on s'attend dans le Pacifique b voir l'Angleterre tenter de s'emparer des possessions rosses ruais le Herald dit que des négociations sont pendantes pour l'a chat de ces possessions par les É'ats-Uois. Au Mexique la guerre civile se rallume. Plusieurs États se sont prononcés contre Santa-Anna. Une dépêche de Stockholm annonce qu'à la suite de son entrevue avec le général Baraguey- d'Hilliers, le Roi Oscar, de Suède, a donué l'ordre de ne pas désarmer la flotte suédoise réunie b Cals- crona. Si ce fait se confirme, ou peut croire qu'il ne sera pas sans influence sur les opérations de la Baltique. GRAND TIR A LA PERCHE. Journée du Dimanche, 6 Août 1854. Oiseau N° î.M. Debeer, Félix, d'Ypres, 12 couv. 2. M. Ver Eeke, d'Aellre, 6 couverts. 3. M. Ardennois, de Bruges, S'-Pierre, 6 couverts. 4. M. Leconte, François, de Quariguon, 4 couverts. 5. M. Aarooult, M", d'Ypres (Houckje), 4 couverts. Deuxième Journée, Lundi 7 Août. N° 1. M. Papillion, d'Ypres, 4 couverts. N" 2. M. Hubeau, de la société S'-Arnould, de Tourcoing, 2 couverts. Médailles. Prix d'éloignemeut b la société de Quarigoou. Id. de tenue b la société du Château b Tourcoing. ld. de nombre b la même société. 2D2 tireurs. Nota. Les 6 couverts non abattus le 1" jour furent répartis le 2°, sur les petits oiseaux lesquels furent ainsi doublés pour le nombre indiqué de six. La société d'Ypres remporta 28 prix. TIR AUX PIGEONS. 7 Août 1854. 1" Prix, consistanten un supeibe fusil de chasse, valeur 175 fr. M. Roorick, Pierre, d'Isenbergbe. 2* Pi ix, consistant eD un fusil de chasse, valeur 80 fr. M. Gadeyue, Bernard, de Moorseele. 3' Prix, consistant en un joli carnier, valeur 25 fr. M. Lefevre, Couslant, de Raviukbove. 4* Prix, consistant en une poudrière et un sac b plomb, valeur i5 fr. M. Dambre, Henri, de K.em- mel. Le tir b la sarbacane, qui a eu lieu Mardi dernier se composait de 53 membres dont 24 de la ville même. L'oiseau N" 1, mootant 5o fr. a été abattu pnr M. Heyze, Constant, membre de la société du Lion Belge, hors la porte de Tournai, b Courtrai. (8* peloton.) Oiseau N" 2, 25 fr., M. Vandewiele, Victor, membre de la société de Zeele. (11" peloton.) Oiseau N° 3, 25 fr., M. Liegeois, François, membre de la société du Lion Noir, a Ypres. (i4' peloton.) Oiseau N" 4, 20 fr., M. Allaer, Juvenal, greffier de la société du Mortier d'Or, b Ypres. (1" pelol.) Oiseau N" 5, 20 fr., M. Desramault, Heuri, membre de la société du Mortier d'Or, b Ypres. (1" peloton.) Les médailles ont été décernées aux diverses sociétés qui ont pris part au concours, comme suit Une médaille b la société de Zeele, comme étant celle venant du point le plus éloigné. (Distance de 18 b 20 lieues.) Une médaille b la société, séant b l'estaminet la Rose, b Roulers, comme étant celle composée du plus graud nombre de membres. (7). En essayant de décrire ici la fête du 9 août, fête qui a laissé dans le cœur des innombrables assistants des impressions aussi profondes, et dont ils ne perdront jamais le souvenir, nous nous imposons volontairement une tâche des plus difficiles remplir. Mus par le désir de plaire ceux de nos lecteurs qui n'ont point assisté celte intéressante cérémonie, nous nous efforcerons de leur faire concevoir une faible idée de cette fêle jamais mémora ble. Le mercredi 9 de ce mois, était, comme il avait été indiqué dans le programme, le jour fixé pour la bénédiction de l'image de Notre-DamedeThuyneet l'inauguration des statues des Ducs de Bourgogne. Dès le grand matin, la ville avait revêtu ses plus beaux habits de fête. Dequelquecôlé qu'on lançât ses regards, on ne voyait partout que drapeaux, bannières, oriflammes de toutes couleurs; que tapisseries, guirlandes de fleurs, colonnades,inscriptions. Chacun s'était empressé de décorer la façade de son habitation avec le plus d'éclat possible, afin d'ajouter un nouveau lustre cette fête si éminemment Yproise. Bientôt une animation extraordinaire régna dans la ville. Une foule innombrable d'étrangers arrivés de tous les points et par tous les moyens de transport encombrait les rues. A 2 1/2 heures de relevée, les cloches du beffroi en entonnant l'air Yprois avec ac compagnement de la musique des Sapeurs- Pompiers, annoncèrent la cité que la procession et le cortège historique, dispo sés sur la Petite-Place se mettaient en marche. Il nous est de toute impossibilité d'exprimer ici ia beauté, la magnificence, l'imposant effet de tout cet ensemble de parties si diverses et si variées. Plus de deux raille personnes figuraient dans ce cortège et toutes se faisaient remarquer par la variété, toujours assortie avec goût, de leurs costumes, par le caractère propre des personnages représentés. Beaucoup de groupes étaient ravissants de richesse et d'éclat. Un temps magnifique favorisait celte belle fête. Nous n'hésitons pas dire que celte procession surpassait, sous beau coup de rapports, celle qu'on a vu tout récemment Lille. Il est permis de dire que tout indistinctement était superbe. Mgr Malou,entouré d'un nombreux clergé, marchait sous un dais el rehaussait la fête de sa présence, toujours si agréable au peuple catholique de sa ville natale. Venait ensuite le char de triomphe au haut duquel était assise Notre Dame Protectrice de la ville, char, sans contredit, de toute beauté.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1