JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Ko 3.852. 38mc annee. PROPAGATEUR, VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'abonne Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, el chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX. DE K.MMNNEMENT, par trimestre, Ypres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Uu n° a5 c. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. (Insertions 13 eentluies la ligne.) 7PF.3S, 50 Août. Certes, nous ne nous amuserons pas relever toutes les accusations absurdes et odieuses que chaque jour les organes du libéralisme éditent l'adresse de l'opinion conservatrice. Depuis longtemps nous sa vons que le mensonge est le pain quotidien des journaux de ce bord, et que chez eux lacalomnieest érigée en système. Et quelle idée voulez-vous que l'on se fasse de la pro bité, delà bonne foi du journalisme libéral, lorsque vingt fois déjà les tribunaux du pays ont imprimé sur le front de ses ré dacteurs le stigmate infamant de calom niateurs? Libre donc aux diffamateurs gages des loges maçonniques d'écrire dans leurs feuilles que les conservateurs sont un ramassis d'anarchistes, qui ne cherchent qu'à bouleverser les Etats; comme si tant de ruines accumulées depuis 60 ans sur l'Europe entière étaient notre propre ou vrage! Ce sont là de ces extravagances qui ne devraient qu'exciter les risées des hom mes sensés, si elles n'avaient un but secret et odieux. A force de répéter que les ca tholiques forment un parti remuant, dan gereux, ennemi de la patrie et de nos institutions, on vent égarer l'opinion, et l'on cherche justifier d'avance aux yeux du public le coup de main qu'on médite contre eux dans les antres de la franc-ma çonnerie. Les adeptes des clubs veulent toute fin nous faire passer pour des révo lutionnaires afin de se ménager un pré texte pour nous abattre révolulionnaire- menl. Réussiront-ils dans leurs projets? Eh! mon Dieu, ils ont bien réussi en Suisse, en France, Rome, dans d'autres pays; ils réussissent bien en Piémont l'heure qu'il est: pourquoi n'espéreraient-ils obtenir chez nous le même succès? Déjà nous voyons les loges peser sur la marche des affaires au point d'imposer leurs vues aux ministres du Roi, et de forcer ceux-ci la retraite lorsqu'ilsosent montrer seulement quelque velléité de résistance: ne sont-ce pas là des symptômes fâcheux? et ne peut- on pas craindre vraiment que dans un avenir prochain tout gouvernement ne de vienne possible en Belgique, si ce n'est qu'il consente se mettre au service des clubs el devenir le vil instrument de leurs vengeances el de leurs haines? Et que l'on songe un moment ce que de viendront nos libertés, notre Constitution, la patrie elle-même, si jamais la franc ma çonnerie, elle qui a juré la ruine des autels et des trônes, doit être l'arbitre des destinées de la Belgique: tout ce bel édifice politique, élevé en 1830 au prix de tant de labeurs, sera rasé, démoli jusqu'à la dernière pierre. Ce n'est pas néanmoins que nous veuil lons dire que tout est perdu, ou même qu'il y a quelque chose de perdu. Nous nous plaisons espérer dans le bon sens public qui, chez nous, n'a jamais fait défaut dans les circonstances délicates et difficiles. Nous espérons aussi dans l'énergie et dans la parfaite union de tous les conservateurs. Si dans notre pays ies anarchistes ne sont ni moins disciplinés, ni peut-être moins puissants que dans d'autres contrées de l'Europe où ils ont momentanément triom phé, par contre, il est juste de dire aussi que le parti de l'ordre fait preuve chez nous de bien plus d'esprit public, de bien plus d'énergie que presque partout ailleurs. Le sentiment, l'amour de la liberté; un at tachement profond sa religion, et ses institutions, voilà des traits qui ont tou jours caractérisé le Belge depuis les siècles les plus reculés; el voilà aussi pourquoi la Belgique neconsentira jamais subirlong- lemps le lourd et ignoble despotisme des clubs. Pas plus aujourd'hui qu'autrefois, elle n'est disposée se laisser arracher aucune des précieuses libertés qu'elle a conquises au prix du sang de ses enfants. Chez nous les conservateurs sentent leur force, et ils veulent en user: ils savent bien qu'il leur suffira toujours de marcher unis, serrés, pour faire rxitrer dans l'om bre les anarchistes sortis des loges. Toutefois, en présence des efforts pro digieux et constants du parti révolution naire, nous pensons qu'il serai [grandement désirer qu'il pût s'établir des rapports plus étroits, plus intimes, plus suivis entre tous les amis de l'ordre. Trop souvent aujourd'hui, ils agissent isolément, chacun pour soi, el sans savoir quoi ils doivent s'en tenir de là il arrive quelquefois qu'il y a de la mollesse dans l'action, el que leurs efforts restent stériles. Suivant nous, il faut que les conservateurs sortent de leur isolement; il faut qu'ils réunissent comme dans un seul faisceau toutes les forces vitales du parti de cette manière, ils déploieront dans la défense de leurs principes une puissance d'ensemble contre laquelle viendront échouer toutes les at taques des ennemis de notre ordre social. DU CONCOURS UU CLERGÉ au POINT DE VUE LIBÉIIAL. Le Messager de Gand reproduit d'après le Journal de Gruges les lignes suivantes On nous assure qu'à Furnes, où il existe une école moyenne de l'Etat, le bureau administratif, appelé se pronon cer sur la convention d'Anvers, a émis l'avis que puisque C institution était en voie de prospérité, il n'y avait pas lieu déli bérer. Il est impossible d'exprimer plus naïve ment la pensée de certains hommes l'égard du concours du clergé. Il ne s'agit pas pour eux d'un intérêt sacré, celui de l'éducation de la jeunesse; tout se réduit une question de boutique. Si les élèves qui fréquentent l'établissement sont nombreux, disent-ils, nous n'avons pas nous préoc cuper de l'enseignement religieux. La robe du prêtre est tout au plus une enseigne, une garantie qu'on sait exploiter, pour attirer la confiance des familles. Hors de là, c'est du superflu. Voilà au fond la pensée du bureau ad ministratif de Furnes, el c'est sans doute aussi celle du Messager et du Journal de Gruges. N'est-ce pas le cas de répéter A bas les masques! (Journal de Bruxelles.) Comme on le voit, nos libéraux clubistes se contentent jusqu'ici de mépriser la Religion et les prêtres, en attendant qu'ils puissent les persécuter comme leurs con frères de Piémont. NOUVELLES LOCALES. Nous avons lu avec plaisir dans le Moniteur de la ville qu'on est sur le point de faire droit enfin aux justes re'clamalions qui se sont e'Ieve'es plusieurs reprises au sujet de l'emplacement actuel de l'usine a gaz. M. Valckes'adressant a l'administration com munale pour lui soumettre des conditions nouvelles pour l'éclairage public, a offert, moyennant une indemnité et la cession d'un terrain suffisant, de transporter son usine de gaz an dehors de la porte de Dixmude. Dans une séance huis-clos, le con seil communal a discuté celte proposition; il a été offert a M. Valcke de lui concéder pour un terme de quinze années, et moyennant un subside annuel de 5,t 52 fr., l'éclairage public au gaz, lequel devra consister en i 45 réverbères allumés pendant g5o heures par an. En outre, la ville sollicitera de i État 1 abandon gratuit d un terrain d'emplacement suffisant. Par lettre, M. Valcke a fait connaître qu'il accepte ces propositions, et le conseil com munal a pris acte de celle acceptation par suite il a été décidé qu'il n'y avait plus lieu d'accorder uue prolongation d'octroi pour l'exploitation de l'usine de gaz dans l'endroit où elle se trouve actuellement établie. Le même journal annonce encore que le Conseil communal discute et adopte le cahier des charges pour la vente d'une partie de terrains entre la rue des Bouchers et l'Esplanade. C'est le même que celui qui a été dressé pour la vente de terrains, où ont été construites les nouvelles maisons en face de la Station; seulement on a diminué la hauteur des constructions ériger a 12 mètres. I.a vente aura lieu au mois de Septembre. Huit lots de terrains de neuf mètres de largeur sur quatorze de profon deur seront offerts aux amateurs. Celui qui achè tera le lot le long de la me des Bouchers, pourra acquérir au même prix le lot correspondant, fai sant face h I Esplanade. Il sera donc mis en vente une superficie de trente mètres de long, sur vingt- huit el uDe fraction de large. Cette vente se fera avant l'hiver, afin de fournir aux acquéreurs le temps nécessaire pour l'achat du hois et la confec tion des travaux de menuiserie pendant la morte- saison.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1854 | | pagina 1