l'honneur de monter a l'assaut de Sébastopol, con
jointement avec les troupes de terre.
Le Duc de Cambridge, quoique encore fatigué,
repart de Constantiuople, pour se joindre h l'ex
pédition.
Il y a peu de nouvelles du théâtre de la gnerre
sur le Danube. La Gazette de Cologne annonce
qu'une convention a été conclue entre Oiner-
Pacha et le major-général baron de Hess, confor
mément aux instructions reçues de leurs gouver
nements respectifs. D'après cette convention, les
troupes autrichiennes tiendront garnison dans les
18 principaux endroits de la petite et de la grande
Valachie; mais les gués du Danube ainsi que les
têtes de pont sur la rive valaque et les divers points
fortifiés depuis Kalafat jusqu'à lbraïl et Galatz
seront gardés par les troupes Ottomanes. En vertu
de la même convention dit le même journal
Orner-Pacha avec son armée forte de 60,000
hommes, 21,000 chevaux, et 120 pièces de canon,
est en marche vers la Moldavie. D'après des nou
velles reçues par le Lloyd, les troupes turques se
concentrent dans les environs de Buseo, situé sur
la rivière du même nom déjà on annonce qu'elles
ont passé cette rivière et que leur avant-garde s'est
avancée jusque près de Braïlow.
Des nouvelles de Bucbarest en date du 3i août
et qui paraissent dignes de foi, assurent que les
Russes font de nouveau des mouvements en avant
dans la Valachie.
Quant aux nouvelles de la Baltique, elles sont
fort confuses. Il y a quelques jours, on disait que
les forces alliées tenteraient quelque nouvelle
entreprise sur les côtes de la Finlande. Aujour
d'hui on aunouce, et le fait est certain, qu'elles ne
feront plus rien cette année, et que les troupes
françaises et anglaises sont en route pour retourner
chez elles. Cette nouvelle ne doit pas paraître
étonnante; l'hiver avance grands pas et dans
quelques semaines la mer ne sera plus tenable pour
les flottes. Conformément la résolution prises par
leurs gouvernements, les troupes anglo-françaises,
avant de quitter Bomarsuud, détruiront les forti
fications des îles d'Aland.
On écrit de Dantzick que le général Baraguay-
D'Hilliers vient d'arriver dans le port de cette
ville bord du Fulton et qu'il rentre en Frauce.
On annonce que la Reine Marie-Christine est
arrivée en Portugal le 2 septembre.
La Société des Anciens Frères d'armes de l'Em
pire, vient de perdre un de ses membres, le nommé
Henri Alleman, nous nous faisons un véritable
plaisir de produire ici le discours qui a été pro-
uoncé sur sa tombe, par un des frères de la So
ciété, son service funèbre a eu lieu aujourd'hui.
Cher8 Frères
Insensiblement la faulx du temps vient mois
sonner les vieux débris de l'Empire, insensiblement
ces hommes d'un autre siècle auront été de ce
monde, aujourd'hui nous voilà de nouveau réunis
pour rendre les derniers devoirs un des membres
les plus âgés il est vrai, un homme qui fut soldat,
brave, zélé et courageux.
Alleman Henri, de qui nous entourons les dé
pouilles mortelles, naquit Ypres le 27 juin 1775,
et partit pour les armées de la République le 11
messidor l'an VII, il fut incorporé dans la 4o"
demi brigade d'infanterie (ou 4o* rég1 de ligne),
et fit dans cette armée les campagnes de l'Ouest
avec houneur.
Chers Frères, si chacun peut avec orgueil citer
une grande bataille, un fait d'armes mémorable
dans sa carrière militaire, s'il y en a qui peuvent
dire j'étais Ulm, Aosterlitz, Wagrara,
Jena, Moscou, il pouvait dire la tête levée: j é-
tais de ceux qui, avec le général Bonaparte, pre
mier Consul, ont passé les grandes Alpes et franchi
le Mont S' Bernard. J'étais de ces six régimeots
qui sous les ordres des généraux Lannes et VVatrin,
s'engagèrent les premiers, dans la nuit du 24 au
25 floréal en qualité d'avant gardes de l'armée
expéditionnaire et conquérante, dans des parages
où jamais auparavant une armée n'avait osé s a-
venturer. J'étais de ceux qui, aux chants de la
Marseillaise, et aux sons des musiques militaires,
s'engageaient dans les glacières qui se fondaient et
s'abattaient sur nos têtes, dans ces neiges perpé
tuelles, et ces précipices sans nombre, pour y
frayer des chemins praticables, et donner par notre
exemple, aux corps d'armées qui devaient suivre,
l'exemple de l'intrépidité et du courage.
El en effet, chers Frères, Alleman nous disait
souvent et l'histoire le confirme, que la 4o" demi
brigade dont il fit partie, fut une de celles qui se
mirent les premières la table des cénobites du
Mont S" Bernard, et descendirent les premières la
bayonuette en avant, la vallée d'Aoste, d'où elles
chassèrent les autrichiens stupéfiés, elle tourna la
première le fort de Barr, passa la nage la petite
rivière de la Chinsella, et commandée par celui
qui par la suite reçut le nom de brave des braves,
fil évacuer la ville d'Ivrée par les autrichiens, pour
entrer ensuite en vainqueur dans les villes de
Milan, de Plaisance, de Tortone et de Crémone,
enfin Alleman put dire avec orgueil, je fus un des
vainqueurs de Marengo, j'ai entré comme tel dans
presque toutes les villes d'Italie, ce fut h Marengo
où l'intrépidité et le courage des soldats républi
cains se rendit maître d'une armée modèle, com
mandée par le baron de Mêlas, et qui dût finir par
capituler, ayant perdu le tiers de son monde.
Un jour viendra, chers Frères, où les débris de
ces phalanges héroïques u'existeront plus, et où
l'histoire rucoutera.setile aux générations futures,
ces expéditions gigantesques prodiges de valeur et
d'iutrépidité.
De telles batailles, de telles fatigues, devaient
bientôt abattre les forces d'uu homme, c'est ce qui
arriva Alleman Henri, car couvert de blessures
et de cicatrices, le 20 pluviôse de l'an xi de la
République, il fut par congé de réforme renvoyé
daus ses foyers, où il souffrit de ses blessures jus
qu'au jour de sa mort.
Alleman fut donc un de ceux qui contribuèrent
le plus élever un général d'armée, et lui donner
un si grand prestige général qui bientôt devint
un des hommes les plus puissants de l'univers, car
le passage du Mont S1 Bernard, les batailles d'I
talie, furent des faits d'armes qui ne contribuèrent
pas peu faire du général Bonaparte un Empereur.
Voilà donc, chers Fières, la carrière militaire
d'Henri Allemau.
De retour daus ses foyers, il y fut bon citoyen
et bon père de famille, aimé de nous tous, quand
enfin sa douloureuse maladie est venue mettre fui
son existence.
Adieu donc Alleman! adieu vieux soldat ré
publicain recevez ici par mon organe les adieux
de tous vos camarades, qui demandiont au Très
Haut pour qu'il vous place parmi ses élus, sovez
persuadé qu'ils se souviendront toujours de vous,
et que vous trouverez place dans leurs prières.
Adieu! doue Alleman, adieu! que la terre vous
soit légère.
NOUVELLES DIVERSES.
Au marché de Popetinghe, de cette semaine,
le houblon de la nouvelle récolte, a été coté de
fr. 2i5 h 220 fr. les 5o kil.
On lit dans la Patrie de Biuges, d'avant-hier
Les provocations au désordre que nous avons
signalées hier, ne sont pas restées sans effet m,e
foule considérable s'est portée la plaine de Maele,
lieu désigné pour la réunion dans les billets qui
ont été répandus. Elle y a stationné assez long
temps, mais vers le soir, le rassemblement est ar
rivé en ville, ayant eu tète un individu qui portait
un mouchoir rouge au bout d'uu bâton. Il s'est
arrêté quelque temps la porte S" Croix, puis s'est
répandu daus la rue Longue, d'où, grossi par d'au
tres bandes venues de l'intérieur, il a parcouru
diverses rues, en chantant et eB vociférant des
menaces.
Dans la rue Longue, des carreaux de vitre ont
été brisés chez le boulanger Debeuckelaere.
Un rassemblement considérable s'est arrêté aussi
devant la maison du boulanger De Wulf, rue des
Pierres; la police a fait fermer la porte et les fe
nêtres de la boulangerie; mais nous n'avons pas
appris que des violeuces avaient été commises.
A la Grand'Place, se trouvaient également des
groupes nombreux.
Partout la police les suivait et essayait de les
disperser deux individus ont été arrêtés. Vers 9
heures et demie, tout était rentré dans l'ordre.
On criait partout dans les groupes qu'on recom
mencerait aujourd'hui avec plus de vigueur. Si
cette menace se réalisait, dous voudrions que la
force publique mit promptement fin ces dé
monstrations malveillantes jusqu'ici elles u'out eu
beaucoup de gravité; mais l'expérience nous ap
prend qu'il ne faut jamais tolérer des rassem
blements daos les rues: inoffensifs d'abord, ils
s'enhardissent par la longanimité de l'autorité, que
les perturbateurs du repos public, prennent pour
de la faiblesse, et de lâ résultent des pillages et des
excès de tout genre.
Si les rassemblements se renouvelaient aujour-
jourd'hui, la crainte éloignerait samedi les fermiers
du marché, qui ne serait pas approvisionué, et il
en résulterait une hansse dans les prix des grains.
Pour prévenir cette fâcheuse couséquence, il im
porte que tout rassemblement soit dissipé par la
force; que l'autorité requière la gendarmerie, et
lui laisse le soin de rétablir l'ordre. Ce que ce corps
a fait a Courtrai, Menin, Malioes, il le ferait
Bruges; avec l'énergie qu'on lui connaît, il mettrait
promptement fin ces démonstrations provoquées
par la malveillance, ainsi que l'atteste l'existence
des billets répandus dans les quartiers populeux de
la ville.
Nous recevons l'iustaut la nouvelle d'un
terrible malheur qui est arrivé le 5 septembre, h
Waereghem, où, croyons-nous, avaient lieu les
courses aux chevaux. Deux estrades se sont écrou
lées, et plus de cent personnes, dit-on, sont bles
sées ou contusionnées. On cite parmi les blessés
M. le représentant Magherman, qui aurait la che
ville broyée et de lambeaux de chair enlevés.
Nous attendons des détails ultérieurs.
Voici des détails que nous trouvons dans le
Bien public, sur l'accident arrivé Waereghem:
Mardi passé, 4 septembre, vers trois heures de
l'apres-dîuée, ont eu lieu les courses de Waere-
ghem. Un temps superbe et un concours nombreux
et empressé de tout ce qu'il y a d'amateurs du
sport de notre ville, de Courtrai et des communes
eiivironiiautes, donnaient cette fêle une anima
tion extraordinaire.
Malheureusement un accident bien fâcheux est
venu assombrir, pour quelques instants les esprits.
Les courses aliaieut commencer, lorsque les tri
bunes qui étaient couvertes de monde, s'affaissèrent
tout d'un coup en deux endroits différents entraî
nant avec elles dans un pêle-mêle épouvantable
les dames et les cavaliers. Le premier moment de
stupeur passe on s'empressa de porter secours aux
blessés. Plusieurs dames avaient leurs robes en
lambeaux, d'autres avaient des contusions et des
blessures heureusement sans gravité. Parmi les
hommes M. Magherman, représentant de Renaix»
fut le plus violemment atteint.