s'étaient peine écoulés, que déjà les
membres de la Commission de cette so
ciété avaient recueilli une somme d'en
viron 275 francs. Aussi ne doutons nous
aucunément que le local du Café présen
tera ce jour un aspect des plus animés.
ITALIE.
La Chambre a continué hier la vérification des
pouvoirs des membres élus en juin dernier.
Les élections deThielt, de Roulers, d'Ypres et
d'Arlon ont été validées sans opposition. La dis
cussion du rapport de M. Coomaos sur l'élection
de Bastogne (celle de M. Lambin) a été renvoyée
'a aujourd'hui.
M. Rousselle a présenté le rapport sur l'élection
de Marche (celle de M. Orban-Francotte), mais la
Chambre a reovové la question h un nouvel examen
de la sixième commission avec prière de conclure
d'une manière catégorique sur la valeur de l'élec
tion.
On nous assure que M. Breyne, de Dixmude,
donnera sa démisssion de membre de la Chambre
des représentants, en favenr de son fils et non en
faveur de M. Rogier.
Le Sénat s'est ajourné indéfiniment après le
vote de l'adresse en réponse au discours du trône.
Cette adresse a été adoptée h l'unanimité, moins
deux voix et une abstention. Les membres qui ont
voté contre sont MM. Van Schoor et Van Woutnen,
c'est M. Robert qui s'est abstenu.
Un seul changement a été fait au projet de la
commission. Dans le discours du trône, le gouver
nement réclame le concours bienveillant et
efficace des Chambres; dans l'adresse la com
mission a assuré au gouvernement un patriotique
concours. M. le ministre des affaires étrangères a
craint que le Sénat ne promît moins qu'on n'avait
demandé, et que la commission n'eût h dessein
amoindri la pensée contenue dans le dernier para
graphe du discours du trône. Il a siucèrement fait
conuaître ses scrupules a cet égard, et M. le baron
d'Anethan, rapporteur de la commission, a été
assez heureux pour les faire cesser, en disant que*
le Sénat ne pouvait promettre qu'un concours
patriotique, puisque, pour que le concours fût effi
cace, il fallait l'accord des deux Chambres. Or, le
Sénat ne peut point engager la Chambre des
Représentants. Le changement fait au paragraphe
a porté sur le mot garantir au lieu du mot
assurer dans cette phrase
Pour atteindre ce but et garantir b la Belgique
une existence calme et prospère, le gouvernement
de Votre Majesté peut compter sur le Sénat qui
lui assure son patriotique concours.
Le vote de l'adresse a été précédé de deux dis
cussions, soulevées par M. Van Schoor, au sujet de
la mesure prise il y a quelque temps vis-b-vis de
M. Charras et du 2' de l'adresse, relatif b l'in
struction publique et b l'exécotion des lois qui la
régissent.
MM. les ministres de la justice, de l'intérieur et
des affaires étrangères ont répondu sur ces deux
points, et les incidents n'ont eu aucune suite.
REVUE POLITIQUE.
Il ne paraît plus douteux que les troupes russes
qui tiennent la campagne autour de Sébastopol,
n'aient reçu des reuforts importants. Ce sont ces
renforts qui auront mis b même le prince Ment-
schikoff de tenter une diversion contre les assié
geants, en attaquant les redoutes défendues par
les Turcs. Ce qui fait croire en outre b l'arrivée de
ces renforts, c'est que le prince Mentschikoff, dans
son rapport du 25, se sert de cette expression
significative: Nos opérationsoffeosives ont com
mencé aujourd'hui.
En face de cét accroissement de forces russes, se
développent constamment les troupes alliées. De
part et d'autre on augmente ses moyeos d'action.
La seule différence est dans le plus ou le moios.
Une dépêche télégraphique de Kiscbeoeff du 4,
annonce que les troupes russes ont enlevé le pont
qui était resté jusqu'ici près d'Isactscba sur le
Danube. Cette nouvelle dément donc les bruits que
les troupes russes s'avanceraient dans la Dobrut-
seba.
Pendant que les Russes enlevaient le pont, une
petite escarmouche a eu lieu entre les avant-postes,
mais les pertes n'ont été qu'insignifiantes des deux
côtés. Les Turcs ont laissé 4o hommes sur le champ
de bataille. Les Russes en ont eu 32 mis hors de
combat. (Gazette de Vienne.)
La Presse déclare d'après une source authen
tique que les travaux de siège étaient assez avan
cés, pour que l'on eût pu ouvrir le 1" novembre
la troisième parallèle. Elle devait être complétée
dans 8 ou 10 jours et l'on devait commencer alors
les opérations décisives.
Sébastopol avait beaucoup souffert du bombar
dement. Toutes les rues étaient en ruines et les
murs de la place endommagés en plusieurs endroits.
Les alliés n'ont l'intention de ne rien entre
prendre contre le côté nord de la ville.
Il y a de bonnes raisons de croire que l'Autriche
et la Bavière en sont arrivées aujourd'hui b s'en
tendre.
La Reine d'Espagne a ouvert en personue les
Cortès espagnoles. Le discours que les Ministres
lui ont mis sur les lèvres, trahit d'un bout b l'autre
l'omnipotence ministérielle, sauf une phrase que
la dignité royale aura sans doute arrachée aux
conseillers de la Couronne. Peut-être nous
sommes-nous tous trompés, dit-elle. C'est la une
parole courageuse et significative dans les circon
stances où se trouvent l'Espagne et le trône.
Nous n'avons pas besoin de dire qu'b part celte
phrase, le discours royal est tel qu'il a dû en coûter
beaucoup a la Reine pour le prononcer. La jour
née, du reste, s'est passée paisiblement.
NOUVELLES DIVERSES.
M. le conseiller Bosquet, président des assi
ses du Brabant qui s'ouvriront lundi i3 de ce
mois, s'est rendu hier b la prison des Petits-Carmes,
pour interroger l'accusé Janssens, dont l'affaire est
fixée au 18.
La sœur de Jaussens est en pleine guérison de
ses blessures. Elle paraîtra comme priucipal
témoin devant la cour d'assises.
M. le représentant A. Rodenbachqui,
comme on sait, a déjb reçu de plusieurs souveraius
de l'Europe des marques de distinction pour son
remarquable ouvrage sur les aveugles et les sourds-
muets, vient d'être décoré par S. M. l'Empereur
du Brésil de son ordre impérial de la Rose, et par
S. M. le Roi Régent du Portugal de l'ordre civil
et militaire du Christ.
AFFAIRES D*ORIENT.
L'Amirauté anglaise a reçu la dépêche sui
vante de l'amiral Dundas
BritaNKU, près la Kalcha, i3 oc obre.
Monsieur,
Je vous prie d'informer les lords de l'A
mirauté que les armées alliées érigent en ce
moment des batteries au sud de Sébastopol,
mais sont, ce que j'apprends, Jort retardées
par la nature pierreuse du sol les boulets et
les bombes russes de nuit et de jour ont produit
peu ou point d'effet. Les bataillons de marine
sont en bonne santé, et il y a parmi eux moins
de malades que dans l'armée.
Sir Edmond Lyons, bord de /'Agarnem-
non, accompagné du Diamond et d'une escadre
de vapeurs, est Balaclava prêtant son aide
aux troupes. Une escadre française, commandée
par le vice-amiral Bruat, est l'ancre entre
le phare et le port, et communique avec la
gauche de armée française. Une division de
bateaux vapeur surveille constamment l'issue
du port, où quatre ou cinq vapeurs russes
chauffent en permanence, et les grands vais
seaux voiles sont, avec l'amiral Hamelin et
moi, a L ancre près de la Kalcha, le temps nous
ayant jusqu'ici permis de garder nos positions
sur ce point.
3* Le Sidon, /'Inflexible, le Caten et le Ca
cique sont encore dans la baie d'Odessa, afin
d'empêcher toute communication avec la Cri
mée, et je leur ai envoyé un bateau de houille
et des provisions nouvelles que j'ai tirées de
O
omope.
r -7- al
Le 11, un navire autrichien chargé de
foin pour l'intendance arriva portée des bat
teries et fut abandonné par son équipage la
seconde décharge. Il échoua sur la cote 1,5oo
mètres environ au sud de tissue du port, et fut
relevé le même soir et remorqué Balaclava.
Ci-inclus le rapport du ^capitaine Jones, du
Sampson, qui, avec le capitaine Siewart, du
Firebrand, et M. Boxer, second, commandant le
Beale, assisté des allèges français de l'escadre
de l'extérieur, traîna le navire autrichien en
pleine mer, l'arrachant au feu des batteries de
la façon la plus heureuse et la plus brillante.
Le Firebrand a reçu quatre boulets dans la
quille, mais, heureusement, sans perte d'hom
mes.
J'ai appris que le capitaine King, du
Leandre, qu'une force russe considérable ap
prochait d'Eupatoria j'ai envoyé le Firebrand
et le Vésuve prêter aide pour la défense, en cas
d'attaque, et j'enverrai deux autres navires
aujourd'hui.
Les troupes françaises et turques, que le
Simoon, le Vulcain, le Cyclope et nos vaisseaux
de transport sont allés chercher Varna, sont
entendues d'heure en heures. Les navires ont
été retenus par les derniers forts vents de
nord-est.
Agréez, etc.
J. W. D. Dundas, vice amiral.
Au secrétaire de l'Amirauté.
On lit dans VUnivers
D'après nos correspondances de Rome du 5t
octobre, le bruit serait répandu dans cette ville et
semblerait avoir quelque consistance, que l'on
songe b retirer prochainement des États pontifi
caux les troupes françaises et les troupes autri
chiennes. Toutefoison pense généralement que
celte mesure ne sera d'abord que partielle; la
France continuerait b occuper Civila-Veccbia, et
l'Autriche Ancône. Peut-être même un régiment
frauçais resterait b Rome et un régiment autrichien
b Sologne.
d Dans ces conditions, la mesure perdrait beau
coup de sa gravité, et il serait permis d'en envisager
les suites avec beaucoup plus de confiance. L'appui
matériel et surtout l'appui moral que trouveraient,
dans la présence des corps étrangers, les troupes
pontificales, suffiraient pour mettre ces dernières
en état de suffire b la lâche qui leur serait imposée.
Du reste, les rapports du Saint-Siège avec les