NOUVELLES DIVERSES.
les devoirs de la charité' avec tant de dévouement
et au point de se faire un honneur et line gloire de
donner sa vie pour le salut du prochain. Ce fait
rendra de plus en plus manifeste que, dans l'Église
catholique, la seule véritable, se trouve toujours
ce beau feu de la charité que le Christ est venu
apporter sur la terre pour y brûler sans fin. Nous
avons vu des religieuses lutter de charité avec le
clergé auprès des malades, sans aucune crainte de
la mort, que beaucoup d'entre elles ont soufferte
héroïquement. A la vue de tant de courage, ceux
la même qui sont séparés de la foi catholique ont
été saisis d'étonnement et n'oot pu refuser le tribut
de leur admiration.
Nous avons donc de justes motifs de Nous ré
jouir, Vénérables Frères; mais, d'un autre côté,
Notre âme est pénétrée de douleur en songeant
qu'en certains lieux on trouve des membres du
clergé qui ne se conduisent pas en toutes choses
comme les ministres du Christ et les dispensateurs
des mystères de Dieu. Il en résulte que le pain de
la parole divine manque en ces lieux au peuple
chrétien, qu'il ne reçoit point la nourriture néces
saire la véritable vie, et qu'il perd l'usage des
sacrements, sources d'une si grande force pour ob
tenir ou pour conserver la grâce de Dieu. Ces prê
tres doivent être avertis, Vénérables Frères, et
ardemment excités remplir avec soin, régulière
ment, les devoirs du sacré ministère. Il faut leur
représenter toute la gravité de la faute dont ils se
rendent coupables, eux qui, eo ce temps où la
moisson est si abondante, refusent de travailler
dans le champ du Seigneur. On doit les exhorter
h expliquer fréquemment aux fidèles quelle est la
vertu de l'Hostie divine pour apaiser Dieu et pour
détourner les châtiments que méritent lès crimes
des hommes, a leur rappeler combien il importe
par conséquent d'assister au sacrifice de la Messe
avec religion et de manière recevoir abondam
ment les fruits salutaires qu'il produit. Assurément,
les fidèles seraient en certains lieux plus empressés
aux actes de piété, s'ils recevaient du clergé une
direction plus active et de plus grands secours.
Vous voyez par là, Vénérables Frères, combien
les séminaires, dont le gouvernement appartient
aux Evêques seuls et non au pouvoir civil, sont
aujourd'hui nécessaires pour avoir de dignes mi
nistres du Christ. Ayez grand soin de former la
piété et la doctrine les jeunes gens, espoir de la
religion, réunis dans ces établissements; afin que
munis de ce double glaive, ils soient un jour de
bons soldats pour combattre les combats du Sei
gneur. Soit pour les sciences théologiques, soit
même pour les sciences philosophiques, ne mettez
entre leurs mains que des auteurs d'uoe foi éprou
vée, afin qu'ils ne se trouvent en aucune manière
imbus d'opinions peu compatibles avec la doctrine
catholique.
De la sorte, Vénérables Frères, vons pourvoirez
au bien et l'accroissement de l'Église. Mais pour
que nos efforts aient d'heureux résultats, la con
corde et l'union des âmes est par-dessus tout néces
saire. Éloignons donc les discussions; elles brisent
le lien de la charité, et le perfide ennemi de notre
race ne manque pas de les fomenter, sachant bien
de quel secours elles lui sont pour faire le mal.
Rappelons-nous les défenseurs de la foi catholique
dans les temps anciens: ils triomphèrent des hé
résies les plus opiniâtres, parce qu'ils descendaient
dans l'arène pleins de courage et de confiance, unis
qu'ils étaient eutre eux et avec le Siège Aposto
lique comme des soldats avec leur chef.
Telles sont, Vénérables Frères, les choses que
nous devions vous faire entendre dans Notre soin
et Notre sollicitude remplir le ministère aposto
lique que la clémence et la bonté divines ont im
posé Notre faiblesse; mais Nous nous sentons
relevé et plein de courage par l'espoir du secours
céleste et le zèle ardent dont vous avez donné tant
de preuves pour la religion et la piété est un appui
sur lequel Nous comptons avec confiance dans de
si grandes et si nombreuses difficultés. Dieu proté
gera son Église; il favorisera nos voeux communs,
surtout si nous obtenons l'intercession et les prières
de la Très-Sainte-Vierge, Mère de Dieu, Marie,
que Nous avons, avec l'aide de l'Esprit - Saint et
Notre grande joie, proclamée exempte de la tâche
du péché originel, en votre présence et au milieu
de vos applaudissements. Certes, c'est un glorieux
privilège, et qui convenait pleinement la Mère de
Dieu, d'être restée saine et sauve dans le désastre
universel de notre race.
La grandeur de ce privilège servira puissamment
réfuter ceux qui prétendent que la nature hu
maine n'a pas été gâtée la suite de la première
faute et qui exagèrent les forces de la raison pour
nier ou diminuer le bienfait de la religion révélée.
Fasse enfin la bienheureuse Vierge, qui a vaincu et
détruit toutes les hérésies, que soit aussi effacée et
entièrement renversée cette pernicieuse erreur du
rationalisme, qui notre malheureuse époque ne
tourmente pas seulement la société civile, mais qui
afflige encore si profondément l'Église.
Maintenant il nous reste, Vénérables Frères,
vous exprimer avec quelle consolation cous vous
avons vu arriver avec empressemeut et dans une
grande allégresse, des contrées lointaines vers ce
Siège Apostolique, boulevard de la foi, règle de la
vérité, soutien de l'unité catholique, et vous sou
haiter avec un grand zèle d'amour, avant que vous
retourniez vers vos sièges, toutes sortes de félicités,
de joies et de salut. Que Dieu, arbitre de toutes
choses et auteur de tout bien, vous donne l'esprit
de sagesse et d'intelligence, afin que vous préser
viez vos brebis des pièges tendus de tous côtés
pour leur perle; et que ce Dieu bon et propice
confirme de sa main toute-puissante ce que vous
avez entrepris 'déjà ou entreprendrez désormais
pour l'avantage de vos églises; qu'il donne aux
fidèles confiés vos soins un tel esprit, qu'ils ne
cherchent jamais s'éloigner des côtés du pasteur,
mais qu'ils écoutent sa voix et courent partout où
il voudra.
Que la Vierge très sainte, immaculée dans sa
conception, vous assiste, qu'elle vous serve de
fidèle conseil dans vos doutes, de soutien dans vos
angoisses, de secours dans les adversités. Enfin,
levant nos mains au ciel, nous vous bénissons avec
votre troupeau du fond du cœur. Que celte béné
diction apostolique répandue sur vous soit donc
comme un témoignage assuré de notre charité
votre égard, qu'elle soit comme un présage assuré
de la vie éternelle et bienheureuse que nous vous
souhaitons vous et votre troupeau, et que nous
demandons du souverain pasteur des âmes, de
Jésus-Chiist, qui soit, ainsi qu'au Père et an
Saint Esprit, honueur, louange et action de grâces
peudant toute l'éternité.
MANIFESTE DE S. M. L'EMPEREUR.
Par la grdce de Dieu, nous, Nicolas premier,
Empereur et autocrate de toutes les Russies,
etc., etc., etc., savoir faisons
Les causes de la guerre, qui dure encore, sont
pleinement connues de notre bien-aimée Russie.
Elle sait que ni vues ambitieuses, ni désir d'obtenir
de nouveaux avantages, auxquels nous n'avions
pas droitne nous ont servi de mobile dans les
actes et circonstances qui ont eu pour résultat
inattendu la lutte actuelle. Nous avons uniquement
eu en vue de sauvegarder les immunités solennel
lement reconnues de l'Église orthodoxe et de nos
coreligionnaires d'Orieul; mais quelques gouver
nements nous attribuant des intentions intéressées
et secrètes, qui étaient loin de notre peosée, ont
entravé la solution de cette question et ont fini par
former une alliance hostile la Russie.
Après avoir proclamé qu'ils avaient (tour but le
salut de l'empire ottoman, ils agissent contre nous
main armée, non en, Turquie, mais dans les
limites de nos propres Etats, diiigeant leurs coups
sur les points qui leur sont plus ou moins accessi
bles; dans la Baltique, dans la mer Blanche, dans
la mer Noire, eu Tauritle et jusque sur les côtes les
plus lointaines de l'Océan-Pacifique. Grâce au
Très-Haut ils rencontrent partout, et dans nos
troupes et dans les habitants de toutes les classes,
des adversaires intrépides, animés par leur amour
pour nous et pour la Patrie et, notre consolation
dans ces circonstances orageuses, au milieu des
calamités inséparables de la guerre, nous voyons se
produire sans cesse des exemples éclatants et des
preuves de ce sentiment, aussi bien que du courage
qu'il inspire. Telles sont les défaites plus d'une fois
infligées, malgré une grande disparité de forces,
aux troupes ennemies au-delà du Caucase telle est
la lutte inégale soutenue avec succès par les défen
seurs des cotes de la Finlande, du couvent de
Solovetsky et du port de Pétropaulowsk, au
Kamtchatka; telle est surtout l'héroïque défense
de Sébastopol, signalée par tant d'exploits d'un
courage invincible, d'une infatiguable activité, que
nos euueniis eux-mêmes admirent, et auxquels ils
rendent justice. Envisageant avec une humble gra
titude envers Dien, les travaux, l'intrépidité, l'ab
négation de dos troupes de terre et de mer, ainsi
que l'élan général du dévouement qui anime toutes
les classes de l'empire, nous osons y reconnaître le
gage et l'augure d'un avenir plus heureux. Pénétré
de notre devoir de chrétiennous ne pouvons
désirer une plus longue effusion de sang, et certes,
nous ne repousserons pas des offres et des condi
tions de paix, si elles sont compatibles avec la
dignité de notre empire et les intéiêts de nos sujets
bied-aimés. Mais un autre devoir non moins sacré
nous commande, dans cette lutte opiniâtre, de nous
tenir prêt des efforts et des sacrifices propor
tionnés aux moyens d'action dirigés contre nous.
Russes! nos fidèles enfants! vous êtes accoutumés,
quand la Providence vous appelle une œuvre
grande et sainte, ne rien épargner, ni votre for-
ttiue acquise par de longues années de travail, ni
votre sang, ni celui de vos enfants. La noble ardeur
qui a enflammé vos cœurs, dès l'origine de la
guerre, ne saurait s'éteindre dans aucune situation,
et vos sentiments sont aussiceux de votre souverain.
Nous tous, monarque et sujets, nous saurons, s'il le
faut, répétant les paroles prononcées par l'Empe
reur Alexandre, dans une année d'épreuves sem
blable celle d'aujourd'hui, le fer la main, la
croix dans le coeurfaire face aux rangs de nos
ennemis pour défendre les biens les plus précieux
au monde la sécurité et l'honneur de la patrie.
Donné Galchina, le quatorzième jour du mois
de décembre, de l'an de grâce mil huit cent cin
quante-quatre, et de notre règne le trentième.
Signé NICOLAS.
M. Labis, évêque de Tournai, et M. de Ram,
recteur de l'Université de Louvain venant de
Rome, sont arrivés Paris.
Une dépêche télégraphique portant la date
de Vienne, le 5, annonce ce qui suit
S. A. R. Mra* la duchesse de Brabant est re
venue ce matin de Pesth, où elle a été faire visite
sa sœur S. A. I. l'archiduchesse Elisabeth.
Le duc de Brabant partira après-demain pour
Graetz, où il fera visite l'archiduc Jean.
Le paiement du 4° trimestre de j854 des
pensions de tonte Dalure, inscrites sur le grand-
livre, sera effectué, partir du 10 de ce mois, au
bureau des agents du trésor dans les divers arron
dissements du royaume, sur la présentation des
pièces ordinaires.
Les traitements d'attente et les rentes viagères