JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Pi» 3,892. 38me année PROPAGATEUR, VÉRITÉ ET JUSTICE. On s'almuuc Ypres, rue de Lille, 10, près la Grand Place, et cliet les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE I.'*nosAE>1 I \Tpar trimestre, \pres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c. Le Propagateur paraît le MERCREDI et le SAMEDI de chaque semaine, (insertions centimes In ligne.) TPPsBS, 17 Janvier. La philanthropie n'est que la fausse monnaie de la charité, a dit M. de Cha teaubriand. Elle a pour principe et pour mobile tantôt une certaine sensibilité naturelle, tantôt un amour-propre très-développé la vaniléd'obtenirelde goûter les louanges des hommes. Presque toujours, elle veut être vue; elle a besoin des regards du monde. La philanthropie écrit et bavarde beau coup; elle fait un vaste étalage de paroles et de sentiments humanitaires, elle em bouche la trompette et s'annonce sur les toits et par tous les carrefours: et tout cela, pour aboutir quoi? A des résultats toujours excessivement minces, quelque fois ridicules. Distribuer quelques vête ments, quelques pains aux misérables, voilà tout ce que fait, tout ce que peut faire la philanthropie. Encore faut-il qu'elle soit sollicitée par des circonstances excep tionnellement désastreuses. Est ce dire que nous blâmions la phi lanthropie, surtout celle qui a sa racine dans un sentiment sincère de commiséra tion pour le pauvre? Non, sans doute Au contraire, nous louons ses efforts; elle lâche de faire le bien dans la mesure de ses forces, et celte bonne volonté mérite certainement des égards. Toutefois, un peu plus de modestie, un peu moins de ce grand apparat qui ressemble de la mise en scène, n oterait rien son mérite. Mais ce que nous réprouvons, ce que nous repoussons de toute l'énergie de notre âme, c'est la prétention de la phi lanthropie d'être l'égale de la charité, de vouloir supplanter la charité, de formuler des projets de loi où elle croit pouvoir substituer son action l'action de la cha rité. En cela, elle s'arroge un rôle dont l'odieux le dispute au ridicule. Car, outre qu'elle n'a rien de commun avec la charité, dont le caractère essentiel est d'être une vertu chrétienne, c'est-à-dire, d'avoir son principe dans la foi et d'être un écoule ment de l'amour de Dieu, nous nous per mettrons de demander quelles sont les grandes choses que la philanthropie a en treprises et réalisées en faveur de l'huma- nilésouffrante? Nous cherchons vainement de tous côtés; dans l'univers entier nous ne trouvons rien qui mérite d'arrêter nos regards. L'œil peut errer sur toute la sur face du globe sans rencontrer un asile, un seul refuge de charité qui soit de création philanthropique. Elle est impuissante fon der des institutions de ce genre; elle est impuissante surtout créer ces Instituts De la liberté de la Charité en Belgique, par Mgr de Bruges. et ces Corporations dont les membres se dévouent personnellement au service du pauvre, au soulagement de toutes ses in firmités. Le philanthrope, dit l'auteur de Pla ton Polichinelle, croit avoir satisfait toutes les exigences de l'humanité quand il a donné un vêtement, du pain aux mal heureux, quand il leur a procuré quelques remèdes dans leurs maladies; mais leur faire la plus précieuse des aumônes, l'au mône de soi-même, adoucir leur vie en la partageant, alléger leur douleur en y com patissant, les relever en descendant au- dessous d'eux, eh s'honorant de les servir, comme font nos religieux, nos religieuses, comme faisaient autrefois ces chevaliers hospitaliers qui appelaient les malades et les pauvres nos seigneurs;... accourir dans les hôpitaux, panser d'affreux ulcères, braver l'infection qui s'exhale d'un sque lette hideux, se dévouer la mort la plus prompte en soignant des pestiférés; trou ver, enfin, mille manières de vivre et de mourir pour l'homme: Voilà ce que la philanthropie n'a pas fait jusqu'ici, voilà ce qu'elle ne tentera jamais de faire. Seule, la Religion, la Religion Catholique, est ca pable d'enfanter de pareils prodiges. Nousallons plus loin au risque de scan daliser certaines personnes, nous dirons que les traces que la philanthropie nous a laissées de son passage ne prouvent pas précisément qu'elle mérite l'admiration et la reconnaissance du pauvre: Elle a in venté les mots bienfaisance, humanitévertus sociales, qui trop souvent remplacent les actes de charité; au régime des fonda- lions pieuses elle a substitué les dépôts de mendicité et la froide charité légale par tout où elle a pu; elle a enrichi le Code pénal d'un nouveau délit: le délit de men dicité; elle a proclamé enfin la fameuse maxime que l'aumône dégrade le pauvre. Aux fruits on reconnaît l'arbre: Qu'est- ce donc que ce feu sacré de la philanthropie dont certains journaux font tant de bruit? Le Moniteur publie la circulaire suivante de M. le Ministre de la justice, adressée aux gouverneurs de province Bruxelles, le 11 janvier i855. M. le gouverneur, Il importe que les membres des comite's de patronage, quand ils se présentent dans les prisons, soit individuellement, soit plusieurs, l'effet de recueillir les renseignements nécessaires 'a l'accom plissement de leur mission, soient toujours reçus par le personnel des employés avec les égards et l'empressement dus aux représentants de ces utiles associations. Il convient de leur faciliter les rapports avec lescoudainnés a libérer; et de leur fournir les in dications de nature 'a rendre plus efficaces leurs philanthropiques efforts. Les agents des prisons doivent, mieux et plus que tous autres, comprendre la haute utilité de l'institution du patronage sans laquelle l'œuvre pénitentiaire demeure nécessairement incomplète. En effet, la réforme des condamnés resterait stérile si l'on n'offrait k ceux qui ont expié leur faute, la possibilité d'un retour h la probité. Revenus la vie sociale, ils doivent y trouver un point d'appui, une protection bienveillante sans laquelle ils ne peuvent vaincre le préjugé qui les poursuit, et dont l'existence les refoule le plus souvent dans les prisons. Cette tâche si ardue, si ingrate en elle-même, mais aussi si louable et si utile, au point de vue moral et matériel, est dévolue aux comités de pa tronage. C'est aux membres de ces associations bien faisantes qu'il appartient, aux termes de l'arrêté royal du i4 décembre i848, de recueillir et de patroner les condamnés libérés, ainsi que de leur faciliter les voies du travail. Les honorables ci toyens qui se dévouent ces pénibles fonctions, dont rien d'ostensible ne relève le mérite, et pour lesquelles ils n'ont d'autre récompense que le té moignage de leur conscience, sont dignes non seule ment du respect et de la bieuveiliance particulière de l'administration des prisons; mais des adminis trations publiques en général; toutes leur doivent aide et protection. C'est sous l'influence de ces idées, que je viens vous prier, M. le gouverneur, de vouloir bien faire connaître, par la voie administrative, aux chefs des prisons de votre province et leurs agents, que lorsque les membres des comités de patronage se présentent, ils soient accueillis avec déférence, qu'on leur facilite, le plus possible, des rapports personnels avec les condamnés libérer, et qu'on fournisse, soit aux membres individuellement, soit aux comités mêmes, les renseignements et les indi cations dont ils peuvent avoir besoin il est du devoir des directeurs de seconder activement les comités de patronage dans l'accomplissement de la tâche confiée par le gouvernement leur zèle cha ritable et a leur dévouement. Le Ministre de la justice, Ch. Faider. CLOTURE DE LA CHASSE. Le Ministre de l'intérieur, Vu l'art, i" de la loi du 26 février 1846 sur la chasse, Arrête Art. 1". Toute espèce de chasse cessera d'être permise "a partir du 3i janvier minuit. Art. 2. Par dérogation a l'article précédent la chasse au gibier d'eau et de passage dans les ma rais et le long des fleuves ou rivières est ouverte jusqu'au 1" mai inclusivement, et la chasse h courre (chasse a cor et cris sans armes feuj, jusques et y compris le i3 avril prochain. Bruxelles, le i5 janvier i855. f. piercot acquittement du notaire schoeters et de la veuve robyns. Ce procès qui a eu un si grand retentissement, s'est terminé samedi après-diner Anvers par l'ac- quittemeut des deux accusés. On sait qu'ils avaient été condamnés k Bruxelles, Schoeters aux travaux

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1