JOURNAL D'YFRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 3,898.
38me année
7PP.ES, 7 Février.
Le vote d'une augmentation de 200,000
fr. du crédit alloué la voirie vicinale est
devenu dans les Chambres, l'argument
d'objection des partisans de la centralisa
tion gouvernementale, en matière de sub
sides, contre ceux qui se déclarent les
ennemis de ce système.
Dès lors, par ce fait que l'on accorde
l'agriculture uneaugraentation de subside,
dont il est si facile de justifier l'opportunité
et le besoin, l'on devrait sous peine d'être
taxé d'inconséquence par les amis de la
centralisation, consentir également toutes
demandes de ce genre faites au nom d'un
intérêt quelconque.
Il suffit d'énoncer une pareille opinion
pour en faire ressortir l'absurdité. Nous
sommes persuadés que ceux-là même qui
la défendent dans lesCbambres ne se mon
trent souvent pas d'accord dans leurs votes
et dans leurs actes. Ainsi, les hommes qui
ont jeté des millions dans la Meuse, qui
ont voté des sommes énormes pour l'en
seignement officiel, suivent-ils la maxime
administrative qu'ils prétendent imposer
aujourd'hui plusieurs de leurs collègues,
alors qu'il s'agit de faire droit aux intérêts
des Flandres?
Comme l'a observé fort sensément M.
Denayer, il y a une chose qui pour les
hommes raisonnables domine tous les sys
tèmes, c'est la justice qui ne permet pas
que la Belgique soit divisée, en quelque
sorte, en deux parties, dont l'une serait
condamnée supporter presque tous les
sacrifices, tandis que l'autre serait appelée
recueillir presque toutes les faveurs.
FEUILLETON DU PROPAGATEUR.
LA VISION D'HÉBAL,
C'est évidemment ce motif qui justifie le
vote émis par la législature en faveur de
la voirie vicinale. Que de sommes énormes
n'ont pas été dépensées pour la construc
tion de chemins de fer et de canaux? Cer
tes, nous ne dirons pas que ces dépenses
n'aient été d'aucun profit pour l'agricul
ture; toutefois, nous nous permettons de
croire que tout ce qu'on fera dans le but
d'améliorer la voirie vicinale, sera pour
l'industrie et le commerce agricoles, d'un
avantage infiniment pius considérable.
L'agriculture, qu'on ne le perde pas de
vue, est la première de toutes les indus
tries. Seule, elle contribue plus la ri
chesse nationale que toutes les autres
ensemble. Est-ce donc tort qu'on lui ac
corde une faveur insignifiante en compa
raison des sacrifices -immenses faits dans
l'intérêt du commerce et de l'industrie,
afin de l'aider pour une faible part dans
les dépenses nécessaires pour l'améliora
tion de ses voies de communication?
Nous pensons, en dépit de toutes les
opinions contraires, que ce n'est là qu'une
justice complète, et qu'à tous les égards
les populations rurales notamment des
malheureuses Flandres, sont dignes de re
cevoir leur part dans les subsides gou
vernementaux, aussi bien que les grands
industriels de Liége..qui, par cela qu'ils
occupent une position sociale plus élevée,
n'apportent, peut-être point au Trésor une
part de contribution comparable celle
de nos gens de la campagne.
PROPAGATEUR,
VÉRITÉ ET JUSTICE.
On s'abonne Npres, rue de Lille, 10, près la Grand
Place, et clieî les Percepteurs des Postes du Royaume.
PRIX de i.'a H«»v lu l\Tpar trimestre,
ïpres fr. 3. Les autres localités fr. 3-5o. Un n° a5 c.
Le Propagateur parait le MERCREDI et le SAMEDI
de chaque semaine. (Insertions 19 centimes la ligne.)
APPLIQUÉE A LA GUERRE D'ORIENT.
Quelle est cette muse aux yeux purs, aux vête
ments blancs, qui s'avance comme une Vestale
revêtue de la majesté de la religion? C'est la muse
de Balanche. Elle vient nous révéler les futures
destinées du monde, l'énigme des guerres et des
révolutions sans cesse renaissantes, et le nœud
gordien de l'humanité dénoué par la croix.
Balanche était né Lyon en 1776. Doué d'une
âme profondément sensible tout ce qui était beau
et grâeieux, d'une imagination fraîche comme une
rose du mois de mai, d'une mémoire prodigieuse,
richement habillée de faits et de pensées, d'une
Depuis que la fraciion des loges est en pleine
déroule, on peut dire que la presse libérale a perdu
tout son prestige.
Naguère encore, elle éblouissait nos populations
par des phrases bruyantes sur la dîme, sur la
inain-morie, sur les influences occultes, sur l'in
dépendance et la dignité du pouvoir civil
c'étaient là les plus fermes souliens de Troie. Au
jourd'hui, hélas! lout cela est devenu un objet de
persifflage et de risée, et ne fait plus que les dé
science profonde, embrassant dans son vaste cercle
le passé, le présent et l'avenir, tel est l'auteur de la
Palingénésie sociale palingénésie veut dire
renaissance. Balanche écrivait en 182g et il est
mort en i848. Comment a-t-il pu prévoir la
guerre d'Orient? Par quelles hardies conjectures
a-t-il annoncé que la Russie cesserait d'être une
puissance Européenne Reprenons les choses d'un
peu plus haut.
Au milieu de ce mouvement naturellement
désordonné des idées libérales, il est un fait que
nous admirons et qui doit causer l'admiratiou de
quiconque réfléchit un peu, c'est que tous les
philosophes et les savants, tous les écrivains de
quelque valeur, en sont arrivés formuler celte
synthèse, que toute lumière et parlant toute
civilisation se trouve dans le christianisme.
Ainsi la philanthropie moderne, la douceur de nos
mœurs, les sentiments de justice et de devoirs
réciproques, la complète émancipation des hommes
tous les degrés de cette échelle sociale dont le
lices des sots de sorte que les organes du libéra
lisme ne savent pas de quel bois faire flèche
Ils ont beau se démener et crier de tous leurs
poumons! plus persôDne ne les écoule; ils ne
trouvent de l'écho que dans les bas-fonds du parti
démagogique qui prêche la fois la révolution et
l'assassinat des Rois. Inde irœ De là des cris de
colère et désespoir. C'est la douleur dans l'âme
que les publicistes des loges voient la hauteur d'où
ils sont déchus; ils rebondissent de fureur cbaqne
fois qu'ils contemplent l'isolement et l'impuis
sance dans lesquels ils s'agitent maintenant. Aussi
parcoorez les feuilles libérales en général, quel
langage! quel style! quelles épiihètes ramassées
dans les égouis! quel ramas d'ignobles injures
contre les hommes et les choses les pins dignes de
respect! Ou ne parle plus, on vocifère; on ne rai
sonne plus, on outrage; on n'attaque plus, comme
autrefois, avec des ménagements hypocrites, on
éclabousse et l'on traîne dans la boue. l'Eglise et
le clergé surtout sont devenus l'objet de tout nn
concert d'afTreuses malédictions. C'est sur l'Église
et les prêtres, c'est sur les institutions religieuses,
que les gazeltiers des loges s'acharneot avec une
rage digne de l'Enfer, et qu'ils tâchent de se dé
dommager du mépris dans lequel ils sont tombés
auprès du public. Ils ne peuvent pas traiter une
question, pas même une question d'industrie ou
d'agriculture, sans y mêler quelques insultes gros
sières, quelques propos cyniques et orduriers, non
pas seulement l'adresse du prêtre, du religieux
ou de la religieuse, mais contre la prière, contre
les miracles, contre le culte des sain(s, en un mol,
contre toutes les pratiques et toutes les cérémonies
du catholicisme.
Voilà où en est le libéralisme chez nous I Et
pourtant ces excès ont leur côté utile. Ils sont
cause que bien des gens se trouvent désabusés au
jourd'hui et que les feuilles libérales ne trouvent
plus guère de lecteurs sérieux et honnêtes.
Le projet de loi relatif au crédit de 4oo,ooo fr.
répartir entre les fonctionnaires et employés de la
poste dont le traitement ne dépasse pas 1,000 fr. a
été adopté lundi par la Chambre, qui a discuté et
voté dans la même séance le projet consacrant la
réciprocité internationale eu matière de sociétés
anonymes.
premier devoir de lout gouvernement tsl d'amé
liorer le sort et d'adoucir la rudesse, tout ce dont
s'enorgueillit notre siècle, se trouve avoir été
révélé au monde il y a dix-huit cents ans. Les
dogmes étaient lin germe fécond c'était au travail
des siècles, le mûrir. Toute vérité a été dite aux
hommes le premier jour leur devoir et aussi leur
bonheur a été d'arriver graduellement et par voie
d'imitation successive la posséder toute entière.
La loi du progrès n'a pas d'autre sens.
Tel est le système de Balanche il croit la
perfectibilité de l'espèce humaine, mais la perfec
tion selon luiet il a raison n'est que
l'application des vérités évangéliques la vie
morale, physique et politique des nations. Quand
cette triple application de l'évangile aura été faite
dans les lois, dans les mœurs et dans la vie maté
rielle de l'humanité, le genre humain n'aura pins
rien conquérir, il sera parvenu l'être de la
perfection et du bonheur. Ces quelques mots sont
le résumé de la Palingénésie sociale dont la vision