NOUVELLES LOCALES.
La Société des Gardes-Civiques de cette
ville, dans le but de venir en aide la classe
nécessiteuse de la cité, a organisé, avec le
concours de quelques amateurs des corps de
musique de la Garde et des Sapeurs-Pompiers,
une sortie dans les principaux cafés et esta
minets de la ville, laquelle a eu lieu le lundi
19 février c1, et dont le résultat a été d'obtenir
une recette de fr. 90-70 c., laquelle somme
sera convertie
t" en 100 bons de un pain, soitfri 30-00
2" en 200 bons de 2 kilos de
pommes de terre, soit fr. 48 00
3° en 139 bons de soupe, pris
au Cercle Philanthropique des
Enfants d'Ypres, soit fr. 12-72
Total fr. 90-72
En remerciant nos concitoyens qui ont
si favorablement accueilli les faibles efforts
tentés par nous je viens vous prier, il/, le
Rédacteur, de bien vouloir insérer ces lignes
dans votre Journal et agréer Cassurance de
ma- considération très-distinguée.
Le vice-Président,
E. Maurac.
Ypres, le 20 Février 1833.
les bureaux de VEcho de Bruxelles. Nous verrons
combien de temps durera cette nouvelle union et si.
elle aura plus de succès que la précédente. Il est
permis de coocevoir cet égard des doutes sérieux,
quand on voit le National se présenter comme
le continuateur de l'œuvre démocratique de la
Nation.
Voici divers points sur lesquels notre Conseil
communal a statué dans la séance du i5
Aptes s'être occupé de quelques autres affaires,
le Conseil entend la lecture du compte de l'École
gardienne pour l'exercice de 1854. Ce compteest ap
prouvé, en recettes, la somme de fr. 4,069 45,
et en dépenses, la somme de fr. 3,379-57?
de sorte qu'il y a un excédant de fr. 789-86.
D'après le projet de budget de la même insti
tution, formulé pour l'exercice de i855, les re
cettes présumées s'élèvent fr. 5,a'49-74, et les
dépenses 5,5oo fr. Il y a donc ici un déficit de
a5o fr. Mais le Conseil avant d'approuver ce
budget, décide que des explications seront de-*
mandées la commission directrice sur plusieurs
majorations d'articles de dépenses.
Plusieurs propriétaires qui se prétendent lésés
par suite de l'établissement de la station du che
min de fer, avaient adressé au Conseil communal
des demandes d'indemnités de ce chef. Mais la
commission du contentieux chargé de l'exauien de
ces réclamations, a été unanime pour conclure au
rejet de ces requêtes. Le Conseil adopte ces con
clusions de 1'asseuiiinent de tous les membres pré
sents.
L'assemblée passe ensuite l'examen du compte
des recettes et des dépenses pour la construction
de la roule de Cruyseecke a Wervicq. Il en ré
sulte que cette nouvelle roule a coûté une somme
de fr. ioo,45o-39. La ville d'Ypres s'est engagée
intervenir dans la dépense pour une dix-huitième
part; soit fr. 5,579-46. Déjà une somme de 5,000
fr. a été payée de sorte qu'il ne reste plus solder
que 579 fr.
M. le chevalier De Stuers a été réélu membre de
l'administration des Hospices, pour un nouveau
terme de cinq ans.
Notre foire aux chevaux de ce jour n'a été que
médiocrement approvisionnée.
L'enfant qui était tombé dans une chaudière
remplie d'eau bouillante, vient de succomber h ses
horribles brûlures.
A M. le Rédacteur du Journal
Le Propagateur,
Monsieur,
et des douleurs de plus. En effet, la généro
sité du gouvernement est grande, je l'affirme, et je
suis touché des efforts qu'il fait journellement
pour encourager le mérite; mais un pouvoir hu
main peut il atteindre, dans sa générosité, chacun
des quatre-vingt mille hommes qui se battent pour
lui? Les faveurs humaines ne se calculent pas par
ja grandeur du cœur qui veut les donner. Elles
so"t nécessairement limitées, et, dans une guerre,
elles le sont plus qu'ailleurs, puisque la mort leur
soustrait trop souvent le moyen de se répandre.
«Non, mon colonel,on ne va pas là pour de l'ar
gent, répondait l'autre jour un de nos braves
l'officier généreux qui loi offrait une bourse après
une action d'éclat. Il avait raison; et, sans s'en
douter, il était l'interprète de l'armée toute entière.
Non on ne dit pas adieu son vieux père, sa
vieille mère, une femme et des enfants, ses
amis, sa patrie enfin on n'affronte pas les mala
dies, la fatigue et la mitraille ennemie pour une
bonne fortune d'où jour. Il faut un autre espoir:
1 faut l'assurance d'une fie meilleure.
On nous écrit de Popefinghe
Il est consolant au milieu des souffrances de tout
genre qu'endure en ce moment la classe indigente
d'avoir enrégistrer et louer dés actes de bienfai
sance. - M. J. Vanmerris d'IdewalledePoperinghe
vient de distribuer pour la seconde fois pour en
viron 700 fr. de paios la classe pauvre et ou
vrière de notre ville. - Précédemment il avait fait
également deux copienses distributions de bois aux
1,000 familles indigentes de la cité. - Qu'il trouve
des imitateurs!
On nous écrit de Tbielt
Monsieur le Rédacteur,
La charité fait des prodiges dans vos grandes
villes: elle va au-devant des dernières extrémités
de la misère, qui, grâce elle, sont en quelque
sorte ignorées chez vous; grâce a elle, vos pauvres
conservent un aspect décep.1; grâce elle, ils ne
sont pas réduits regarder un morceau de pain de
seigle comme un mets de luxe grâce elle, ils ont
un peu de chauffage, ils ont peut-être des lits
Si vos dames de charité, si vos anges bienfai
sants, pouvaient avoir un instant sous les veux ce
que nous voyonsen ce moment dans nos campagnes
flamandes ce dénuement absolt^ ces malades cou
chés sur une paille infecte, ces petits enfants
presque nus, ces squelettes vivants qui rappellent
les plus tristes jours des hivers i846 et 47, ces
hommes et ces femmes qui, en grand nombre, doi
vent se dispenser, par raison de décence, d'assister
la Messe le dimanche, si on voyait ce que nous
n'oserions décrire, les cœurs seraient émus de pitié;
et après avoir donné beaucoup, comme elle l'a
Les Turcs nous en donnent journellement la
preuve. Traversez le camp français; l'agitation
des soldats qui travaillent, leurs chants, leurs
propos joyeux vous reconnaîtrez aisément que les
tribulations de la vie leur sont peu de choses et
que la certitude d'un meilleur avenir soutient leur
moral, tandis que tout près de là, vous reconnaîtrez
les ravages de la doctrine fataliste, qui ronge le
cœur de l'humanité pour former dans sa poitrine
un vide plus affreux que celui du néant.
Etes-v-ous des nôtres, M. l'aumônier? me
disait le lendemain de mon arrivée un capitaine
dont j'ignore le nom et qui passait près de moi sur
la route. Oh que la présence du prêtre nous fait
du bien! Elle nous rappelle, elle seule, comme
en abrégé, toutes les vérités consolantes. Oui, on a
dit vrai lorsqu'on a proclamé l'alliance intime de
la croix et de i'épée. Les yeux du soldat ont besoin
de rencontrer souvent la croix; car la croix, c'est
l'espérance!
Écoutez ce caporal des zouaves. Il va joindre
fait, la charité ferait uu dernier effort, un effort
suprême el prompt, car une faim cruelle ne sait
pas attendre; et mourir de faim et de froid, comme
c'est ici littéralement le cas, c'est mourir d'une ma
ladie si doulôtlreuse!
Madame la Prieure du monastère de 8., Made
moiselle Louis» B.-R., soyez mille^eU bénies! Vos
offrandes ont soulagé de cruelles soiufrances.
Monsieur le Rédacteur, nous signalons eo parti
culier vos lecteurs le hameau de Marialoop, près
de Thielt la misère y es! afrieuse. Si votre journal
se fait encore celle fois l'organe d'une détresse
exceptionnelle, vous pourrez avoir la certitude
d'avoir sauvé la vie plus d'un malheureux.
Ml
Les dons de la charité seront reçus avec une
vive reconnaissance par M' Darras, Curé-Doyen
de Thielt et par les dames directrices du pen
sionnat S" Marie.
On nous écrit de Thielt, le 17 février.
Dans les courses quotidiennes que fait Mr
Darras, curéidoyeo de Thielt, pour visiter et
encourager les pauvres habitants des chaumières
disséminées sur le territoire si étendu de cette
ville, ce digne pretre, I âme navrée de douleur, a
dû constater que près de trois cents ménages indi
gents manquent de literiesQuel remède de
pareils maux ?Un bon nombre d'ouvriers gagnaient
on modique salaire aux tfâvaûx de terrassement
de la voie ferrée; actuellement il en est beaucoup
qui dut les mains cruellement gelées. Pareille
Aiiiill li fil) ^tltlttît» ritff.H i'1 [MntJ -jU< f TTP,
situation serait decourageaole si on n espérait eu
la'charité chrétienne qui est. riche en miséricordçs
et en consolations, comme (e Dieu qui l'inspire.
Dimanche dernier a été lu au prône de tontes
les églises du diocèse le mandement que Mgr. l'é-
vêque de Bruges a émis l'occasion duCaïêuie et
dont voici les dispositions
I. Il est permis de faire usage de beurre et de
laitage tous les jours, excepté le mercredi des cen
dres et le vendredi saint.
II. Il est permis de manger des œufs tous les
jours, excepté le mercredi des cendrés, les trois
derniers jours des Quatrétêmps et les trois derniers
jours de la semaine sainte1: les dimanches il est
permis d'eu manger plusieurs fois (ce qui est aussi
permis tous les jours ceux qui sont exemptés du
jeûne, ou qui n'y sont pas obligés), mais les autres
jours une seule fois, et cela au repas .principal, et
nou la collation, ce qu'on doit aussi observer aux
jours de jeûne pendaui l'année.
Il est remarquer néanmoins que, hors le mer
credi des cendres et le Vendredi-Saint, cette dér
fense ne s'étend pas aux œufs qui serveut, en petite
quantité, préparer d'autres mets; mais seulement
ceux que l'on sert séparément et comme up mets
particulier.
III. Il est permis de manger de la viande les
son témoignage celui de sou chef. C'est un jeune
homme la'physionomie ouverte et enjouée. Il a
été blessé la bataille d'Alma, et il revient de
Constantinople, où on l'a envoyé se guérir. Nous
sommes sur le poot du navire; beaucoup de ca
marades nons entourent"; la conversation est ani
mée. Tout de même,'M. l'aumônier, il faut eu
convenir, les Russes uous font rougir; ils sont plus
chrétiens que nous. Le soir de notre grande ba
taille ma blessure ne me faisait pas assez souffrir
pour me retenir sous ma tente; je parcourais le
camp de bataille lorsque, parmi les morts, j'aper
çois un officier russe qui respirait encore. En me
voyant, son premier mouvement fut celui de la
frayeur. Il s'imagina que j'allais l'achever, comme
un barbare, et il cacha sa tête sous uo cadavre. Son
but, il me l'a raconté depuis, était de passer pour
mort et de chercher se glisser dans son camp la
faveur de la nuit. Je m'approche, je lui serre la
maie et craignant de n'être pas compris, je lui de
mande par signe si je puis lui être utile. Rassuré