3 REVUE POLITIQUE. I dimanche, lundi, mardi et jeudi de chaque se maine; le Jeudi-Saint seul excepté. Nous ne douions poinl que tous les fidèles ne se rappellent que l'abstinence, dont ils ont obtenu la dispense pour les samedis ordinaires de l'année, est maintenue aux jours de jeune, et que par con séquent elle doit être rigoureusement observée tous les samedis du Carême. IV. Il est défendu de manger de la viande plu sieurs fois le jour excepté le dimanche. V. Il est défendu, même le dimanche, de man ger de la viande et du poisson dans le même repas. VI. Les fidèles, qui ne profiteront pas de ta per mission que nous accordons certains jours de manger de la viande, pourront, aux dits jours, user de bouillon, au dîner seulement. Nous per mettons aussi ces jours là, l'usage plus fréquent de graissp fondue au lieu de beurre, quand même, au lieu de viande, on maogerait du pdisson. VII. Nous enjoignons nos diocésains, de ré citer trois fois Notre PfiWuM trois fois, Je vous salue Marie, et une fois le^ actes de Foi, d'Espé- rauce, de Charité et de Coniril.iop, chaque jour qu'ils profiteront de la permission de manger de la viande, accordée par le présent Mandement. Ils pourront cependant se libérer de celte obligation, en versant une aumône, seloo leur dévotion, dans le troue du Carême qui doit être placé dans toutes les églises. Tous les motifs qui nous ont obligé l'année der nière prier avec instance les fidèles, de s'ac quitter généreusement de cette dette, subsistent encore cette année. Nous les prions donc de nou veau d'offrir leur aumône ou letrrs dons, pour l'amour de notré Seigneur, et avec la douce per suasion qu'en accomplissant ce devoir ils àcquiè- rent le double métite de satisfaire aux prescriptions de l'église, et de contribuer, au moins pour une petite part, l'enflbtien de nos institutions chré tiennes, qui font Je bonheur de beaucoup de familles, et la gloire de la religion en Belgique. Comme l'omission de ce devoir n'a le plus sou vent d'autre cause que l'oubli, Messieurs les Curés auront soin de le rappeler plusieurs fois leurs paroissiens, surtout vèrs la fin du carême et après la fête de pâques. I h i t El afin que les fidèles puissent s'acquitter aussi facilement de cette ob.lfgatiou qUe de toutes les autres, qui leur sont prescrites pour Je saint temps du Carême, ou aura soin de la publier par affiche, jusqu'au dimanche après pâques- VIII. Comme les militaires de tout grade, leurs femmes, enfants et domestiques, ainsi que les autres personnes attachées de fait au service militaire, sont soumis notre juridiction, et que leur état exige des égards particuliers. Nqus leur accordons, par extension de dispense, Ta permission de faire gras tous les jours de l'année, excepté le Vendredi Saint, où ils devront se conformer aux autres fidèles. - Comme les gendarmes et les employés de la douane eu service actif, exigent les mêmes égards, cause des fatigues auxquelles ils sont astreints la nuit aussi bien que le jour. Nous les assimilons aux militaires. par ces démonstrations, il me parle en français, me demande boire et m'exprime le désir de voir un médecin pour obtenir un soulagement ses cruelles douleurs. Par de bonnes paroles, je lui relevai le cœur et lui fis comprendre tout ce qu'il trouverait de générosité et d'empressement parmi les méde cins français. Je ne le quittai plus qu'il ne fût bien installé dans l'ambulance et qu'il n'eût ses plaies bandées. Et l'officier reconnaissant me serrait les mains lorsque je me relirai pour me fairê panser moi-même. Des larmes brillaient dans ses yeux; sa voix avait un .accent pénétré; il voulait me donner un souvenir éternel de reconnaissance. Eh bien! le croiriez-vous? après avoir cherché l'objet le plus digne de m'être offertil détacha de son cou une petite image de la sainte Vierge et de l'enfant Jésus, gravée-sur cuivre, et il me la remit, après I avoir baissée. Oh! oui, les Russes sont plus chrétiens que nous, ils oous font rougir. C est vrai, ajouta quelqu'un, je les ai vus blessés a coté de nous 1 ambulance. Ils faisaient le signe IX. En trertu des pouvoirs spéciaux que Notre saint Père le Pape nous a accordés. Nous permet tons tous nos diocésains de faire cette année usage de viande, même plusieurs fois, les jours de S'-Marc et des Rogations. Nous désirous que les fidèles qui profiteront de cette dispense spéciale fassent aussi une aumône particulière pour le soutieu des bonnes œuvres do diocèse. Sera la présente lettre pastorale lue au prône, dans toutes les églises et oratoires publics de ce diocèse, le dimanche qui en suivra la réception. Fait Bruges, dans notre palais épiscopal, le 2 février i855. •j* JE AN-BAPTISTE, évêque de Bruges. Par maudemeot de Mgr l'évêque, F. Nolf, secrét. Le prince Mentschikoff annonce qu'à la date du 8 févtier les Russes continuaieut entraver les travaux dit siège. Au dire des prisonoiers au pou voir des Russes, les tranchées des Anglais étaient occupées par les troupes françaises. On croit que de grauds événements vont s'ac complir prochainement en Crimée. On parle d'as saut et de bataille générale. Quoi qu'il en soit, les alliés réçoivent continuellement des reuforts et sont prêts, dit-on, une attaque générale. D'après une dépêche de Conslantiuople, leurs forces s'é-- lèvent ii5,ooo hommes. Mais d'autre part, les Russes ne restent pas en arrière non plus. Ou évalue 100,000 hommes les renforts qu'ils ont reçus depuis deux mois. Le tiers est resté Péiékop. Des dépêches de Marseille annoncent que le général Lipraridi a repris posi tion avec 3o,ooo hommes sur les hauteurs de Ba- lakla va, que les Russesse fortifiée l considérablement et qu'ils ont élevé une seconde ligne de défense et construit de nombreux ouvrages sur les hauteurs diukerinann; enfin, que le générai Osten-Sackeu se prépare attaquer Ëupatoria la tête de 4o,ooo hommes. Mais les alliés n'ont aucune crainte sur cette attaque. CarEupatoriaest défendu par 20,000 Turcs et par des ouvrages eu tetre formidables. Voilà donc des indices d'une reprise des hostilités peu éloignée. Depuis quelques jours, ou parle d'un singulier projet de l'Empereur des Français. Oo dit et l'on répète qu'il a dessein de se rendre en Crimée afia d'animer les troupes par sa présence lors de l'as saut général. Il circule ce sujet une foule de bruits contradictoires. t La grande question de la paix ou de la guerre va être décidément portée sur le tapis Vienne. Que fera le cabinet de Berlio?.... Pour prendre part aux conférences de Vienne, et avoir le droit d'émettre son opinion sur le règlement des grands intérêts qui doivent y être agités, la Prusse devra 'nécessairement prendre position dans le conflit de l'Europe. Aussi annouce-l-oD qu'une décision de la part de cette puissance est prochaine. On affirme de la croix sans rougir ils priaient ostensiblement; nous n'osons pas toujours en faire autant. «Il faut que cela cesse, répliqua le zouave, car c'est de la lâcheté. Nous sommes tous chrétiens. Nous croyons Dieu et la religion, sans cela nous ne Serions pas si braves, car je défie celui qui n'espère pas en Dieu de se battre avec ardeur; il a trop peur de l'enfer. Eh bien! puisque nous croyons tous, nous ne devons pas avoir honte de nos croyances. A l'avenir, nous ferons mieux. Vous verrez, M. l'abbé, qu'à la fio de la guerre il n'y aura pas tant de respect humaiu dans l'armée et que nous de viendrons meilleurs. Le zonave avait raison. Sous les apparences de l'incrédulité ou du liberti nage systématiquement affichés, il y a dans le cœur une conviction profonde. Un soldat m'accoste au milieu d'un camp Vous allez de ce côté là, M. l'aumônier; j'y vais aussi. Est-ce que vous me permettriez de marcher avec vous? Volontiers, mon enfant. Voyez-vous, M. l'abbé, ça me portera bonheur qu'il a dû être signé Paris un traité de neutralité dans lequel la Prusse s'engage se séparer complè tement de la Russie et lui fermer toutes ses voies commerciales par terré. Cependant le fait n'est jusqu'ici rien moins que certain. Au contraire, pnisque le Constitutionnel affirme que la peosée secrète du cabinet de Berlin reste toujours enve loppée dans les nnages de l'avenir. En Allemagne, les États secondaires de la Con fédération germanique votent successivement les dépenses nécessaires aux armements. En Bavière, la première Chambre a voté comme la seconde une somme de six millions et demi de florins. Le gou vernement avait demandé i5 millions. La ré solution fédérale concernant la mise sur le pied de guerre, a déjà eu pour résultat, en Bavière, un ordre de lever 26,290 hommes de la classe des conscrits de i832 et i833. Le fait de l'adjonction d'nne armée française aux armées d'Autriche est accepté comme positif par presque tous les journaux allemands. Les der niers arrangements auraient été arrêtés entre le gouvernement français et le comte de Crenneville. Celte armée française s'élèverait de 80 100,000 hommes. L'Empereur Nicolas vient de publier, le 10 fé vrier, un manifeste qui ordonne l'armement gé néral des milices russes. Pareille chose, ajoute la Gazette de Prusse, n'est arrivée qu'en 1812. Le Czar motive cette mesure sur l'attitude menaçante des puissances occidentales et sur le peu de dispo sitions qu'elles montrent entrer en négociation. Ce n'est pas là non plus un indice de paix pro chaine. Depuis quelques jours, le Parlement anglais a repris ses travaux. Lord Palmerston a fait l'his toire de la crise ministérielle. Il a dit qu'il fallait s'attendre une paix honorable ou une poursuite vigoureuse de la guerre; il a ajouté que des ré formes seraient introduites dans l'armée et a de- mandéle retrait delà motion Roebuck sur l'enquête. Mais M. Roebuck a persisté dans sa motion il a consenti toutefois limiter le but de l'enquête aux souffrances physiques de l'armée. Mais il propose de faire entrer dans le Comité 8 membres sur 11, appartenant l'opposition qui a renversé le minis tère Aberdeen. Supposez la proposition admise, voilà une nouvelle crise ministérielle, ou un appel aux électeurs. Quant aux améliorations et aux réformes an noncées par lord Palmerston, toutes ont un carac tère purement administratif; nomination d'un chef d'état-major général; création d'un im mense service de transports; réorganisation du service médical faculté d'enrôlement d'hom mes un peu plus âgés et pour un temps un peu plus court que celui fixé par les règlements en vigueur. Mais il paraît qu'il ne sera pas innové dans l'orga nisation militaire elle-même en ce qui touche l'ad mission aux grades. Le budget de la marine pour l'exercice i855- 56, proposé la Chambre des Communes, s'élève to,716,558 liv., ce qui constitue une augmenta tion de 299,029 liv. sur l'exercice précédent. cette petite course en votre compagnie. C'est comme si j'allais avec le bon Dieu. Vous aimez donc le bon Dieu, enfant? Oh! pour ça, je suis un bien mauvais sujet. Je ne devrais pas parler de mes sentiments religieux, parce que je vis comme un chien sicMais j'ai été élevé chré tiennement, et toutes les fois qu'on me fait penser la religion, je me condamne moi-même an fond du cœur. Tenez, M. l'aumônier, je suis trop mé chant pour que le bon Dieu m'exauce. Et bien! cependant, je ne vais jamais an feu sans dire un Pater et ud Souvenez-vous. Sans doute que le bon Dieu ne m'exaucera pas; je ne le mérite pas; mais je ne peux pas m'ôter de la tête qu'il aura pitié de son mauvais sujet. Et notre conversa tion dura ainsi pendant un quart d'heure peu près. J'ajoutai quelques, bonnes réflexions aux saillies originales du brave Roger-Bontemps, et nous nous séparâmes après nous être cordialement serré la main. Pour être continué.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 3