JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 3,909. 38me année. LE PROPAGATEUR V. 1 U A DÉBITÉ: ET JUSTICE. 1 1 i i m n i TPRS3S, 17 Mars. Uo des hommes les plus éraioents du parti con servateur, celui qui, dans toutes les circonstances difficiles où le pays s'est trouvé a fait appel h l'uoioo, et auquel ses adversaires ont voné la plus haute estime, M. de Decker, a été mandé hier auprès du Roi, et a été reçu par S. M. b il heures et demie au château de Laeken. L'audience a duré près de deux heures. Le Roi a prié M. de Decker de se charger de la composition d'un cabinet. L'honorable député de Terraonde n'a pas refusé de remplir la missioo que S. M. daignait lui confier, mais il a demandé réfléchir et consulter ses amis politiques. Si nous sommes bien iuforiués, dit Éman cipation, la démarche faite par S. M. auprès de l'honorable député de Termonde, a été parfaite ment goûtée par les amis qu'il compte sur presque tous les bancs de la Chambre et du Sénat. Nous le croyons sans peine comme nous le disons plus haut, M. de Decker possède l'estime de ses adversaires comme de ses amis politiques; il est l'homme de l'Union par excellence, et par uue heureuse coïncidence, un journal flamand gaulois, le Flaming, copiait ce matiu les paroles suivantes qui terminent le dernier écrit politique de M. de Decker Libéraux, écrivait l'honorable représentant en mars 1862, vous n'êtes pas tout le pays. Catholiques, vous n'êtes pas tout le pays. Ni les uns ni les autres vous n'avez le droit de stipuler, a vous seuls, au nom du pays. Ni les uns ni les autres vous u'avez le droit de vous réserver la domination et de ne laisser que l'oppression b vos adversaires! Le pays est fatigué de ces divisions qui, se faisant jour a travers les questions de l'or dre le plus élevé, compromettent incessamment l'un ou l'autre de nos intérêts essentiels. Le pays est effrayé de ces divisions de parti, qui, coïncidant fatalement avec les divisions historiques de nos provinces et avec les divisions naturelles de nos deux races, amènent cet antagonisme général, joie de l'étranger, présage de catastrophes! NOUVELLES LOCALES. La servante de M. le contrôleur Sarton, pu nie pour vol de six mois d'emprisonnement Ypres, a été par majoration de peiue, sur l'appel de M. le procureur du Roi, coudamnée par la Cour de Gand .quinze mois de détention, malgré les efforts de M' Gilquir. Les soustractions con sistaient en menus effetsde ménage, beurre, graisse, œufs, essuie-mains, etc. Le tribunal correctionnel d'Ypres a décidé: i° Que la chasse aux pigeons ramiers ne consti tue pas un délit lorsqu'ils endommagent les ré coltes. 2° Que la chasse au gibier d'eau n'est pas ioler- dite en temps de neige. 5° Que la personne qui assiste fortuitement b an accouchement n'est pas tenue a la déclaration de naissauce, lorsqu'une autre personue a promis de le faire, quoique cèlle-ei l'ait négligé ensuite l'insu de l'autre. Le ministère public a interjeté appel de cette dernière sentence. YPRESLE 17 MARS 1855. Monsieur l'Éditeur du Propagateur d'Ypres, Veuillez, je vous prie, faire connaître par la voie de votre Journal que la sortie organisée par là Société des Gardes-Civiques de celte ville au bénéfice des indigents, laquelle devait avoir lieu le 25 fév. dr et qui a dû être remise par suite du mauvais temps, aura lieu demain 18 c*. Le cortège sortira de l'Hôtel-de-Ville b 2 heures de relevée, précises, èt parcourra l'itinéraire suivant Rue de Dixuiude, Vieux Marché au Bois, rue de Thourout, rue de Meuio,rue de Kauwekind, rue des Recolets, Marché au Bois, rue de Boesingbe, le tour de la Petite Place, rue d'Elverdtnghe, rue de Liège, rue au Beurre, rue du Verger, rue de l'Étoile, rue du Lombard, rue de Lille, rue des Plats, rue des Chiens, Nouveau Chemin S' Jacques, rue S' Jacques, Graud'Piace, rue des Chiens, Marché aux Vieux Habits, rue de Lille, pour venir défiler sur la Graud'Piace. Le cortège s'arrêtera devant la demeure des principales autorités de la ville, et la commission directrice aura l'honneur de leur présenter un souvenir de la mascarade. Agréez, Monsieur, l'assurance de ma parfaite considération. LE VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ, E. MAURAU. REVUE POLITIQUE. Les dernières correspondances de Constanti- nople sont naturellement plus explicites que le télégraphe sur le combat du 23 et 24 février au tour de la redoute élevée par les Russes. Le prince Mentschikoff, on se le rappelle, rap portait que les Français avaient été repoussés. D'après les dépêches télégraphiques reçues Paris au contraire, on attribuait b ceux-ci un succès marquant sur les Russes. La vérité parait être entre ces deux versions. Selon les renseignements venus de Constantinople, les Français ont en effet détruit les ouvrages élevés par les Russes; mais ils ont dû se retirer ensuite devant des forces supé rieures, exposés de plus au feu des batteries des assiégés. Quant aux pertes, on les évalue b mille hommes mis hors de combat du côté des Russes, et b quelques centaines du noté des Prauçais. Mais cela est incroyable ces derniers doivent pour le moins avoir perdu autant de monde que les pre miers. Ceux qui attaqueut des ouvrages ou des positions sont naturellement exposés b faire des pertes bien plus sensibles que ceux qui les défen- deot Et cela est vrai surtout lorsque l'entreprise ne réussit pas. Il ne s'est toujours rien passé d'important depuis cette affaire. A la date du 3, les Russes fortifiaient d'une manière formidable la vallée du Nord en avant de la ville, du côté d'inkermann. De nou veaux renforts sont encore dirigés en ce moment de Marseille sur la Crimée. Le défaut de cavalerie est surtout sensible autour de Sébaslopol, et les gouvernements alliés se préoccupent beaucoup de cet état de choses. Le: vice-amiral Bruat a adressé, le 7 mars, de Kamiescb, une dépêche dans laquelle il annonce que la nouvelle de la mort de l'Empereur Nicolas venait d'arriver en Crimée. Quant b la situation des choses au point de vue diplomatique, voici ce qu'on en peut dire d'abord ou se préoccupe toujours beaucoup des rapports entre l'Autriche et la Prusse, entre celle-ci et les puissances occidentales. Une chose certaine, c'est qu'il y a désaccord entre les gouvernements de Berlin et de Vienne, au sujet des mesures b prendre en vue des éventualités orientales. L'Autriche va reoouveler sa proposition de mobilisation des con tingents fédéraux La Prusse répugne b cette me sure; elle voudrait limiter la marche des troupes fédérales au territoire de la Coufédération en at tendant qu'on sût au juste de quel côté elles de vront être employées, il faudrait faire front, suivant l'expressiou du pléuipotentaire prussien. L'Autriche, au contraire, ne veut pas laisser sup poser que cette mesure puisse être interprétée au trement que comme une démonstration contre la Russie. La situation de la Prusse vis-a-vis des puis sances occidentales est également fort peu satis faisante. Il n'est plus question de traité en ce moment; et pourtant le gouvernement de Berlin n'a pas renoncé a sa prétention de prendre part aux conférences de Vienne. Une dépêche télégraphique de Vienne annonce de la manière la plus positive que les conférences de paix viennent de s'ouvrir le 1 mars, dans la capitale de l'Autriche. Mentionnons ici un article du Constitutionnel qui entre, au sujet de la marche des conférences, dans des détails circonstanciés. Si les choses se pas sent de la inaoière qu'indique la feuille parisienne, l'incertitude sur le résultat des négociations ne pourrait longtemps durer. Les plénipotentiaires russes seraient invités b donner leur adhésion for melle, et b apposer leur signature au protocole qui leur serait soumis. S'ils refuseot, les conférences seraient closes immédiatement; mais si leurs ob jections ne portent que sur des points secondaires, les représentants des puissances leur accorderaient un délai. Toutefois le terme fatal de ce délai expi rerait avec la Semaine-Sainte. Le Moniteur français annonce que le camp du Nord formera deux corps d'année, dont l'un sera commandé par le maréchal Baraguey-d'Hilliers, l'autre par le général Gueswiller. En Piémont, le projet de loi contre les cou vents, adopté par la Chambre des Députés, a été présenté, le g, au Sénat. Les Cortés espagnoles viennent de décider en principe l'existence de deux Chambres. HOLLANDE. La Haye, 12 mars. On lit dans une correspondance particulière Le Roi n'est pas encore de retour de son voyage dans les provinces qui ont le plus souf fert des inondations. Il est inutile de dire que S. M. le premier a pratiqué, Coccasion de cette calamité publiquela maxime Que celui-là donne doublement qui donne vite. Non-seulement le Roi s'est empressé de venir en aide aux infortunés, il les a visités, les a animés de sa parole, et a déployé beaucoup d'énergie diriger les secours. D'après tous les détailsles premières nou velles n'étaient point exagérées il y a des

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1