JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° ,3,913. 38me année. 7PB.SS, 31 Mars. Le Progrès réfuie sa manière l'article que nous avons publié dimanche dernier. Nous croirions faire injure au bon sens publie si nous allions reprendre en détail toutes les extravagances qu'il1 débile celte occasion. IDeux points toutefois méritent d'être relevés, ne fût-ce que pour mettre en relief la perfidie et la prodigieuse ignorance de messieurs les rédacteurs du Progrès. Voici le premier Qu'importe, dit la feuille libérale, qu'on ait chanté dans les loges maçonniques des couplets hostiles au Moi et nos inslitu- lions? Le libéralisme n'en doit.pas porter la responsabilité cela ne'le regarde en aucune manière.... Et puis d'ailleurs, ces couplets publiés par le Propagateur ont été extraits de la brochure de Lebrocquy. A tout cela, il y a une petite chose répondre c'est que la franc-maçonnerie et le libéralisme exclusif sont upe seule et même-chose sous deux noms différents. Inutile d'épiloguer là-dessus les discours des Frères Verhaeghen et Bourlard ne permettent plus le moindre doute cet égard. Quant ce qui en est des couplets dont nous avons donné des extraits, nous igno rons s'il se trouve quelque chose de pareil dans la brochure de Lebrocquy; nous n'avons aucune connaissance de cet ou vrage. Mais nous affirmons que les pièces que nous possédons sont originales, et que sur onze qui sont notre disposition, il y en a certainement dix qui n'ont pas été livrées la publicité. L'jiutre point auquel nous devons une réponse est le suivant. Dans le même numéro du 23 mars, nous avons dit que pendant l'invasion française, aux époques de 1792 1794, les libéraux de ce temps n'avaient pas hésité conspirer au profit de la France. Pour toute réponse, le Progrès rétorque celle assertion contre le parti conservateur. Comment cela? Le voici C'est qu'on trouve des traces, dit-il, dans les procès verbaux de la Convention d'un certain M. Matou, qui s'est présenté la barre de celte assemblée comme délégué Belge, pendant que Vonck, le chef des libéraux, se tenait l'écart. Ce M. Malou, ajoute t-il, était le père de M. le Sénateur et le grand, père de l'ancien ministre des finances. Très bien! Qu'un M.Malou s'est présenté la barre de la Convention, nous voulons le croire, puisque nous trouvons ce fait consigné dans une histoire que nous avons sous les yeux. Mais quant la ques tion de savoir dans quelles circonstances et pour quel motif M. Malou s'est rendu en France, ce qu'il y a fait..., sur tout cela le Progrès garde un silence perfide. On sait que vers la fin de 1792, nos provinces étaient occupées par les troupes françaises. Le 13 décembre de cette même année, sur le rapport de Cambon relatif la conduite que les généraux français de-: vaient tenijv chez les peuples étrangers, la Converitktn. décréta que* partout où ils pénétreraient, ris auraient proclamer la souveraineté du peuple, la dissolution des anciennes autorités, la réunion de Cnn- ventiônsnationales, la mise soos séquestre des biens des nobles, du clérgé, des com munautés et corporations laïques et reli gieuses, xcomnjeaussi de tous biens appar- lenan^tJflBÊT^Iu Prince, ainsi qu'à ses fa u lenrSs&Jfefen ts et sa tel I i tes volon ta i res. L'admission des assignats était également décrétée. Ce de'cref n'était qu'un acheminement manifeste vers la réunion de la Belgique la France. Notrepalrje était ouvertement menacée d'être traitée en pays conquis* Aussi presque toutes les provinces protes- tèrenlconlre le-décret du 13décembre, et envoyèrent des députés Paris pour ex poser leurs griefs et sauvegarder, s'il en était temps encore, l'indépendance natio nale si gravement compromise. Dans la YVest Flandre, ce furent MM. Malôu-Riga et De Vroe qui furent députés pour cet ob jet. Comprenez-vous maintenant pourquoi M. Malou comparut la barre de la Con vention. Bien d'autres, en Belgique, avaient jugé prudent de décliner ce dangereux hon neur. Ajoutons que les députés flamands, mais surtout M. Malou-Biga, s'acquittèrent de leur mission pleine de périls, avec un courage, un zèle et une persévérance qui leur ont valu les plus grands éloges de la part des,historiens les moins suspects. 11 fallait une forte dose de sang froid et de patriotisme pour aller faire des remon trances une assemblée de furieux, telle qu'était la Convention au commencement de 1793. Voilà pour la mauvaise foi des scribes du Progrès. Il nous reste dire un mot maintenant sur Vonck, qu'on nous repré sente comme le chef du parti libéral belge de celte époque. Il n'est pas vrai que Vonck se soit tenu l'écart pendant l'invasion, fran çaise. Bien loin de là; nous trouvons con signée dans l'histoire le texte d'une Con vention intervenue, en 1792, entre le ministère français et les Vonckistes réfu giés Lille. Cette pièce est signée par le célèbre avocat de Bruxelles et par les au tres membres du Comité Vonckiste dont il était le chef. Elle nous apprend quelles conditions ces réfugiés s'adjoignirent l'invasion française. D'après l'article I", on devait former un corps militaire dont les Belges feraient eux-mêmes l'organisa- lion, mais qui serait la disposition des généraux français. Du reste pour l'honneur de Vonck, nous devons dire qu'il demandait la France de reconnaître l'indépendance delà Belgique. Mais tant s'en faut que la plupart de ceux qui composaient leparli dont il était l'âme, puissent se rendre un pareil témoignage. Qu'on veuille nous passer l'expression: Mais tout ceci démontre qu'en fait d'évè- menta historiques Messieurs les rédacteurs £u l'ro ts sont bèies manger du foin. Quant au caractère de Vonck, nous nous permettrons celte seule observation: c'est que le rôle qu'il a joué vers la fin du der nier siècle ne fut pas toujours fort hono rable. D'abord, il prit fait et cause pour la révolution brabançonne; puis, n'ayant pas réussi faire prévaloir ses idées démocra tiques, ni être employé selon ses désirs, il forma un parti pour renverser le nou veau gouvernement, et donner aux Autri chiens le moyen de rentrer d'ans le pays. Plus tard, nous le voyons, en France, conspirer contre la Maison d'Autriche. Nous lerépétons, tout ceci ne dénote pas un caractère très-honorable. Nous lisons dans le Moniteur français du 30 mars Le ministère belge est ainsi constitué Affaires étrangères, M. le vicomte Vilain Xllll; intérieur, M. de Decker; justice M. Nothomb; guerre, M. Greindl; travaux publics, M. Dutnon; finances, M. Mercier. Les informations du Moniteur français sont exactes, quant aux noms propres; mais le nouveau ministère n'a été consti tué que ce midi. Les arrêtés royaux paraîtront cette nuit ou demain au Moniteur. (Émancip.) VÉRITÉ ET JUSTICE. REVUE POLITIQUE. On lit dans la Gazelle autrichienne Noos apprenons de source auiheniiqne que le général Canroberl a déjà fait parvenir ici la nou velle que toutes les batteries nouvellement ache vées ouvriront leurs feux contre Sébastopol du 22 au 25 mars. Nous apprenons qu'en même temps tous les préparatifs sont faits pour l'assaut et que les alliés s'attendent être en possession pour la fin de ce mois, d'une partie des points assiégés. On lit dans le Journal de Constanlinople, sous la rubrique de Bourgas, le 12 mars L'embarquement de toute la cavalerie tire sa fin, et lorsqu'il sera terminé, ce qui ne peut tarder, Halim-Pacha, qui en est le général en chef, quit tera Bourgas pour se rendre en Crimée. Il ne reste ici que 2,000 chevaux pour le train de l'artillerie et 5oo buffles pour les chariots; dès qu'on pourra disposer de quelques bâtiments, ils seront transpor tés également Eupatoria, et alors l'armée d'Omer- Pacha, qui comptera 60,000 hommes, sera au grand complet,et pourvue de tout en abondance. Les lettres de Crimée annoncent que le gendre du prince Paskievvilch a été tué dans l'affaire d'Eupatoria. En Espagne, un symptôme inquiétant vient de se révéler. Quelques chefs de la milice, la suite d'une réunion, se sont rendus chez le maréchal Esparlero pour le déterminer a modifier le miuis- lère dans le sens démocratique. Le président du coDseil a résisté ces injonctions et le jour mettie, les Cortès ont été saisies d un projet de loi qui interdit la milice de délibérer sur les affaiies publiques. Le Morning-Post annonce que le troisième

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1