JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. H® 3,923. 38me année 7PS.3S, 5 Mai. Une partie importante du nouveau pro gramme ministériel estcellequi estrelative l'intervention du gouvernement en ma tière d'industrie et de commerce. Contrai rement ce qui s'est pratiqué, notamment sous les deux administrations précédentes, le nouveau Cabinet déclare qu'il saisira toutes les occasions opportunes de reni fermer l'action de l'État dans ses limites naturelles, et de n'admettre son interven tion que là où elle est réclamée par la né cessité. Nous en sommes charmés et les contri buables le seront avec nous. Les peuples n'ont rien gagner ce que l'Étal se fasse commerçant, industriel, entrepreneur, rou- lier, armateur, fermier ce qu'il se mêle enfin d'une masse de choses qui ne sont pas de son ressort. Tout cela peut être fort avantageux quelques individus ainsi favorisés par les largesses du budget, mais ne justifie nullement un système qui, outre qu'il tend tuer l'esprit d'initiative, a encore pour résultat inévitable d'aug-. menter sans cesse les impôts et de mener droit la banqueroute. Car, une fois qu'on entre dans le domaine des dépenses facul tatives, une fois qu'on applique cette sorte de dépenses le produit des imposi tions, il n'y a plus de motif de s'arrêter mi-chemin, et l'on trouve aisément des raisons plausiblesd'enfler continuellement le chiffre des contributions: et voilà com ment, peu peu et sans qu'on s'en aper çoive, on est conduit, d'abord desem barras financiers, puis un débâcle réel dans lequel trop souvent vient s'abîmer toute la prospérité industrielle et commerciale d'une nation. Certains économistes stipendiés par le trésor trouvent que le peuple ne peut ja mais payer trop d'impôts, par la raison (UJ T D t !R0 H LUTTAI DU R. P. DE DAMAS, qu'il y a toujours quelqu'un qui en profite. Comme le disait naguère un publiciste dis tingué, ils veulent faire de l'État une se conde Providence, régissant tout,exploitant tout, distribuant avec libéralité l'argent et les faveurs,disposant,en un mot, de toutes les ressources sociales sans aucun souci de la liberté et de la dignité humaines. C'est là assurément une opinion comme une autre. Mais, ajoute M. Coomans, le der nier mot de ce système, c'est le commu nisme, lequel supprime complètement la liberté privée, pour ne laisser debout que des fonctionnaires et des esclaves, des ber gers et des moutons tondre. Quant nous, nous croyons qu'un gou vernement sage et prévoyant doit avant tout chercher diminuer les charges pu bliques, toujours odieuses même quand les dépenses sont parfaitement justifiées, et que son devoir est de borner sa mission rendre les services obligatoires et d'utilité générale. Aujourd'hui plus que jamais, les circonstances commandent de tenir rigou reusement la main l'application de ce principe d'économie, proclamé par les hommes les plus compétents. Déjà les con tribuables n'ont que trop d'impôts payer, et il y aurait danger pour la paix et la prospérité publiques accroître encore les charges qui leW sont imposées." Et pourtant des contributions nouvelles de viendront bientôt inévitables, si le gou vernement ne se hâte de sortir des voies désastreuses où il se trouve embourbé de puis quelques années. Il est plus que temps qu'il sache abandonner enfin le système ruineux de l'intervention outrance, dont tout le mérite consiste favoriser un petit nombre d'intérêts aux dépens de la masse des contribuables. Le nouveau ministère l'a compris,et nousseronsheureux lorsque nous le verrons l'ouvrage pour réaliser, peu peu et sans secousse, la promesse qu'il vient d'inscrire dans son programme. LE PROPAGATEUR M -jU HHf VÉHIT*: K* JCSTICE- AUMONIER DE L'ARMÉE D'ORIENT, au directeur des Précis historiquesA Bruxelles. Mon révérend Père, Ma dernière lettre vous disait les soins empressés que le gouvernement prodigue nos malades, Celle-ci vous pariera des hommes bien portants, Je veux qu'elle vous raconte la manière dont se trouve installé notre camp et les dispositions mar tiales de nos braves soldats. A l'extrémité sud de la presqu'île lémofn des invasions successives des Tarlares, des Lithuaniens et des Turcs, s'avance, vers la mer, un cap célèbre dans 1 histoire ancienne sous le nom de cap Cher- sonnèse, La terre en est fertile; les arbres fruitiers et la vigne surtout paraissent devoir y prospérer, Sa surface est accidentée par une foule d'élévations inégales qui semblent être la suite d'une chaîne de montagnes expirant vers la mer. C'est là, dans l'espace compris entre Sébastopo! et le Pont-Euxin, que se trouvent campe'es les troupes alliées. Lorsque nous y sommes arrive's, la campagne indiquait les etforis d'une culture encore incom plète. Les grands seigneurs russes avaient cum- mencé la couvrir de vergers et surtout de vignes dont les plants étaient venus de Bourgogne. Les possesseurs du pays ne s'étaient pas préoccupés beaucoup des voies de communication de longues murailles assez basses et construites en pierre sèche indiquaient la limite des propriétés et celle des chemins; du reste, nulle route n'était ferrée, et l'armée française dû se livrer de nombreux travaux pour ouvrir des voies faciles son artil lerie et ses fourgons- Actuellement, toutes ou peu près toutes les traces de végétation oqt disparu, et le printemps, dont le soleil est si beau, ne nous ramène pas la verdure. On le comprend ce n'est point l'effet d'un vandalisme brutal ce ne sont point les sottes et stériles représailles de la guerre; si nos troupes Si nous sommes bien informés, dit le Courrier de VEscaul, les officiers dont les noms sniveut, oot reçu des lettres d'avis, ponr faire valoir leur droit la pension de retraite; toutefois ils ne ces seraient de faire partie des cadres de l'armée active qu'à la date du 26 juin prochain. CORPS DE L'INTENDANCE. Heylighen, intendant de 1" classe; Mnren, in tendant de 2e classe; Tyssens, capitaine d'habille ment au 3* régiment; Meuleman, au 4* régiment d'artillerie; Hamilton, de la gendarmerie; Berner, du 4* de ligne Gand; De Aynssa, directeur de boulangerie Arlon; Lalauce, idem. CORPS MÉDICAL. Van den Broucke, médecin principal; MiJa- vaine, idem; Lebeau, idem; Graindorge, au 3* d'artillerie; Comblez, au 2* de lanciers; Clara, au camp de Beverloo; Clémentz, pharmacien prin cipal Bruxelles; Thibaut, directeur d'hôpital a Gand. ÉTAT MAJOR DES PLACES. Callewaertcolonel Arlon; Geoffroy, colonel Audenarde; Deharven, major adjudant Liège; Van Vinckenroye, idem Cbarleroy; Meunier, major adjudant Mons; Lippens, capitaine Has- selt; Colsonl, capitaine Namur; Latteur, capi taine Diest; Piroo, lieutenant. r-.-"" ARTILLERIE. Frédéric, colonel la fonderie de canons; Des- coviilecapitaine la compagnie d'ouvriers Anvers; Dedaruseaux, capitaine du train d'artillerie. GENDARMERIE. Sacré, major commandant la 3e division Liège, Georges, lieutenant Liège. GÉNIE. Botirgois, capitaine Ypres; Bloodiau, capitaine Menin; Massenge, capitaine Huy. INFANTERIE. 1 "régiment. Berten, capitaine; Peers, ideni; Siegel, idem; Janssens, idem. ont dû arracher jusqu'à la racine des arbres et renverser les quelques maisous semées et là dans la campagne, c'était ponr les besoins du service, en attendant que l'inclémence momentanée de la mer permît au gouvernement de nous envoyer du bois et du charbon. Au commencement de la campagne, nos camps, assis sur la croupe des mamelons qui longent les murs de Sébaslopol, étaient la traduction vivante de la noble insouciance du soldat français, oubliant tous les soins matériels pour ne songer qu'à la gloire. Les difficultés probables d'uo débarquement regardé comme presque impossible avaient inspiré tous la pensée généreuse de restreindre lents conditions de bieo-être, et chacun était arrivé sans autre bagage que ses vêttments de chaque jour. Alors vous auriez vu la campagne couverte de petites tentes d'un mètre de hauteur sur un mètre de largeur et deux mètres de l»ng, destinées abriter chacune deux soldats. Ça et là quelques pavillons plus élevés formaient l'asile de plusieurs officiers réunis sous une même toile. Quelques

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Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1