JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
7FB.SS, 12 Mai.
Dans noire numéro de dimanche der
nier, nous avons fait quelques observations
au sujet de l'intervention de l'État en ma
tière d'industrie, de commerce et autres.
Nous disions ce. qui est évident du
reste que celte manie du gouvernement
de vouloir intervenir en toutes choses au
moyen de subventions pécuniaires, ne peut
en définitive avoir d'autre résultat, si ce
n'est d'enfler continuellement le budget,-
d'écraser les contribuables et d'aboutir, en
dernière analyse, une catastrophe finan
cière qui, dans la situation présente, serait
plus dangereuse que jamais.
Et voyez en effet nous ne parlons que
du budget de l'intérieur.
L'ensemble de ce budget pour. 4855 s'é
lève 7,312,593 fr., soit une augmentation
de 114,552 fr. sur celui de l'année précé
dente. C'est le double, ou peu» près, du
budget des premières années de notre in
dépendance nationale. L'augmentation est
de 700,000 fr. depuis 1848.
Et àquoifaut-il attribuer celteeffrayante
progression? Ecoutez la section centrale,
elle nous t'apprendra La cause, dit-elle,
en est principalement celte intervention
de l'Etat, qui, passant pour ainsi dire en
système, s'est glissée dans une foule d'af
faires étrangères l'action naturelle d'un
gouvernement bien réglé....
11 ne faut pas le méconnaître, ce sys
tème de centralisation administrative a
grevé le trésor public de lourdes charges;
mais il ne sera possible d'en alléger le
poids que successivement, avec le temps,
et en usant de ces ménagements que récla
ment les intérêts, les positions créées par
l'intervention de l'Etat.
Mais, après avoir fait la part de ces
équitables ménagements, il est désirable
que le bon vouloir constant du gouver
nement, que la sévérité persévérante des
Chambres, ramènent les choses leur état
normal, et une situation plus conforme
aux intérêts des contribuables.
Voici maintenant quelques postes qui
pourront donner une juste idée de ce que
couteau pays la centralisalion>adminislra-
live, poussée l'excès.
I. Traitement des fonctionnaires de l'ad
ministration centrale 194,750 fr. Sans
doute, il est nécessaire que les employés
soient rétribués convenablement, plus con
venablement qu'ils ne le sont la plupart
du temps. Mais s'il y avait moins d'inter
vention de l'Etat, il y aurait moins de pe
tites affaires traiter, moins desurveillance
exercer, moins de formalités remplir,
moins d'écritures tenir... et' par consé
quent moins de fonctionnaires^ nommer
et entretenir aux frais du trésor.
IL Frais d'administration dans les pro
vinces. Us sont évalués 939,154 fr.
Mêmes observations que sous le N' précé
dent» On pourrait simplifier Jes> rouages.
administratifs et réduire notablement la
somme allouée.
III. Frais d'administration dan6 les ar
rondissements: ils figurent pour 274,500
fr. dont 81,200 d'émoluments titre
de frais de bureau, et 26,000 pour frais de
tournée.
IV. Le chapitre Agriculture coûte au tré
sor près d'un million, non compris la
voirie vicinale, figurant un autre cha
pitre pour 490,290 fr.
Cette somme se répartit de la manière
suivante:
Indemnité pour bestiaux abat
tus150,000 fr.
Service vétérinaire50,000
Haras et ses dépendances. 246,000
Conseil supérieur et des
commissions provinciales d'a
griculture 285,000
Concours et expositions 48,300
Distribution de graines, bi
bliothèques rurales etc. 31,200
Écolesd'agricullure. 99,500
Inspection agricole. 15,000
Ecole vétérinaire 55,800
Matériel de celte école et
jury72,900
Subside accordé la- so-
ciéléd'horticulture de Bruxel
les 24,000
Tout cela coûte fort cher, et les résul
tats obtenus ne valent certainement pas le
sacrifice de ces sommes énormes. Si l'on
veut absolument.faire des dépenses, qu'on
les applique l'amélioration de la voirie
vicinale, l'extirpation du vaguabondage;
et l'on aura rendu au pays et l'agricul
ture un service bien plus considérable
qu'on ne le fait avec toute cette fantasma
gorie d'expositions agricoles, de distribu
tions de graines, de bibliothèques rurales,
d'écoles d'agriculture, d'inspections agri
coles et d'antres choses semblables.
V. Instruction publique 2,931,092 fr.
Lescommunes et les provinces consacrent
cet objet une somme bien plus consi
dérable. En thèse générale, on ne peut
qu'approuver cette application des deniers
publics. Mais si le gouvernement avait
moins pour but de faire concurrence aux
établissements privés et de les écraser, que
de suppléer leur insuffisance, il pourrait
diminuer considérablement les dépenses
qu'il fait en matière d'instruction.
Nous bornons là nos observations. Ces
seuls exemples suffisent pour démontrer
que la centralisation administrative est
une chose fort coûteuse et qu'elle grève le
trésor public de lourdes charges.
N« 3,925.
38me année
LE PROPAGATEUR
TÉniIÉ ET JUSTICE-
NOUVELLES DIVERSES.
On écrit de Cour Irait 10 mai
Mardi, est arrivé en notre ville Mgr. l'évêque
de Brugea. Bar tout sur son passage -, il a - été
oecutilli par l'universalité, de la .population
courtraisienne par les témoignages les moins
irrécusables de vénération et de respect. Il y a
eu grande messe Notre Dameou S. G. a
ojjicièponlificalement. Monseigneur s'est rendu
dans Câpres dîner au collège de Saint Arnaud,
ou se sont également réunis les élèves de
l'institut de Saint-Louis.
Le soir toute la Basse-Ville et la rue de
Buda étaient illuminées.
Une foule immense n'a cessé d'y circuler
paisiblement jusqu'à 11 heures de la nuit.
Aujourd'huiMgr. a administré le Saint
Sacrement de la Confirmation dans les églises
de Saint-Martin et Notre Dame*
Oa lit dans la Gazette de Liège: L'au
ditoire de la cathédrale, formé de toutes les
classes de notre population, se presse chaque
jour plus nombreux autour de ta chaire qu'ocr
cupe M. l'abbé Combalot. Dimanchenon seu
lement les trois nefs étaient occupées dans
toute leur étendue, mais les chapelles latérales
avaient été envahies la vaste basilique sem
blait devenue trop étroite pour contenir la
foule. Hier encore l'église entière était remplie
Ces dispositions de l'auditoire nous font es
pérer que. L'illustre missionnaire français pro
longera son séjour parmi nous au-delà du i5
mai, comme déjà il a bien voulu le donner
entendre.
Jeudi, au marché au bétail de Bruges,
l'on comptait io5 bêles cornes qui ont été
vendues des prix très-élevés.
On lit dans un journal La ville de
Grarnmonl a cinq de ses enfants au siège de
Sébastopoltous servent dans la légion étran
gère-, un d'eux, François Mal/root, a eu les
deux jambes emportées par un boulet le 5 avril
dernier, la batterie n° 58.
iSes camarades, Callebout, Herreboudts,
Goui et II..., ont fait connaître la famille de
ce malheureux qu'il y avait espoir de lui con
server la vie.
Entre autres détails constatés dans la let
tre de nos compatriotes, on voit que le temps
était fort beau en Criméeles soldats avaient
déjà oublié les misères auxquelles ils avaient
été en proie pendant l'hiver.
François Mal/root a servi dans notre ar
tillerie comme il manquait des canonniers
la batterie n° 58, il s'est offert volontairement
pour concourir au service d'une pièce. Celle
circonstance lui vaudra la croix, assurent ses
compagnons.
Voici un nouvel accident dù l'impru
dence, Lundi dernier, trois enfants jouaient
chez le nommé Van den Driesche, ouvrier
Aertrycle, avec un pistolet, sans savoir qu'il
était chargé. L'un d'eux, le nommé Ferdinand
Deblaere, âgé île i 5 ans, déchargea l'arme sur
Joseph Deblaere, dgé de i5 ans,.et lui causa
une blessure mortelle.
Mardi dernier, œntre 8 et il heures du
matin, des voleurs se sont introduits dans la
maison du nommé Fan Meygelen, journalier
àBroven. Les malfaiteurs ont profilé du mo-