JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
3,927.
38me année.
7P3.3S, 19 Mai.
A peine le ministère De Decker-Vilàin
XIHI fut-il constitué, que les organeé de
l'extrême gauche firent entrevoir l'hostilité
dont .il serait l'objet. Le programme du
nouveau cabinet, âu dire de C Observateur
avait été accueilli avec dédain par le libé
ralisme qu'il représente. 11 ne fallait pas
une déclaration plus nette, pour préjuger
du système de tracasseries, et d'intolérance
que les coteries clubistes adopteraient
l'égard des hommes éminenls, que le Roi
venait d'appeler au pouvoir. Pour mieux
se convaincre de l'aveuglement et dit ca
ractère hargneux du libéralisme déchu, il
suffit de jeter les regards sur les discus
sions qui viennent d'avoir lieu dans les
chambres, au sujet des poids et mesures.
Rien n'était plus facile* dans ce projet, que
de mettre toute la chambre d'accord au
cune question politique, aucun intérêt de
parti ne se trouvait en jeu. Néanmoins,
n'a-t-on pas vu les chefs de la gauche,
prendre successivement la parole, non
pointenvue d'apporter la loi soumiseàux
délibérations parlementaires, des amende
ments ou des réformes désirables, mais
uniquement pour tracasser le ministère,
et lui faire la guerre.
Une pareille lactique peut convenir aux
hommes des clubs, aux représentants des
loges maçonniques; mais certes, elle n'est
ni loyale, ni utile aux intérêts généraux du
pays, et ne saurait rencontrer l'approba
tion du public sage et honnête. Pourquoi,
après tout, se faire tant de frais pour se
mettre en ligne contre le ministère qui
vient de se former? Entre-t-ildans les plans
ténébreux de certains hommes de le faire
échouer contre leurs perfides attaques?
mais une bonne fois, que le libéralisme
le comprenne: les forces du cabinet rési
dent dans la grande majorité de la nation.
En se plaçant sur le terrain de notre
Constitution, des idées et des traditions
de 1850, il n'a fait qu'entrer dans les voies
où le paysenlier conviait depuis longtemps
le pouvoir. Éblouies un moment par les
iromesses des faiseurs de 1847, trompées
)ar les rêves politiques les plus décevants,
es populations belges n'ont pas lardé d'ou
vrir les yeux. L'expérience est venue dire
son mot; sa voix, elles ont senii où veu
lent les conduire ces habiles réformateurs
tant prônés par les clubs et les loges, et
désormais, ce qu'elles demandent, ce n'est
plus l'application des théories libérales,
mais un retour vers les principes d'union
constitutionnelle, qui pendant dix-sept an
nées ont fait toute la gloire et la force de
notre pays.
En vain donc voudra-t on renverser le
cabinet établi, pour substituer sa place
les partisans de l'ancienne politique nou
velle; le système d'intolérance, de gaspil
lage. de division, qui a prévalu pendant
huit années, a fait son temps et ne saurait
plus apparaître de nouveau; la bannière
des logés, nous en avons la confiance, ne
flottera plus sur les hôtels ministériels.
Toutefois, il est bon que les hommes mo
dérés observent la position que prend le
libéralisme maçonnique; le besoin de s'u
nir et de'se resseCrër, s'en fera d'autént
mieux ressentir, pour tous les amis de la
paix et de la prospérité publique.
-1 Le Receveur des Contributions Directes
de la ville d'Ypres, invite les contribuables
qui jusqu'ici n!onl payé aucun compte
sur leurs contributions de l'année cou
rante, en acquitter les termes échus
avant la fin de ce mois.
A cette occasionune brillante sérénade lui a
été donuée jeudi dernier, par la musique du corps
des sapeurs-pompiers de notre ville.
NOUVELLES DIVERSES.
g
SKif/tJll W I4SSBÎOV 5i .f
.v u\r* v-. >-1 n\
(AWJ ÛuU \"w*
.■MA
TÉB1TÉ ET M8TICE.
Un arrêté royal du 13 mai porte.'
Voulant donner au capitaine en premier
Bourgois, de l'état-major ;du ge'nie, admis faire
valoir ses droits b la peftsion, un témoignage parti
culier de notre satisfaction, et récompenser ses
bons et anciens services;
Le capitaine Bourgois (Paul-Joseph), com
mandant du génie b Ypres, est nommé chevalier
de l'Ordre dé Léopold.
Daos la matinée d'hier, on a retiré d'un des
fossés d'enceiute de notre ville, le cadavre dn
nommé Léonard De Coninck, qui, il y a quelques
jours, y était tombé pendant la nuit.
On lit dans le Moniteur belge
Le Ministre belge tienne au Ministre des
affaires étrangères, Bruxelles,
Mercredi.
Le Duc et la Duchesse de Brabaot ont fait en
quatre jours le voyage b Damas.
L'accueil fait par la population et le caïmacan
des Maronites a été magnifique.
Le 36 avril Leurs Altesses Royales sont parties
et arrivées le 37 a Balbeck, où elles ont séjourné
jusqu'au 3o. Le 1" mai, Leurs Altesses Royales
ont logé b Broumana chez le caïmacan.
Le dessèchement du lac de Haarlem ayant eu
de bons résultats, l'on se propose d'en faire de
même pour le plus grand lac de la Belgique. Nous
voulons parler du lac de Berlaere, dans le pays de
Waes, a peu de distance de l'Escaut.
Celte eau stagnante a une superficie circulaire
de 451 hectares et occupe la place d'uu ancien lit
de l'Escaut; ce fleure aurait depuis un temps
immémorial changé de direction b la suite d'un
grand débordement. Ce marais a cinq kilomètres
de longueur, et eu moyenne 3oo mètres de largeur.
Les deux extrémités du lac se trouvant une
distance égale du fleuve déverseraient ainsi les
eaux du marais dans l'Escaut.
On lit dans Le Salut public de Lyon du
j3 mai
Lyon es! appelé b être sous peu de jours le
théâtre d'un exploit gastronomique qui nous
reporte aux beaux jours de l'ère pantagrnélique
si joyeusement célébrée par Rabelais.
Urt pari considérable, il ne s'agit rien moins,
nous aSsurè-t-on, que de 10,000 fr.vient de
s'établir enùè plusieurs amateurs de notre vijle et
le sieor Claude Raltis, qui se fait fort de manger
un boeuf tout entier dans uo intervalle de quinze
jours. C'est le i5 de ce mois que ce nouveau
GargSotua se mettra b l'œuvre, et le 3i il ne
devra pas rester vestige du malheureux ruminant.
Le sieur Ratfis a fait dépt choix du cuisinier qui
doit l'assister dans ce travail d'Hercule.
Nous ferons connaître l'issue du pari, et,
autant que faire se pourrale menu des quinze
repas, qui se composera alternativement de chairs
bouillies, rôties ou apprêtées en ragoûts.
Il y a quelques jours, une fête jubilaire était
célébrée chez le duc d'Ursel. La lingère, Mui
Antoinette Chevalier, âgée de 77 ans, ayant cin
quante années consécutives d'emploi dans la même
maison, faisait son jubilé, touchante manifestation
b laquelle l'initiative et la sympathique reconnais-?
sance des maîtres de la respectable servante don
naient un cachet particulier.
La jubilaire fut conduite par M"" la dochesse
d'Ursel et dans sa voilure, b l'église Saiote-Gudule,
pour entendre une messe basse laquelle assis
tèrent toutes les personnes de la maison. Reconduite
ensuite b l'hôtel, Antoinette Chevalier reçut les
félicitations de la famille et de tous les assistants
et fut invitée b un repas donné en son boooeur. Le
duc d'Ursel la fit asseoir b sa table et elle y
occupa la première place.
Cet éclatant hommage d'admiratioo, de grati
tude et de respect, a profondément ému toutes
les personnes qui ont participé b la fête.
La Gazette van Thielt annonce que M. le
commissaire de district Van den Berghe est très
mécontent de la nomination de M. Veikain aux
fonctions de commissaire de police b Wynghene.
Le rédacteur du Thieltenaer avait on autre can
didat qui a échoué, quoiqu'il fut le pareut de son
patron.
On mande de Londres: Le rapport des
directeurs du chemin de fer de la Flandre occiden
tale, pour le trimestre échu le 3t décembre, an
nonce que les bénéfices pour la période indiquée
sont de 3,415 liv. 9 sh. 10 d. Au meeting des
actionnaires qui aura lien b Bruges le 33 mai, il
sera proposé une dividende de 3 sb. 6 d. par ac
tion.
Depuis le 1" du mois de mai environ t4o
navires de mer sont entrés dans les bassins d'An
vers.
Mercredi dernier, dit le Mémorial d'Aix,
un voyageur arrivé de Gêoes, par Nice, eu notre
ville, montait eu chaise de poste pour aller prendre
b Rognac le chemin de fer qui devait le conduire
b Paris. Au moment où sa voilure parvenait b la
Station, le convoi de Marseille s'avançait vers l'em
barcadère eu ralentissant sa marche. La locomotive
fouettait l'air de ses stridentes sibilatious, et les
hoquets de la vapeur s'échappaient, avec un son
rauque, du vomitoire d'airain. A ce bruit, b cette