d'Y près ei de Poperinghe, des Représentants et un
grand nombre de notables de l'arrondissement. La
chapelle, qu'une religieuse munificence »ient
d'ouvrir la piété publique, est un bel édifice de
forme circulaireaussi remarquable par l'élégance
de ses proportions que par la richesse et le bon
goût de sou ornementation. Sous l'autel est étendu
en de somptueux vêtements le corps vénéré d'un
martyrque rapportèrent de Rome les nobles
époux eux-mêmes, ii l'époque de leur mariage.
Saint-Lucins donna sa vie pour la fui b la fleur de
lage, lors des graodes persécutions des premiers
siècles de l'église, et l'on remarque encore avec
un respectueux attendrissement la fiole de sang,
qui témoigne de son martyre.
A l'occasion de celte solennité b jamais mémo
rable, un banquet bien spleodide et d'un faste
peu ordinaire a été offert par Monsieur le Baron
Mazeraan Monseigneur Maloua Monsieur
Broutyn son vicaire-général et b la société d'élite
réunie au château.
La population de Proven toute entière, s'est
associée au bonheur de son digne Bourgmestre et
de sa noble épouse; aussi nous aimons a.le dire,
l'un et l'autre fidèles aux traditions de famille
touti-ils pour la commune une seconde providence.
On nous écrit de Locre, i4 juin L'église de
notre commune, qui b l'occasion de la fête de
l'Immaculée Conception, n'avait pu être décorée
convenablement, le jour indiqué par S. G. l'étêque
de Bruges, faute d'ouvriers et d'objets nécessaires
b l'ornementation du temple, l'a été, le 14 de ce
mois, b l'occasion de l'administration du Sacrement
de la Confirmation b un grand nombre d'enfants
de notre commune par Mgr. Malou. Noos n'essaie
rons pas de décrire ici toute la maguificence et la
richesse qui régnaient dans le Temple du Seigneur.
Il faut l'avoir vu de ses propres yeux pour s'en
faire nne idée. Nous dirons que Sa Grandeur a
exprimé, plusieurs reprises, toute son admiration,
et, la satisfaction qu'il éprouvait b la vue de tant
de pompe. Une foule d'étrangers sont venus visiter
notre église, tous en étaient émerveillés, et tous en
conserveront, nous n'eu doutons pas, longtemps le
souvenir.
NOUVELLES DIVERSES.
Noua apprenons que la compagnie des
chemins de fer de la Flandre occidentale s'oc
cupe placer les poteaux qui doivent supporter
les fils du télégraphe électrique qui va relier
Bruges, par Thourout tl Ruulers Courlrai
et Ypres.
Mercredi d', on a constaté au marché de
Fumes une baisse très marquante sur le fro
ment. Elle est de fr. 3-38.
pleurer Sans doute, ma vue leur rappelait le pays
et leur famille. Mais on ne pleure pas pour ça, les
enfants, que je leur z'ai dit. Oh nous ne sommes
pas ici pour pleurer. Moi aussi, j'aime mon pays
et ma famille. Tu le sais bien, toi Pierre. Tu sais
bien qu'après la mort de mon père, b mon retour
du service, ma pauvre bonne femme de-'mère
pleurait toute la journée, parce qu'elle ne savait
comment payer une dette de quatre cents francs
et que de roanvais voisins la tracassaient. Eh
bien je me suis engagé une seconde fois pour lui
s gagner un peu d'argent b c'te bonne mère. C'est
pour ça que je suis en Crimée. Aussi pendant
l'hiver, lorsque je souffrais bien du froid et de la
a faim, je me disais: Faut pas pleurer. T'as
faim, l'ami, et l'as froid, mais c'est pour ta vieille
mère. Et pendant ce temps l'a elle se chauffe, la
pauvre femme, et elle mange tranquillement son
pain noir.Comme me l'a dit souvent feu
notre ancien curé, quand j'allais au catéchisme,
celui qui honore son père et sa mère vivra éter-
nelletuent. Ainsi un peu de patience, mon tour
viendra de me reposer.
Je leur t'ai dit ça, M. l'aumônier, et ils
On écrit de Naples, 5 juin
u Le duc et la duchesse de Hrabanl sont at
tendus dans celte capitale, S. M. Sicilienne
réserve LL. A A. P,R. et 1. l'accueil le plus
gracieux. La comtesse Statel/a, dame de cour,
et M. le duc de Sangro, chambellan et général
de brigade, seront attachés au service de Leurs
Altesses Royales et Impériales pendant leur
séjour Naples.
Ae duc de Sangro se rendra h bord pour
offrir, au nom du Roi, au duc de Rrabanl le
palais royal de Chialamone, qui est mis la
disposition de S. A. R. avec un service complet.
Le prince de Campomarina est chargé de
faire opérer immédiatement le débarquement.
Des ordres ont été expédiés en Sicile pour
que le cas échéant Mgr. le duc de Brabant y
soit reçu avec tous les égards possibles.
Un manifeste impérial publié Saint-
Pétersbourg .fixe l'ordre de succession au trône.
En cas de décès de iEmpereur Alexandre
II, le grand duc Constantin son frère) exer-
cèra le gouvernement en qualité de régent
jusqu'à la majorité du fils aîné de t'Empereur.
Si le fils aîné vient mourir, pendant sa
minorité, l'Impératrice exercera la tutelle au
nom du fils puîné du Czar.
Les lords de l'amirauté se préoccupant de
la disette d'eau qui pour rail survenir en Crimée,
font équiper Porlsmouth un navire muni
d'un appareil l'aide duquel on pourra distiller
en vingt quatre heures assez d'eau pour appro
visionner 3o 4o,ooo hommes. Le navire
approprié cet usage est le vapeur Wye, ci-
devant /'Hecla.
La tour Malahff, sur laquelle se con
centrent les efforts des armées alliées, est située
au levant du faubourg de Karabelnaïa, qui est
lui même au levant de Sébaslopol.
Pour aller du faubourg la ville, il faut
traverser le port militaire, dit port du Sud,
dont l'entrée est défendue par le fort Saint-
Nicolas et la batterie Saint - Paul.
Il circule en ce moment en Hollande parmi
le peuple un bruit lout-b- fait étrange. On prétend
que le roi Guillaume II n'est pas mort, mais qu'il
est le même qui sous le nom de géuéral Lndders
combat en Crimée contre les Artglo-Fiançais.
Comme l'ou sait, le héros de Waterloo était
généralement fort aimé dans la Néet lande septen
trionale.
Un ordre du gouvernement autrichien invite
les directions des chemins de fer b planter le long
des voies et b des distances convenables, de jeunes
arbres des essences indiquées et qui reinplacerout
n'ont plus pleuiet uous avons mangé un morceau
de lard et bu une goutte ensemble, et ils sont
retournés leur corvée. Ah c'est que, voyez-vous,
M. l'aumônier, nous sommes d'un pays où les
choses se lonl bien. Eu Alsace, on appreud bien les
devoirs de chrétien aux enfants. Ça ne s'oublie pas;
ça reste toute la vie.
Il est tard, mon révérend Père, et le jour me
retrouverait encore écrivant si je vous rapportais
les ineffables aventures de ce genre qui m'arrivent
journellement. Lorsque, après mon travail, je me
promène b travers les camps, je m'arrête b causer
avec le premier venu. Alors, dans une conversation
tout a fait imprévue, je saisis la nature sur le fait
et j'obtiens des aveux qui me sont une précieuse
leçon de morale.
Mais laissons, pour aujourd'hui, ce sujet iné
puisable. Aussi bien, la longueur de ina lettre,
mieux encore que la nuit avancée, m'avertit que
j'ai presque trop parlé. Veuillez excuser ma pro
lixité. Lorsque le cœur s'en mêle, on maîtrise
difficilement sa parole; et je vous parle de ce b quoi
je ne puis songer sans avoir le cœur ému.
Adieu Pendant que j'écris, le canon gronde et
plus tard les poteaux auxquels les fils télégra
phiques sont suspendus actuellement.
Toutes les monuaies récemment découverte»
b Courlrai en démolissant la muraille d'une mai
sonnette près de l'église Sl-Martin, sont françaises.
Ce sont pour la plupart des pièces frappées sons
les règnes de Louis XIII et de Louis XIV, et qui
portent le millésime de l'année 1661année dans
laquelle le second de ces rois monta sur le trône
en succédant au premier.
Il y a quelques pièces plus anciennes, de forme
octogone, sans effigie ni inscription, portant nne
croix d'un côté et sur le revers trois fleurs de lys
disposées en triangle. On les fait remonter aux 8*
et g'sœcles, supposition que la présence des fleurs
de lys détruit suffisamment d'autres les placent
antérieurement.b l'année 1200.
On lit dans la correspondance particulière
de la Presse de Paris
Devant Sébastopol, 2 juin.
Nous nous préparons toujours une action
générale, soit contre la ville, soit contre l'armée
russe.
Depuis Couverture de la dernière tranchée,
dont je vous entretenais dans ma lettre de jeudi
dernier, les travaux ont été poussés avec une
incroyable activité. L'exemple est contagieux;
il a gagné les Anglais, qui se sont avancés
aussi. Je ne sais si l'armée d'opération agira
immédiatementmais il est hors de doute
aujourd'hui que le siège va être repris éner-
giquement. On assure ici que le feu sera
rouvert mercredi ou jeudi, et cela peut être.
Nous avons des colonnes d'assaut formées dès
présent. Quant aux munitions, les places
d armes et les tranchées en regorgentles bat
teries sont approvisionnées 600 coups.
Hier, du 3 t au 1", le général Morris a
poussé une reconnaissance sur la live droite de
la Tchernaïa. On n'a pas rencontré ennemi,
qui n'a pas reparu sur l'emplacement de son
ancien camp. Il se tient dans ses retranche
ments. Nos tirailleurs se sont approchés des
batteries qui dominent les hauteurs près de
l'embouchure de la rivière, et auxquelles nos
soldats ont donné les noms si pittoresques de
Gringalet, Bilboquet, etc.
Ces bateaux lancent des projectiles énor
mes 4,ooo mètres de là, par ironie, des
Gringalets de boulets. De Gringalet Bilboquet,
le chemin était court ils ont voulu voir de près
ces fameux canons, et ils assurent qu'ils con
naissent maintenant le bon chemin pour y
arriver. La reconnaissance s'est terminée sans
les échos lointains répètent avec fracas son langage
terrible. Depuis huit jours, le feu ne discontinue
pas. Les fusées incendiaires de la flotte et des
Aoglais pleuvent sur la ville. Les bombes ajoutent
leurs effroyables explosions b ce spectacle de feu et
'ace bruit de tonnerre. Qu'est-ce que cela nous
présage Le général en chef, qui a donné l'ordre
d'agir ainsi, garde pour lui le secret de ses projets
ultérieurs. On lui en sait gré. C'est son devoir.
Mais chacun se dit b l'oreille: Ne serait-ce pas
l'annonce d'un assaut prochain Alors on se
regarde en souriant et chacun de dire Nous
sommes ptêts. Si la victoire ne peut s'obtenir
sans le sacrifice de notre sang et de notre vie, nous
verserons ce sang et nous donnerons cette vie;
mais la France sera victorieuse!
Adieu, mon révérend Père Priez pour nous. Il
faut de la vertu pour donner l'exemple b d'aussi
courageux soldats. Les prières nous l'obtiendront.
Adieu.
A. DE DAYIAS,
De la Compagnie de Jésus,
Aumônier de l'armée d'Orient.