JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. IV» 3,040. 39™ année. 7?a,BS, 4 Juillet. NOUVELLES DIVERSES. LE PROPAGATEUR VÉRITÉ E> JC8TICE. Une nouvelle bien faite pour être accueillie avec bonheur par la population, s'est répandue promp- tement en cette ville, dans la journée de dimanche dernier. L'administration communale a reçu noti fication du roiuistère de la guerre qu'une garnison d'infanterie reviendra occuper nos casernes 'a la levée du camp; elle se composerait d'un état- major et de deux bataillons. Il n'est personne sans doute qui n'applandisse h cette mesure réparatrice des dommages essuyés par la ville, h la suite de l'enlèvement de la garnison. Elle sera accueillie avec une faveur d'autant plus grande, que la situation de la bourgeoisie devient d'année en année, de mois en mois plus pénible et plus critique. Ce n'est donc pas seulement sur le terrain des intérêts généraux du pays, que le cabinet conser vateur a entrepris de réparer les errements de ses devanciers libéraux. Dimanche dr la procession de S' Pierre, favorisée par le temps, est sortie vers les cinq heures de relevée et a parcouru son itinéraire accoutumé. Dimanche, i" juillet, a eu lieu dans la soirée, a l'église de S1 Nicolas, l'ouverture soleonelle de l'octave en l'honneur de N. D. Consolatrice, dite des remparts. A cette occasioo, l'image de N. D. des remparts a été transportée du modeste et gracieux oratoire qu'elle occupe, h la dite église. Précieux et vénérable objet de la piété tradition nelle de nos pères, c'était jadis du haut de nos murailles que la sainte image semblait veiller sur la catholique ville d'Ypres; et de là l'origine de sa dénomination vulgaire. Cependant l'antique dévo tion des ancêtres s'est transmise en héritage aux générations présentes, et tous les ans l'octave de I N. D. de Consolation attire l'église de S1 Nicolas une foule compacte de fidèles. Ainsi en est-il encore cette année, et notamment aux instructions et sermons qui se donnent en flamand deux fois par jour la suite de la première inesse et durant le salut. Les sermons français, qui ont lieu le lundi et le jeudi la messe de 10 h., réunissent de leur côté l'élite de la société yproise. Ajoutons que ces diverses conférences sont tenues par un prêtre de la Société de Jésus, le P. Vandenberghe, orateur chez qui les charmes de l'élocution s'unissent b la justesse de la pensée et b la connaissance des Écriluies. Le barreau belge vient de perdre un de ses jurisconsultes les pins distingués, M' l'avocat Sraaelen docteur en philosophie et lettres vient d'entrer dans la Compagnie de Jésus. Doué d'une grande éloquence et d'une intelligence supérieure, l'éminent avocat joignait b de vastes connaissances les plus nobles qualités du cœur un zèle ardent pour défendre les droits du pauvre, de la veuve et de l'orphelin; une équité sans égale; un caractère franc et loyal et une admirable modestie. En quittant les affaires, M» Smaelen a cédé la nombreuse clientèle qu'il s'était formée pendant 23 ans b MM. Verliode et Bossaert deux jeunes avocats de cette ville. La Régence de cette ville, vient de décider, qu'abstraction faite des dépeoses qu'occasionneront les expositions artistique, industrielle et agricole, une somme de i,5y5 fr. répartie comme suit, serait consacrée aux réjouissances de notre future kermesse 6oo fr. pour un tir b l'arc b la société de VHoetske; 125 fr. b la Société de Guillaume Tell; 135 fr. pour un tir aux pigeons; y5 fr. pour un concours au jeu de cartes; 200 fr. a la société flamande De lunst is ons vermaek, pour l'or ganisation d'uo concours de composition et de déclamation flamandes; 4oo fr. pour un tir b la cible offert aux Gardes civiques et aux Sapeurs- Pompiers; enfin 5o fr. pour divers jeux populaires. En outre, une allocation de 625 fr. est votée pour subvenir anx frais généraux ce qui porte le crédit ouvert pour les réjouissances de la Kermesse b la somme de 2,200 fr. On écrit de Louvain au Journal de Bruxelles. En rendant compte de la mort de M. Geerst, Statuaire, vous avez annoncé avec raison que la ville de Louvain venait de faire une grande perte. Je ne puis que confirmer votre assertion, mais cependant je puis vous assurer que depuis longtemps nous avons b Louvain, des artistes qui marchent dignement sur les traces de feu M. Geerst. En visitant l'atelier de M. Hollé artiste sta tuaire, Deinie-rue, i5,on pourra s'en convaincre. Ou y voit en ce moment plusieurs œuvres remarquables; entre autres un reposoir gothique qui est d'une élégance et d'un fini parfait, des fragments d'une chaire de vérité artistement travaillés, et d'un fini qu'on rencontre rarement, des coufessionaux et un grand nombre d'autres ouvrages commencés. Comme M. Hollé est un artiste de talent des plus modestes, nous pouvons hardiment le recom mander au clergé de notre pays et de l'étranger, comme le véritable successeur de feu M. Geerst, dont il a été pendant longtemps l'élève et l'ouvrier. M. Hollé est du reste déjà rangé depuis long temps parmi les sculpteurs distinguésde la Belgique. En 1849, il a composé et exécuté la belle tourelle qui couronne le jubé de l'église de Saint Gommaire b Lierre, ouvrage très-remarquable et qui fait le plus grand honneur de M. Hollé. Lundi d', b 8 heures du matio, a eu lieu b Bruges, devant la porte principale de la prison, l'exécution des nommés Auguste Rys et Pierre De Praetere, condamnés b mort par la cour d'assises de la Flandre-Occidentale, commecoupables du triple assassinat commis b Herseaux en j8ôt. Les deux patients, grâces aux pieuses exhor tations qui leur étaient adressées par les dignes ecclésiastiques, chargés de les assister b leur heure dernière, s'étaient bien disposés comparaître devant le tribunal redoutable du juge suprême. A 8 heures sonnant, De Praetere accompagné de M. l'abbé Walle, franchit courageusement les degrés de l'échafaud. Un moment après, il avait cessé de vivre. Rys, également accompagné de M. l'aumô nier, suivit de près son complice, et comme lui, la fatale machine le raya de la liste des mortels. Tons deux étaient lancés dans l'éternité.' et, la justice des hommes était satisfaite. Une foule immense avait assisté a leur supplice. Vivement impressionnée du terrible spectacle dont elle venait d'être le témoin, elle s'écoula lentement dans un morne silence. M. Brialmont, ancien lieutenant dn géuie nom mé capitaine de 2' classe au corps d'état-major, par arrêté du 5 février dernier, vient d'être dési gné par M. le lieutenant-général Greiudl, Mioistre de la guerre, par disposition du 25 juin, pour prendre le commandement du géuie des places de Menio et d'Ypres. Un incendie considérable a éclaté le 26 juin b Boyen, hameau assez important de Stockheiru, dans le Limbourg belge. C'est vers neuf heures du matin que le feu a pris naissance dans une ferme. Favorisé par un vent très-violent, l'incendie a eu bientôt réduit en cendres ce bâtiment, et, vu l'impossibilité, par suite du manque de pompes et de l'éloignement du hameau du centre du village, joints b l'absence de presque tous les habitants occupés en ce moment aux travaux des champs, d'organiser les secours nécessaires, l'élément .des tructeur s'est communiqué avec une rapidité effrayante aux habitations voisines. Vingt-trois d'entre elles, y compris toutes leurs dépendances, écuries, granges, etc., ont été totalement consu mées. On estime le dommage occasionné par ce sinistre, dont les causes sont jusqu'à présent inconnues, b la somme de 70,000 fr. Dans la nuit du 29 au 3o juio dernier, une rixe a eu lieu b Thourout. Un individu de Clercken a porté des coups de couteau aux nommés Elslander et Denolf, de Thonrout, et a été arrêté. Le 27 juin dernier, un individu accusé de vol, et qne deux gendarmes conduisaient b Gand, a sauté du convoi du chemin de fer sur lequel il se trouvait, sans se blesser, et il a pu échapper ainsi b ses gardiens. Des tentatives d'embauchage de militaires belges pour l'armée anglaise oDt été signalées d'Ostende b l'autorité compétente. Une femme, qui a habité cette ville, paraît avoir servi d'iuter- médiaire dans cette excitation b la désertion. On écrit de Thourout La foire de Saint- Pierre était bien fournie de chevaux, beaucoup de transactions se sont faites par des marchands français b des prix élevés. Voici les prix auxquels les jeunes chevaux hongres de 2 b 8 ans se sont vendus par tête: 800 b 1,100 fr., poulains, 23o b 58o fr. Le Times annonce d'une manière positive que des ordres ont été expédiés de Paris au général Pélissier pour le presser de preodre sa revanche de l'échec de son attaque contre la tour Malakoff, le plus tôt possible et b tout ptix.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1