JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Pi» 3,943. 39me année 7PB.SS, 14 Juillet. On lit dans YUnivers: Le sieur Berlhe Léon, vient d'écrire de devant Sébastopol, son Parrain une nou velle lettre datée du 24 juin dr. Liste des Jurés qui auront connaître des affaires comprises dans la 1 "série de la 5me session pour 1855, de la cour d'assises de la Flandre Occidentale. Celle série commencera le 30 juillet, sous la prési dence de M. le conseiller Peeters. LE PROPAGATEUR tifcité mm jcstice. I -s g:m,4Hin - ;;!t- 1 1 1 11 S»i» r - t 1 1 ri M»'*'4 1 "n - - t Il n'est pas bien difficile, croyons-nous, d'assi gner ses causes réelles la crise alimentaire que nous traversons; telle, l'interruption de nos relations commerciales avec la Russie; telles, la mauvaise récolte de i855 et, l'année dernière encore, la perte de certaines denrées dans quelques contrées du pays. Mais les économistes du Progrès sont trop au- dessus du commun des hommes, pour s'arrêter cette solution vulgaire. Ils ont découvert ailleurs i la clef du problème. C'est, affirment-ils, la valeur progressive du terrain qu'il faut rapporter I en premier lieu la cherté des produits du sol. Jadis, hier encore, le simple bon sens, d'accord avec la science, estimait la valeur des terres en proportion de la valeur de leurs produits. Mais nos Sganarelles libéraux ont changé tout cela. Au rebours de ce que tout le monde h cru jusqu'à j présent, les produits agricoles empruntent leur prix de la valeur propre et intrinsèque du terrain qui les a portés. C'est le Progrès qui l'assure; magister dixil; le terrain s'achelaot plus cher, se loue nécessairement plus cher aussi. La matière qui engendre toutes les autres, le sol, en s un mot, ayant subir de telles conditions ne saurait produire d'une manière réellement économique. Voilà donc le problème convenablement élucidé. Les substances alimentaires ne se vendent point des prix exhorbilants, parce qu'il y a pénurie de vivres, mais par suite du prix élevé des fermages; et la hausse des fermages n'est point rapporter la valeur croissaute des produits du sol, mais aux exigences rapaces du propriétaire foncier. Est-ce parler net, au moins? Est-ce mettre le masque assez bas? Est-ce provoquer assez catégo riquement les passions socialistes des masses de prolétairesqui souffrent la faiin en frémissant d'impatience? C'est demain que commence, chez les RR. PP. Carmes Déchaussés de notre ville, l'octave de j Notre-Dame du Mont-Carmel. La première messe sera célébrée 5 1/2 h. pendant laquelle le Saint- Sacrement sera exposé. A 10 1/2 h. la grand'messe après laquelle il y aura bénédiction papale avec indulgence plénière. Aprèsle salut,il yaura proces sion dansla courdu couvent. A y h. du soir, sermon. I Les jours suivants la première messe se célébrera I également 5 1/2 h. du matin, les autres messes I comme de coutume. Le soir, 7 1 ;4 h. salut suivi I d'une instruction. Un de nos généraux de l'armée d'Orient, voulant bien se rappeler des relations formées en Afrique il y a une quinzaine d'années, lorsqu'il était simple capitaine, uous adresse une lettre qui tou chera profondément les cœurs catholiques. A l'exemple des anciens preux, l'exemple des hum bles fidèles de nos jours qui, après s'être recom mandés la Sainte-Vierge dans le péril, se hâtent de manifester leur reconnaissance, ce vaillant général s'acquitte d'un vœu qu'il a fait avant de marcher 1 assaut du mamelon Vert. C'est avec un vif sentiment de bonheur et de respect que nous publions cet acte de foi éclatant. La foi catholique, dans notre admirablearmée, est héroïque comme la persévérance, comme l'humanité, comme tout le reste. Les soldats de la France donnent au monde le plus noble spectacle qu'il ait vu depuis bien des siècles. Ils bravent le respect humain comme tout autre ennemi, et ils ne craignent pas d'être ouverJ tement de la religion de leurs épouses et de leurs mères, de la religion des Sœurs de Charité. Là est la meilleure espérance de l'avenir. Quand les hommes qui prennent des redoutes oseront faire le signe de la croix, l'impiété verra baisser son redou table crédit. Nécessairement, elle insultera moins des croyances qui sont une partie de la force de ces grands cœurs, éternel orgueil de la patrie; et d'un autre côté, un général victorieux, genoux sur le champ de bataille, paraîtra toujours plus respectable et sera toujours placé dans l'opinion infiniment plus haut que le stérile troupeau des esprits forts. Au camp de Trakti, sur la Tcheruaïa, près Sébastopol, le 3o juin i855. Mon cher Veuillot, Vous allez bien être surpris de recevoir une lettre de moi, et bien plus encore quand vous aurez pris connaissance de son contenu. Je ne puis entrer dans beaucoup de détails sur ce que j'ai vous dire; c'est uh vœu que j'accomplis aujourd'hui; je vous laisse le soin de deviner ce que le manque de temps me force d'omettre. Je recevais ici, l'hiver dernier, un journal d'Orléans, dans lequel j'ai lu avec beaucoup d'intérêt le compte-rendu des fêtes de l'Immaculée Conception, qui ont eu lieu Rome cette époque. J'ai même couservé les numéros du journal où se trouvent les lettres du vicomte Ch. de Caqueray, qui donne tous les détails de celte imposante solennité, et je les ai relus fréquemment, sans trop savoir pourquoi, je vous l'avoue. Le 7 de ce mois, j'attendais, vers six. heures du soir, dans le ravin de Karabelnaïa, l'ordre de monter, avec ma brigade, l'assaut du Mamelou-Vert, quand le courrier de France me fut apporté. Le passage suivant, que je trouvai dans l'une des lettres de Mmc Vergé, attira singulièrement mou attention: Toul, a3 mai i85ô. Voulez-vous me promettre de faire un vœu la Sainte Vierge, pour qu'elle continue vous couvrir m de sou égide et vous rende toute notre affection Je fis vœu immédiatement de reconnaître hautemeut le dogme de l'immaculée Couception si je revenais saiu et sauf de la bataille qui allait s'engager. Au même instant j'entendis la fusillade se rapprocher, et je reçus Tordre de repousser les Russes qui s'avançaient sur nos parallèles. Je pris alors le pas de course, l'ennemi fut refoulé, le Mamelou-Vert repris, trente-deux bouches feu restèrent en mitre pouvoir, et pendaut treute-six heures que je suis demeuré dans celle redoute ennemie, sous uue pluie d'obus, de boulets, de bombes et de mitraille, qui a décimé officiers et soldats, je n'ai pas reçu la moindre blessure. n J'accomplis doue mon vœu, en vous envoyant le sonnet la Sainte-Vierge que vous trouverez ci-contre. (Nous avons publié cette pièce dans notre numéro de mercredi dr.) Votre ancien et dévoué camarade, Générai Ch. Vergé, 2e divis., 2e corps. Il y fait connaître que, de'signê pour faire partie de l'ariue'e d'expédition chargée d'opérer contre les villes situées sur le littoral de la mer d'Azoff, il est parti avec elle. Cette excursioD, dit-il, a été l'affaire de vingt-trois jours. Le débarquement s'est heureusement effectué. A l'approche des Français, l'armée russe composée en partie d'in fanterie, en partie de cavalerie et qui avait eu pour mission de s'opposer leur débarquement, s'est vue contraiote de battre en retraite. L'armée française a eu eocore trois lieues de marche faire, après quoi elle a fait halte. Mon bataillon a été chargé d'aller faire une reconnaissance, il a marché ainsi pendant deux heores, puis il est retourné son point de départ. Les Russes avaient mis le feu aux bâtimeDts de l'État et leurs magasins d'approvi sionnement. Le lendemain, an matin, nous sommes partis pour Kerlch. Les autorités de cette villesont venoes notre rencontre et nous ont appris que la garnison avait évacué la place après avoir eu soin de mettre le feu tous les magasins d'approvisionnement, Quant nous, nous sommes entrés dans la ville, tambonr battant. Delà nons nons sommes dirigés sur léoi-Kalé. La ville était tout en feu. J'jr ai remarqué un joli fort qui dominait les bords de la mer et doDt les pièces au nombre de 4o 5o avaient leurs affûts en fer et étaient d'une per fection et d'une beauté remarquables. Nous sommes tombés eu possession d'une qua rantaine de bricks et de petites frégates. Le premier jour de notre arrivée, le pbare n'ayant point été allumé les bâtiments n'entraient pins dans le port. Le leudemaiu vers le soir nous avons eu soin de rétablir ces signaux. Notre flotte a capturé uuq quinzaine de petits bâtiments. Pendant tout le temps que nous y avons séjourné, nous n'avons point eu nous plaindre. Les oies, les canards, les poulets, toute cette engeance abondait dans nos cuisines, en attendant qu'elle nous fût servie au repas. Nous nons servions de ces mets avec d'autant plusd'appétit que nous en avionsété privés pendant bien longtemps. Ce que nous souffrons avec peine c'est qu'on confie aux Turcs la garde des positions dont nous nons sommes rendus maîtres. Ces geos là ne valent pas nne chique de tabac. Kerlch est une jolie petite ville les habitants y sont très affables. Le bnt de l'expédition ayant été atteint, nous sommes retournés pour attaquer la tour de Malakoff. Après être restés 2 jours dans les tranchées, sans prendre aucun repos, nous sommes (le i" et le 5* bat. du igm7 emrés daos Malakoff. Nous croyions que la troupe nous suivait, mais non; nous étions seuls. Nous fûmes forcés de battre en retraite, et de nos 2 bataillons, il revint 4oo h. peine; et des 782 soldats et 27 officiers du 19"" rois hors de combat, plusieurs sont tombés entre les maius de nos ennemis. On s'attend ici une nouvelle attaque contre Malakoff. Le fils de Mr le général Moltzberger d'Ypres est mort. J'iguore si c'est par maladie où la suite de blessures. JURÉS TITULAIRES. MM. D'Ennetierre-Forgefabricant Comines. E. Declercq-Monlobio, négociant Courlrai. J. Yau Daelc-Delacroixrentier Courlrai L. De Ridder, avocat Bruges. H. Fonleyne, propriétaire Ypres. J. Delefortrie, conseiller communal Menin. J. Montangieentrepreneur A Breedene. F. Deny, teinturier Courlrai. D. Van Mullem, distillateur Bruges. Ameye-De Gheusconseiller provincial A Isegliem. A. Delevigue-Maes, négociant A Courtrai. J. de Patiu, vicomte, rentier Langemarcq. L. De Jaeger, artiste-vétérinaire Nieuport. H. Van Keniugheécbevin A Foperinghe. A. Bataille, conseiller provincial A Avelgbeiu. G. Bataille, bourgmestre A Avelghem. Em. Verioken, conseiller communal A Deerlyt. A. Van den Buesche, oliirurgien A Haringhe. H. Lepoutremédecin A Poperinglie. Ch. VanderGbote, brasseur A Bruges. J. Declereq, avocat Bruges. Ch. Deinulie, négociant A Courlrai. Ch. De Lacy, conseiller communal A Hooglede. Cb.-Jli. Delacroixmarchand A Courlrai. [Bruges L. Boy aval-Holvoet, directeur des contributions a

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1855 | | pagina 1